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Mar 20 Juin - 1:51
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Sasha ne boit pas à se renverser l'esprit. Jamais. C'est un présent général pourtant oublié au profit d'une ivresse recherchée, de l'ébriété pour noyer la haine et la tristesse qui la submergent aujourd'hui plus que d'habitude parce que c'est son putain d'anniversaire et Riley n'est pas foutue d'être là, comme elle devrait l'être, comme elle le lui a promis. Promis, putain, elle n'en demande jamais tant Sasha. Elle, elle ne jure rien parce qu'elle sait que ce n'est que du vent, les hommes mentent, ils sont lâches, volatiles, indignes de confiance. Et elle aussi, même sic'est sa seule putain de constante dans toute son existence. La seule qui puisse la qualifier d'amie, presque de soeur, sans qu'elle ne moque sa naïveté parce que Sasha, elle ne fait pas dans les rapports humains. Alors c'est la première fois qu'elle s'oublie pour de bon, derrière l'écran de fumée des vapeurs de l'alcool devant une bouteille de vodka salement entamée. Parce que Sasha, elle a les souvenirs douloureux.
Son anniversaire lui colle toujours des souvenirs de plomb. Ceux de Shelby souvent sur le fil, entre les voix qui susurrent et l'alcool qui crie et elle se souvient. Elle se souvient des paroles alcoolisées, des mots durs, des mots-maux, couteaux, et de ceux qui s'imprimaient sur sa peau en teintes de bleu. Des bleus, oui, mais aussi des verts et des violets, l'arc-en-ciel de l'hématome sur ses jambes chétives ou sur ses bras filaires, assez pour piler net devant l'école et décider de faire la buissonnière, celle de la rue et de la vie, finalement. Malgré l'incompréhension et la colère muée en haine acide, Sasha a toujours protégé Shelby. Elle a protégé ses voix médisantes, méchantes, sournoises, de la maîtresse et puis de la société aussi, elle a menti aux médecins et aux copains, se mordant parfois seule pour expliquer ses blessures en les incriminant à la brutalité des élèves qui n'osaient pas la toucher. Sasha, elle pensait que Shelby l'aimerait davantage si elle l'entourait de coton et de papier bulle, si elle mentait et se vendait pour elle, si elle oubliait les voix religieuses et vengeresses qui s'abattaient toujours sur elle au profit des rares instants de plénitude où une femme malade, perdue, prenait son enfant dans les bras pour se rappeler de son existence, du contact de la chair de sa chair contre son âme morne. Mais ses instants bonheur ne duraient jamais, balayés par le reste, la violence, la cruauté, l'indifférence même, le plus terrible des maux. Et si Sasha a supprimé de sa mémoire sélective le visage de Shelby qui vit pourtant derrière les hauts murs de la secte, rien de pire que les anniversaires pour affaiblir ses mécanismes de défense. Celui de la mère, tout d'abord, cette date qu'elle n'a jamais pu oublier et qui a le goût rassi d'une madeleine de proust qu'on aurait laissée moisir. Et le sien, enfin, le pire de tous. L'enfant de l'été (quelle putain de blague) a toujours le blues le 21 juin, et ses dix-neuf ans ne font pas exception à la règle.
Elle le sait Riley et se plie toujours en quatre pour combattre les ombres du spleen et les laisser à la porte. Mais elle n'est pas là aujourd'hui et Sasha a la sensation d'étouffer, d'avoir à nouveau sept ans et la lèvre fendue comme seul cadeau pour avoir osé en réclamer un. Pour l'avoir goûté, ce jour et tant d'autres, elle sent presque le goût métallique du sang se mêler à la vodka qui glisse dans sa gorge. Elle est triste, oui, mais elle n'est pas de celles qui jouissent d'une peine poétique, qui sublime, élève et rend jolie. La souffrance qui fait vriller les hommes les plus sensibles, celle sur laquelle on rédige des poèmes brûlants et murmure des promesses au goût d'éternité. Non, la sienne est un monstre qui la dévore et la laisse abattue sur un trottoir. Entre deux gorgées, elle fulmine, insulte mentalement cette amie qui n'est qu'une pute comme les autres, comme elle, qui partira elle aussi. Elle a l'âme de plomb, le coeur lourd, Sasha, ce palpitant de cendres dont les braises ne brûlent que pour un manque que même toute la haine du monde ne comble pas, celui d'un amour. Celui de n'importe quel amour, en réalité, mais son corps malade et névrotique a décidé qu'il ne se nourrirait de rien, de personne, jamais. Qu'il aille se faire foutre.
Sa patience se désagrège comme une fleur fanée et Sasha change ses plans. Elle avait décidé de ne pas se pointer ce soir pour satisfaire un énième gros con, comme cadeau d'anniversaire d'elle à elle-même. Bien sûr, elle aura le droit à une correction mais le plaisir de leur déplaire dépasse largement les marques sur sa peau dans une douleur qu'elle est inputaindecapable de ressentir. Mais finalement, elle ira. Elle va aller se faire baiser par un vieux porc et ce sera bien fait pour Riley qui déteste ce qu'elle devient et la méprise chaque jour un peu plus. Elle qui lutte et rêve de s'élever quand Sasha préfère se noyer. Alors qu'elle crève, la gamine. C'est ce qu'elle se dit en ourlant ses yeux de mascara, ses lèvres de rose, en maquillant ce visage de poupée jusque là nu. Sasha s'agite sans douceur, de ses gestes brusques, agacés. Elle est jolie dans sa robe pâle qu'on confond avec la blancheur de sa peau, qui épouse sagement ses courbes mais dévoile un dos nu plus indécent. Elle est jolie et elle s'en fout, ça fait bien longtemps que son corps est un poignard plus qu'un cadeau et ça lui va.

