Lorsqu'elle ne parvient pas à dormir, la rouquine se contente de se lever de son lit, de s'étirer et d'aller partir la cafetière. C'est un de ces matins, très tôt, où elle ne parvient pas à oublier. Où le sang, les visages crispés de ses parents lui reviennent en tête et où elle serre les poings si fort qu'elle s'enfonce les ongles dans la peau. Vous savez, cette sensation de douleur physique qui fait disparaître la douleur mentale? C'est un peu ce que Astra tente de faire, là, de suite.
Elle se calme un peu, mais cette sensation de bien-être de perdure pas. Elle entend Orion, qui cauchemarde, encore. Merde, qu'elle se murmure à elle-même. C'est en posant maladroitement sa tasse de café sur le comptoir propre qu'elle part vers la chambre, sans remarquer que le contenant est beaucoup trop proche du bord. Mais elle s'en fiche, pour le moment, elle ne pense qu'à son ami, torturé par un passé trop sombre pour lui.
Aussitôt arrivée dans la chambre, Astra se glisse sous la couverture, et prend Orion contre elle. Elle n'a qu'une nuisette, mais au diable l'intimité. Il a besoin de réconfort, et elle n'a pas le temps d'enfiler quelque chose de plus respectable. ''Orion. I'm here, it's Astra. Please, wake-up...'' Qu'elle prononce à voix haute. Il faut absolument qu'il se réveille, il ne peut pas rester dans cet état-là. Sa voix est suppliante, et la rousse ose espérer que le simple son de sa voix l'aidera à sortir de son monde infernal.
   

Le passé est trop lourd. Orion se remémorait encore ses fugues. Son regard qui restait flou. Plus les années passaient, plus l'assassin était flou. Orion avait même l'impression de l'avoir inventé et d'avoir fugué pour rien. Des années de silence envers sa famille, tout ça pour rien. Mais il ne pouvait pas regretter son aventure à Los Angeles. Parce que l'académie de police lui avait tout donné. Un cadre pour le calmer et le tempérer, une belle leçon de vie, parce qu'il a vécu seul et il avait apprit un métier qui l'avait apaisé. Malgré que dix ans se soient écoulés, Orion était toujours en angoisse de se faire retrouver par le tueur.

La journée avait été longue, étant encore stagiaire et débutant, ses supérieurs lui avaient donné de la paperasse à faire. Et Orion remuait le passé sans cesse. Il était rentré chez lui, et ce fut très silencieux qu'il était parti se coucher. Et le cauchemar commença. Il revoyait ces yeux qui le fixait, qui le menaçait de le tuer. Et l'arme rapprochait de plus en plus de sa tempe. Et soudain, le cauchemar tourna. Il se vit tenir l'arme et se tirer une balle dans la tête. "NO...." Orion criait, il se débattait. Soudain, une voix l'appelait et lui demandait de se réveiller. Orion se réveilla en sursaut et d'instinct, il se réfugia contre Astra. Astra qui n'était que sa colocataire et qui devait supporter ses cauchemars. Orion soupira et il murmura: " Sorry.. It's just... a nightmare again... the worst nightmare ever..." Orion qualifiait toujours ses cauchemars de pire chaque soir.
   

