l'âme éparse // stig

[STIG HØREK]
"chaque coin de rue ça pue l'amertume."

(david prat) // miserunt, georgio

[âge] il a compté vingt-sept ans, c’est dégoûtant, faut faire avec et attendre les autres années qui arrivent. [origines] ses parents sont des immigrés norvégiens. ils ont gardé un accent germanique et une recette de hareng au raifort, c’est le seul aperçu qu’il a de son pays d’origine. [en ville] il est arrivé, il n’avait pas encore un an. il divague dans la ville depuis, ses limites comme des barres infranchissables. [statut] il satisfait ses besoins primaires. l’amour n’en est pas un. un jour ? pas sûr. il se délecte de sa liberté et jouit de son indépendance, mais s’endormir dans les bras de quelqu’un c’est attrayant, faut juste pas que ça baigne dans l’amour, niais et collant. [emploi] mécanicien au jerry’s auto repair, il aime réparer des bagnoles, c’est la chose la plus logique qui soit, la mécanique. le patron lui loue un studio à l’étage de l’atelier, au mieux ça pue l’huile de moteur, mais il peut y dormir et baiser au calme. [$$$] il touche de quoi manger et se payer quelques grammes de verdure. c’est suffisant. l’argent, c’est plus utile quand on a des rêves et des ambitions. sinon, ça vous rend vieux et dépressif. il dit non aux chèques des foreldrene et à ceux de la fratrie (surtout jonas), sont gentils mais il se débrouille tout seul, merci. [groupe] blue moon.

keywords: clef de douze // cambouis // abîmé // indompté // mutisme // détaché // forêt // hasch // mutin // camaro 1969 // scandinave // carapace

