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the passenger (cody & damaris)  :: (générique de fin) :: dead end :: v1 :: archives rp
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Dim 9 Avr - 21:58
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"I have a deeply hidden and inarticulate desire for something beyond the daily life."


☾sound☽

T E N U E ~ Les couleurs chatoyantes des néons, sorties tout droit d’une palette d’un film de Tarantino, projetaient leurs longs voiles contre les murs grisés. Dans sa peinture électrique, elles contournaient les forment, tâchant d’ombre les teintes explosives. Vertes étaient-elles, puis violettes, argentées, et rouges, et bleues….et rouges, et bleues…et rouges…bleues, cet incessant aller-retour entre les mouvements ondulants de son passé et le présent qui se grésillait tel une vieille télévision. Il y avait des flashs dans sa mémoire, des bruits qui s’engouffraient dans son esprit, s’étouffaient sous ses pensées vagabondes, ce murmure interne qui récitait les ingrédients nécessaires pour des muffins de dernière minute. Et puis dans l’horizon de ses souvenirs, dans la profondeur de sa réminiscence soudaine, le visage pâle tranché de cheveux bruns foncés d’une sœur évanouie dans la matière universelle. Dans un vide interne qui l’avait surement rongé depuis longtemps…ce même rien qu’elles portaient dans leurs viscères les demoiselles Gales. Tripotant sa liste dans sa main, elle se ressaisit brusquement, refermant les cicatrices de son cœur avec une aiguille rouillée et un fil de bon marché. Ça allait se craquer de toute manière, une nouvelle fois encore. Peut-être dans deux minutes, peut-être dans un jour, ou bien un mois…ça n’était qu’une question de temps. Damaris avait seulement besoin de nouveaux moyens pour perdre ce dernier, pour le gâcher de futilité lorsque la nuit tombée sur Liberty. Cette Artémis couvrant de ses sombres robes fluettes les toits de son allée, et puis en apparition surprise, le dernier soupir d’un soleil enflammé.
Sous cet éclairage artificiel, elle déambulait, tête décrochée des étoiles, dans le paysage morne d’une supérette nocturne. Et puis le bourdonnement incessant d’une musique rétro s’accommodant au style dépassé du propriétaire. Monsieur Jones était reconnu dans le quartier pour son goût excentrique et son attirance pour tout ce qui touchait de loin ou de près à la culture pop des années 70/80. Une passion qui l’avait donc poussé à reproduire l’univers extravagant dans son business et à raconter à tous ses clients comment à cette époque des gourous aux pantalons pailletés et fourrures tachetées avaient fait vibrer toutes les âmes de la ville. C’était d’ailleurs de cette frénésie qu’avait apparue les subites apparitions d’ufo et autres phénomènes étranges. Aussi farfelu qu’il était de se plonger dans son monde, Damaris appréciait son voyage vers l’arrière…cette nostalgie fulgurante pour une chose qu’elle n’avait jamais connue et qui crevait ses iris bruns d’un noir désir, d’une curiosité romantique. Et aussi surprenant que cela pouvait paraître, elle aimait véritablement cet établissement. Ce petit bout d’originalité dans des ruelles terriblement banales…le sucre du coca-cola dévorant ses dents dans un repas fait principalement de légumes verts et de pâtes réchauffées. Il y avait quelque-chose d’intriguant…de romanisé, principalement, réveillant son bovarysme engouffré dans les failles les plus profondes de son cerveau embrumé. Parfois, venait-elle simplement pour la conversation, pour sa promenade dans les lignes des époques, des années qu’elle remontait au plus elle farfouillait dans les produits quotidiens. Elle s’imaginait starlette déchue venant de la côte californienne, crop-top et petit short levis, la langue teinte d’un rouge vif par une sucette en forme de cœur, cherchant son pepsi-cola avant de ne reprendre la route direction Las Vegas. C’est là-bas qu’elle serait retrouvée morte, overdose de coke, surement, ayant vécue jusqu’au bout pour la gloire médiocre de se retrouver un jour dans le journal aux bras d’un vieux multimillionnaire. Tout était médiocre, d’ailleurs, dans ce magasin. Tout, mais elle s’en contre-fichait royalement. Parce que sous la lueur des néons rouges, elle était électrique, belle et effrayante comme le baiser morbide d’une Faucheuse hollywoodienne.