Elle déteste voir son ami dans un tel état. Le jeune homme n'a assurément rien fait pour mériter un tel passé. Elle non plus, me direz-vous, mais souvent, le destin s'acharne sur ceux qui le méritent le moins. Aussitôt s'est-il réveillé en hurlant qu'il s'est réfugié contre la belle, Astra ne réagissant pas au fait qu'il soit presque calé sur ses seins. Tout ce qu'elle voit, c'est Orion, âme en peine, ayant besoin d'un réconfort plus grand que ce que les autres peuvent lui apporter. Elle a la chance de pouvoir le calmer, d'en avoir le pouvoir. Avec un mouvement de main rassurants, elle lui caresse le dos et les cheveux, tout en murmurant doucement à son oreille. ''It's okay. You are okay. I'm here now.'' Il lui susurre qu'il s'agit du pire cauchemar qu'il a fait jusqu'à présent, mais elle sent qu'à chaque nuit les monstres du jeune homme se renforcent, qu'il sombre peu à peu.
Elle continue de le caresser, passant du bas de son dos au haut de ce dernier, avec ses doigts comme la paume de sa main. Elle ouvre les yeux et embrasse son front, geste rassurant de la part de la colocataire du jeune homme. Astra le regarde, il tremble mais elle ne lui en parle pas ; elle veut simplement le calmer. ''Do you want to talk about it, or just go back to sleep? Or if you want to, I made coffee a little bit earlier... Lui aussi sait qu'elle ne dort pas bien, mais ses cauchemars sont bien plus silencieux que celui du garçon, qui s'apparentent davantage à des terreurs nocturnes. ''Or, if you don't want to talk about them to me, maybe someone else, or a professional...'', elle espère qu'il acceptera l'idée. Ne pas en parler ne fait que renforcer ces peurs.
   

Orion ne semblait plus être dans ce monde, là, à Liberty. Il était ailleurs, dans un monde sombre et cauchemardesque. Et plus les jours passaient et plus ça devenait de plus en plus réel. Orion n'arrivait plus à faire face et il allait se renfermer de plus en plus sur lui-même. Il regarde le visage inquiet d'Astra. Il n'avait pas le droit de lui faire subir ses cauchemars. Il n'avait pas le droit de la réveiller tous les soirs tel un enfant parce qu'il ne ferait pas face à ce cauchemar qui devenait réel. Astra voulait qu'il en parle. Mais comment allait-elle réagir quand elle saurait qu'il se voyait se tirer une balle en pleine tête? Orion n'osait pas imaginer. Il n'imaginait plus rien. Il était loin d'être au bord du suicide. Au contraire, il avait envie d'aller loin dans la vie. Mais ces yeux le surveillait. Peut être même ici à Liberty. Orion frissonna. Et il répondit alors:

"I can't sleep anymore for today... "

C'était vrai, Orion refusait de retourner dans le sommeil, tant pis s'il avait des cernes sous les yeux. Il se redressa un peu et il se glaça lorsqu'elle parla de psy. C'était hors de question, qu'il retourne voir un psy pour qu'on le déclare inapte à devenir lieutenant de police. Il reprit:

"No... I can't ... I don't want to talk with a stranger... He would immediatly put me in a hospital..."

Orion respira plus normalement et il lança:

"In the nightmare, I was killing myself... with a gun.... I don't want to commit suicide... but... I have the feeling, it will happen...soon or later, I don't know... I never talked since this time... but he wants me dead! "

C'était trop dur pour Orion de dire ces paroles.. Il venait limite d'annoncer à sa colocataire qu'il voulait se flinguer sous peu. Il se leva et reprit:

"I mean... no.. just forget it... forget all my words.... "
   

Il est ailleurs. Elle le regarde, tente d'analyser son visage crispé par la douleur psychologique que ce malade mental lui fait subir depuis trop d'années. Elle déteste le savoir ainsi, impuissante face aux sentiments du garçon, impuissante face à la situation toute entière. La rouquine passe une main nerveuse dans ses cheveux puis caresse ceux d'Orion, pour l'aider à se calmer. Lorsqu'il lui confie ses envies et son rêve, elle le regarde sans jugements. Elle sait ce que ça fait, d'avoir si mal, de vouloir en finir. Elle ne peut que le regarder, avec un petit sourire réconfortant. ''I get it, you know. I tried to kill myself too, once, but I couldn't go all the way. I was in my car, and I was drunk. Weeks earlier, my best friend died in a accident because of me, because of my recklessness... And I was suffering so much. Elle avale sa salive en repensant aux événements passés et elle laisse Orion se lever lorsqu'il en ressent le besoin, ne voulant pas le pousser à rester dans le lit avec elle. Mais elle l'imite, se levant aussi. ''Hey, I'm not judging you. I just want to help you, any way I can. Do you want to go for a drive? Maybe it would help you. It helps me when I think I'm going crazy. Elle lui propose, parce que ne sait-on jamais. Elle, ce qui l'aide, c'est de conduire et de ne pas regarder derrière. Mais peut-être que lui a-t-il besoin d'autre chose.
''And please, don't tell me to forget about it. Don't suppress your feelings, you need to say them out loud. Please, if you need to, you can even scream. I can take you somewhere you'll be able to. Parce que parfois, la seule solution à nos problèmes, c'est de crier.
   

