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(ethel) dis-moi que la vie est belle.  :: (générique de fin) :: dead end :: v1 :: archives rp
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Mer 24 Mai - 23:39
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Il s'est pris un moment de pause après le boulot pour aller faire le tour de la ville en moto. C'est la seule chose qu'il a trouvé pour se vider la tête, oublier cette nouvelle journée morose. Le regard posé sur la route, c'est au bord de la route que se dessine une silhouette accompagnée d'une voiture. Sous son casque, les sourcils de Bruce se froncent alors qu'il finit par s'arrêter, aimable, prêt à aider une pauvre âme tombée en panne alors que la nuit commence à tomber dangereusement au dessus de leur tête. Le ciel prend des allures grisées tandis que le vent se lève doucement, prêt à leur faire passer une énième nuit de pluie et de colère orageuse. Sa carcasse descend lentement de la moto alors que son regard remarque immédiatement la bête que peut être cette bagnole. C'est pas seulement le petit paysan du coin qui est tombé en panne avec son tas de féraille. Non, c'est plutôt le genre bobo qu'il a tendance à mépriser plus qu'autre chose. Certainement parce qu'une part de son être ne peut s'empêcher de les envier. Lui, qui n'a su que passer le plus clair de son existence derrière les barreaux. Il reste là, Bruce, quelques secondes, à fixer la beauté de la bagnole avant de redresser le regard vers la jeune femme qui se rapproche de lui.
Ethel.

Il lui faut quelques secondes pour prendre conscience de ce qu'il se passe. Bruce se retrouve là, complètement bloqué, incapable d'enlever son casque, de se reprendre pour essayer d'avoir l'air normal, de ne pas l'effrayer. L'homme a l'impression de peser des tonnes, d'avoir du coton dans les muscles parce que depuis des années, le fait même d'imaginer Ethel le plombait. Alors maintenant, le voilà, cloué sur place. Bruce sait pas d'où lui vient cette décharge mais après un moment de flottement le voilà qui enlève enfin son casque, laissant alors son visage abîmé par la vie à découvert. Il aurait voulu fuir, reprendre la route sans lui donner d'explication mais une force invisible le retient à elle. Le simple fait de la regarder suffit à le descendre plus bas que terre. Il saura pas, le fou, se contenir si elle est si proche de lui. Ethel, Ethel ... putain Ethel. Il en a fantasmé toute sa putain de vie. Rêvant de sa présence chaque nuit jusqu'à faire d'elle une véritable reine disparue. Le souffle coupé, la gorge asséchée, le coeur au bord de l'explosion, le voilà qui se recule d'un pas. Son regard s'échoue sur le paysage un instant parce qu'il se retrouve là, sans savoir comment réagir.
Ils s'étaient fait la promesse de s'aimer jusqu'à ce que la mort les sépare mais maintenant les voilà qui n'osent même plus se regarder droit dans les yeux.
On dirait qu'il vient de voir un fantôme.
(C'est  un peu ça)