(...)

C'est pas tant la baise qui la dérange, c'est l'après.
Ce moment où la dissociation ne fonctionne plus, où la môme retrouve son corps au lieu de planer au-dessus comme une spectatrice passive qui regarderait le porno sordide tourné par une autre. Pendant, c'est devenu évident, mécanique. Il suffit de se court-circuiter la cervelle, de ne pas réfléchir, d'aller jusqu'à se priver de penser et de filer en mode automatique. Les mêmes gestes enivrants faussement spontanés, les mêmes gémissements feints, la même danse macabre revisitée avec ses variations, oui, mais des variations qu'elle connaît par coeur, sur le bout des reins. Sasha s'en fout. C'est jamais elle, qui se fait baiser, c'est un espèce d'automate branché sur secteur pendant qu'elle disparaît en elle, ferme les yeux et se bouche les oreilles comme une môme, jusqu'à la fin. Le cul, ça va, elle maîtrise, c'est le reste qui lui coupe la respiration. Quand elle est sous la douche, quand elle entre à nouveau en elle, à reculons, Sasha a toujours plus ou moins envie de gerber. De se vomir. Elle ressent souvent l'envie de se laver à la javel et de décaper sa peau pourtant douce à la laine de verre. Mais elle n'en fait rien, se contentant de se doucher rageusement jusqu'à rendre son épiderme brûlant écarlate. Elle préfère suivre ce rituel "chez elle", dans le squat minable malgré le cumulus minuscule qui te finit à l'eau glacée et la salle de bains au plafond moisi, mais ce soir Sasha se traîne son palpitant nécrosé et elle ne peut pas attendre avant de le noyer. Alors elle s'éternise dans la piaule minable, tant pour soulager le poids mort dans sa poitrine que pour chasser le souvenir amer du gros porc qui vient de jouir en elle.
Alors oui, bien sûr, elle a l'humeur orageuse lorsqu'elle pénètre à l'intérieur du taudis qui l'héberge, elle et tant d'autres. Elle a encore l'impression désagréable de le sentir en elle, ce qui est complètement absurde au vue des sept minutes top chrono qui ont été les siennes. Regard noir et mâchoire serrée, la môme royale, glaciale, ne se fend d'aucun regard, d'aucun commentaire. Elle ignore les gros cons qui zonent constamment ici entre deux larcins dont elle n'a que faire pour rejoindre sa putain de chambre et la vodka bien entamée qui y gît. Sauf qu'il y a de la lumière, dans sa piaule et elle pense instantanément à Riley. Putain, quelle délicieuse petite conne. Elle est là, c'est une surprise, elle qui sait que Sasha les déteste. Alors elle ouvre la porte, minaude comme une môme de douze piges qui attend sa surprise et son visage charmant, affable, se décompose immédiatement lorsque ses opales caressent la silhouette qui lui fait face. L'ascenseur émotionnel dégringole sévèrement et Sasha croit bien qu'elle pourrait en chialer, si ses prunelles immenses n'étaient pas arides. Si ses traits sont souvent indéchiffrables, ils ressemblent à cet instant à une carte aux trésors et celle-ci n'indique le chemin que d'une chose : une déception cuisante, une colère mal contenue et sans doute un début d'ivresse qui leste ses gestes et embrume son regard clair. Y a un mec ici. Un inconnu sur son putain de pieu, comme bien trop souvent quand ils préparent un gros coup, quand ils ont besoin de cacher leurs potes dégénérés, quand ça pue pour eux dehors et quand ... elle s'en fout, de leurs scénarios alambiqués. Généralement, Sasha grogne, hargneuse, elle fonce enchaîner qui de droit et qu'importe si elle n'en récolte que des coups et un mépris à en crever. Rien ne l'atteint, surtout pas ces types qu'elle hait. Elle ne dit pas un mot, la gamine, dévisageant l'inconnu de ses prunelles claires devenues orage, comme si elle allait le flinguer. Sans le quitter des yeux une seconde, elle retrouve la vodka et se sert une rasade au goulot. Elle veut s'anesthésier, Sasha, mais elle n'avait pas prévu la météorite, la comète, l'impact douloureux mais nécessaire. Celui qui assainit et puis ranime parce que finalement, ce minable cloporte qui souille son univers, il agite quelque chose en elle et sa violence est toujours préférable à son abattement pathétique, sa détresse de chialeuse.
La vodka allume le brûlant corrosif de ses veines et les battements erratiques de cet organe mort qui bat par illusion. Ses phalanges se referment autour de la bouteille et d'un geste leste, rapide comme l'éclair, la gamine éclate le verre contre l'angle de la table de fortune dans un bruit strident, pour n'en conserver qu'un tesson affûté alors qu'une forte odeur d'alcool sature la pièce. "Je sais pas ce que tu fous là et j'en ai rien à foutre mais je te jure que si t'as pas dégagé de ma piaule dans la minute, j'te saigne." susurre Sasha d'un timbre doucereux, presque érotique s'il n'était pas agrémenté d'un sourire de connasse, reptilien, dopé à la violence. Elle ne déconne pas, jamais.
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