Dépliant son petit pense-bête, elle commença à chasser les mots écrits en encre noire. Seulement cette nuance sombre dans la plume de Damaris, aucune autre n’a pu lui convenir parfaitement, et ce malgré les brumes obscures qu’elle pouvait laisser sur ses vêtements et ses doigts. Il y avait quelque-chose de plus net et propre dans son écriture, des tracés italiques relevant de la patte d’une écrivaine victorienne, débordant d’émotions devant des lettres familières. Ses petits talons s’entrechoquant contre les dalles blanches poudrées des lumières éclatantes dans une atmosphère ombrée, elle se dirigea doucement vers le rayon des conserves, son panier rouge pendant au creux de son coude. Damaris reconnaissait la musique, se surprenant même à la fredonner dans le vide l’entourant…go your own way des fleetwood mac si elle ne se trompait pas.
Elle fut surprise par la silhouette ayant apparue près des étagères, ne s’y attendant surement pas à cette heure, mais décida de vaquer à ses propres occupations. Peut-être aurait dû-t-elle avoir peur lorsqu’on avait retrouvé un cadavre gonflé recraché par l’eau. Peut-être aurait dû-t-elle s’éloigner lorsqu’elle entraperçue son geste malheureux…mais Damaris n’était qu’un vaisseau fantôme où toutes les sensations s’étaient drainées d’un seul coup. Comme si le linge avait été débarrassé de sa crasse. « Si je ne me trompe pas, c’est assez illégal. » dit-elle, brisant le refrain de la chanson. Un sourire amusé, pétillants comme des bonbons acidulés ses mots se renversaient de sa bouche.  Et ses lèvres pourpres tranchèrent ses hautes pommettes par le plaisir de piquer un être qui lui parut désagréable la première fois.


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Lun 10 Avr - 18:58
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Le chien errant poursuit sa fuite, poursuit sa quête.
La faim est une force qui le pousse à se déplacer de quartier en quartier, la truffe au sol, la queue entre les jambes. Il a les yeux tristes, une drôle d’écume aux prémices des babines. Les enfants veulent parfois approcher leurs doigts dodus pour venir flatter son crâne aux poils ras, mais les mères de famille finissent toujours par emprisonner les poignets des bambins qui risqueraient de se faire croquer la main.
Ce chien errant, c’est moi.
Dans ce quartier je suis la bête de foire, il n’y a qu’à voir à ma dégaine, aux loques que j’arbore, aux dessins sur mes bras, à mon crâne rasé, que j’ai plus l’air d’un ancien taulard qu’un gosse de riche. Mais ailleurs, ils me connaissent, ils ont mon portrait gravé dans la mémoire. Alors il faut bien changer de territoire et allons faire les poubelles des riches, peut-être que j’y trouverai un peu d’or pur à revendre, suffisamment pour pouvoir me casser d’ici, refaire ma vie, me réinventer des rêves, croire à nouveau aux belles choses que sont la poésie, la lumière et le soleil. En attendant je n’ai rien : un ventre vide, des poches vides, un corps vide, des yeux vides. Tout est vide. Plus de beuh pour me rapprocher du ciel, plus qu’une cigarette pour le chemin du retour, pour calmer les nerfs, pour éviter de penser à la mort. Rien, seulement mon corps lâche, faible, fébrile, mes grandes jambes et cette putain de carcasse qui se traîne d’un point A à un point B.
J’ai poussé la porte de cette supérette nocturne à la décoration atypique. J’ai salué d’une fausse assurance l’âme solitaire qui gardait le lieu. Comptant sur la fatigue de cette dernière, due par l’heure avancée de la nuit, j’espérais bien me fournir en provisions, de quoi me faire un maigre festin, augmenter mes chance de survies dans la jungle de Liberty.
Je déambule alors dans les rayons d’un air intéressé, pour ne pas avoir l’air suspect.
