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Camille de Clerq
lost in the world
Camille de Clerq
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Mer 24 Jan - 22:43
Camille de Clerq
un colis pour ton frère. c'est la dernière phrase que t'a adressé ton père en te jetant sous le nez une enveloppe bien chargé. t'as deviné comme un grand ce qui se cachait derrière son regard, emmène lui, et vite, très vite, j'ai pas que ça à faire. alors t'as pris le temps de siroter deux trois verres de bourbon, avant de te mettre au volant de ta mustang. t'as pas pris le temps de téléphoner pour prévenir de ton arrivée, ce sera vite fait bien fait, un bonjour poli, un sourire hypocrite et l'enveloppe dans les mains de Charles en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. le coup de frein est sauvage, tu laisses une marque de pneus devant le garage et tu prends le temps d'observer la demeure tout en tirant sur ta cigarette. un sourire en coin , la villa est gigantesque, démesurée comme l'ego de ton cher frère, comme votre ego à tous. c'est devant la porte d'entrée que tu écrases ton mégot. tu entres, sans t'annoncer une nouvelle fois, la porte claque derrière toi et tes chaussures italiennes claquent déjà sur le carrelage parfaitement nettoyé. le rez de chaussé est vide, trop vide, trop calme pour que Charles soit dans les parages. le futur héritier ne passe pas inaperçu, même chez lui. tes pas te conduisent jusqu'au bar au milieu du salon, juste à côté du piano à queue - sait-il seulement en jouer, tu ne te souviens plus- t'attrape la première bouteille en cristal, t'humes un instant et content du résultat tu t'en sers un verre bien rempli. une gorgée. y'a quelqu'un ? te décides-tu à scander tout en déambulant, de la cuisine jusqu'à ce qui semble être une sale de jeu pour les futurs mioches en prévision, l'idée te filerai presque la nausée. c'est à l'étage que tu t'attaques maintenant, verre toujours entre tes doigts, enveloppe sous le bras. toutes les lumières sont allumées et dans l'air plane un parfum sucré que tu reconnaîtrais entre mille. porte de la salle de bain ouverte, buée dense à l'intérieur, tu t'amuses de ton statut de détective en herbe alors que tu sais pertinemment ce qui t'attend au bout du couloir. la chambre conjugale. grande ouverte, vêtements étalés sur le sol et sur le lit. tu restes un moment là, appuyé contre l'encadrement de la porte, à observer avec insistance les jupes et robes essayées et aussitôt enlevées. tu sais qu'elle est là, quelque part, tu peux la sentir sous ta peau dont les poils se sont déjà hérissés rien qu'à l'idée de la voir apparaître en petite tenue sous tes yeux. c'est du dressing qu'elle finit par sortir, peignoir en soie noir mal nouée autour de sa taille, laissant entrevoir quelques centimètres carrés de chaire. c'est à peine si elle te remarque, et quand t'aperçois le verre de vin qu'elle tient entre ses doigts fins tu en comprends tout de suite la cause. alors tu te racles la gorge bruyamment, un fin sourire étire tes lèvres. il est où Charles ? ta voix est sèche, plus que tu ne le voulais. nouvelle gorgée et tu pénètres enfin dans la chambre, tes chaussures font défaut sur cette moquette à plus de milles dollars le mètre carré. j'ai ça pour lui. l'enveloppe est jeté sur le lit au milieu des vêtements. t'as envie de faire demi-tour tout de suite. mais tu ne bouges pas, tu sais pas ce que tu attends, t'as jamais vraiment su.
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Alma Milton
lost in the world
Alma Milton
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Mer 24 Jan - 22:47
Alma Milton
la porte s'est refermée sur sa silhouette longiligne et d'instinct, les muscles d'alma se délient à mesure que la tension nerveuse cesse de baigner ses os. charles ne sera pas là ce soir et le reste importe peu. naturellement, son absence appelle une célébration, prétexte comme un autre pour siffler un énième grand cru. elle a l'alcool facile, alma, comme d'autres dévorent leurs émotions, elle a choisi de les noyer sous les bulles de champagne, l'amertume du gin ou la richesse voluptueuse des grands vins français. choisis ton poison et je te dirai qui tu es. le sien n'a pas grande importance, c'est la récurrence avec laquelle elle entre dans ses danses qui importe. trop souvent. l'alcool est devenu un allié, la main amie qu'elle peine à trouver du haut de sa tour d'ivoire, tour à tour festif ou anti-dépresseur, consommé en quantités astronomiques ou coupé au xanax. aujourd'hui, il sera festif. quand charles et sa présence toxique s'éloignent, alma respire mieux loin de ses phalanges de monarque fermement enroulées autour de son palpitant. le premier verre finit de chasser son fantôme sur son épiderme, le deuxième efface son odeur entêtante de la chambre. le troisième fendille le masque d'alma, si bien ajusté qu'il en deviendrait presque une seconde peau, aussi attirante et glaciale que celle d'un reptile. le quatrième allège le poids de ses épaules et les autres sont inexistants, lèvres charnues glissant directement à la source. les dernières gorgées emplissent la poupée docile d'audace et baignent ses courbes gelées d'une chaleur bienvenue. les vagues de l'ivresse lèchent déjà ses talons et alma abandonne le bordeaux pour un bourgogne, toujours aussi pourpre. elle décide de sortir, ce soir. sans obligation sociale, sans devoir conjugal, sans consigne précise ou volonté de briller en société, d'inonder cette ville crasse de ses sourires éclatants. tellement qu'ils aveuglent, empêchent de discerner les couteaux qui s'y cachent ou les étoiles qui y meurent. si ses esquisses sont si belles, si elles renversent le coeur, c'est parce qu'elles ont l'énergie d'une supernova sur le point d'exploser. et de s'éteindre à jamais. c'est ce qu'elle est alma : au bord du précipice
joues rosies par l'alcool ou une douche brûlante et gestes gracieux, rendus plus aériens encore par l'excès de boisson au lieu d'en être lestés, alma n'entend rien. un nouveau verre à la main, elle est bien trop occupée à papillonner dans sa cage dorée, à choisir soigneusement une tenue pour symboliser une soirée de liberté et rejoindre jarvis. c'est rare, qu'il s'absente une nuit entière, encore plus sans lui assigner une quelconque mondanité, une tâche, n'importe quoi pour l'occuper, pour s'assurer qu'elle ne lui filera pas entre les doigts à la première occasion. charles n'est pas connu pour lâcher du lest alors elle savoure, alma, offre à son reflet dans le miroir un regard faucon, jamais satisfait, multiplie les essayages peu concluants et n'entend rien. pas même le chaos qui s'invite avec fracas au milieu de son accalmie. il trône au milieu de sa chambre, l'air de rien, comme s'il était parfaitement à sa place. camille de clerq, drapé de l'arrogance des siens, partout chez eux. alma marque un temps d'arrêt, semble hésiter quelques secondes. est-il vraiment là ? elle n'a pas tant abusé de la boisson, tout juste une bouteille et un, peut-être deux, verres. ce n'est pas suffisant pour le rêver, n'est-ce pas ? alors elle s'approche, soulagée à l'idée que l'alcool brûlant ses veines apaise tout ce qui crame à l'intérieur. je l'ignore, je m'en fiche. son absence pour la nuit a été la seule information vaguement pertinente au milieu d'un vomi verbal. assène-t-elle dans l'ombre d'un sourire. nul besoin de prétendre, avec camille. nul besoin de revêtir un masque précieux, des allures de madone, encore moins en privé. ils se connaissent, ou du moins se connaissaient, dans un passé révolu. il sait le mépris que lui inspire son frère et s'il en doute, c'est que son ego atrophié l'aveugle toujours autant. ce même ego qui la domine, rétines frondeuses et timbre claquant comme un fouet. l'attitude de camille (ou serait-ce son unique présence ?) mordille son euphorie passagère et la mêle à une fébrilité qui lui déplaît. d'un geste, elle arrache le verre des mains du petit empereur et le dépose sur une étagère. je ne crois pas t'avoir invité à boire un verre. ni même à entrer. les opales brillantes d'alma se dardent sur camille avec la précision d'une aiguille. son myocarde s'agite à l'intérieur et la tension insidieuse revient la baigner, électrique dans sa nuque, diffuse le long de sa colonne. pourquoi faut-il que les de clerq viennent toujours tout gâcher lorsqu'ils n'y sont pas invités ?
