(Tenue) Elle fait la grande Lola, sur des talons qui ne lui ressemblent pas. Elle perd l'équilibre étonnement, frissone dans sa simple veste de soie. Un tailleur noir en fausse soie qui ressemble à une cape, les cheveux lâches, Lola flotte entre les tombes du cimetière comme la grande faucheuse. Elle s'est perdue entre Mary Carville 1907 - 1964 et Julius Montgomery 1983 - 2014 Paix à leurs âmes, qu'elle suppose. Elle leva la tête vers le ciel noir Lola, comptant les étoiles d'un battement de cil. Les morts sont en haut. Une autre chute qui la fait cogner contre un angelot dodu. Il fait noir, les bruits se propagent forts, sombres, comme murmurés dans une autre langue. Elle enlève ses chaussures Lola, diva aux pieds nus restera et foule la terre, éclairé à l'écran de son téléphone, plus blafard que la Lune. Le drap tendu sur le mausolée rappelle un linceul, c'est morbide, Lola sourit, le cherche du regard, son acolyte des sales noires. Shiro. Il est là, toujours en retrait un peu, alors Lola s'approche comme on viendrait découvrir une bête sauvage, avant de la mitrailler pour l'immortaliser dans la pellicule de sa pupille. « Il y a The Ring au programme, je veux au moins voir celui là, il est atroce je trouve. » Pas de bonsoir, juste un sourire, ça veut tout dire...

lola de noire vêtue qui se ramène la tête dans les nuages effacés. lola de noire vêtue qui fait claquer ses talons de demoiselle en pleine tentative remarquable de se hisser plus haut que les autres. elle veut qu'on la voit, peut-être. elle veut qu'on l'adule, peut-être. en tout cas le tintement arrive rapidement aux oreilles de shiro qui garde ses mains bien enfoncées dans les poches de sa veste. il sourit un peu. pas besoin de dire bonsoir, pas besoin de se serrer la patte en toute cordialité. il claque un rire quand elle lui balance le film - le pire de tous sans aucun doute. parce que lola c'est l'invitée qui se glisse sur les sièges rouges, c'est la rencontrée dans une queue pour un navet aux tripes en plastiques et aux yeux élastiques.
- ça vaudra jamais the grudge j'suis désolé. un rire s'échappe du coin de sa bouche, il tend son bras pour qu'elle le chope - il la joue petit prince quand l'envie lui dit. t'es super classe, t'as conscience de ça ? j'ressemble à un clodo à côté d'toi. roulement d'iris, il entame la marche et s'attarde sur le monde qui se traîne dans le cimetière - de quoi rameuter les fantômes en masse et faire chialer les bambins.

@lola olson

Quand il rigole, le monde s'étiole, se distend, ça fait comme un trou dans le temps, comme quand on déchire du papier pour faire de la neige quand on s'ennuie. Lola elle peut pas s'empêcher de rire avec lui, d'offrir sa musique cristalline à la nuit. La Sally de Harry, le Rox de Rouky peu importait les images de la pellicule, c'était juste une heure ou deux, assis l'un derrière l'autre, à manger du pop-corn trop sucré en en mettant partout et à critiquer en pouffant comme des gosses les performances de l'écran blanc. Shiro c'était le retour en enfance. « The Grudge est infâme aussi, mais le remake craint, je trouve. Faute à l'exagération à l'américaine. » Elle attrape sa main, son coude, s'accroche comme une épine à sa rose. Elle le tire, ils volent au dessus des gens comme des oiseaux, à rire comme si ils étaient bourrés. Il y a des verres de bière sur une table, dans ces gobelets rouges toujours un peu clichés. Elle les attrape du bout des doigts Lola, manquant de les renverser, laisse quelques pièces. « Tient, pour toi ! » Elle boit une gorgée Lola, avant de rire encore une fois. « Merci ! Et si il fait froid, tu me prêtera ta veste ? » Il y a des bruits partout, des gens maquillés, déguisées en haillons, Les morts et les vivants. « Non, t'es très bien. Mieux qu'eux en tout cas. »  Elle se croit au cinéma, Lola à juger les acteurs du spectacle.

