[a lot on my mind]
Bonnie, la fille un peu trop sage, un peu trop droite, un peu trop coincé qu'on dirait. Bonnie, celle qui cache bien son jeu, qui n'a plus eu envie d'être "trop". Elle souffle le chaud, elle souffle le froid selon son envie, son humeur changeante, frivole, tournante. Grande gueule, Bonnie elle n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, elle n'est pas du genre à hocher la tête pour n'importe quelle connerie qui sort de la bouche de n'importe quel connard. C'est la meuf un peu trop franche, un peu trop direct qui peut faire mal avec le petit bout de chair qui lui sert de langue. Bonnie, elle peut être aussi rayonnante que le jour et aussi sombre que la nuit, impossible à suivre, impossible à réellement cerner. Elle se cache sous son crayon noir, ses pulls trop grands pour elle parfois, et d'autre elle pense marcher sur le monde du haut de ses talons beaucoup trop haut pour elle. Bonnie, c'est la gamine encore rêveuse au fond, c'est la gamine qui croit encore à l'amour qui dure toujours, c'est la gamine qui ne cessera jamais d'espérer. Mais Bonnie elle ne le montre pas ça, non jamais, c'est l'genre de meuf qui marchera toujours le menton levé, toujours la tête haute malgré sa couronne brisé en millier de morceaux. Bonnie, elle pue la fierté à plein nez, elle préfère l'arrogance et l'hypocrisie d'un sourire plutôt que de faire couler ses larmes. Elle peut être blanche Bonnie comme elle peut être noir, elle peut être douce, comme elle peut être tout autant salope. Elle est je m'en foutiste Bonnie, elle pense l'être, c'est ce qu'elle montre, c'est ce qu'elle aimerait être. Mais au fond, tu sais que t'es putain de faible Bonnie ? Tu sais que t'es à ras le sol malgré le nombre de mensonge incalculable que t'essaye de te faire gober misérablement. Bonnie elle aime séduire, elle aime flirter avec le danger, elle aime la manipulation et elle sait s'en servir. Elle n'a pas peur Bonnie, jamais peur, elle joue, joue encore en pensant ne jamais se faire brûler. Mais tu sais que les jeux ne durent jamais éternellement Bonnie ? Que t'es pas invincible Bonnie ? Tu l'sais hein.. Et pourtant c'est tout ce qui t'excite. Et Bonnie on l'aime ou on la déteste, pas de juste milieu, pas d'harmonie parfaite. Non, c'est tout ou rien. Mais Bonnie elle veut croquer la vie à pleine dent ! Elle, elle est pleine d'espoir, pleine d'étoiles au fond des yeux au fond. Bonnie elle montre tout l'inverse, mais Bonnie est une bonne menteuse. Elle préfère la facilité, elle préfère faire comme si rien ne l'a touche. Comme si les traces sur son corps n'étaient plus. Bonnie, elle porte un masque chaque jour. Elle s'arme de son sourire pour aider à rentrer dans les bonnes cases, pour arrête d'être une pomme pourrie dont tout le monde parle. Elle, elle veut montrer au monde à quel point elle les emmerde, à quel point elle peut encore grimper malgré les blessures. Les plaies, les anomalies. Et Bonnie, elle se consume au bout d'un mégot de clope, ses cheveux sentent le tabac froid sous la tonne de parfum mensonger. Elle une bosse sur le nez, elle la déteste. Mauvaise chute, déformation et une Bonnie qui grogne devant son miroir. Elle écoute ton un tas de musique, elle aime être transporté jusqu'à en toucher les nuages. Elle veut être bercé par des tambourinements bourdonnant dans ses oreilles, ou encore la douceur d'une poésie mélodieuse. Bonnie, elle est parfaitement indécise, elle n'est jamais sûre de rien, elle change constamment d'avis. Elle peut passer du tout au rien en une fraction de seconde. Faut la suivre Bonnie, c'est pas facile et elle le sait bien. Au final, Bonnie préfère se complaire dans les belles choses, les choses simples parce qu'elle souvent trop goûté à la peine. Elle se noie dans une routine qu'elle ne supporte qu'à moitié, heureuse à demie, intérieurement, Bonnie, elle sait qu'elle sera jamais épanouie comme ça. Non, elle a juste opté pour la sécurité, mais, elle, ce qu'elle veut.. C'est l'euphorie, la passion, la boule au ventre et les papillons. C'est tout un tas de sensation dans une seule et unique. C'est la sensation de s'envoler, de vouloir tomber et recommencer plus haut. C'est se sacrifier pour une passion brûlante et i destructible. Elle veut qu'on fasse chavirer son coeur, son corps. Mais Bonnie n'est plus assez courageuse, elle n'aime plus autant. Elle est touchée Bonnie..