Mes doigts glissent paresseusement sur les produits, étiquettes, prix. Je grimace en voyant les chiffres. J’imagine alors l’aisance financière, ce que ça doit être de ne pas prendre les produits qui sont au plus proches du sol, manger de la bouffe qui n’a pas le goût de la merde. Je me demande ce que c’est, d’avoir la tête hors de la fange, parce qu’une bonne étoile a bien voulu t’accompagner dès la naissance. Je me demande ce que c’est de ne pas être de ceux qu’on a balancé dans le caniveau pour que leur corps soit entrainé dans les égouts et noyé dans les flaques immondes et puantes.
Alors que je réfléchis, mes genoux se plient, mon sac s’ouvre mes mains, comme si elles n’étaient pas miennes, pourtant bien agitées par mon cerveau, se servent. Les battements de mon cœur prennent toute la place dans ma tête et mes oreilles, l’afflux de sang est dense. Je suis habitué à baigner dans les eaux marécageuses, pour autant je ne suis pas le meilleur voleur.
Jusqu’ici, tout va bien.
Jusqu’ici …
- Si je ne me trompe pas, c’est assez illégal.
Ma main se serre contre ce que je tiens, ma mâchoire se crispe. Tout mon corps est tendu, partagé entre la paralysie ou l’instinct de fuite. Je tourne alors mon visage, baisse les yeux vers les pieds de mon interlocutrice, remonte ce regard en la dévisageant impudiquement.
Je reconnais alors ce visage et je pousse un lent soupir.
Je suis dans la pire position de soumission, à genoux sur mon labeur illégal, pris la main dans le sac, pendant que la face de l’argent me regarde avec son rictus moqueur et satisfait.
Mon corps se redresse, la face à la hauteur de la sienne, visage parfait et lumineux, que rien ne gâte, sans doute. J’ai envie de cracher sur cette jeunesse doucereuse, pleine de lumière sûrement. Il faut la voir, là, arborant le blanc de la pureté, son sourire à la bouche que je voudrais déchirer en deux.
- Quelle perspicacité.
Je murmure alors.
- Je sais que je t’offre là un tableau on ne peut plus concret de la misère. Mais écoute-moi bien, on n’a pas besoin de la charité, de la pseudo-bienveillance de ta famille pour mieux se porter. Ça fait des années qu’on stagne dans la merde, mais on s’en sort.
La fierté des Roy.
Pauvres, sales, ivres, éméchés, amochés, tristes, dégoûtants mais fiers.
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Mer 19 Avr - 18:46
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☾sound☽

T E N U E ~ La nature humaine crevait, la plaie d’une fierté déchirée grande ouverte par des choses plus féroces. La blessure pullulait, infestait le corps, l’âme, torturait le cœur et l’esprit.
Elle agonisait, chancelante entre le centre du monde et son périphérique. Vertigineuse petitesse qui lui donnait la nausée, vomissant des croyances exécrables pour se préserver de l’inconnu…de ce qui fait peur : quelque-chose de plus grand, plus fort et plus important que nous.
Des préjugés avec lesquels on peignait les peaux des autres bêtes, de nos semblables aussi monstrueux que nous, des reflets dans le miroir. Un orgueil impétueux porté comme un halo lumineux autour de faces grisées par la misère et la poussière. Damaris avait toujours observé ces nimbes superbes les aveugler, tous autant qu’ils le sont…l’aveugler, elle. Gonflant sa poitrine d’un souffle chaud et taciturne, caressant le battant d’amour-propre, l’entrainant à sauter plus haut et ne plus trébucher sur les obstacles, les aléas de la perverse fatalité. Il y avait de ces regards qu’elle détestait, méprisait serait le mot le plus juste. De ces iris qui projetaient leurs médisances et vulgaires pensées à son être enchainé. Prisonnière dans leurs noires pupilles, laissées dans les ténèbres de leurs calomnies à son égard, avec pour seul silence, leurs vides murmures. Malgré sa glorieuse armure faite, cette raison de se dire qu’on méritait peut-être une place et une vie, cette chose qu’on appelait dignité, la jeune demoiselle les entendait tous. Les voyait tous. Elle savait pertinemment ce qu’on disait d’elle et de sa famille, ces pauvres charognes. Ils n’étaient tous que des rapaces attendant, l’oreille tendue, le coup final de la destinée. Ce bang qui détonerait, cette chute icarienne laissant dans l’atmosphère des plumes calcifiées. Peu importe ce qu’elle pouvait proférer, Damaris était sensible à la cour des grands.
