tu rigolais, en le voyant arriver. ce cul-pâle qui n'avait jamais rien connu d'autres que le confort de sa petite vie tranquille. tu rigolais, le regard mauvais. il commençait à t'agresser. mauvais idée. tu plissais les yeux, regardant son badge. et toi steven, tu le vis bien d'avoir le prénom le plus banal et le plus international qui existe? tu pues le raciste antisémite à 8 000km et pourtant, t'as un prénom grec. c'est con hein, pour un peu tu serais de chez moi dis. un perse. ça te fait mal hein? t'as envie de vomir. moi aussi. en te voyant. il t'avait amené ici pour une raison que tu ne pouvais même pas entrevoir. il te prenait pour un rigolo, il s'agissait maintenant de jouer sur cette corde pour te faire libérer au plus vite et retourner auprès d'elles. j'avoue, j'ai pas le teint à tuer. j'suis pas noir, j'suis pas gris, j'suis juste un mix. j'imagine que pour le coup, c'est le coté de ma mère américaine, comme toi et ceux que tu aimes, qui a pris le dessus. j'ai rien fait. on m'enlève ces menottes de merde et hop tu pourrais plus vite repartir te gargariser sur la suprématie de la race blanche et des bienfaits que vous avez sur la société et sur tout ce que vous entreprenez en perse. vous êtes tellement forts, vous les bouffeurs de donut gras et aux QI d'huitres. continuez ainsi, mais sans moi dans cette petit salle exiguë.

tu rigolais. tu t'appuyais nonchalamment sur ta chaise. il répliquait. on dirait un enfant à qui on a volé son jouet. il était tenace, le petit américain pur souche. on allait rire. steven vient du grec stephanos. je le sais, vue que mon père s'appelait ainsi. il était perse ascendant grec. ça te fait mal hein? de te dire que ta pauvre et misérable existence de bouffeur de donut est en fait régit par un prénom symbolisant ses pays que tu détestes tant. l'oeil espiègle, tu faisais exprès de faire ressortir ton accent perse. mr. obama ou mr. trump ne changeront rien au fait que je suis américain. tiens, regarde mon dossier, regarde comme je l'ai gagné ta nationalité. toi, t'as fait quoi pour l'avoir? à part sortir du vagin de ta mère qui était sortie du vagin de ta grand-mère qui s'avère avoir été une esclavagiste de la première heure et qui s'en satisfaisait parce que ton grand-père la battait, comme ton père battait ta mère et comme, vue ta mains tremblante et ton haleine à l'acétone, tu le fais surement aussi, en plus de problèmes d'alcool récurrent depuis un moment. t'es la misère de ce pays. je suis le futur qui va vous sauver. il virait au rouge. il faisait tourner nerveusement son alliance sur son annulaire gauche. tu rigolais. détends-toi, steven. je ne dis là rien de mal. on m'a demandé de dire la vérité, juste la vérité. c'est ce que je fais. tu avais la rage au ventre. laisses le terme d'arabes pour le maghreb tu veux. chez moi, nous sommes perses. mais bon, vue tes compétences, tu ne sais pas placer l'un ou l'autre sur une carte. je ne peux pas t'en vouloir: l'intelligence est un luxe chez les gens de ton acabit. tu t'amusais à utiliser les mots savants de ton vocabulaire. ceux qu'il ne connaissait pas. tu posais ton coude sur la chaise, t'affalant un peu plus. le soir du meurtre, j'étais au bar. je méritais ma bière, après ma dure journée de labeur. tu sais, le travail. ceux que les gens font dans la journée. ça peut te paraitre abstrait comme conception, vue que bon, t'es pas un grand adepte. tu ne donnais pas plus de détail. il ne le méritait pas.