cem pope

qui a eu tort?
la raison du plus fort

la rosée. douce et mouillée. l'herbe fraîche. folle et douce. l'eau ruisselante. trouble et apaisante. où étais-tu? pourquoi te trouvais-tu ici et non pas sous tes draps dans ton appartement? tu as essayé de te relever trop vite. ça tambourine. ça tourne. tu t'allonges à nouveau. tu es trempé. tu sues. tu as le coeur qui palpite. mauvaise situation. que se passe-t-il? tu t'assoupis.
des flashs. ça tape. ça éclaire ton âme. tu grimaces. l'alcool remonte. tu te mets sur le coté. tu vomis tes tripes. encore une jolie soirée qui termine et une longue journée qui s'annonce. tu soupires, essuies le coin de ta bouche d'un revers de veste. tu la laverais en rentrant.
mais ces couleurs vives. ce rouge. ce blanc. ces cris. d'où venaient-ils? il faisait sombre, il faisait nuit. tu ne vois plus très bien où tu habites. tu étais en ville. mais comment as-tu atterri ici? comment se fait-il que tu te retrouves au bord de ce lac, avec une sale gueule de bois. tu te relèves une nouvelle fois. ça tangue, mais ça va. tu tiens bon, ton estomac semble au repos. tu soupires, tu baisses les yeux. c'est là que tu vis. le rouge sur tes poings, sur ta chemise, sur tes chaussures. assez de temps pour te tourner et vomir. tu subis. que t'arrive-t-il?
c'est alors que les flashs reprennent. plus long. plus intense. tu te prends la tête entre les mains. les cris, les images, les sensations. déformés. tout est irréel. ou bien.. non. ce n'est pas possible. tu te hisses sur tes jambes, pour ouvrir grand ta cage thoracique et respirer un grand coup. une inspiration méritée, pour oublier. du moins, tenter. tu regardais autour de toi. c'était pas droit, mais ça ferait l'affaire. tu devais t'éloigner, marcher un peu.
c'est alors, qu'au sortir des hautes herbes dans lesquelles tu t'étais évanoui, que tu te souvins de tout. de ces cris, de ce tir, de ce silence terrible. les images te revenaient. tu étais ici à la base pour boire un bière dans le calme paisible de l'eau qui grésille. tu étais dans les herbes, allongé, bière à la main, regardant le ciel étoilé. et puis, du bruit. un coup de fusil. tu ne sais plus comment, tu te retrouvais là, avec une image d'un corps non loin du tien.
pourquoi? comment? tu ne savais pas. tout ce dont tu te souviens, c'est de la sensation chaude que faisait la vodka coulant dans ta gorge ensuite. la bouteille entière. c'était donc ça. le mal de tête. le dégueulis. y avait-il autre chose? tu ne savais plus. tu ne voyais plus. l'espace temps était déformé, et avec ceci, ta conviction d'innocence.
comment t'étais retrouvé ensanglanté? comment t'étais-tu retrouvé aussi proche de ce corps inerte? tu ne savais plus. tu ne supportais plus.
et tu oubliais. tout. dans ces moindres détails. capacité magnifique de l'âme à sectoriser la mémoire.
retour à la réalité.