camille se débarrasse d'une enveloppe sur le lit comme d'un encombrant et elle ne se demande pas ce que c'est. pas à un seul moment. moins elle en sait, mieux elle se portera le jour où ces nantis seront traînés devant les tribunaux, comme ils le méritent. c'est ça, qui la retient de se foutre en l'air : l'idée d'être témoin de leur chute inévitable. sans doute charles a-t-il évoqué cette lettre, au détour d'une conversation insipide, mais alma est passée en maîtresse dans l'art de ne lui prêter qu'une oreille inattentive. car elle ne sait faire semblant, avec lui. il connaît et détruit ses masques successifs et au jeu des apparences, il combat même ses talents d'actrice. il arrive à lire en elle tout ce qu'elle éprouve, comme si sa répulsion était plus forte que tout et ça l'irrite. or, si charles est une plaie, ombrager son humeur mène sur des chemins escarpés où il ne fait pas bon se promener ... l'inattention est devenue son arme. les mots de son cher et tendre ne deviennent que de vagues syllabes déformées à son oreille mélodique et c'est plus facile de prétendre, ainsi. tu es réduit à jouer au coursier, désormais ? je vois que tu as réussi, bravo. alma sourit comme une ponctuation, d'une esquisse qui sonne creux, qui sonne faux. parce qu'elle ne sait jamais comment agir avec camille, qu'elle hait pour ce qu'il est, nom honni et suffisance hargneuse, sans pouvoir tout à fait le déloger de la place qu'il a un jour occupée. alors elle joue avec ses armes : la mesquinerie, agite le spectre de la guerre fratricide qu'il mène et s'attaque à son ego. tu peux disposer. le somme-t-elle comme un vulgaire domestique, mâchoires serrées et phalanges tremblantes autour de son verre de vin comme d'un bouclier de fortune.
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Camille de Clerq
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Jeu 25 Jan - 1:28
Camille de Clerq
je l'ignore, je m'en fiche. son absence pour la nuit a été la seule information vaguement pertinente au milieu d'un vomi verbal. qu'elle te répond et un nouveau sourire fend ton visage. le sentiment que vous vouez  Charles, sans doute la seule chose qui pourrait vous rapprocher à l'heure actuelle. tu sais ce qu'elle ressent pour lui, un amour inexistant, un avenir qui ne lui était pas destiné mais qu'elle se trouve dans l'obligation d'accepter. c'est le choix de vos parents, un choix purement égoïste. deux biens nés pour former une nouvelle lignée. répugnant. elle s'est rapproché de toi, sa main s'empare du verre que tu portais à tes lèvres, tu grimaces. je ne crois pas t'avoir invité à boire un verre. ni même à entrer. t'arques un sourcil. comme si tu avais besoin de l'être, invité. tu es un membre de la famille, qu'elle le veuille ou non. cette villa est la tienne, si telle est ta décision. surtout en l'absence de Charles, n'est-ce pas ? c'est comme ça que cela fonctionne le mieux chez vous, un mâle alpha disparaît et un nouveau prend sa place. alors tu ricanes bêtement, et tout aussi bêtement tu récupères ton verre pour le finir d'une traite. je n'ai rien d'un invité. et tu le sais. que tes yeux lui disent. le verre vide claque finalement sur l'étagère. tu es réduit à jouer au coursier, désormais ? je vois que tu as réussi, bravo. son sourire fait désordre, et t'as la mâchoire qui se crispe involontairement. tu peux disposer. c'est un soupir qui te prends, un soupir las de ce cirque. de cette guerre silencieuse qui s'est installée entre vous depuis des années, depuis ses fiançailles avec ton frère. parce qu'il se pavane le coq, fier, sa femme trophée accrochée à son bras. il se pavane, et il sait que beaucoup en rêve de la déesse anglaise. et toi, t'as pris la place d'un roturier. tu ne vaux rien face au premier né. alors tu joues les ignorants, tu regardes du coin de l’œil, tu souris pour faire bonne figure et pour rendre bien sur les photos. ma présence t'est si écœurante? c'est une réelle question, pour une fois, que tu balayes en continuant. c'est clair que ce serait plus facile de me foutre dehors si j'étais un vulgaire coursier. tu ricanes alors que tu te débarrasses de ta veste, lui tournant le dos pour la déposer presque pliée sur le dossier d'un fauteuil. mais on est obligé de s'habituer l'un à l'autre. alors même si tu avais mieux à faire, la politesse voudrait que tu reçoives ton beau-frère comme il se doit. les derniers mots t'écorche la gorge. tu te laisses tomber dans le dit fauteuil, ton pied vient se poser sur ton genoux alors que tes yeux bleus la détaille avec insistance. tu n'as pas envie de tout cela. tu n'as pas envie de la voir, tout les jours du reste de ta vie, surement pas au bras de ton frère. surement pas enceinte jusqu'aux yeux dans quelques années. tu n'as pas envie d'assister à leur vie de couple factice, juste de quoi vous en mettre plein les yeux. monsieur et madame de clerq, époux modèles. ton imagination est si proche de la réalité que t'entends presque tes molaires grincer dans le fond de ta bouche. parce que sur ta langue se battent des paroles jamais dite, et dans ta tête les souvenirs de votre enfance s'entrechoquent. tout était plus simple. tout coulait de source. il y avait vous, et il y avait Charles. et maintenant, il y a eux. ce nous que tu ne sais entendre, dans aucune bouche. une trahison mal dissimulée, tes erreurs étalés sous tes yeux. la conscience qui se réveille et la colère qui remue un peu trop fort. et dans ce jeu de poker t'as une putain de mauvaise main, une paire de deux, tout au plus alors tu choisis le bluff. quitte à tout perdre, tu en sortiras la tête haute. si tu rejoins des amies, je t'accompagne, peut-être que tu pourras me trouver une femme à qui passer la bague au doigt ? et tes doigts s'enfoncent dans l'accoudoir à mesure que les mots s'échappent d'entre tes lèvres.