Bonnie elle dort très peu, elle sort beaucoup même si elle s'est calmée. Une pile électrique, elle ne se plait que dans les sensations fortes. Elle cache ses secrets au fond d'un tiroir, un pauvre cahier déchiré dans lequel elle se livre. Dans lequel elle s'évade, pleure, ou hurle plus fort. Elle est sauvage, indomptable, elle se laisse apprivoiser que quand elle le veut bien. Bonnie, elle n'aime pas le café, elle déteste ça même. Elle se cache devant un gros chien, telle une gamine de trois ans. Bonnie, elle passe son dimanche devant les films Disney, elle en connait les musiques par coeur. Et elle chante Bonnie, elle chante faux, mais elle adore ça. Elle n'arrive pas à faire pipi dans des toilettes public, elle est un peu trop maniaque.

001. C'était toi, naissant dans un monde où les hommes règnent. Ou tu n'es considéré que comme "la fille d'un tel" ou encore "la soeur d'un tel". Jamais toi, toujours comparé à ceux qui te protègent plus que le plus chère des diamants. Toi, enfermé dans ta vie grise et sans vie. Ta vie qu'on te dicte, une vie que t'as accepté au début. Pourtant, au fond, tu rêvais d'amour fou, de désir charnel, de corps qui se consument et toutes ce que t'as pu voir dans tes films romantiques. Parce que ouais, à l'intérieur, t'as toujours eu cette âme chaude, en soif d'amour de toujours. En soif d'amour qui n'existe qu'une fois dans une vie. 002. Toi, t'as voulu te construire à travers les pupilles de ton paternel. T'as voulu entrer dans la petite case qu'il avait déjà tout préparé pour toi, te voir filer vers un avenir certain comme "ta mère l'aurait voulu".. Toi, tu l'as juste pas assez côtoyé pour savoir ce qu'elle aurait vraiment aimé. T'as pas eu la chance de la côtoyer du tout même. Ton paternel s'obstinant à te mettre sur un piédestal, les yeux brillants d'espoir. Espoir que tu n'était pas certaine de pouvoir réaliser, de pouvoir accomplir parce que toi, tu vivais qu'à moitié. Tu vivais pour l'amour des autres, c'est ce que t'as toujours fait en fait. Comme robotique, tout était déjà tracé pour toi. Pas de surprise, pas de fougue. Un frère sur protecteur, une famille étouffante pour cette adolescente en quête d'adrénaline. Un quotidien bien monotone. 003. Comment se remettre quand ton amour dépasse la lucidité ? La raison ? Lui. Mads'. Tu n'était qu'une gosse, lui plus âgé. Il t'as fait découvrir le monde et tout ce que tu n'avais jamais imaginé. Il est ton premier amour, ta première fois, ton ange et ton démon à la fois. Tu ne te doutais pas qu'un tel sentiment pouvait exister, ce sentiment à te détruire la cage thoracique. À t'enflammer les poumons, à te retourner le coeur. Indescriptible. Impossible à mettre sur papier, à définir qu'avec des mots. C'est le genre de chose qu'il faut vivre pleinement, qu'il faut juste prendre à bras le corps et se laisser emporter sans penser à la chute. Parce que ouais, tu savais qu'il y en aurait une. C'était beaucoup trop beau pour que ça soit sans conséquence. Les premiers textos, les premiers sourires. Les premières caresses qui t'embrase. Tout te faisait vibrer chez lui, il avait tout ce que tu recherchais depuis des années. Il était le danger et la sécurité à la fois, il était le bonheur et la peine. Il était seul maitre de tes émotions, pauvre marionnette entre ses mains. 