Ses yeux fixaient les siens, avec une bienveillance qu’elle reconnait bien. Ce sentiment de bien-être qu’elle ressentait à ses côtés, elle n’arrivait pas à le décrire. Comme si elle était de son propre sang, malgré que cela ne soit pas le cas. Seulement leurs âmes sont liées, elle peut le sentir, elle est une sœur qu’elle n’a jamais eu. « Mon petit cœur » Elle aimait la titiller et l’appeler ainsi dans la jolie langue de Molière, trouvant un certain charme. Elle voit sa petite tête brune se retourner, ayant fait attention à la jolie nymphe qui s’approchait d’elle en douceur. La jolie brune aimait l’enlacer, lui ébouriffer les cheveux et entendre son rire sibyllin qui s’écrase sur les murs. Elle se sent elle-même et surtout aimée. Elle aime pouvoir lui confier toutes ses peines, ses joies et tout ce qu’il peut se passer dans sa vie. Toujours là l’une pour l’autre, elle donnerait tout pour elle, pour cette étrangère qui fait partie de sa famille. Sa jeune amie fait une moue délicate avant de lui sourire à nouveau. « Alors que faisons-nous aujourd’hui ? J’avais pensé qu’on pourrait amener les garçons faire un tour, qu’on s’évade un peu d’ici et faire la fête ? »Salomé se mordilla la lèvre inférieure tout en regardant sa jeune amie. Elle savait pertinemment que la jolie poupée ne refuserait pas un peu de divertissement. Ses opales marrons se frayèrent un chemin jusqu’aux siennes et reçurent le message. La brune déposa un doux et chaste baiser sur la joue de celle qui partageait sa vie au quotidien avant de quitter Lyanna rapidement et d’exposer son plan diabolique aux autres.


Ses paupières sont fermées, tandis que sa rétine matérialise tout doucement ce qu’elle suppose, son corps étant en alerte, ses sens aux aguets, face à ce toucher qui la paralyse. Son souffle se mêlait au sien, dans une mélodie silencieuse. La pulpe de ses doigts se baladant sur ses lèvres pulpeuses pour y tracer des arabesques. Elle ne sait pas pourquoi elle le laissait faire, elle pourrait l’arrêter là, mais non. Ses prunelles d’un bleu aquarelle se mélangèrent avec les siennes pour créer des nuances de couleurs. La jolie nymphe sait qu’il est tout aussi surpris qu’elle de ce rapprochement inopiné. Le froid du carrelage se presse sur sa colonne vertébrale, mais elle ne ressent que cette chaleur qui émane de son corps. Comment en sont-ils arrivés là, elle n’en savait fichtrement rien. Elle n’avait pas ressenti cela depuis des années et cette sensation la malmenait, rendant son esprit flou, ne permettant pas à ses pensées d’y voir très clair. Il la dévore, comme un lion dévore sa proie, elle se sentait prisonnière d’un sentiment qui menaçait son calme intérieur, faisant rugir la partie sauvage en elle. Elle attrapa son poignet, regroupant toutes ses forces pour le faire faillir, elle savait qu’il ne résisterait pas, il fallait qu’elle cesse l’attraction qu’il exerçait, les longs frissons qui la parcouraient à chaque fois qu’il l’effleurait. Elle se mordillait sa lèvre inférieure, sachant que ses moindres gestes seraient épiés, analysés par lui. La jolie naïade tente de se défaire de cette toile dans laquelle elle est retenue. Dans cet espace confiné, ils ne sont que tous les deux, il n’y avait personne d’autre dans la maisonnée, comme si le destin voulait lier leurs âmes, comme le ying et le yang. La jolie fleur commence à s’éloigner alors que le jeune homme l’effleure de nouveau, elle se sent défaillir, se sent envahir par un sentiment brûlant son bas-ventre, faisant taire sa raison. Sa main se pose sur la nuque dénudée de la jeune femme, il la brûle, il veut toucher encore sa peau de porcelaine. Son souffle de nouveau heurte sa peau de plein fouet, tandis que la jolie Aphrodite retient le sien. Elle ne savait pas pendant combien de temps encore elle pouvait résister, alors que la main descendait vers le creux de ses reins. Son corps, ce traître réagissez trop rapidement, comme s’il était stimulé. Serrant le poing et grinçant les dents, la jolie danseuse finit par réunir toute la force qui lui restait pour partir, le laissant pantois et empreint d’un désir inassouvi, la frustration dévorant les miettes..