Et dans ces caniveaux qu’étaient le creux de leur corps, elle regardait la lune.
L’animal rôdait, une lumière sanglante ruisselant contre la soie de ses cheveux bruns, l’innocence de son corps drapé de blanc. Elle irradiait de cette électricité dépravée de naturel. Sous les néons, enfermée dans une cage de produits typiquement américains, elle semblait plus sauvage encore. Les paupières lourdes d’idées noyées dans le ravin des bonnes mœurs qu’elle arborait sous les ordres étouffés de papa et maman, les doigts usés d’entretenir de telles absurdités. Parfois riait-elle, dans un excès d’hybris, à la gueule des astres, comme éprise de l’ivresse de l’existence…comme à ces soirées où de vieux amis se rappellent leur vigueur d’antan, leurs enfantillages. Elle riait de ses gestes à elle, du déroulement des évènements ici-bas sur Terre, comme si elle appartenait aux étoiles et non plus à ses pairs.
La renarde à la carcasse de biche avait aboyé son amère moquerie, posée sur son piédestal virtuel. Elle dévisageait de haut, ses yeux portant la vanité des habitantes de la voûte céleste, le jeune homme accroupit à ses pieds, la main plongée dans les entrailles de la corruption sociétaire. Il se prenait Camus, mais trainait lui-même ses pieds dans le métro. Il se pensait différent, mais était comme les autres…un cadavre maintenu en vie par la peur de l’étreinte froide, par la lâcheté. Parfois Damaris se demandait-elle si Anne avait ressenti ce pouvoir, cette puissance, en établissant et mettant en place à la vue du ciel sacré, son plan assassin. Elle se demandait si son désespoir n’avait pas été une couronne, un échec-et-matte des plus habiles. Après tout, lorsque tous nos faits et gestes sont régis par une volonté suprême et inquisitrice, n’était-ce pas là sa plus grande rébellion ? Prendre le contrôle de sa vie, en l’achevant ainsi aux yeux de la providence ou d’un dieu.
Damaris ne soulevait pas les frissons par ses actions étranges et ses mots perçants, mais par son incorruptible ténacité à provoquer le Styx sur lequel on voguait, par simple curiosité et désir de toucher ses propres limites mortelles. Par son raisonnement impitoyablement froid et logique. Par sa carrure de déesse marbrée, posée et intouchable dans un musée nocturne. Par son impassibilité face aux choses révoltantes, face à la mort… « Mercredi Addams » qu’on l’appelait, vêtue d’ivoire, comme c’est amusant…
L’innocent criminel se releva, lui faisant face de toute sa hauteur. Une tête ou deux de plus qu’elle, pourtant cela ne lui empêchait pas de le scruter fermement. Traits familiers, attitude déjà connue, le poison de ses mots ayant déjà frôlé sa langue. « Quelle perspicacité », lui dit-il, l’air dérangé par sa présence. Comme si elle irritait sa chair par sa radioactivité quelconque, cette lueur artificielle l’abandonnant à un monde plus cruel, plus étrange et fascinant. Tout paraissait si différent et détaché loin des rayons externes. Elle haussa les épaules, ne décrochant pas de son horizon le croissant tordant sa bouche. Tirant ses lippes vers un narquois plaisir, celui d’avoir raison, d’être dans cette même position de triomphe qu’un César ayant traversé, malgré les interdits, la liquide frontière. Maman Gale les avait trouvé imbus d’eux-mêmes, ces malfrats à qui elle tendait la main dans la bénédiction céleste…ils refusaient l’évangélisation, le salut monétaire et préféraient leur crasse à sa bonté. Malgré tout, elle revenait toujours, désolée de ressentir de tels sentiments néfastes… « Ils finiront par me salir » disait-elle, rentrant de son œuvre de charité, buvant rapidement un verre d’eau alors que sa jeune fille se taisait et la regardait impassiblement, occupée à manger ses grappes de raisins accoudée sur la table de la cuisine. Damaris avait appris à anesthésier son cœur, à faire taire ses émotions, sa sensibilité, celle-là même dont les larmes rongeaient parfois ses joues