[a lot on my mind]
1 // il est peut-être le dernier. mais il a toujours été au centre : au centre de l’attention, au centre des discussions. le dernier, celui qu’on veut pas rater. faut bien travailler à l’école, qu’on lui assénait à tout va. faut être poli avec les gens. il faut. injonctions, objections, remontrances, on ne lui a rien dit, mais il le voyait très bien le fil directeur, dressé sous ses pieds. faire le somnambule c’est pas son truc. mais il a bien travaillé, à l’école. il a toujours dit bonjour, il a toujours dit merci, il a toujours fait plaisir, comme ça on le foutait en paix. il a jamais demandé à être le dernier, à être celui qu’on compare au grand garçon. quand il en a eu marre de faire semblant il s’est libéré de l’enclume qui lui voûtait le dos. rien à faire des études. ce qu’il veut c’est réparer des bagnoles. rien à faire de se marier et d’avoir des gosses, ce qu’il veut c’est être libre et qu’on ne le fasse pas chier. il est parti de la maison à dix-sept ans. // 2 // réparer des bagnoles c’est pas que son gagne-pain, c’est sa passion. il a l’esprit pratique, stig. c’est un pragmatique. déceler le problème, trouver la solution, c’est une source de satisfaction incomparable. quand il se fait chier, il se glisse sous le capot d’une vieille caisse et il y passe des heures. quand il est perdu il attrape sa clef de douze et va chatouiller la vieille camaro de 69 qu’il retape pour sa petite gueule. stig il passe plus de temps à parler à des essieux qu’à se sociabiliser, il le sait, mais il s’en tape. les voitures ça fait ce qu’on leur dit. les amis ça se tire et ça déchire. les petits amis ça s’attache et ça chiale. c’est chiant. // 3 // c’est chiant mais, bon, un jour peut-être, il se verrait bien avec quelqu’un. au long terme. quelqu’un qui lui ressemblerait. pas un mec qui a besoin d’attention, qui a besoin de petits mots, ou qui a besoin qu’on le rassure sans cesse. il n’arrive pas à faire les paires logiques entre ce qu’il ressent et ce que ça représente, alors s’il se bien avec quelqu’un et qu’il est ok, ça lui suffit. faut pas s’attendre à ce qu’il utilise des grands mots. stig il n’est pas comme ça. ses sentiments sont sincères, sans aucun doute. mais il les garde au fond de lui, dans un endroit que personne n’a violé, et il préfère les taire plutôt que les avouer à vive voix. // 4 // il les a peut-être quitter prématurément, faut dire qu’elle est exaspérante, mais ça reste sa famille, et ce qu’il ressent pour eux, le lien entre eux, ça ne peut pas se travestir. c’est honnête. c’est puissant. c’est infatigable. même le lien entre lui et jonas. son frère a toujours été un connard. à le taper pour faire chier les parents, à le pincer sous la table, à lui faire goûter l’enfer. il n’y a pas que dix ans qui les séparent. il y a bien plus. le fossé entre les deux, il est patent. il est presque palpable. stig s’est construit en prenant jonas comme anti-modèle, il a grandi en essayant de ne pas reproduire ses erreurs, en essayant de ne pas être une déception pour ses parents. en essayant d’être mieux. il n’a jamais su ce que ça voulait dire. mais il était d’une chose, stig : il n’a jamais voulu ressembler à son frère. mais stig, il est loyal. envers son sang. envers sa chair. jonas, c’est peut-être qu’un connard, à amasser de l’argent sale, à faire dandiner des pauvres filles, mais jonas est son frère. il n’en a pas d’autres. c’est peut-être la seule raison si stig est encore dans sa vie. // 5 // stig il juge trop vite. il ne parle pas, il jauge, il observe, et il juge. il se fait une idée des autres en quelques secondes, et il reste sur sa première impression. il se trompe, souvent, mais il est têtu. c’est ce qu’il se passe, avec son frère. c’est ce qu’il se passe avec beaucoup de ses relations. les gens pensent probablement que c’est un lunatique. un mec louche. les mecs silencieux cachent des choses. qu’est-ce qu’il peut bien cacher ? ils sent les regards interrogateurs, vite balayés, remplacés par des sourires forcés. stig il est connu. on se rappelle de sa bouille d’ange et de ses cheveux blonds bouclés, le petit norvégien qui déambule dans le quartier sur son vélo un sac de courses attaché au guidon. il était souriant, ce gamin. il n’était pas si sauvage. si froid. si détaché. peut-être que l’âge est un révélateur. peut-être que les bons gamins deviennent de mauvaises personnes ? qui sait ce qu’il cache ? ça intrigue, son patron, ses collègues, ses voisins, ses amis. mais stig, il ne cache pas grand chose, si ce n’est une maladresse. si ce n’est une peur de souffrir. s’attacher ça sert à quoi si c’est pour finir en pièces ? // 6 // il baragouine un norvégien perfectible. c’est pas la plus dur des langues, il se débrouille pour le peu qu’il l’utilise. la norvège, il ne la connait qu’à travers les harengs de sa mère. il en a bouffé, des harengs. il ne la connait qu’à travers l’accent germanique de ses parents. il est intrigué par ce pays. peut-être qu’il y ira, un jour. mais stig, il se sent attaché à liberty. la ville est son centre de gravité. il ne peut s’y éloigner très loin. il a entendu certains dirent que liberty est une prison. c’est sûrement vrai. mais c’est sa prison. celle qu’il a choisi. c’est dans cette ville qu’il a ses repères, et il n’est pas prêt à les perdre. il a peur. peut-être que c’est son seul problème. ne pas oser. avoir peur de perdre cette routine qui le berce doucement. // 7 s’il préfère rester à l’écart des emmerdes, il ne fuit jamais lorsque les coups sont inévitables. il s’abîme les jointures et prend du plaisir à enfoncer ses points dans les côtes de ses assaillants (ou de ses proies). il ne parlemente pas. il n’a pas le temps à perdre avec des mots.si on le cherche, on