l'est un peu dans son élément shiro. à voir ces gens qui se sont déguisés, à voir cette populace qui se fait des frayeurs en pinçant la taille ou en portant une donzelle un peu trop fragile sur l'épaule. ça le fait sourire, pas beaucoup mais assez pour que ça touche la case sincérité. avoir lola juste à côté, ça concrétise un peu plus le bonheur indicible et coupable d'adorer ce septième art aux productions parfois foireuses. il la suit, la garde contre lui, remercie d'un petit hochement de tête pour sa participation à son éventuelle euphorie alcoolisée. les gobelets sont moches, ils ressemblent à ces signes dispersés qu'un psychopathe va débouler pour tous les buter.
- yup, j'vais essayer d'être un partenaire pas trop mauvais. il continue de se marrer, suit le regard de lola et hausse les épaules. non c'est clair, shiro là il passe plus trop inaperçu. faut dire qu'il s'est pas emmerdé, manteau noir, tee-shirt à l'effigie de the walking dead, jean sombre, docs. l'est pas dans le déguisement, plus une banalité vomitive un soir où tout le monde peut se croire freddie ou chucky. inspiration profonde de l'air frais, il s'assoit avec elle, se frotte un peu les mains. c'est plutôt cool c'qu'ils font, remarque. on aurait dû s'faire un trip tout pareil, genre... réflexion, moue dépitée. aaah putain morticia et gomez addams ! mais meeeeerde. soupir, il secoue sa tête en ramenant ses jambes sous son corps menu - en tailleurs, dans le plus grand des calmes. bah voilà, ç'aurait été l'occaz' de m'voir avec une moustache. juré dès qu'la soirée est finie, j'irais chialer dans mon pieu et convulser pour pas y avoir pensé plus tôt.

@lola olson

En allant s'acheter des bières la dernière fois il a entendu parler d'une soirée films d'horreur. Il est pas du genre à avoir des frissons devant ce truc mais le fermier a décidé de quitter sa grotte pour passer le temps. Nolan a tout préparé, embarquant un pack de bières et du pop corn parce qu'il adore ça -dur de croire qu'il soit pas encore obèse ou complètement gonflé par l'alcool celui-là-. Il a essayé d'appeler Ethel pour l'inviter à venir avec lui mais elle ne lui a pas répondu, certainement trop occupée à courir après ses mômes ou bichonner son mari. Bourrin, le blond fait pas attention où il met les pieds dans le noir et écrase la jupe d'une femme assise par là, il l'entend râler et lâche un soupir avant de se trouver une place sur un foutu drap libre. La bête s'installe dans son coin, solo, comme le vieux garçon qu'il peut être.

L’appel manqué et le message de Nolan ont été comme une potentielle bouffée d’air frais au milieu d’une soirée qui semblait s’éterniser. Tu apprécies tes beaux-parents, pourtant ce soir, après trop de questions et quelques jugements, tu as juste eu envie de fuir. Laissant ton mari et tes gosses là-bas, à profiter des traditions de ta belle-famille, tu as exprimé que tu partais un peu en ville rejoindre un ami avant de rentrer. Tous connaissent Nolan ici, le parrain de Lucas et bien sur, ton meilleur ami. Alors personne n’a rien dit, reprenant une partie de jeu de société tandis que tu as pris la route en direction de la ville. Basket, jean, simplement un petit chemisier habillée, cheveux lâchés, tu as laissé tomber tes éternels talons pour arborer une attitude décontractée qui te fait le plus grand bien. Tu évites les uns et les autres à la recherche du grand blond que tu avises un peu plus loin, déjà affalé sur un drap. Sourire en coin tu t’approches, venant t’asseoir à ses côtés, genoux repliés contre toi, te penchant pour déposer une bise sur sa joue. « Tu ne peux pas savoir comme cette soirée me sauve, je respire enfin ! » Lâches-tu en murmurant pour ne gêner personne, alors que tu attrape une bière et une poignée de pop-corn pour apprécier la joie simple de ce moment, venant caler ta tête sur l’épaule du grand blond à l’allure imposante.

Il s'attendait pas vraiment à la voir débarquer mais un sourire se dessine sur son visage lorsqu'elle apparaît au milieu des quelques personnes déjà présentes. Nolan la laisse s'approcher et accueille son baiser avec sympathie. Ethel qui le retrouve, certainement qu'il pouvait pas espérer mieux, qu'il n'avait pas envie d'autre chose, au fond. Tu sens la femme qui revient de chez belle maman. Il lâche un léger rire, boit une gorgée de sa bière. Il connaît les habitudes d'Ethel, les mines qu'elle fait à chaque fois qu'elle revient de l'un de ces repas de famille. Tu sais, j'pense que même si tu étais parfaite, elle serait là pour te faire comprendre que tu n'es pas assez bien pour son fils. C'est un truc de mère, elles veulent rester l'unique femme d'leur vie. Il dit ça alors qu'à côté, il n'a jamais vraiment été très proche de sa mère, plus de son père. Pas qu'ils ne s'aiment pas, c'est juste qu'ils n'ont pas jamais eu un lien très fort. Son regard reste accroché au grand écran qui leur fait face. Il est plus ici pour picoler en paix qu'autre chose. En parlant d'famille. J'ai en ai mis une en cloque. Quand il dit une, Ethel doit bien comprendre qu'il parle de l'une des filles qu'il se tape de temps en temps, il en a plusieurs, ça lui arrive souvent, forcément que ça devait finir par arriver à moins d'être stérile comme son idiot de frère.