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Alma Milton
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Jeu 25 Jan - 22:21
Alma Milton
il s'impose camille, attendant qu'elle dispose. il envahit chaque fibre de la pièce, jusqu'au moindre centimètre carré de sa gouaille et du magnétisme qu'il dégage invariablement. moins oppressant que l'aura d'or de son aîné mais tout aussi irritant pour ses nerfs à vif, dénudés jusqu'à l'os. alma l'observe, elle le détaille longuement et derrière l'écran de ses rétines, c'est le masque de l'aîné qui se superpose à lui. la même aisance partout, la même faculté à s'éterniser là où il n'est pas désiré. il lui rappelle qu'il n'est pas invité et elle achève longuement son verre, d'une traite, pour taire l'acidité des mots qui fourchent contre sa langue. non camille, tu n'es pas un invité, tu es un parasite. alma, elle n'a plus la force de se battre sur des fronts multiples, affronter la trahison de son propre sang tyrannique et chercher des failles chez charles, suffisamment béantes pour y glisser une lame. camille, elle ne le déteste pas. pas comme elle le devrait. pas comme elle aimerait. pas comme elle le pourrait. malgré elle, au milieu des ronces et du désert aride qu'ils ont fait de son corps, subsiste encore des réminiscences du môme insupportable qui avait su gagner sa confiance, son amitié. son amour, aussi, de la force des premiers émois. c'est par respect pour cet enfant mort sur l'autel des ambitions familiales qu'elle noie son venin dans son verre de vin. qu'elle se ressert sans sourciller lorsque camille s'invite toujours plus loin dans son intimité, reprenant possession de sa boisson pour mieux asseoir sa supériorité. elle l'ignore alma, se raccroche douloureusement aux bienfaits de l'alcool, qui semblent s'évaporer par tous ses pores sous les opales marines dardées sur elle.
elle subit, alma, désireuse de ne pas s'éprouver alors qu'elle a prévu de quitter son présent pour retrouver un passé au goût amer ce soir. mais ça ne fonctionne pas. plus elle se tait et plus camille gagne du terrain, lui lançant sa verve comme un os à ronger. il ramène tout à lui, l'arrogant, et ça l'amuse, alma. alma qui secoue la tête, alma qui grignote la distance entre eux pour pénétrer dans la lumière, loin de l'atmosphère feutrée du dressing. sa réplique est d'une vacuité sans nom et son visage neutre ne cherche pas à masquer son sarcasme : elle a franchi allègrement le stade de l’écœurement depuis longtemps déjà. l'écoeurement c'est une nausée, un vague haut-le-coeur, un sentiment éphémère qu'il suffit de contenir à l'intérieur jusqu'à ce qu'il se dissipe de lui-même. ce qu'elle éprouve, elle, c'est une répulsion plus vive encore qu'une combustion spontanée, une répugnance organique envers le nom honni qui griffe sa colonne vertébrale et meurtrit ses chairs. alma sourit, esquisse vaporeuse qui semble ne rire de rien sauf de sa condition kafkaïenne. bien sûr que non. elle rassure et infantilise le gamin que camille lui semble être encore parfois, là où elle dépérit chaque jour davantage sous l'impulsion de charles. vieille âme dans un corps harmonieux. mais je suis un congés, camille et mes plans pour la soirée impliquent un horizon libre de tout de clerq. et c'est une condition à laquelle elle n'envisage pas de déroger, comme sa voix, son visage, chaque muscle de son corps semblent l'affirmer. mais il poursuit son manège, provocateur devant l'éternel, suffisamment pour dissiper toute ivresse en elle. elle est remplacée par une marée haute de colère froide, contenue, qui grimpe et avale une euphorie si difficilement acquise. alma ignore ce qui est le pire : son rire suffisant, sa façon de coloniser son intérieur en jetant imprudemment sa veste, en s'installant dans un fauteuil ou ses mots. il évoque la politesse comme si ce concept ne lui était pas inconnu, lui qui n'a jamais respecté grand chose. elle ricane à son tour alma, imitant comme une marionnette bien élevée ce rire sans joie à glacer le sang. et la bienséance voudrait que tu t'excuses et te retires de la pièce dans laquelle la fiancée de ton frère évolue à moitié nue au lieu de t'imposer, mais j'imagine que nous avons tous les deux des écueils en la matière. sous ses airs débonnaires, elle appuie là où ça fait mal, sur la cicatrice à jamais à vif de la guerre des mâles de clerq. mais c'est une partie tronquée aux dés pipés : les rôles ont été distribués à l'avance et camille ne dispose que de balles à blanc là où charles jouit des réelles. il a beau être installé dans ce fauteuil comme au sein d'un trône, présomptueux et provocateur, il n'est pas ici en terrain conquis. elle le sait, il le sait : il foule seulement les pas de son frère. et comme pour lui rappeler, la poupée docile perd en raison ce qu'elle gagne en érotisme. elle tourne les talons et retire son peignoir avant de disparaître dans le dressing, laissant à camille le soin de tatouer son corps nu sur ses rétines. celui qu'il aurait pu posséder mais qu'il n'a pas. derrière la froideur de ses traits glacés par la soumission sordide, elle brûle pourtant alma, le coeur cognant contre ses dents serrées. ses gestes sont hâtifs, fébriles, tandis qu'elle choisit soigneusement la lingerie fine, puis la robe fourreau qui viendra ceindre ses courbes. c'est ainsi qu'elle revient se planter farouchement devant camille, offrant la chute de ses reins à ses bons soins, fermeture éclair béante. aurais-tu au moins l'obligeance de te rendre utile ? timbre affecté, mondain, derrière ses traits sages alma cherche à provoquer l'inconfort pour mieux le faire fuir. ce serait mentir que d'affirmer qu'un arc électrique n'est pas venu se loger juste au creux de son dos, mais elle est suffisamment habituée à prétendre pour l'ignorer.