le trouve, c’est simple, c’est net. ses mains tâchées par le cambouis sont souvent violacées et rougeâtres. souvent. son regard ne plait pas. stig il donne l’air d’un gamin hautain et prétentieux, et les gens à l’égo débordant n’aime pas toujours son air provocateur. stig il est honnête. il aime la franchise, surtout quand elle pique. il aime la vérité, car elle n’est pas toujours bonne à entendre. alors il ne se prive pas. quand il dit quelque chose, il dit ce qu’il pense, sans faire des pirouettes verbales. mais stig il sait qu’il y a des limites. il ne veut pas que ses actes prennent des proportions énormes. ce qui importe le plus, c’est d’être tranquille. // 8 // il a emménagé au-dessus de l’atelier où il travaille. on y accède par un escalier, sur le côté du hangar qui sert de garage. ça sent l’huile de moteur et l’essence, mais il en a rien à faire. il paie trois fois rien, et ça lui suffit. ça ne l’empêche pas d’avoir quelqu’un pour dormir, de temps en temps. un garçon. souvent. une fille, quelque fois. il a clairement une différence. ses attirances se sont révélées à lui. il n’a jamais rien renié. il n’a jamais rien crié sur les toits. il vit sa vie comme il l’entend et il emmerde les autres. // 9 // il est tendre. il est agréable. il est généreux. il est drôle. altruiste. attendrissant. il est même doux. attentionné. mais personne ne soupçonne cette facette de sa personnalité. personne ne va au-delà de sa carapace de glace. mais si on prend du temps, si on arrive à la faire fondre, si stig arrive à faire confiance et que ses barrières se baissent, on découvre une nouvelle personne. quelqu’un de fragile et de sensible. quelqu’un de brut. // 10 // ça lui fait peur, de ne pas avoir de rêves. de ne pas avoir d’ambitions. il n’arrive pas à se projeter dans le futur. ce qui l’intéresse c’est vivre le moment et ne pas se soucier de ce qu’il l’attend. mais quand il se perd dans ses pensées, il se torture à s’imaginer avec quarante années de plus, la tronche vieillie mais toujours pleine de cambouis, le dos défoncé à dormir sur le même matelas depuis des années, les poumons abîmés par ce même studio humide et pollué. ça lui fait peur. mais il a beau avoir les pieds sur (sous) terre, il a beau être pragmatique, il se dit que le destin lui prépare quelque chose. qu’il n’a pas besoin de rêver pour que sa vie devienne pétillante. // 11 // beth c’est la fille que jonas regarde. il a observé les regards entre eux. il a compris les intentions. alors il a décidé de s’intéresser à la joueuse de piano. à lui tourner autour. pour enrager son frère. pour la dissuader de se jeter dans la gueule du loup. parce que son frère il le connait. il sait dans quoi il baigne. il sait qu’il n’est pas clair. il sait qu’il est embourbé dans les embrouilles. beth elle a l’air innocente. elle a une pureté dans les yeux. elle mérite mieux. il le sait. peut-être que ça peut réveiller jonas. que ça peut le faire réagir. // 12 // il se roule un joint chaque jour. c’est la seule pratique douteuse qu’il s’autorise. il se ravitaille chaque semaine chez son dealeur habituel. il ne peut difficilement s’en passer, aujourd’hui, ça le déboussole quand il réalise qu’il n’a oublié de faire le plein ou qu’il n’a pas plus de feuille. il a déjà utilisé un vieux journal. un filtre à café qu’il a récupéré dans le garage. il fait avec les moyens du bord, quand il n’a pas le choix. c’est souvent dégueulasse, mais c’est pas fait pour être bon. c’est fait pour se détacher quelques instants. // 13 // il n’y a qu’une personne qu’il ne juge pas. il n’y a qu’une personne en qui il a une confiance aveugle qu’il n’explique pas. c’est sa sœur. okay. mais c’est pas une raison. est-ce qu’il a confiance en son frère ? non. si la relation qu’il entretient avec sa sœur est si particulière, c’est qu’elle est la seule à le comprendre. c’est la seule à savoir ce qu’il se passe dans sa tête. à savoir ce qui se trame dans son cœur. c’est la seule
qui regarde en lui comme dans un livre ouvert. c’est la seule, et stig, s’il doit dire je t’aime à quelqu’un, ce sera à elle. sans hésiter. // 14 // quelque fois il disparaît. il laisse son téléphone qui crie l’anachronisme dans son studio. ça lui plait de savoir qu’il est injoignable. que personne ne pourra le faire chier. que personne ne pourra le joindre. il disparaît et s’enfonce dans la forêt. il disparaît et va nager nu dans le lac. il disparaît quelques heures pour se ressourcer. pour se recentrer. pour respirer. // 15 // il ne se retourne jamais. se retourner c’est échouer. se retourner c’est renoncer. penser au futur c’est s’assurer d’être déçu. c’est se laisser emporter par des faux espoirs. par des rêves illusoires. alors stig il vit l’instant. il profite du moment, prêt à faire face à n’importe quelle situation. prêt à se faire faucher. prêt à vaincre. prêt à pleurer. prêt à sourire. prêt à crier. stig il est pragmatique : sa vie n’est pas tracé. sa vie, il la construit. elle ne ressemble à rien, aujourd’hui. mais sûrement qu’un jour, elle sera belle. sûrement qu’un jour il pourra dire qu’il est heureux. //

[YEATSO/LLLL]
[âge] diable

. [pays] france. [personnage] pré-lien de jonas hørek. [commentaires] je vous aime (c'est constructif).

frère de Jonas, bienvenue. I love you

Bienvenue parmi nous I love you

mon frère, le plus beau I love you

bienvenue, merci encore d'avoir pris mon lien coeur

j'ai hâte de voir ce que tu vas faire de lui dead

plus beau que jonas quand il avait 27 ans c'est sur
je vais t'inonder de mp quand je serai devant mon ordi, le forum est bloqué au boulot
je te réserve de belles choses tu vas voir
cobb / orion c'est quoi ces pseudos de fou
puis vous êtes sacrément agréables à regarder
merci pour l'accueil