[a lot on my mind]
01.  Beth a une famille, une grande famille. Quatre frères et soeurs, tous différents mais unis par un amour inconditionnel. Beth a la chance d'avoir deux parents aimants et attentifs. Beth aime tellement sa famille que quand ils ont décidé de tout quitter pour Liberty il y a cinq ans elle n'a pas hésité une seule seconde à les suivre.  02.  Beth est très intelligente, trop brillante aussi un peu. Les études elle aime bien ça alors elle a décidé de prendre des cours de littérature qu'elle a continué par correspondance une fois à Liberty. Mais à côté Beth étudiait au conservatoire, des études musicales qu'elle a dû mettre entre parenthèses en arrivant à Liberty devenant alors autodidacte. 03.  Beth tout le monde la prend pour une prude. Cela la fait timidement sourire parce que Beth elle a perdu sa virginité à quatorze ans au milieu d'un champ de maïs au Texas. Beth elle a certainement regardé plus de porno que beaucoup de gens sur cette terre. Beth elle a visité pour la première fois un club BDSM quand elle avait vingt-deux ans lors de vacances à Los Angeles. Non, Beth est loin d'être une prude mais ça personne n'a besoin de le savoir. 04.  Beth elle a eu une éducation texanne autant qu'une éducation de l'aristocratie britannique. Personne ne sait mieux s'adapter à son contexte que Beth et personne ne se douterait qu'elle ne fait pas partie de la haute société si elle allait en Angleterre car elle sait parler "posh" mieux que personne. 05.  Beth est une bonne cuisinière. C'est totalement par hasard car sa mère ne cuisinait pas vraiment. Dans sa quête d'endroits tranquilles pour lire étant petite, Beth finissait souvent dans la cuisine de cette grande maison. Et elle a fini par être intriguée par toutes ces odeurs et par cette cuisinière qui leur permettait de si bien manger. C'est elle qui lui a tout appris et Beth en est toujours très proche même si elles n'habitent plus dans la même ville. 06.  Beth voit toujours le meilleur en chacun. Elle a du mal à ne voir toujours que du mal. Beth elle a cette vision sur le monde, cette vision des gens si belle et si douce qu'on a peur qu'elle se brise devant la cruauté qui l'entoure. Et pourtant, Beth sait que le monde est rempli d'horreurs et de malheurs mais elle veur croire en l'homme, cette créature qui peut accomplir tellement de belles choses. 07.  Beth déteste toujours autant le pluie depuis qu'elle est arrivée. Cinq année et cette humidité chronique ne lui plaît pas beaucoup plus qu'à son arrivée. Mais Beth elle adore la nature, la forêt, les cascades. Alors Beth elle part souvent en randonnée, cela lui permet d'avoir de nouvelles idées, de fantasmer en paix sans avoir à être interrompue par ses colocataires. 08.  Beth n'a jamais eu beaucoup de relations. Elle a butiné, essayant d'un côté ou de l'autre mais tous les hommes qu'elle a rencontré ne l'ont pas intéressée. Beth elle s'est sentie vivre qu'avec ce que sa mère appelerait des mauvais garçons. C'est d'ailleurs avec l'un d'eux qu'elle a perdu sa virginité, elle cette fleur innocente de quatorze ans et lui ce dealer de drogue rencontré au coin d'une rue de dix-neuf ans. Elle n'en a jamais parlé à personne, c'était illégal, tellement illégal mais elle n'a jamais autant vibré que ce soir là. 09. Beth adore les livres. Elle a couvert les murs de sa chambre d'étagères où elle les range dès qu'elle les a terminés. C'est sa seule décoration et elle adore ça, cette sensation d'être entourée de tous ses héros préférés. Elle garde précieusement sur sa table de nuit deux de ses romans préférés de Jane Austen : Mansfield Park et Raison et Sentiments 10.  Beth déteste le café. Ne lui en proposez jamais. Par contre elle adore tous les thés de la terre, particulièrement les thés verts et encore plus s'ils sont accompagés de cookies aux pépites de chocolat. Quoi ? Chacun son péché mignon non ?

Tu prends place derrière ce piano, ce piano qui est devenu le tien en quelques sortes. Le piano bar est plein, il y a du monde. Personne ne fait attention, les discussions règnent toujours en maître ces soirs là. Tu haut des tes talons, dans ta robe noire et élégante tu prends place pour jouer ta dernière trouvaille, ce morceau qui te hante depuis quelques semaines et que tu préparer minutieusement. Cette mélodie t’est revenue lors d’une promenade en forêt comme un rêve lointain, un rêve oublié. Mais elle est parfaite pour décrire ce que tu ressens quand ton regard se pose sur lui. Il ne vient que de temps en temps, accompagné ou seul et à l’opposé de tous les autres il écoute. Tu ne sais pas s’il est là ce soir mais cela n’a plus d’importance car dès que tes doigts se posent sur le clavier, tu pars dans ton monde. Ce monde qui t’entraîne, te fait frissonner. Et puis au milieu du morceau ton regard croise le sien alors que tu parcours la foule du regard. Tes yeux s’arrêtent et se fixent sur cet inconnu qui t’attire comme un aimant, cet inconnu que tu as envi de connaître. Tu mets dans ce morceau tout ce que tu ressens, cette anticipation, cette curiosité, cette passion que tu peux lire dans son regard en espérant qu’il comprendra, en espérant que la musique fera transparaître ce que tu ne diras peut-être jamais. Ton morceau touche à sa fin, tu t’arrêtes et le brouhaha des conversations te frappe de nouveau de plein fouet. Tu restes assise interdite avant de sortir un autre morceau. Quand tu relèves les yeux c’est trop, tard, il a disparu. Tu joues encore et encore pendant de longues heures et finalement il est temps de partir, l’établissement ferme ses portes. Alors que tu ranges tranquillement tes partitions en fredonnant l’air de ce nouveau morceau, ton patron se trouva soudainement devant toi et il te dit : « Fait attention Beth, il ne faudrait pas que tu te brûles les ailes. » Il repart aussi vite qu’il est parti. Il ignore qu’il vient juste de te donner encore plus envi de rencontrer cet homme. Alors que tu rentres chez toi, à quelques mètres du piano bar, les fantasmes arrivent, les uns sur les autres. Il est deux heures du matin et tu cours dans la rue pour rentrer chez toi au plus vite et mettre sur papier les images, les sensations qui envahissent ton corps. Tu rentres doucement dans l’appartement, tu ne veux réveiller personne. Tu te précipites sur ton bureau une fois dans ta chambre et tu écris, tu écris sans t’arrêter jusqu’à l’aube. Alors que le soleil se lève, tu as épuisé ton imagination. Tu poses le stylo et te dirige sur ton lit. Tu laisses tomber la robe puis ton soutien-gorge puis cette culotte encore trempée de cette excitation non assouvie. Tu glisses ton corps nu dans les draps et tu laisses le sommeil t’emporter. Ce soir, tu espères qu’il reviendra ce soir car pour quelques secondes de son regard, tu joueras des heures s’il le faut.