Le jeune Carrow était reconnaissant à Astra de vouloir lui changer les idées. De se confier à lui. Orion continua à se calmer et il répondit:

"You're not guilty... Nobody is guilty.... except the one who killed this boy..ten years ago...."

Orion revint à la réalité et accepta l'offre d'Astra d'aller prendre l'air. Il n'était vraiment pas bien. Chaque jour devenait difficile à supporter. Il avait presque envie de faire comme il y a 5 ans. Prendre ses affaires et fuir. Mais il avait 23 ans maintenant. Ce n'était plus un enfant. Orion dit alors:

"I think.. I think I will not work today... I feel not well..."

Ses tremblements reprenaient de plus belle. Il n'avait jamais fait de crise d'angoisse auparavant. Mais là, il sentait qu'il angoissait vraiment. Il respira profondément et il demanda alors:

"Astra... could you stay with me for this day..? Please... I think this day will not end well..."

Il commença à marcher pour ne pas tomber. Il enfila un tee shirt au hasard et il dit:

"But first let's have a coffee..."

Le café l'aiderait. Il l'aiderait à tenir. Et puis de bon matin, il n'allait se saouler à l'alcool.
   

Elle l'entend se rassurer et automatiquement, elle sourit. Elle est ravie qu'il tente de se calmer lui-même, mais elle voit qu'il n'est vraiment pas bien. Aussitôt, la jeune femme se lance vers lui et en l'entendant dire qu'il ne rentrerait pas au boulot, elle hoche la tête. Stay home. Parce que oui, c'est mieux pour lui que d'aller bosser sur un cas et qu'il ne puisse cesser ses tremblements. La jeune femme hoche la tête lorsqu'il lui demande si elle peut rester avec lui. I was just about to say the same. I'm not feeling this day, it's gonna be awful but we'll get through it. I promise. Elle compose rapidement un numéro, pour informer à son patron qu'elle serait absente toute la journée, mauvaise grippe. Il lui souhaite un bon rétablissement et elle raccroche le iPhone dernier cri avec un sourire. There. En voyant qu'il titube, qu'il commence à angoisser davantage, la belle tente de s'approcher de lui et d'aller le soutenir pour éviter qu'il ne tombe. Hey. Don't move too fast. Want me to help you? À s'habiller, lui verser un café, peu importe. Tant qu'elle l'aide.
   

Il était deux à ne pas aller bien et ils s'étaient bien trouvés. Orion ne regrettait pas du tout sa colocation. Bien sûr, il ne parlait pas ou peu aux autres mais avec Astra, il avait réussi à parler et maintenant, elle était là pour lui. Lui, le chaton sauvage qui fuyait dès qu'il avait un trop plein d'émotion. Orion la regarda et il dit:

"I never had panic attacks in my all life and it's starting now!"

Il était en train de s'énerver et de paniquer en même temps. Il se sentait de plus en plus anxieux. Il attrapa le bras d'Astra et le serra avant de dire:

"I can't control anything...."

Sa respiration devenait irrégulière et il ne put s'empêcher de repenser à son cauchemar. Il revoyait le canon sur sa tempe , il se revoyait tirer. Astra semblait trop loin. Il murmura plus pour lui même que pour sa colocataire:

"I never say a word about it, why I would die?"
   