mais camille n'abandonne pas aussi aisément et alma accepte son sort et l'idée d'être en retard. elle vient s'asseoir à l'orée du lit, toute en grâce et gestes aériens, pour afficher un sourire pernicieux à son invité indésiré. je ne souhaite à aucune de mes amies de devenir ta femme. c'est un constat tranché, enveloppé d'une rondeur policée, mais tout de même véridique. elle ne ment pas alma, prunelles combatives vissées dans les siennes. nous savons tous deux que tu ferais un mari déplorable, tu n'as pas la stabilié de charles. camille est fait pour courir les filles, les femmes, s'inviter dans les draps et sous les peaux et disparaître avec fracas lorsque le risque zéro n'existe plus. peut-être avec plus de tact que l'adolescent condescendant qui s'était empressé de les enfermer dans un passé révolu, mais elle l'a trop souvent vu pendu aux bras de nanas diverses et variées pour croire qu'il est capable d'autre chose. bien sûr, la mention de charles n'est pas innocente, mais alma s'empresse de la balayer, se relevant élégamment pour s'asseoir face à la coiffeuse d'où elle a une vue idéale. sur ses yeux de biche à ourler de noir, sur ses pommettes saillantes à rosir, mais aussi sur ses traits à lui, dans son dos. mais la question ne se pose pas, je ne rejoins pas des amies. non, elle envisage de rejoindre un homme, pour la première fois depuis cette mascarade. elle n'a jamais fauté, alma. elle n'est plus des adolescentes légères pour qui l'amour est une expérience incroyable à offrir au plus grand nombre, un bonheur indicible, un plaisir immense et gratuit, facile à obtenir et à donner. elle n'a plus grand chose à donner et aucun manque à combler : elle ne sait pas qui a déserté en premier, ses sentiments ou elle-même mais une chose est certaine, elle sait qu'un homme ne peut être la solution à un autre. et pourtant, ce soir, elle est prête à essayer dans une ambition égoïste. celle d'exister à travers les yeux d'un autre. d'exister en tant qu'individu, dans sa nature la plus complète, dans une globalité qui ne sera pas dénigrée par un fiancé négligeant. et tant pis, si entre ses lignes, camille lit la conclusion rêvée de sa soirée. s'il comprend, s'il menace. hier, elle en aurait été mortifiée. demain, elle le sera mais ce soir, ça n'a nulle importance.
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Camille de Clerq
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Jeu 25 Jan - 23:19
Camille de Clerq
elle disparaît, laissant tomber sur son chemin le peignoir devenu inutile, se complaisant dans un jeu qui ne t'amuses guère. t'offrant furtivement ses courbes enchanteresses, t'obligeant à te remémorer des instants que tu t'obstines à piétiner. ce n'était rien., rien. que ton subconscient te hurle, mais les images se font nettes. et tu soupires bruyamment, détournant les yeux pour mieux observer la tapisserie choisie avec soin. aurais-tu au moins l'obligeance de te rendre utile ? tes azurs de nouveau sur elle, sur son dos dénudé jusqu'à ses mollets galbés en passant par ce cul que tu ne saurais oublier. un sourire crispé et tu ne bouges pas. tu préfères en remettre une couche. je ne souhaite à aucune de mes amies de devenir ta femme. nous savons tous deux que tu ferais un mari déplorable, tu n'as pas la stabilité de charles. une grimace te prend, et tu poses une main sur ton torse faisant mine d'être touché en plein cœur. et tout le monde sait à quel point il te rend heureuse n'est-ce pas. ricanes-tu. tu sais ce qu'elle cherche à faire la belle Alma, elle empoisonne chacun de ses mots, espérant ouvrir la blessure béante qui t'habites depuis ta douce enfance. celle d'un frère que tu ne surpasseras jamais, celle d'un frère qui aura toujours tout avant toi, et mieux que toi. t'obligeant à te rendre compte que tu ne fais que marcher dans ses pas gigantesques, que tout ce que tu tenteras il l'aura déjà tenté, et réussi qui plus est. le bord du lit est abandonné et c'est en face de la coiffeuse qu'elle se poste, tu l'observes avec attention, toujours. mais la question ne se pose pas, je ne rejoins pas des amies. t'arques un sourcil lentement, elle ne rejoint pas des amies. alors qui ? lances-tu. un homme ? un rire te prend alors que tu te lèves avec délicatesse. tu t'approches d'elle d'un pas feutré, les yeux rivés sur a fermeture éclaire de la robe, encore ouverte. légèrement baissé tu t'en empares la faisant remonter avec lenteur jusqu'à sa nuque, effleurant du bout des doigts sa peau pour en dégager ses cheveux. dans ta cage thoracique le palpitant s'emballe malgré toi. douce colère. et c'est ton regard se fait dur dans le reflet du miroir, mains posés sur ses épaules tu observes la paire que vous auriez pu former. vous étiez beaux, tout le monde vous l'accordez. princesse milton et monsieur de clerq. vous étiez beaux, et aujourd'hui c'est eux qui le sont. t'inspire lentement. ne me dis pas que t'es assez stupide pour allez retrouver un homme ce soir ? craches-tu avec sérieux. ta mâchoire se crispe. il l'apprendra, pas par moi, mais il le saura. et tu sais très bien ce qu'il t'en coûtera. la vie, sans doute. tes yeux se ferment une seconde, et tu romps tout contact, visuel comme physique. ton frère est un sale type, tu le sais, tout le monde le sait. ton frère aussi mature soit il reste un gamin enfermé dans un corps d'homme. accro à ses jouets qu'il protège corps et âme depuis son plus jeune âge. égoïste et égocentrique, tout comme toi. alors tu sais très bien ce qu'il adviendra s'il apprenait que son jouet favoris se laisser aller dans les bras d'autres hommes. il la réduirait en charpie. mais quand tu ouvres de nouveau les yeux, et que tu te plonges dans les siens tu te rends compte de la stupidité qui l'habite. alors tu soupires de nouveau. n'oubli pas de lui donner la lettre quand il rentrera. s'il te plait. lâches-tu avant de tourner les talons, tu récupères ta veste pour sortir de la chambre. les escaliers tu les descends pour retrouver le bar dans le salon. tu te sers un nouveau verre que tu finis d'une traite. un deuxième pour le plaisir, et pour canaliser les émotions qui s'emparent lentement de ton être. tu ne sais pas ce qui te déranges le plus, l'idée qu'elle se tape un autre homme, ou qu'elle trompe ton frère. tu ne sais pas, tu ne sais plus alors tu endors tes neurones à coup d'une énième dose d'alcool. tout ce que tu sais, c'est que tu ne prendra pas ton téléphone pour le mettre au courant, comme tout bon petit frère loyal. bien au contraire. toi qui ne rêve que de leur perte.
