- est-ce que tu comprends ?

pas de réponse. nouveau coup de ceinture. aucun larme ne coule. habitude de les retenir, de les enterrer. junsu l'insolence née. il cherche et il trouve ce paternel à la violence normalisée.

- et maintenant ?
- non, tu devrais continuer.

peau aux tons rosés, rouges aussi. et puis peau violacée, bleutée à cause des coups; des poings qui laissent des traces de leurs passages. junsu qui prend, qui reçoit sans broncher. qui en redemande. il se demande si son géniteur pourrait aller jusqu'au bout. s'il serait assez cruel pour l'envoyer dans l'autre monde. relation chaotique, foyer fissurée. mais les haynes gardent l'apparence parfaite. ils ne sont que des courants d'air, des fantômes seulement réunis pour les apparences publiques. et aussi pour que monsieur haynes passe sa colère sur son fils. une habitude qui reste.

la richesse ne saurait rien changer à cela. ils s'entendent mal; relations tendues. junsu et sa sœur n'ont jamais été complices. lui, il était problématique et elle, elle était parfaite. junsu, il a donc gardé ce rôle. il se croit tout permis, n'a pas forcément de filtre dans ce qu'il dit. il n'hésite pas à manipuler pour satisfaire ses désirs. après tout, si personne ne lui donne rien; il le prendra.

c'est un gamin. il est dépensier, énervant; électron libre, il joue avec le feu. peut disparaître pendant des jours et se repointer comme une fleur. junsu, il n'a pas de limite. peut-être est-ce le malheur qui l'a rendu comme ça. élevé par les gouvernantes, en manque d'affection dès l'enfance. junsu qui n'a jamais vraiment aimé. il a toujours vagabondé de draps en draps, de corps et corps. provocateur jusqu'au bout;

et ça, surtout avec ellie. ellie à qui il est venu dire qu'il avait baisé sa copine. et étrangement, ça n'a pas eu l'effet escompté. pourtant, junsu il ne s'est pas démonté. il l'a provoqué, l'a dragué. lourdement même. parce qu'avec lui, c'était différent.

et junsu, il pense à lui son joint entre les mains. le pinceau jamais bien loin. artiste de toiles toxiques mais magnifiques. peut-être qu'il aimera un jour.