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c'est hallucinant comme le temps passe vite.
il file à la vitesse de la lumière, les jours se suivent et se ressemblent ou peut-être qu'ils ne se ressemblent pas et qu'il n'y a qu'elle qui les vit de la même façon, qui les ressent toujours de la même manière. une vie monotone et ennuyeuse voilà le quotidien de la gamine surtout depuis qu'il est parti. ils se sont échangés des lettres avec fen, le grand-frère bienveillant trop bien pour pourrir dans une maison prison. il l'a quitté nova, il l'a laissé seule nova mais c'était pas de sa faute, ce n'est pas de sa faute qu'il est ce qu'il est et qu'il aime les hommes . les garçons ont quelque chose une aura que les filles non pas. les femmes aussi ont quelque chose en plus que les hommes, seulement fen n'arrive à percevoir cette aura mystique que chez les personnes du même sexe, cette attirance magnétique qui relie deux personnes.
la blonde elle s'en moque des préférences sexuelles de son frère, l'amour à ses yeux ne se résume pas qu'au physique alors que ce soit une femme ou un homme c'est la même chose au final. ses parents - malheureusement -ne pensent pas de la même façon pour eux c'est contre la loi de la nature, ça résonne faux deux personnes du même sexe ensemble. c'est comme pécher et servir le diable, vivre dans le feu des enfers. assise dans un coin du kryptonite son iphone 5s à la main, elle observe les néons bleutés, rougeâtres et violet intense. les gens qui sortent et rentrent en mode accéléré. elle écoute le bruit des manettes et des joueurs excités.
drôle d'endroit pour retrouver son frère de vingt-six ans après des mois sans s'être vus mais dans ce paysage à la lumière tamisée elle se sentait bien nova. les neurones reposés et les idées passagères et non sauvages. elle tapote rapidement sur son clavier : tu arrives ?, si sa mère apprenait qu'elle avait repris contact avec son frère elle risquerait de faire un infarctus. heureusement pour elle, la gamine passait toujours à la trappe, ses parents adoptifs n'essayaient jamais d'envahir sa vie privée. seulement des questions par-ci par-là sur les garçons, la vie amoureuse. et ils pensent que nova joue la désintéressée comme la plupart des filles de son âge mais elle ne s'intéresse vraiment pas à ces choses futiles.
son visage s'illumine, un sourire délicat caresse ses lèvres d'or, – fen !  le prénom glisse de sa bouche avec un enjouement nouveau, elle lui fait un petit signe de la main tandis qu'elle quitte son siège. se voir et se parler par correspondance était réellement différent et elle était heureuse de pouvoir le revoir à nouveau. leur dernière rencontre semblait remonter à une éternité.

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quand est-ce qu'on se reverra. quand est-ce qu'on se recroisera. sur une nouvelle planète, dans une autre galaxie, nova qui crie après le cosmos et qui pourtant, reste ici. elle fait tache dans le paysage, dans les sillages que laissent derrière eux femmes et hommes aux couleurs si fades. elle rayonne de couleurs claires, de ses yeux à ses cheveux, de son sourire à son rire, comme une mélodie qui apparaîtrait sous les effets d'une ligne blanche trop vite enfilée. fen qui garde son petit rictus, un écouteur flanqué dans l'oreille, écoutant qu'à moitié les paroles que bowie tente de lui réapprendre. de l'autre côté ça tangue, ça se gueule un peu dessus, ça se taquine, ça s'arrête jamais de bouger - des mômes dans leur lieu de prédilection. il les envie un peu. sa lèvre inférieure se pince en ressentant une chaleur le posséder, quelque part dans ses tripes - souvenirs lointains d'après-midis écoulées à gaspiller leurs monnaies dans les machines, quand y'avait bo, quand y'avait kay aussi. les trois mousquetaires qui se sont couplés à carmen - et nova, nova il a jamais pu l'embarquer ici de son propre chef. trop tard, trop tôt. arrivée comme un grain de poussière dans l'engrenage, un morceau de rêve lâché dans un cauchemar.
(mais protégé)
(protégé de lui)
de lui qui écrit malgré tout, qui laisse ses stylos se vider sur du papier acheté à l'arrache - c'est pas la forme, c'est le contenu qui compte. et le sac sur l'épaule, il range son portable, éteint les basses pour se concentrer sur le vrai, fen qui en joue, fen qui le modifie, fen qui voudrait mélanger à l'illusion sa propre façon de voir les choses. puis sa voix, puis son arrivée toute flottante, la gamine encore plus grande qu'hier, encore plus femme que demain, avec malgré tout ce pétillement artificiel typique des jeunes adultes. elle est toujours petite, toujours si petite. il attend pas plus d'une seconde que ses bras l'entourent déjà, qu'il se délecte de sa chaleur encore douce.
- hey chaton. il laisse passer un rire qui vient former une bulle qui se perce aussitôt. un baiser sur le haut de son front, protecteur malgré lui - incapable de se dire qu'elle s'est transformée, tant d'années écoulées, tant d'années à tout rater, à seulement entrevoir par le biais de quelques retrouvailles rapides, uniques. il se recule, l'admire - comme à chaque fois. t'es superbe. arrête de grandir, sans déconner, j'vais finir par en pleurer. sourire qui vient fendre son visage en deux, plus franc et plus candide - c'est l'effet nova, qui apaise tout ici-bas. t'as pas été suivie par l'escouade ruan ? haussement de sourcils, petite mine dramatique pseudo-surprise, à regarder à gauche puis à droite, feignant l'effroi. non parce que, tu finiras sur l'bûcher sinon, et pas pour avoir entendu la voix du seigneur.
il s'en marre sur l'instant, il en a moins gloussé au moment du départ, quelle belle idée que d'aligner les tares.