Un sourire en coin, amusé, étire tes lèvres. « C’est ça… Tu sais combien j’adoooree ma belle-famille » Dis-tu entre amusement et amertume. Tu ne t’y sens pas à l’aise, dans cette famille pleine d’argent et de réussite. Toi, tu as connu la galère, le travail trop jeune, tu es parti de rien. Alors voir ta belle-mère te dicter ta conduite alors que tu es tout à fait amène de te débrouiller, te met simplement hors de toi. Une gorgée de bière vient rafraichir ton gosier et détendre tes muscles crispés de l’après-midi alors que déjà, tu te sens plus légère. Parce que tu es avec Nolan et que tu peux tout lui dire, à lui. « Oué il doit y avoir de ça je pense » Lâches-tu sans le regarder, tes prunelles fixées sur l’écran alors que déjà, tu grignotes un peu de popcorn. Mais alors que tu t’apprêtes à t’installer plus confortablement, profiter du film et d’une soirée de détente, il lâche sa bombe. Celle que tu n’as pas vu venir. Celle qui te fait un peu l’impression d’une claque, en vérité. Tu sais Nolan volage, il ne l’a jamais caché. Mais tu sais surtout que la plupart des nanas qu’il fréquente, ne sont bonne qu’à un moment d’égarement. En rien de futures mères de famille pour un avenir stable. Ton cœur se met à battre plus fort, plus vite, alors que tu sens la colère, tournant la tête vers lui. Tu ne peux pas crier, créer un esclandre, pourtant, dieu sait que ça te démange. « Tu te fous de ma gueule ?! » Murmures-tu, tout de même d’un ton dur et agacé. « Tu pouvais pas te protéger espèce de crétin ?! Fallait vraiment que tu mettes une de ces pauvres filles enceinte hein ?! C’est quoi la prochaine étape ? Garder le môme et te marier à une ado ?! » Ton timbre de voix a gagné d’une octave, pourtant tu tâches de te calmer. Tu reprends une gorgée de bière, prête à t’enfuir, à te barrer, parce que l’engueuler de quelques chuchots, tu ne pourras pas tenir bien longtemps. Tu le sais. Tu as beau avoir cette apparence de mère de famille parfaite, tu caches un sacré caractère, bien trempé et explosif.

Il se doute bien qu'il vient de lancer une bombe, qu'il risque de faire chambouler pas mal de trucs dans la tête d'Ethel mais Nolan est pas vraiment du genre à réfléchir à ce genre de choses. Parce qu'une part de lui se dit que cela ne regarde que lui, que les conséquences ne toucheront pas les autres directement. J'ai une tête à m'foutre de toi ? Qu'il demande instinctivement à sa question alors que celle-ci continue d'enchaîner. Sa voix semble paniquée alors que lui reste tranquille à siffler sa bière comme un drôle de con. Nolan hausse les épaules, reste particulièrement calme face à l'agressivité de son amie. Bah ? Pourquoi pas ? Ouais, après tout, il a vu pire que se marier avec Olga. Elle est peut-être aussi instable que lui mais jolie à regarder, certainement capable de s'occuper d'un môme, aussi. Il fronce les sourcils, tourne enfin le regard vers elle et hausse les épaules. T'as bien gardé tes mômes toi aussi, non ? c'était pas plus la joie avec le père à l'époque alors s'il te plaît, commence pas à m'prendre la tête. Nolan est un peu plus froid sur les derniers mots, il a perdu son sourire et son envie de déconner. Le voilà un peu plus sérieux et dominant, comme il peut l'être parfois avec toutes ces mômes qu'il se tape sans une once de remords lorsqu'elles viennent à verser des larmes pour lui. Sauf que cette fois, il sait bien qu'Ethel ne se laissera pas faire, qu'elle le remettra certainement à sa place sans hésiter mais tant pis, il tente le coup.