La médecin le voit paniquer et elle commence à chercher des solutions intérieurement. Elle ne veut pas montrer au garçon qu'elle n'a plus d'atouts, plus rien pour tenter de le rassurer. Certes, elle peut lui dire des paroles réconfortantes, mais souvent, ce n'est pas ce qui aide. La belle tente, encore et encore, mais elle le voit sombrer, elle le sent lui agripper le bras assez difficilement, il titube, ne peut plus se contrôler. Orion, listen to me. Don't. Move. S'il bouge il perdra connaissance dû au stress particulier que ce traumatisme lui apporte. La légiste se rapproche rapidement de lui et l'assied par terre, adossé au sofa qu'elle a acheté il y a peu. You're not dying. I'm here with you. Orion! Elle ne sait plus quoi dire, elle se perd elle aussi dans ses pensées qui turbulent son esprit. La jeune femme pense alors à quelque chose, puis sans prévenir, sans même attendre un quelconque avis de sa part, elle pose ses lèvres pulpeuses sur les siennes. Astra sait que si on retient son souffle, l'attaque s'arrête, en général. Elle embrasse le garçon quelques secondes, avant de se retirer, sans rien dire. Mais leurs visages sont proches. Très proches.
   

Il paniquait parce qu'il ne maîtrisait rien, il le savait et tout se mélangeait dans sa tête. La réalité, les cauchemars. Il n'avait même pas pensé à appeler son chef pour le prévenir de son absence, il n'était plus là. Tout s'enchaîna très vite à son goût. Il avait l'impression qu'il allait sombrer dans un trou béant au sol, au loin la voix d'Astra qui tentait de le remonter. Il sentit qu'elle l'asseyait. Bonne idée, la chute serait moins brutale. Et soudain, il sentit un contact sur ses lèvres et l'air ne venait plus. Orion revint vite à la réalité et sa panique disparut. Il était incertain de ce qu'il s'était passé. Mais il vit le visage d'Astra tout près du sien. Orion n'avait plus envie de dire un mot. Il était surpris, il restait sans voix. Toutefois, il glissa:

"Thank you..."

Orion avait son angoisse partie et il avait besoin de récupérer. Cela le fatiguait vraiment. Son maître de stage lui avait conseillé de prendre des vitamines et il lui avait donné un tube. Il prit une pilule qu'il avala rapidement avant de dire:

"Let's go to have a walk...I need fresh air..."

Orion était un peu gêné parce qu'il ne savait pas quoi lui dire, ni même quoi faire. Il resta néanmoins assis.
   

Elle est contente. Aussitôt qu'elle retire ses lèvres des siennes, la jeune femme s'aperçoit qu'il est désormais calme, que la panique s'est envolée. Elle s'éloigne, constatant que leur rapprochement semble le gêner un peu, et Astra sourit lorsqu'il la remercie. You don't have to thank me, but you are welcome. La rousse passe une main dans ses cheveux et se relève, et lui tend une main lorsqu'il semble avoir de la difficulté avec le fait de se lever. Elle sourit. We have to get dressed, both of us. I won't go out like this. Elle s'éloigne de lui quelques instants pour aller vêtir un jean pâle, un débardeur gris foncé, qui épouse bien ses formes voluptueuses, et sa veste en cuire noire qu'elle porte tout le temps aussi. Elle l'attend et lorsqu'il sort de sa chambre, elle sourit. Want to walk or... Elle lui montre sa clé de moto juste devant, avec un grand sourire aux lèvres.
   

Orion était perdu. Il a l'impression d'avoir pris des tonnes de calmant alors qu'il n'avait pris que de la vitamine C. Il se leva grâce à Astra puis il s'habilla. Un jean noir, un tee shirt blanc et sa veste en cuir noir. Il se perdit dans ses pensées. Sa famille... S'il savait dans quel état il était, ils le rejetterait. Tout le monde le rejetterait. La colère remplaça l'angoisse. Il alla dans la cuisine et voulut se prendre une tasse de café, histoire de se calmer mais il fit tomber la tasse qu'il venait de prendre. Maladroit et nerveux ne faisait pas bon ménage à ses yeux. Astra apparut de nouveau devant lui, alors qu'il ramassait les morceaux éparpillés sur le sol.Il jeta la tasse à la poubelle et il répondit:

"We can do both..."