004. Elle était belle la lune ce soir là. Elle était belle rayonnant au fond de tes yeux. Tu pouvais passer des heures à les regarder sans répit, t'aurais pu crever dans ses iris perçants. Au bout de ses lèvres légèrement mauve, détruite par la clope. T'aurais pu faire tout un tas de choses ce soir là. Braver des montagnes, affronter les dangers les plus fous même s'il te l'avait demandé. Mais non, tu t'es juste contenter de décrypter chacun de ses traits. De découvrir son corps dans les moindres détails, de goûter à la chaire de cet amour démentiel. Mais le bon moment ne fut que de courte durée princesse, eh oui, tu ne pouvais pas fuir éternellement les barreaux de ta prison. Tu ne pouvais pas te cacher indéfiniment de tes bourreaux. Un père en furie, un frère insolent. Violent. Une histoire qui va beaucoup trop loin, un rêve qui vire au cauchemar. Un coin de paradis transformé a un enfer sans fin. 005. Et tout ces docteurs à la con qui te diagnostique, qui t'analyse comme Si t'étais qu'une vulgaire bête sauvage. Tu les regardes passer un par un sous ton regard vide de sens, ton  corps est là mais ton âme s'en est allé. Tu ne fait plus la différence entre le bien et le mal, tu t'es perdu ce jour où il t'as arraché de ses bras chaleureux, où il t'as gardé dans son jardin secret en te faisant croire à l'impensable, à l'impossible. Que tu n'était qu'une gosse, que tu étais juste folle, que tu n'était encore qu'une gamine pour comprendre. Ouais, t'était folle. Folle de lui. Les jours passent, les mois passent et t'es toujours enfermé entre ses quatre murs. Tu perds la notion du temps, tu perds le nord, et seul son visage à bord. T'as beau crier son innocence, hurler à en perdre le souffle que tout n'était que pur amour.. Personne n'avait foi en lui, en vous. Personne. Ni même la juge qui a fait tomber la sentence finale. 006. Tu tombes plus bas que terre, ce nouveau départ, cette nouvelle vie qu'on te répétait. Que tu pensais. Tu n'était qu'un zombie, changement radical. Plus rien n'était beau chez toi, la lumière n'existait plus sur ton visage. Tu comptais désespérément les secondes écoulaient te rapprochant de lui. La vérité c'est que c'était le chemin qui t'emmènerait vers ta dernière chute. Mortelle. Fatale. Tu t'accroches à un boulot misérable dans un bar merdique, après le bac t'as juste laissé tomber les études. Plus aucun but, vivant une vie routinière qui n'a aucun sens. Amochée, écraser par le poids de la tragédie, tu cherches un moyen de te relever en vain. 007.  Le début de la fin, de ta fin. Là où tout a commencé, là où tout doit finir, un amour voué à l'échec, un amour trop brutal pour durer, trop fort pour ne pas en crever. Et c'est son image qui te suit, qui te détruit, c'est son image qui viendra te donner le coup de grâce. Lui, l'inattendu et l'attendu. Mads. Quatre misérables lettres qui sonnent trop fort dans ta poitrine, qui te fait tourner la tête à en perdre pieds. Un homme que tu aimes, que tu détestes. Entre l'amour et la haine, la ligne est fine, semblable à un rail de coke dans lequel tu t'es perdu. Comme dans son amour, tu t'es perdu. Vous détruire à deux, maître mot, sans la souffrance l'amour n'est pas, sans la douleur il ne fait pas assez vrai. 008. Adieu mon amour. C'est ce que tu hurles au fond de toi, ce que tu veux dires mais tes lèvres restent scellées sous la force de ses coups. Tu fermes les yeux, tu subis son amour fracassant sans un sanglot, sans une perle salée parce que le peu qu'il reste de ton honneur te l'interdit. Alors tu fermes ta gueule, t'encaisse encore et encore sans savoir si tu vas t'en relever. Si tu pourras survivre à la prochaine rafale de coup de poings qui t'assaillent. Prise en otage entre les barreaux de son coeur, la sortie de secours te semble inaccessible. Hors d'atteinte. Alors, tu fermes les yeux plus fort, priant pour que tout s'arrête enfin. 