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Alma Milton
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Sam 27 Jan - 17:44
Alma Milton
non, se montrer utile est bien trop demandé à camille de clerq, qui ne se complaît jamais autant que dans la confrontation et la provocation, les deux allant chez lui souvent de paire. alma chasse la tension croissante dans le dos qu'elle lui offre et s'éloigne pour mieux respirer. jusqu'à la prochaine insanité. la balle atteint la cible, pénètre les chairs perméables pour venir se ficher quelque part à l'intérieur, écorce tranchante au milieu du verre brisé. ce n'est pas césar le problème, mais la contrainte. elle ment alma, avec l'aisance des mondanités sournoises, des hypocrisies glorieuses qui babillent sans fin et taisent ce qui importe réellement. je n'aurais pas été plus heureuse avec toi, c'est une conviction. devant sa coiffeuse aux mensonges cosmétiques, alma pratique une duplicité qu'elle vomit. elle défend l'indéfendable pour heurter camille. pour regagner un rien d'autorité sur ses terres désolées. pour lui rappeler de la plus amère des façons qu'il ne peut pas faire ça : s'inviter, s'imposer, louvoyer autour d'elle comme s'il en avait le droit. comme s'il restait d'eux davantage que ce lien tenu, la corde au cou qui la lie à son bourreau. camille, c'est une vision douloureuse. l'amertume au goût de cendre d'un passé saccagé. égoïstement, alma ne songe même pas à ses propres sentiments éclos au petit matin, fanés au crépuscule. elle a l'habitude d'accueillir les ronces et les fleurs séchées à l'intérieur. non, ce qui est si douloureux, face à camille, c'est l'autre avenir qui aurait pu s'ouvrir à elle. le leur. s'il n'avait pas joué de fierté, s'il n'avait pas trahi son estime, peut-être qu'un autre rapprochement aurait été envisagé. peut-être qu'une autre jeune fille docile aurait été jetée dans la gueule du loup. peut-être n'auraient-ils pas arraché à camille son jouet pour le glisser entre d'autres mains indélicates. peut-être que si mais la simple hypothèse suffit à le rendre coupable, à motiver une rancoeur qui ne disparaît pas. camille n'est plus camille, il est désormais le frère de césar et de fait, une obligation dans son agenda mondain qu'elle aimerait ne pas s'imposer loin des regards publics.
mais c'est un mensonge, un énième. une imposture qui se dissipe dans la moiteur de l'atmosphère à l'instant où ses doigts effleurent sa peau et que son épiderme, tanné jusqu'à se muer en armure, réagit malgré elle. un peu trop fort. alma, elle sent encore les phalanges de camille bien après son passage, une fois sa robe parfaitement ajustée sur sa peau comme un nouveau déguisement. ses opales froides, naturellement distantes, se dardent sur le visage de l'enfant roi à la mâchoire serrée et alma réalise, avec horreur, que son souffle est resté suspendu à ses gestes, fébrile. ses poumons s'embrasent et elle rompt le charme, retrouvant une respiration légère, languide, malgré sa main familière contre son épaule et les ombres du passé droit dans le miroir. elle attend la pression, celle qu'infligerait césar, infime mais menaçante. celle qui rappelle une obligation, corrige un manquement, tire les fils comme un marionnettiste. il est pourtant pantin lui aussi, prisonnier consentant des folies parentales et malgré tout, de sa cellule dorée il a construit un empire sur lequel il règne. camille l'accable, l'empêche de poursuivre, d'unifier son teint cerné par les nuits sans sommeil, par la présence trop proche de césar et les réactions épidermiques de son propre corps. il évoque un homme comme s'il était en mesure de la percer à jour et les phalanges de la belle se referment plus fermement autour de son pinceau. qu'est-ce que ça peut te foutre ? c'est ça, qu'elle aimerait hurler contre sa peau. il n'a aucun droit sur elle, encore moins celui-ci. qui le juge, lui, qui se permet de lui demander des comptes ? pas elle. mais elle serre les dents alma, ne décoche qu'un subtil sourire pour seule réponse. tu sais camille, si je ne tremble pas sous ses menaces, ce n'est pas pour craindre les tiennes. alors non, elle ne sait pas très bien ce qu'il lui en coûtera, parce qu'avant ce soir, elle n'a jamais songé à commettre un adultère. pas à une seule seconde. elle sait parfaitement que césar ne respecte pas les engagements qu'il lui impose mais aucune jalousie ne l'accable : si jamais il pouvait tomber pour une femme et vouloir la quitter, elle serait la première heureuse de cette nouvelle. peut-être prendrait-il la nouvelle avec son infinie maturité couplée au glorieux contrôle qu'il exerce sur lui-même et auquel tout le monde croit. sa veine au front gonflerait sans doute un peu, signe d'irritation profonde, mais il gommerait le tout dans un sourire sirupeux et s'assurerait que cet homme la congédie. sans doute. peu importe; elle est épuisée de réfléchir, alma, d'avancer ses pions comme au sein d'une partie d'échecs relativement compliquée. je n'ai pas à te tenir au courant de mes agissements mais ... je vais voir mon frère. c'est un mensonge, mais un mensonge auquel elle croit avec force. suffisamment de conviction pour cracher les derniers mots loin du timbre feutré qu'elle s'impose. parce que la situation d'andrew est encore moins enviable que la sienne et que c'est leur faute, une fois encore. si un jour basil milton et henry de clerq ont eu l'audace d'être égaux, ce temps est révolu depuis bien longtemps et alma ignore pourquoi les serres françaises doivent s'enfoncer toujours plus loin sous leurs peaux.