Il se sentait idiot. Idiot, maladroit et nerveux. Décidément. Il avait presque envie de fuir, d'aller loin mais c'était une mauvaise idée. Orion se força à esquisser un sourire rassurant. Il ne voulait pas l'inquiéter davantage.

"You want to know a thing? Once upon a time, a eighteen years old left his family during his graduation day. He ran away to Los Angeles and lived in the streets because he had no money... He ran away because he felt so angry and he wanted to hurt them... But today, this boy is 23 years old and he lives in the same town as his own family... But this boy is a coward ... and he can't go to see his sisters because he is scared to be rejected by them..."

Il était sarcastique à propos de lui même et de sa situation familiale. Mais au moins, il évitait des blancs.
   

It's okay. It's only a cup, I'll buy another., dit-elle immédiatement, lorsqu'elle voit qu'il devient nerveux face au dégât causé par la tasse brisée. La belle sourit, elle ne veut pas le rendre plus nerveux qu'il ne l'est déjà et elle veut faire en sorte qu'il oublie ses soucis. We'll take a ride and we'll walk right after. I'll drive you somewhere safe, I swear. And I won't go too fast if you don't want me to. Elle n'attend que son approbation et va chercher ses casques de moto, et elle lui en tend un. Ils marchent jusqu'à l'extérieur lorsqu'il se met à lui parler de lui-même un peu plus. La jeune femme est ravie qu'il s'ouvre enfin. And let me guess. That boy misses his loved ones? Elle s'arrête devant lui pour lui faire face à nouveau, et Astra caresse instinctivement les cheveux d'Orion. You are not a coward. If you are, I am too. Elle étire un bref sourire avant de prendre une grande inspiration. I never told you why I came here, did I ? I fleed too. Someday, coming back from med school, I found my parents, murdered, in their own kitchen. Throat slit, blood everywhere. Called my three brothers, but only one came. I was in shock. After their funerals, they all left. Even the one I'm closest too. I haven't spoken to them in six months., soupire-t-elle dans un seul murmure. Cela fait du bien de parler d'elle, un peu. D'eux, d'apprendre à mieux se connaître.
   

Orion soupira et il fixa Astra. Sa confession l'avait touché. Ils se ressemblaient les deux. Ils s'étaient bien trouvés en tant que colocataires. Astra lui proposait une balade en moto tout en lui tendant un casque. Orion prit le casque et hocha la tête pour accepter sa proposition. Il avait confiance en elle.

"I miss my family... yeah.. but... I know I can hurt them... so I'm not sure I want to see them again... I'm too dangerous for my sisters..."

Orion soupira et il continua de marcher à ses côtés. Ecouter l'histoire l'avait rendu assez triste. Il s'arrêta et ce fut à son tour de la prendre dans ses bras.

" See how much we look like each others... in our stories, in our fears..You don't get to choose if you get hurt in this world...but you do have some say in who hurts you. I like my choices. And I think some infinities are bigger than other infinities."
   

Ils marchent côte-à-côte et s'arrêtent tous les deux une fois arrivés à la hauteur de la moto BMW noire. Cette dernière n'attend que d'être chevauchée, n'attend que de vrombir dans la nuit noire. La belle étire un petit sourire lorsqu'il avoue que sa famille lui manque. I'm pretty sure they'd understand, you know. And they would be happy to see you again. Elle pense un peu la même chose pour ses frères, mais elle s'en persuade moins. La demoiselle se sent par la suite embarquée dans les bras du garçon et étant tactile, la légiste apprécie beaucoup le geste. Elle reste là quelques secondes, avant de s'éloigner, ne voulant pas trop profiter des bras du garçon. Sans comprendre pourquoi ni comment, son odeur l'enivre. You are damn right about that. I regret some of my choices. But I don't regret leaving home. Elle sourit. I love that thought. Hold on to that as we go. Put it on, we're going. La belle a l'intention de l'emmener au plus haut point d'observation de la ville, et aussitôt qu'il est embarqué derrière elle, qu'elle sent ses mains autour de sa taille, elle réprime un frisson tout en déclenchant le moteur, et en partant rapidement vers l'endroit désiré. Surmonté d'arbres et de lampadaires, le point donne une vision majestueuse de Liberty, leur offrant bien des places où marcher, où discuter. Ils arrivèrent rapidement. You're okay? Demande-t-elle en débarquant avec le sourire. Elle adore rouler.
   