C’est le choc qui parle pour toi. Tu as toujours eu beaucoup d’aspiration pour celui que tu considères comme ton meilleur ami. Même si tu le sais volage après des femmes bien plus jeunes que lui, relativement paumées ou instables, tu pensais réellement qu’il finirait par trouver la bonne, de son âge, avec une vraie situation et l’espoir de la stabilité que tu as eue en épousant Chris. Mais non, le voilà qui lâche sa bombe d’une violence inattendue, pile lorsque tu ne peux pas répliquer, avec ton légendaire panache et sale caractère. « Pourquoi pas ?! Tu oses me le demander ?! Et elle a quel âge cette nana hein ? Elle fait quoi dans la vie ?! Qu’est-ce qui te fait croire qu’elle est prête à élever un gamin hein ? Qu’elle ne te plantera pas du jour au lendemain parce qu’elle sera en pleine crise ?! » Tu es virulente, tu le sais, mais il aborde la chose avec une telle nonchalance, presque désinvolture, que c’est probablement ce qui t’effraie le plus. Dans le fond, tu sais qu’il peut être un bon père, suffit de voir comment il se comporte avec tes gamins, mais en élever un à part entière. Surtout en fonction de la partenaire qu’il a, probablement malencontreusement, mise enceinte, tu n’y crois pas. La vie se construit d’abord, avant de songer aux gamins, avant de songer à fonder une famille. Un milieu stable aimant, voilà ce que tu as toujours voulu même si rien n’a été simple pour toi. Tu as peur en vérité. Peur qu’il s’embarque dans un truc bancal qui ne fera que le rendre malheureux. Parce que toi, tu as la chance de tomber sur Chris. Tu prends une nouvelle gorgée de bière, trop grande, trop longue, comme pour noyer un peu tout ce sentiment de révolte qui fait bouillir ton sang, allié à la frustration de devoir chuchoter alors qu’en cet instant, tu pourrais crier. C’est là qu’il aborde le sujet de tes propres enfants, celui là même qui te fait tourner un regard vers lui, un regard réellement dépité et déçu. « Tu oses comparer ?! Mon ex s’est retrouvé en taule du jour au lendemain ! » Tu finis par te redresser, pour enfin te lever. « Je crois qu’on en a fini pour ce soir faut croire que ce n’était vraiment pas ma journée » Craches-tu, la fin plus pour toi qu’autre chose, avant d’épousseter ton jean pour en virer les quelques brins d’herbe éparse pour ensuite te diriger vers le parking.

Il aime pas quand Ethel réagit de cette façon. En fait, non, Nolan déteste lorsqu'on ne va pas dans son sens parce que ça le gave vite après. Il a pas envie de débattre, de se justifier, de chercher des mots alors qu'au fond, il s'en branle un peu de savoir que son amie est heureuse pour lui ou non. Le blond la regarde gueuler en lui lançant un regard noir qui veut dire 's'il te plaît ferme la, juste ça'. Ses poings se serrent dans le vide et la tension monte en lui, il la sent. Mais putain Ethel, arrête de t'mêler de ma vie sous prétexte qu'on a baisé ensemble. Ça t'donne pas le droit de donner ton avis sur tout et encore moins d'me faire la morale vu la vie merdique que tu te tapes maintenant. Il est méchant Nolan quand il est à vif et certainement qu'il finira par s'en vouloir de lui parler comme ça mais la bête a toujours été du genre blessant. Ses yeux se posent sur Ethel qui se redresse, fière, impétueuse, elle enlève la crasse de son pantalon dans un énième geste de douceur alors qu'il la regarde s'éloigner. Nolan râle, on entend que ça, tellement que certains lui demandent de se la fermer et lui envoient des chut à la gueule. Le fermier finit par se relever pour rejoindre son amie sur le parking. Il a pas envie de s'en prendre plein la gueule mais peut pas non plus la voir partir de cette façon, sans rien ajouter de plus. Pourquoi tu réagis comme une conne ? Il a toujours été doué pour parler aux femmes. Sa main attrape brusquement son bras pour l'empêcher d'avancer. R'garde moi quand j'te parle. Dur, ses pupilles s'attardent maintenant dans les siennes. J'veux pas que tu te mêles de ça. Il a surtout trop de fierté pour accepter qu'une femme puisse lui donner des leçon, c'est son côté macho qui le dévore.