(enfant-malade à en croire papa et maman)
(enfant-amoureux à en croire virgie)

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les souvenirs sont précieux malheureusement certains s'évaporent bien trop vite.
alors la gamine après un départ douloureux d'un frère aimé mais pas assez découvert chercha la moindre trace de son existence, le moindre objet qui lui appartenait. elle dormit dans son lit aux draps vite disparus ainsi même son odeur quitta la maison des ruan. fen ne semblait être plus qu'un rêve flou, l'ami imaginaire des innocents gamins.
enfant à l'époque, enfant solitaire, enfant qui avait besoin d'amour et de tendresse. gamine perdue qui avait besoin de cet être qui la comprenait tant. elle le cherchait partout ce frère disparu. chez les autres, dans la rue, dans ses rêves cauchemardesques, dans ses histoires enfantines. mais la seule trace de son ancienne présence était la chaise vide et le fantôme qui l'avait remplacé.
c'est-ça qu'elle ressentait en le voyant, c'était comme voir un fantôme, une âme errante. mais au lieu d'avoir peur elle était heureuse, son cœur empli d'un sentiment de gaieté. il est là devant elle, fen son grand-frère, celui avec qui elle défie la loi du sang. l'homme qu'elle aimera toute sa vie. les sons, les autres ne semblent plus exister, elle ne voit que lui et elle ne peut s'empêcher de laisser échapper un rire cristallin. un rire sincère loin d'être amer.
puis ses bras enveloppe sa silhouette frêle et élancée, elle respire son parfum se laisse presque étouffer dans cette étreinte fraternel. c'est une odeur familière qui l'enveloppe toute entière, une odeur qui la fait se sentir en sécurité. l'étoile nova brille de joie ce soir.
malgré les rencontres secrètes, la blonde le cherche toujours et quand elle le trouve c'est une autre nova que l'on peut découvrir. une nova qui rit, sourit et qui écrit des chansons d'amour et plus des des poèmes du spleen. l'homme au visage de fée finit par lâcher l'emprise qu'il a sur elle, l'adolescente scrute alors les moindres détails de son visage, - hey chaton. dit-il tandis qu'un rire résonne dans son crâne doré. – je t'ai déjà dis de pas m'appeler chaton.nova elle reste une ado, ça râle souvent et puis surtout ça se transforme ça veut grandir et en même temps ça regrette le jardin d'enfants. – t'es superbe. arrête de grandir, sans déconner, j'vais finir par en pleurer. la fille aux cheveux d'or ne se rend pas compte du changement, elle évite soigneusement les vitres transparentes et les miroirs où se reflète un visage qu'elle trouve banal, sans éclat. mais c'est vrai nova est grande, elle est plus grande que la moyenne, plus grande que certains garçons et elle arbore ce corps de mannequin sans se rendre compte de ce qu'elle possède. les joues de la gamine se font vite bouffer par du rose rougeâtre, les compliments la rende mal à l'aise alors elle préfère feindre les belles paroles et répondre sur le ton de la rigolade : – pleures-pas y'a encore de la marge avant que je te dépasses et toi aussi t'as bonne mine. (t'allais l'air d'aller mieux fen, c'est bien que tu sois bien) des sourires synchro, à l'unisson aussi beau qu'un chant de noël. ils pourraient rester des heures ainsi à simplement ce contempler et à porter un sourire d'une candeur magnifique, presque niais. mais y'a le temps qui passe et les règles, les lois et la réalité qui les rattrape, toujours. les ruan ? – t'inquiètes pas, ils étaient occupés. comme d'habitude, occupés à tout sauf à s'intéresser à elle. nova s'entendait plutôt bien avec ses frères et sœurs mais ce n'était pas l'amour fou, une complicité éternelle, c'était pas comme avec fen. simplement une bonne entente et des rires égarés et puis des chamailleries comme dans toutes les familles.  la fille ne peut s'empêcher de grimacer face aux mimiques du grand-frère, l'excès chez lui était un compliment plus qu'un mauvais défaut. – non parce que, tu finiras sur l'bûcher sinon, et pas pour avoir entendu la voix du seigneur. un rictus au creux des lèvres, elle laisser glisser le bout de sa langue contre sa lèvre desséchée et la parole est à nouveau prise par la demoiselle, – crois-moi avec tous les mensonges que j'ai prononcé ces derniers temps si c'est pas le bûcher c'est l'enfer qui m'attend dans tous les cas. la blonde elle supportait pas ces nouvelles lois qu'on lui imposait, ce manque de liberté et puis ne pas voir son frère. c'était un être d'origine calme et réfléchie mais se sentir libre c'était primordial alors les actes rebelles elle les avait enchaînés depuis et si ses parents l'apprenaient c'était un aller sans retour chez les bonnes sœurs et si elle avait de la chance elle rejoindrait fen. après tout elle n'était qu'adoptée. la jeune fille embarque alors le brun vers une machine de dance dance revolution, – au lieu de parler du Diable vient on va s'éclater. vient on oubli tout nos soucis aujourd'hui.