secrètement. Mais elle était Iphigénie agenouillée face au blasphème parental, scarifiée d’un sacrifice imminent. Elle était Iphigénie et sa mère, Clytemnestre, en même temps dont la seule colère avait abattu un roi. Dont la seule vendetta avait écrit l’Histoire. «Je sais que je t’offre là un tableau on ne peut plus concret de la misère. » Elle se retint d’échapper un ricanement. Au moins, était-il conscient de son immaturité. Elle ne put s’empêcher de rouler des yeux discrètement, d’effacer la rage d’un condamné de son tableau. D’oublier la corde qui se resserrait sur le cou du jeune homme, son animosité. Et contre qui ? Tous les peuples foulant le sol américain, tous les terriens, ou juste elle ? Elle voulait lui dire qu’il était ridicule. Aussi ridicule de faire semblant d’être ce qu’il n’était certainement pas : un démon trop fier de demander le pardon. Un petit homme woke du vingt-et-unième siècle qui se pensait plus intelligent que la société. On était tous des morceaux de choix dans cet abattoir, tous sans exception. Peu importe le rang, le privilège, on était tous égaux devant la Faucheuse. Et son caprice l’ennuyait au plus haut point. «Mais écoute-moi bien, on n’a pas besoin de la charité, de la pseudo-bienveillance de ta famille pour mieux se porter. Ça fait des années qu’on stagne dans la merde, mais on s’en sort. » Elle releva la tête afin de le regarder dans les yeux. Dans cette répulsion qu’il pouvait porter en lui…La jeune femme ne cherchait pas à le tyranniser ou le moquer, voilà un hobby qui n’avait aucune profondeur. De plus, elle n’avait pas son temps, alors quoiqu’il pouvait dire pour se rassurer lui-même, peu importe si cela marchait avec lui (et tant mieux) ou les autres, elle, ne prenait pas. Damaris aurait très bien pu tourner les talons, n’était-ce pas ce qu’elle faisait habituellement ? Mais dans ce jeu d’échec, elle prenait bien trop de divertissement à voir ce fou courir d’une case à l’autre. Le scannant de haut en bas (principalement appuyant sur le produit qu’il avait dans sa main), elle lâcha un simple « Oui je vois. ». Replaçant une mèche derrière son oreille, elle continua sur sa lancée : « Pourtant, vois-tu, je n’ai jamais dit que vous stagniez dans la merde, comme tu le fais si bien remarquer. Ce sont tes propres mots.» Son caractère venimeux serpentant sur le bout de sa langue, elle ne pouvait s’empêcher d’en rajouter encore. « D’ailleurs maintenant que j’y pense, si ça ne tenait qu’à moi, et à moi seule entends-moi, je n’aurai jamais posé mon regard sur toi, ta personne ou bien même ta famille. Alors à ta place, je ravalerai ta pseudo-fierté, héros. Et puis, » elle lui déroba légèrement son bien. « si tu la veux tellement, tu n’as pas besoin de voir ça comme de la charité, mais un cadeau. » Il y avait une sensible différence dans son ton sarcastique, son arme fétiche. Regardant le prix, elle déposa la conserve dans son panier rouge. Et son sempiternel sourire nimbant ses lèvres. « Ça sera mon ticket pour le Paradis. Au final, c’est peut-être toi qui fais dans la charité. » Alea Jacta Est.

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Dim 23 Avr - 16:09
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Il y a quelque chose, chez moi, qui tient parfois plus de l’animal que de l’homme. Ce soir c’est comme ça, alors que la fin m’attire, rampant, vers les néons de cette épicerie et que je scrute autour de moi, prêt à détaler, le regard fuyant, le cœur battant la chamade, le pied pressé, l’air aux aguets, emportant mon gibier dans l’étau de mes dents. Il y a aussi cette impression d’être comme le chef de meute de ma famille, d’avoir le devoir silencieux, muet, sourd, de veiller sur les miens, toujours un œil posé dessus, pour vérifier que tout va. Je ne demande pas que ça aille bien, je n’aurais jamais, jamais cette prétention, mais au moins que tout roule. Que Noa mange, qu’elle vive, qu’elle aie moins peur, aussi.