camille se retire et elle hoche la tête docilement, mimant un vague assentiment quand bien même elle n'envisage pas une seule seconde d'accéder à sa requête. alma est entrée en résistance et le moindre grain de sable dans les rouages impeccables de césar est une petite victoire. aussi, leur précieuse lettre finira sa course dans le destructeur de documents du bureau de son charmant fiancé, à sa place. elle feindra avoir fait du tri, rangé les piles de courrier qui s'amoncellent, trouvera une excuse à sa maladresse, forcera le trait de sa bêtise, un qualificatif que n'a de cesse d'accoler césar à la gente féminine. alma achève son oeuvre, traits envoûtants et bouche charmeuse, se nimbe dans les effluves capiteuses, enfile talons hauts et étoffe précieuse pour couvrir ses épaules dénudées. elle est prête. elle est prête et au fond d'elle, le serpent du doute maltraite ses entrailles. camille de clerq a aspiré tous les bienfaits de l'alcool, toute sa maigre volonté, construite pas à pas, suffisamment solide pour la conduire dans d'autres bras. mais elle n'a plus envie, alma, soirée gâchée et maigres espoirs déçus. elle descend tout de même les marches, glorieuse dans sa beauté apprêtée, tragique dans son regard vacillant, pour tomber nez-à-nez avec camille. encore lui. toujours lui, accoudé au bar devant un verre vide ... j'espère que tu es satisfait. la froideur est de mise, la distance également mais ses pupilles brûlent de non-dits, d'une colère contenue par habitude. ta visite a suffi à m'ôter toute envie de sortir. alma retire son manteau, le laisse chuter négligemment sur les marches en marbre pour répondre à l'appel de la boisson, maigre digue avant la noyade. pourquoi est-tu encore là ? qu'est-ce que tu attends ? timbre austère, épines empoisonnées dardées sur lui. elle frémit à l'intérieur alma, derrière le voile des conventions sociales. elle ne le comprend pas, camille. il a gagné, elle ne sortira pas, le chien de garde du grand césar de clerq a joué son rôle, il peut très bien tourner les talons et remuer la queue face aux jolies sylphides de ses lieux de débauche favoris au lieu de rester là.
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Camille de Clerq
lost in the world
Camille de Clerq
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Dim 28 Jan - 16:39
Camille de Clerq
tu t'es réfugié dans l'alcool, un énième bourbon pour endormir tes sens. un énième bourbon pour te donner du courage et sortir enfin de cette baraque. abandonner une partie que tu as choisi de perdre il y a des années, tu ne peux t'en prendre qu'à toi même et tu en as bien conscience. alors le verre tu le termines d'une traite, et tu fouilles dans les poches de ta veste pour en sortir un paquet de cigarette. clope au bec, tu l'allumes et tu l'entends descendre les escaliers. elle ne tarde pas à apparaître, prête pour aller voir son frère. c'est ce qu'elle préfère prétendre, pour te prouver qu'elle ne vous dois rien à vous, les de clerq et encore moins à toi Camille. vous étiez amis, puis amants de quelques nuits et maintenant, vous n'êtes plus rien. une obligation pour l'un et l'autre. j'espère que tu es satisfait. tu redresses la tête, laissant la fumée s'échapper de ta bouche entrouverte. ta visite a suffi à m'ôter toute envie de sortir. lance-t-elle tout en laissant tomber sur le sol un manteau à plus de dix milles dollars. si m'utiliser comme excuse te satisfait, qu'il en soit ainsi. rétorques-tu tout en remplissant de nouveau ton verre, puis un second que tu tends à Alma qui s'approche. tu n'en as que faire qu'elle sorte ou ne sorte plus, qu'elle mente ou dise la vérité, mais au fond de tes entrailles une forme de soulagement prend forme. pourquoi es-tu encore là ? qu'est-ce que tu attends ? je n'en sais rien. que tu lâches avant de contourner le bar, rompant la distance instaurée entre vous. tu la détailles de la tête au pieds, un long moment. et ce sont ses yeux qui finissent par te capturer, son regard froid te serait presque douloureux. au fond de ses pupilles tu cherches une réponse à sa question. pourquoi es-tu là Camille ? certainement pas par plaisir, certainement pas par envie. c'est plus insidieux que ça, ça te prend aux tripes, ça flingue tes neurones. sa présence, douce torture et tu en redemande. comme si tu te retrouvais dans l'incapacité de quitter, prisonnier de la toile tissée lorsque vous étiez encore mômes. je n'attend rien. le mensonge te pique la langue et tu bois une nouvelle gorgée dans la quitter des yeux. tu n'attends rien, tu attends tout. tu joues avec le brasier du passé, y jetant de l'essence volontairement pour raviver des flammes que tu sais incontrôlables. t'as le palpitant qui frappe de la savoir si proche, il y a le tissus de ta chemise qui tressaille sous les coups trop forts, trop justes. et tu reprends ta respiration lentement, nouvelle taffe sur la cigarette. j'aimerai que tu arrêtes ce petit jeu Alma. souffles-tu doucement. que tu arrêtes de mimer une facilité qui n'existe pas. parce que rien n'est simple, pour elle, comme pour toi. surtout lorsque pèse sur vos épaules un secret qui ne devrait pas en être un. j'en suis malade. que tu es venu murmurer au creux de son oreille avant de passer dans son dos pour te laisser tomber sur le canapé en cuir. yeux rivés sur les tableaux accroché au mur. t'en es malade oui, malade de les imaginer tout les deux, malades des détails crus dont César te fait part. malade de ce foutu mariage. et tu avales ton verre cul sec, tu te relèves déjà, incapable de tenir en place. tu sens les effets de l'alcool sur ton subconscient. tu passes une main dans tes cheveux, dans le bar tu cherche quelque chose de plus fort, mais c'est dans la poche de ton pantalon sur mesure que tu le trouves. des petites pilules blanches, des cachets pris à la vas vite dans les affaires de ta jumelle. tu en avales deux, arrosés d'une rasade de whisky. de quoi te détendre n'est-ce pas ? mais sort, je t'en pris, va voir ton frère, ou t'envoyer en l'air. qu'est-ce que j'en ai à foutre. tu hausses le ton sans vraiment t'en rendre compte, alors que tu fais claquer le verre sur le bar. c'est probablement ce qu'il est en train de faire. s'enfiler une ou deux putes entre ses rendez-vous d'affaires. tu ricanes. tu n'es pas mieux que ton frère, tu le sais, mais tu as le mérite de ne pas jouer le parfait époux.