Ses paroles sont comme des piques qu’on te plante un peu partout dans le corps. Une nuée de flèche qui atteint ta frêle silhouette altérée par les années, alors que tu te relèves. Tu lui adresses un regard déçu et méprisant, parce que son raisonnement n’est rien de plus que celui d’un pauvre idiot qui n’a définitivement rien compris. Il te déçoit ce soir. Il te déçoit mais surtout, il te fait du mal. Beaucoup de mal. « T’es vraiment trop con » Lâches-tu, acerbes, en guise de réponse, avant de t’éloigner vers le parking et ton imposant SUV. Ton cœur bat à tout rompre et les larmes menacent déjà de couler. De nerfs, de fatigue, de tristesse. Ses mots raisonnent encore dans tout ton être. Ta vie merdique. Pathétique. Voilà ce que tu penses de toi. Tu en es devenu pathétique, névrosé et même lui l’a remarqué.
Tu te mords la lèvre inférieure pour retenir ta peine, tu ne veux pas que qui que ce soit tu vois comme ça, à laisser libre cours à toute cette dépression qui parcoure ton être depuis quelques temps. Sauf que Nolan te rattrape et saisi ton bras de sa poigne de fer. Tu ne veux pas te retourner, mais il t’ordonne de le regarder alors, voilà que tu tournes la tête vers lui, le cœur au bord des lèvres. Tu n’en peux plus ce soir. Tu as juste envie de prendre ta voiture et de rouler jusqu’à tomber en panne sèche. T’échapper loin de cette ville, de ta vie, de tout. D’absolument tout. « Lâches moi, tu me fais mal ! » Déclares-tu en agitant ton bras pour qu’il te libère. « Très bien je ne m’en mêlerais plus, démerde toi avec tes mauvais choix et ta putain de vie ! T’as pas besoin d’une pauvre névrosé te file des conseils, j’ai bien compris, inutile d’en rajouter, je vais te laisser en paix avec tes emmerdes. Oh et va te faire foutre Nolan ! » Oui, tu l’as amère. Ses mots se sont coincés contre ton cœur. Le voir lui, celui à qui tu tiens le plus en dehors de tes gosses et de Bruce te rejeter et juger de cette façon, te fait beaucoup de mal. Tu tentes simplement de conserver un minimum de fierté pour ne pas craquer devant lui, pourtant, tes pupilles humides, brillant sous l’éclairage urbain du parking ne trompe personne. T’es au bord du gouffre ce soir Ethel. Prête à plonger complètement dans le torrent de ta peine, repoussant l’échéance des nerfs qui lâchent le plus loin possible. Jusqu'au point de rupture, qui semble avoir lieu ce soir.

Il est un peu saoul, ce doit être pour ça qu'il agit comme un pauvre imbécile, qu'il cherche à la blesser pour qu'une fois à terre, Ethel ne puisse plus jamais l'atteindre. Il est comme ça, Nolan, une véritable bête furieuse qui se cache derrière son regard du type paumé et parfois bienveillant. Mais au fond, il est noir et toxique. Ses doigts se calment légèrement lorsqu'elle l'envoie chier et la bête finit par lâcher sa victime. C'est bon, t'vas pas te barrer comme ça, c'est ridicule. T'es ridicule. Comme s'il en avait pas déjà assez dit comme ça, comme s'il avait pas déjà été assez désagréable. Nolan se mord alors l'intérieur de la joue, il s'en veut un peu, quand même, c'est certain, mais pas assez pour s'excuser. Ethel … il souffle son prénom entre ses lèvres, comme pour tenter de se reconnecter au monde, de quitter ce cercle vicieux dans lequel il se perd un peu plus chaque jour. Sa carcasse imposante se rapproche d'elle alors qu'il la coince entre lui et la voiture. Il sent, son torse, épouser celui de son amie alors que ses yeux s'ancrent dans les siens. Son souffle brûlant s'échoue sur sa joue et une part de lui sait pertinemment qu'il a le dessus physiquement, qu'il pourrait la brutaliser et puis se barrer. T'sais bien que j'suis qu'un con, qu't'as bien fait d'en épouser un autre qu'moi. Il rit un peu contre son visage, ses lèvres à quelques centimètres des siennes. J't'ai épargné tout ça. Ce comportement de merde qu'il peut avoir, son instabilité chronique, sa violence, sa méchanceté, tout. Pourtant, l'une de ses mains se redresse et c'est là que ses phalanges effleurent doucement la bouche d'Ethel qui devient la plus belle chose de Liberty à ses yeux. Pars pas, tu m'manques déjà assez comme ça. Il dit ça alors qu'il la voit le plus souvent possible. Quand il dit tu me manques, il parle de son corps, de leurs baisers enflammés d'autrefois, de leurs moments charnels passés sous les draps et de leurs discussions interminables après ça. Dans son ivresse, le respect que Nolan lui porte subsiste, c'est pour cette raison qu'il continue de fixer ses lèvres, de les effleurer du bout des doigts sans l'embrasser. Il veut pas la perdre, seulement la retrouver.