La fille Gale affronte mon regard. Elle a toute l’insolence du monde dans ses deux yeux et elle peut. Elle sait que de nous deux, c’est elle qui tire les ficelles du jeu, c’est elle qui décide, qui mène la danse. Parce qu’elle fait partie de la famille influente, parce qu’elle a l’argent, la prestance, la belle gueule, le sourire d’ange. Parce qu’elle sait ce qu’elle dit, qu’elle n’a pas à avoir cet instinct de survie qui est le mien. Cet instinct de survie qui, si j’avais été un loup, m’aurait fait sortir les crocs, reculé dans les étalages de produit, le dos bombé, le poil hérissé sur l’échine pour me donner de la valeur, de la force. Les griffes auraient été dehors, aussi. Je n’aurais rien fait, seulement été une bête menaçante, mimant un assaut, penché sur l’arrière-train, prêt à bondir sur la jugulaire – lieu fatal, celui de la chute éternelle.
- Oui je vois. Pourtant, vois-tu, je n’ai jamais dit que vous stagniez dans la merde, comme tu le fais si bien remarquer. Ce sont tes propres mots. D’ailleurs maintenant que j’y pense, si ça ne tenait qu’à moi, et à moi seule entends-moi, je n’aurai jamais posé mon regard sur toi, ta personne ou bien même ta famille. Alors à ta place, je ravalerai ta pseudo-fierté, héros. Et puis, si tu la veux tellement, tu n’as pas besoin de voir ça comme de la charité, mais un cadeau. Ça sera mon ticket pour le Paradis. Au final, c’est peut-être toi qui fais dans la charité.
Alors qu’elle parle, sa main s’empare du seul bien que possédait la mienne. J’ouvre mes doigts sans mot dire, sans opposer de résistance. Car que pourrais-je faire après tout ? Dire « non, cette chose est à moi », alors que la fille Gale dépose la dite chose dans son panier, avec ce sourire plein de venin. Tu le vois ce sourire ouvert sur ses lèvres carmin ? Je voudrais l’attraper entre mes doigts, le déchirer comme on déchire du papier, le piétiner, cracher dessus, faire preuve d’irrespect. M’en servir pour défouler ma colère, essuyer mes larmes dedans, peut-être. Tout et n’importe quoi, laisser parler mon cœur, mon corps, mes gestes. Puis je voudrais mettre le feu à ses mots, ses mots qui puent, qui suintent, pires que la fange, pire que les égouts, pires que les rats. Sa voix qui transpire la puissance, l’assurance, la condescendance. Le mépris, aussi.
Je ne sais pas ce qu’elle voit dans le fond de mes yeux.
J’imagine que c’est un grand brasier dont les flammes viennent lécher le soleil, s’y alimentent, des flammes mêlées à de la foudre, à des orages. Deux yeux tempétueux pour dire la violence, vibrante comme la corde d’un arc dont la flèche vient d’être décochée, à l’intérieur de mon être.
-Tu ne l’as pas dit, non, pourtant dans toutes les choses que tu sembles savoir, on dirait que tu as oublié qu’on n’a pas toujours besoin de parler pour transmettre. Ta stature, ton regard sont bien éloquents.
Mes yeux scrutent les siens, prennent du recul pour observer son visage tout entier et enfin la déshabillent des cheveux jusqu’aux pieds, de façon impudique, pénétrante, pour la déstabiliser peut-être, la mettre mal à l’aise, je ne sais pas, la regarder un peu de haut. Me donner de la contenance, c’est certain. Un peu de force après le ridicule dans lequel je me suis noyé à l’instant.
- J’ai du mal à croire qu’une famille comme la tienne soit pleine d’altruisme et qu’on puisse considérer vos mains tendues comme un « cadeau ». J’ai du mal à croire à votre bienveillance, aux sourires courtois qui miment une quelconque préoccupation pour d’autres familles telles que la mienne.
Mon ton se durcit, mes sourcils se froncent.
C’est quelque chose que je ne comprends pas, qui m’indigne un peu. J’ai du mal à penser, à croire, qu’on puisse tendre la main sans rien attendre en retour. Dans le cas des Gale, c’est peut-être une question de conscience, une image à (re)dorer, un blason prestigieux à brandir.
Peut-être que ce qui m’indigne surtout, c’est d’être tombé si bas.
Si bas qu’on doive nous considérer, nous, les Roy, comme des êtres en détresse.
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