Le voilà derrière Astra sur la moto. Il n'avait jamais eu l'occasion d'être sur une moto. Il profita qu'ils roulèrent pour repenser à son enfance. Ses soeurs, son changement soudain alors qu'il avait 13 ans. Lui qui était l'enfant calin, l'enfant toujours prêt à aider, proche de ses soeurs, il était devenu distant, apeuré, sauvage. Et personne n'avait rien vu. Orion s'était éloigné petit à petit. Et un jour, il avait disparu. Il aurait même préféré qu'on le croit mort. Sa famille était partie du Texas comme si de rien ne s'était passé. Un accès de colère s'installa en lui. Il avait toujours appréhendé les retrouvailles avec sa famille, mais il était le seul à se faire du mal à ce point. Lorsqu'ils arrivèrent, Orion se força à revenir dans le présent. Astra lui demandait si ça allait et Orion mentit pour la première fois:

"Yes... I'm okay..."

Une énorme migraine s'installait en lui et il attrapa le bras d'Astra. Il commença à marcher et il dit d'un air absent:

"I'm not sure they will be happy to see me... They left after I ran away... If I wanted to be back home.. I would find nobody... And right now, I feel angry... like five years ago... I want to hurt them... But I don't want .."
   

Orion, please, don't lie to me. Astra possède ce petit don qui lui permet de savoir lorsque quelqu'un de qui elle est proche lui ment sur son état de santé. Bon sang, à combien de reprises l'a-t-elle utilisé contre ses frères, ce talent? La rouquine soupire, espère franchement qu'il lui dira la vérité, lorsqu'elle lui demandera à nouveau, plus tard. You don't have to hide anything from me. I'm here for you, to help you out..., soupire la légiste, un peu frustrée que le garçon ne lui dise pas tout. Cependant, elle respecte le fait qu'il ne désire pas en parler et elle le laisse s'exprimer sur autre chose qui semble l'émouvoir : sa famille.
Astra passe une main dans ses propres cheveux, sa crinière de feu balançant sur un seul côté, suivant le mouvement de sa main. Elle comprend le stresse qu'il vit avec sa famille ; elle est elle-même incertaine de la réaction qu'auraient ses frères en la voyant. You know, it's okay to feel angry, sometimes. It's okay to want to scream, to punch everything. Here, you can do whatever you want. Scream if you need do. You'll see, you'll feel much better after you do. Le sourire de la belle se veut rassurant ; elle veut qu'il puisse s'exprimer, ne plus refouler ses sentiments. Elle veut simplement l'aider, par tous les moyens possibles.
   

Il ne pouvait pas décemment avouer à sa colocataire qu'il avait l'impression de devenir fou, de perdre sa raison. Son coeur battait rapidement mais Orion se maîtrisa. Il se contenta de regarder Astra. Son envie de fuir était toujours là, peut être qu'il pouvait changer de ville, d'Etat, de pays. Mais non, il savait que sa famille était là et il devait les affronter un jour ou l'autre. Le jeune homme regarda le sol. Il inspira doucement et il reprit:

"You know... I think... I think I'm going insane.."

Il avait osé dire qu'il devenait fou. Il avait honte de lui d'un coup. Il s'arrêta de marcher et il préféra fixer l'horizon. Il était au bord de tout envoyer balader, de tout arrêter.

"It's not only the family... it's everything... I feel so bad, Astra... I want to stop everything and run away.... again and again... I'm going to become a destroyed star... A smaller star killed by the black hole "