009. Les gyrophares résonnent. Le bruit de la délivrance sonne et c'est comme un poids qui s'enlève de ta poitrine quand ses mains se retrouvent enchaînées. Tu fais des promesses que tu ne tiendra pas, tu dis des mots que tu ne pense pas, tu veux lui faire croire à un futur parfait, à tout ce qu'il n'aura jamais. Un dernier baiser, un dernier adieu que tu te dit définitif. Alors, tu le regarde s'éloigner jusqu'à la dernière seconde, jusqu'à ce qu'il laisse place à un vide trop lourd, un silence trop pesant que t'as du mal à encaisser. Pourtant, tu sais que ta vie est mieux sans lui, que votre amour est nocif, qu'il t'anéantira jusqu'à ce que tu deviennes poussière. Mais son prénom reste indélébile, impossible à retirer, comme une cicatrice que tu garderas chaque jour de ta putain de vie. Adieu mon  amour, on se retrouvera en enfer, brûler par les flammes de nos péchés. 010. Visage ensanglantée, hématomes impossible à camoufler, coeur en vrac, coeur en miette, tu foules le sol du bitume rapidement. Cherchant, cherchant encore un putain de refuge. Et c'est sur lui que tu tombes, lui que t'as trouvé comme seul échappatoire, lui et sa peau pâle. C'est dans le chagrin que vous vous trouvez l'un l'autre, que vos corps s'appellent, s'attirent comme il n'est pas permis. L'interdit, la dégringolade vers une addiction que tu ne peux pas avoir. Résister t'abime, alors dans cette nuit froide tu te laisser aller dans les bras d'un homme qui ne sera jamais lui. 011. Le temps passe et t'essaye de te refaire, t'essaye de tout recommencer de façon plus saine, plus belle parce que t'en as marre de te ramasser la gueule à chaque fois, parce que ça fait trop mal à chaque fois. Alors tu taff dans ce restaurant du coin, tu gagnes ta vie normalement, avec de l'argent propre et t'abandonne toutes les mauvaises choses qui rythmaient ta vie autrefois. Tu lâches les mauvaises habitudes qui prenaient trop d'place, même si l'envie de remettre ton nez dans la farine te tente, te ronge à l'intérieur. Tu t'enferme dans un quotidien monotone, t'as changé de style de vie pour mieux te reconstruire, suppliant le ciel pour que tout aille bien maintenant.012. Balaye tes larmes comme tu balayes le passé. Avance sans plus te retourner, il ne reviendra pas, plus, jamais. Avance sans penser à hier, sans penser à demain. T'essaye, de toute tes forces, t'essaye tant bien que mal mais il te manque bordel ! Tu l'ressens ce putain de manque, cette putain d'angoisse de ne plus jamais pouvoir recroiser sa route. Et tu marches nerveusement dans les rues de Liberty, peu importe où, tout ce que tu veux c'est respirer un peu d'air frais. Juste un peu. À la recherche de son parfum, de son odeur, peu importe mais un truc qui te ramène à lui. Tu passes et repasses, perdue, crise de panique, crise d'angoisse et te voilà.. Misérable. 013. Tu crois pouvoir tourner la page, oublier dans les bras d'un autre. Dans les bras de celui qui te traite comme une princesse. Chez qui tu peux sentir la douceur et le désir simple et doux. Celui que t'as pratiquement jamais connu. Il te donne tout, et pas assez à la fois. Il est celui avec qui tu fais ta vie maintenant, celui avec qui tu essayes de soigner tes plaies qui ont du mal à cicatriser jusqu'à présent. 014. C'est quand tu penses que tout va bien que tout se dégrade. Quand tu penses t'en être sortit que tout recommence, que tu reviens au point de départ. T'as peur qu'il revienne, t'as peur qu'il vienne tout chambouler. Qu'il vienne tout détruire, tout ce que t'as réussie à bâtir sans lui. Loin de lui. Et t'as fait ce rêve une multitude de fois, ce rêve où il se présentera à nouveau devant toi ou tu pourras une nouvelle fois touché son visage, touché son coeur du bout de tes doigts fragiles. Tes deux mains de chaque côté de tes tempes, serrant plus fort comme si tu voulais en faire exploser ta cervelle. Tu sais qu'il finira par revenir. Indéniablement attiré l'un par l'autre. Comme des aimants, comme des amants. Madd. Pour toujours et à jamais. C'est dans le pire que vous êtes les meilleurs, c'est de la tristesse que vous vous nourrissez. Péniblement sado, sadique, te pousser à bout pour mieux t'achever.