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Alma Milton
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Dim 28 Jan - 23:15
Alma Milton
comme un vaudeville, la pièce ne s'achève pas malgré un comique de répétition amer et les saynètes s'enchaînent. camille évolue au rez-de-chaussée et la fiancée l'y rejoint, abandonne sa veste et relit ses didascalies alors que le cadet rouvre les lèvres. alma ignore sincèrement de quel jeu il parle. elle ne joue pas, elle apprend à se comporter comme la poupée précieuse qu'elle est censée devenir et rester jusqu'à la fin de ses jours. ce n'est pas un jeu, il se trompe camille s'il pense qu'elle s'amuse ne serait-ce qu'un seul instant de la situation qui est la sienne. elle apprend à s'estomper derrière une autre, à disparaître derrière le spectre que l'on attend qu'elle devienne et le pire, le pire, c'est qu'à mesure que son identité s'efface, à mesure que les automatismes galvaudés remplacent les syllabes spontanés ... elle respire mieux, alma. se noie mais s'en moque, car elle quitte progressivement ces courbes qui ne lui appartiennent plus tout à fait. c'est là où tu te trompes camille. elle ne cherche pas à attirer sa sympathie, alma, à afficher la gravité qui devrait être la sienne alors que chaque jour, elle disparaît un peu plus, glisse dans un carcan qui finit par la coloniser jusqu'à l'os. elle le fixe, imperturbable malgré ses rétines où fourmille encore la boisson qui a quitté ses veines depuis qu'il a bousculé sa morne soirée. ça devient chaque jour plus facile de devenir un automate. ça tombe comme un couperet, comme un scalpel glacé et efficace, qui ne cherche nullement à faire mal mais découpe proprement, parce que c'est la raison pour laquelle il existe. elle ne ment pas alma, pas cette fois. c'est de plus en plus évident de s'oublier. avec l'alcool à outrance, avec le xanax, avec sa façon de n'écouter rien des mots de césar et de n'en percevoir que de rares syllabes dissonantes. elle ne cherche pas à se faire plaindre, alma, à s'apitoyer sur un sort qu'elle sait depuis longtemps inéluctable. elle n'a pas le choix, ne l'a jamais eu et avant elle, c'était abigail qui portait sur ses épaules l'avenir de toute la famille et avec le recul, elle en vient à se demander comment sa soeur, si jeune, parvenait à percevoir en césar ce qui n'existe manifestement pas. peut-être que c'est elle, qui le rend aussi mauvais. peut-être qu'aux côtés d'une fiancée aussi dévouée et conquise qu'abigail, il aurait pu s'ouvrir et s'épanouir au lieu de se murer derrière de hautes murailles infranchissables. peut-être.
mais à quoi bon ressasser le passé ? il est par essence révolu et alma, elle était prête à se montrer civilisée avec camille si et seulement si il n'avait pas eu l'audace de murmurer à son oreille des mots qu'elle ne peut entendre. d'instinct, elle recule, se cabre, se fige sous son épiderme de marbre pour lui jeter un regard sévère, offusqué. blessé, aussi. et elle les sent, les digues qui se fendillent à l'intérieur et le courant des non-dits qui menace de se déverser. il est trop près, et ses phalanges la démangent, rêvent de picorer sa joue, de la mordre dans un soufflet qu'il n'aurait pas volé. mais alma n'est pas de ces femmes qui hurlent et trépignent, elle est des filles dignes et résignées qui accusent les coups et apprennent à recoudre les palpitants écorchés jusqu'à manquer de fil. ou de coeur. comment tu oses me dire un truc pareil ? tu t'entends ? et ça monte, ça monte et l'ensevelit sous les marées de sel, toutes celles qui ne coulent pas, refoulées à l'intérieur jusqu'à noyer ses organes. c'est injuste. tu es injuste. c'est de ma vie qu'on parle, c'est mon avenir qui se réduit au bon vouloir de ton frère. la dernière fois que j'ai vérifié, tu étais toujours libre d'aller de l'autre côté de la terre faire ce que bon te semble avec qui tu souhaites. alma toujours sur la réserve, qui gèle ses propos pour refroidir les regards langoureux sur ses courbes de sylphide, elle bout. et pourtant elle se fait glace, le dédain au fond des yeux. tu n'es qu'un égoïste. j'ai passé plus de la moitié de ma vie à t'aimer pour rien et toi, la seule raison pour laquelle tu te crois malade, c'est parce qu'une fois de plus, tu te fais distancer par ton frère. peut-être que l'alcool n'a pas tout à fait fui ses veines, peut-être que ses vapeurs l'embrument encore, se réveillent sous le manège de camille, qui la blesse plus qu'il ne la flatte. car ce n'est pas d'elle qu'il est question, c'est de césar. si elle appartenait à un autre, jamais il n'aurait tenu ce discours. ce n'est pas un manque d'estime qui lui chuchote l'évidence à l'oreille, non, seulement une intuition forte de discernement. votre compétition est ridicule, votre relation toute entière est pathétique tu t'en rends compte ? il rompt la proximité entre eux sous les opales heurtées d'alma qui le crucifient sur place. sans animosité particulière, mais sans chaleur. elle n'a jamais été aussi froide avec quiconque, et elle n'est pas taillée pour les conflits, pour les mots qui tranchent les peaux et s'enfoncent dans les myocardes qui agonisent. elle n'est pas faite pour ça, la preuve ? elle a aussi mal que lui, le souffle court et les ongles enfoncés dans ses paumes jusqu'au sang. mais la tension nerveuse est trop forte pour ne pas s'y soumettre. si elle ne déverse pas les mots qui la rongent, elle a l'impression qu'elle en imploserait alma. camille boit et elle l'imite, vidant d'une traite le whisky qu'il lui a servi. ce n'est pas son poison et le liquide ambré détruit sa gorge au moins autant que les mots de camille dansent encore à l'intérieur. il est malade. mais merde, quel culot. et il continue. s'enfonce. la congédie alors même que c'est lui, qui parasite son intérieur, s'invite dans son univers et tant pis s'il saccage tout sur passage. oh non, je ne voudrais pas heurter ta sensibilité voyons. qu'elle réplique sur le même ton que le sien, résolument amère. elle songe à jarvis qu'elle laisse en plan et l'amertume redouble au fond de sa gorge. elle n'a jamais su l'aimer comme il le méritait, n'a jamais pu lui offrir ce qu'il attendait, son palpitant entre ses doigts délicats en plus de son corps contre le sien alors qu'elle serrait ses phalanges autour du sien. elle n'a pas pu, à l'époque, parce que camille l'avait ébranlée et qu'elle n'était pas prête. et la voilà, dix ans plus tard, à être incapable de franchir la porte pour le retrouver à cause de lui. les raisons divergent mais le résultat est identique : une fois encore, un de clerq qui ne la mérite pas gagne un combat inégal contre un homme bon. une fois encore, elle réalise qu'il passe avant, dans l'amour comme dans son contraire.
