Elle est belle Anita, elle est rayonnante. Elle réchauffe le cœur et l'âme.
Miles, il ne comprend pas pourquoi les gens la rejettent, pourquoi ils la fuient comme la peste. Peut-être qu'ils sont trop aveugles pour la voir. Trop obnubilés par des choses futiles pour s'attarder sur cette jolie fleur. Ce soleil au tendre sourire et à la peau si douce. Il a le palpitant qui s'emballe, rien qu'en la regardant. C'est idiot. C'est l'amour. Et pourtant. Il n'arrive pas à en parler aux autres, à ses amis. Il ne lui reste plus qu'une seule année à tirer dans cet enfer et il n'a pas tellement envie de compliquer les choses, pas même pour elle, pas même pour ce regard qui ferait chavirer le plus pieux des hommes. Alors il prétexte des choses. Des choses qui sonnent fausses, mais qui font l'affaire. Les sentiments font le reste, remplissent les blancs. Et Anita, elle l'aime trop pour s'en soucier, même si ça l'agace parfois.
Elle n'aime pas particulièrement leurs soirées dans les bois, à faire des feux de camps auprès du lac. Mais elle s'en accommode, pour lui, pour eux. Pour cette relation qu'elle pense spéciale. Unique.
Les étoiles ne sont plus dans le ciel, mais dans ses yeux.
- Tu vas faire quoi demain ? Qu'elle demande en s'engouffrant dans la foret.  - Je dois voir des amis, il est gêné, mais il ne le montre pas. Sous-entendu : On ne pourra pas se voir.
Il tient sa main dans la sienne, mais c'est elle qui mène la danse. Comme toujours. Une main de fer dans un gant de velours. Et alors que son rire cristallin perce le silence nocturne, son regard se pose sur quelque chose. Une scène qu'elle pense à peine croyable. Elle se crispe, resserre la main de Miles dans la sienne et fait tomber sa lampe torche. Elle n'y croyait pas aux rumeurs, aux on-dits. Elle n'y croyait pas et pourtant, c'est pas humain ce qu'il se trame sous leurs yeux. Miles, il est tout aussi perturbé qu'elle. Des aliens, des extraterrestres, des choses. Il a pas les mots. Alors il se contente de courir, entrainant Anita dans sa course.

- Tu crois pas qu'on devrait reparler de ce qu'il s'est passé ?
- Non.
- Alors tu vas me laisser en parler seule ?
- Il n'y a rien à dire. Il ne s'est rien passé.