au lieu de se délester de sa vie entière sur le perron de jarvis, alma reste ici, drapée dans sa dignité envolée, suffisamment masochiste pour offrir ses veines à camille et lui laisser l'opportunité de la saigner. parce que la guerre est perdue d'avance, il possède toutes les armes lorsque les siennes sont émoussées, enrayées, comme celles de sa famille. le rapport de force a toujours été dérisoire. mais elle reste alma, témoin de la cruauté d'un homme qu'elle ne reconnaît plus. elle a toujours détesté le savoir consommer de la drogue et le voilà qui s'enquille face à elle dieu sait quoi. elle ne cille pas, alma, le jugement au creux des pupilles, celui qui méprise la drogue récréative quand elle, se bourre de cachets seulement pour mieux respirer. camille évoque césar, continue à cracher avec sa verve coutumière et cette fois, elle a de quoi parer alma. elle sourit. d'une esquisse un peu fêlée, plus pâle que le soleil du matin, mais qui se maintient. elle s'en moque, vraiment. césar peut se taper toutes les putes de la terre, cela n'effleure rien chez elle. pas ses sentiments inexistants, encore moins sa dignité, sa fierté et toutes ces idioties. si jamais ses incartades venaient à être rendues publique, c'est son honneur à lui qui se retrouverait ébranlé : pas le sien. elle se moque de ce qu'il fait et avec qui  ... c'est tout ce qu'elle ne fera pas et c'est une maigre consolation dans l'immensité de son désespoir. ça ne m'atteint pas. je me moque de ce qu'il fait et avec qui. il pourrait même épouser l'une de ses maîtresses que je serais la première à applaudir cette union. elle est à nouveau placide, cohérente, composée, loin de l'orage qui grondait encore au-dessus d'elle il y a peu. car césar n'a pas sa place dans le champ des émotions consommées, consumées. il trône loin de l'affect dans une sphère qu'elle maîtrise largement mieux. la vérité ... c'est qu'elle ne l'aime pas, certes, mais le déteste de moins en moins. ça demande de l'énergie, d'haïr quelqu'un, un dévouement prodigieux et même celui-ci s'évapore. ne restent que la répulsion et les rares instants de tolérance. mais moi je ne suis pas comme lui, je vaux mieux que lui ... et puis à quoi bon ? hein, camille, spécialiste des coups d'un soir, à quoi bon ? est-ce que tu en ressors plus heureux, épanoui ? alma, elle, est convaincue que non. les frivolités au creux des draps c'est bon pour la jeunesse, les expériences, l'envie de tout goûter, tout donner, tout prendre en vrillant du plaisir que peut procurer un corps contre le sien. et après ? alma, elle a besoin de plus. elle aurait besoin d'une autre saveur, de plaisirs moins éphémères. et même si elle s'y laissait aller ... pourquoi faire ? pourquoi prendre le risque de tomber pour quelqu'un qu'elle ne pourrait pas avoir ? pourquoi accepter de souffrir aussi sciemment ? et pire que tout, et si ses craintes se révélaient justes ? si elle avait été trop souvent ébranlée, si elle avait perdu tout espoir, jusqu'à la faculté même d'aimer ? et si ressentir lui devenait trop dur, trop rare ? ça ferait trop mal, elle préfère ne pas savoir.
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Camille de Clerq
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Lun 29 Jan - 20:32
Camille de Clerq
j'ai passé plus de la moitié de ma vie à t'aimer pour rien. la phrase reste en suspend entre tes neurones, et tu te retrouves dans l'incapacité la plus totale de prononcer le moindre mot. par la suite c'est ton égoïsme qu'elle tente te renvoyer en pleine gueule, mais tu ne l'écoutes pas. t'en as strictement rien à foutre de ce qu'elle peut bien penser, de ce qu'elle peut bien croire, que tout ce qui te rend malade n'est que la compétition qui vous animé César et toi depuis ta naissance. alors tu te laisses tomber dans le canapé et tu ricanes dès qu'elle ouvre sa bouche, tu ris fort, un peu trop fort et surtout trop faux. les sons qui s'échappent d'entre tes lèvres son semblables à ceux d'une hyène prête à bondir pour déchiqueter son quatre heure. et tu aimerais qu'elle cesse, qu'elle se taise une bonne fois pour toute. son jugement te touche malgré toi, de plein fouet. t'as le cerveau qui chauffe et dans ton corps bouillonne une colère noire. l'éruption est proche. alors tu attaques de plus belle, tu jettes devant elle les agissements d'un frère que tu ne connais que trop bien. l'homme sur lequel tu as pris exemple sans le vouloir, le connard par excellence et tu es devenu un prototype pire encore. votre relation est pitoyable, oui, mais vous ne l'avez pas choisis. dans ce monde qui est le votre on ne choisit rien, on subit et on se range. tes attaques sont vaines et tu aurais du le savoir. Alma ne l'aime pas, Alma ne l'a jamais aimé et ne l'aimera sans doute jamais. elle s'en contentera, parce qu'elle est une Milton, on l'a élevé pour cette union, du moins c'est ce qu'on lui a fait croire. il pourrait épouser une de ces maîtresses, mais ça ne l'amuserait pas autant que le pouvoir qu'il détient sur la belle anglaise. mais moi je ne suis pas comme lui, je vaux mieux que lui ... et puis à quoi bon ? tu t'es redressé, t'as la tête qui te tourne sous l'effet des cachets et de l'alcool et tu ne trouves rien de mieux à faire que déboucher de nouveau la bouteille en cristal pour te servir un nouveau verre. cul sec, toujours. la morsure de l'alcool endort tes sens une nouvelle fois, et quand tu tentes de te re-servir la fichue bouteille est vide alors tu l'envois valser, elle se brise sur le sol. où est ce putain d'alcool ?! vocifères-tu, avant de relever les yeux sur Alma, c'est un savant mélange de tristesse et de rage dans lequel tes iris baignent. yeux rougis et cheveux fous, tu serres les dents. tu as raison, tu vaux bien mieux que lui, bien mieux que nous tous. une rire t'échappe, et tu t'es rapproché sans t'en apercevoir, tes doigts ont agrippé son bras et tu n'es plus maître de tes actes. et je n'en ai rien à foutre de m'être fais distancer par mon frère, il ne sait rien. si t'es assez stupide pour croire que je l'envie. tu deviens venimeux. si c'est plus facile pour toi... craches-tu sans la lâcher, soutenant toujours son regard dans lequel tu perds pieds de plus en plus. si tu ne veux pas voir la réalité en face. je t'y forcerai. et tu la plaques contre ton torse, tes lèvres s'écrasant contre les siennes avec hargne. tu ne sais pas ce que tu cherches, qu'elle te repousse, qu'elle t'en mette une. que ses doigts se perdent dans ta nuque et qu'elle faute dans tes bras. tu ne sais pas ce que tu veux, la perturber, l'anéantir comme elle te blesse. sans doute. tu n'y mets pas d'amour, seulement de la rage. baiser volé, baiser sauvage, tu plantes tes crocs dans sa chaire. histoire qu'elle se souvienne, quelques jours au moins. et tu la relâches tout aussi brutalement. souffle court, mains tremblantes. tu pourras mettre ça sur le compte de l'alcool. que tu termines dans une esquisse de sourire. puisqu'il est plus simple de se voiler la face.
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