Sous sa veste, il a la sensation que le tatouage au nom de son fils est en train de lui brûler la peau. Comme s'il était soudainement en train de renaître après douze années passées à hiberner dans son propre corps. Il fait tellement sale, tellement vulgaire à côté d'elle que Bruce ose à peine la regarder. Des cernes sous les yeux, non, pire, des valises qui témoignent de son épuisement. Il a bien la gueule de ces hommes là qui ont tout perdu. Le grand prend une longue inspiration pour se donner le courage de parler le premier, de détruire ce silence qu'ils se coltinent depuis des années. Je ferais mieux d'y aller. Qu'il lui balance, froid. C'est sa seule façon de se défendre pour pas replonger, pour pas la harceler de sa présence et la détruire une nouvelle fois. Pourtant, la question lui brûle les lèvres : comment va notre enfant ?
Mais est-ce qu'il a encore le droit de dire ça 'notre' enfant alors qu'il ne l'a même pas élevé ?
T'as plus rien, Bruce.
T'es plus rien, Bruce.
ça se joue à une lettre, sans poésie, loin de tes espoirs.
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Jeu 25 Mai - 11:44
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Cigarette au volant, tu perds ton regard clair sur l’horizon et le soleil qui se couche, baignant le paysage dans des couleurs chaudes et orangé. La vitre ouverte, tu savoures la fraiche brise faisant voltiger les mèches rebelles qui s’échappe de ton chignon fait à la va vite. Tout semble paisible, agréable, alors qu’une de tes musiques favorites, classique français, résonne dans tout l’habitacle de ton SUV flambant neuf. Cadeau de ton époux. Il te suffit de quelques secondes d’inattention pour rouler sur quelque chose, tu n’as pas eu le temps de voir quoi et crever un de tes pneus arrières. Tu perds brièvement le contrôle de ta voiture, réussissant cependant à te garer sur le bas-côté. Ton cœur bat la chamade, plus de peur que de mal. Mais te voilà perdu sur le bord d’une route peu fréquentée, ton portable à plat depuis que tu es partie de chez ta meilleure amie, là où tu as passé une part de l’après midi. Tu pestes, tu rages, cognant un instant dans ton volant. Tu finis par sortir de ta voiture, terminant ta cigarette pour en jeter le mégot sur le sol. Tu soupires, fait le tour de ton véhicule pour constater les dégâts et te rendre bien compte que tu n’es pas à en mesure de faire quoi que ce soit. Tu n’y connais rien. Débrouillarde pourtant depuis toujours, mais là, face à l’imposant 4x4, perché sur tes talons et vêtue d’une robe claire, tu n’es pas spécialement en mesure de faire quoi que ce soit. Alors tu te redresses, t’étant accroupi près de la roue, tu réfléchis, un instant, en proie à un dépit palpable.
C’est là que tu l’entends, la moto au moteur tonitruant, qui s’engage dans le virage et arrive à ton niveau. Tu fais quelques signes et l’homme se gare sur le côté, descendant de sa bécane pour s’approcher de toi, faisant quelques pas. Tu te diriges vers lui d’un pas pressé, entrouvrant la bouche pour t’adresser à lui, mais il ne retire pas de suite son casque, comme méfiant. Froncement de sourcil, tu te mets à avoir peur, un bref instant. Secondes de flottements entre vous. Alors tu restes là, à quelques pas de lui, attendant la suite. Un geste, quelque chose.

Le choc, la surprise, lorsqu’il retire son casque. Ton cœur qui rate un battement. Le souffle qui te manque, comme un coup violent porté au thorax. Tu vois un fantôme. Un fantôme de ta vie passée, de ta vie heureuse. Tu en restes figé au sol, comme t’enfonçant dans des sables mouvant dont tu n’es plus en mesure de sortir. Tes jambes fléchissent, tu te sens prête à tomber, alors tu fais un pas vers lui. Puis un autre. Puis encore un autre. Ton cœur bat à tout rompre alors que tes prunelles claires détaillent son visage si lointain et pourtant jamais oublié. Tu ne pensais pas le revoir un jour. Tu pensais qu’il fuirait. Que jamais il ne viendrait se tenir là, devant toi, de manière totalement fortuite. Tu as la bouche sèche, les lèvres entrouvertes et pourtant, avalant le dernier pas qui vous sépare, tu viens glisser ta frêle main jusqu’à sa joue, doucement. Douceur d’un contact comme pour t’assurer qu’il est bien réel, qu’il est bien là devant toi. Tu sens les larmes te monter aux yeux. Humidifier tes prunelles et troubler ta vision. Tu déglutis, abasourdi par le contact de sa peau marqué, de sa barbe, sous ta main claire. Tu veux pleurer. Tu veux te laisser mourir sous le regret et tout ce que tu n’as pas pu le dire. Tout ce que tu n’as pas pu lui avouer. L’instant semble hors du temps. Presque irréel.

Mais ses paroles te sortent de ta transe. Tu retires ta main, comme prise sur le fait d’un geste auquel tu n’as pas droit. Plus maintenant. Plus après tout ça. Il parle de te laisser, de partir, encore. « Ne me laisse pas… » Parviens-tu à murmurer, difficilement, le cœur au bord des lèvres. « Je suis désolée… Tellement désolée… » Avoues-tu, à demi mot, venant porter une main à tes lèvres pour réprimer un sanglot. Mais désolé de quoi, Ethel ? De l’avoir abandonné ? D’avoir refait ta vie parce que c’était trop dur ? D’avoir aspiré à mieux alors qu’au fond, tu n’as même pas pu réaliser tes rêves ? Pathétique. Pitoyable aussi. D’avoir caché la vérité, d’avoir tenté d’oublier. De réaliser en le voyant-là, devant toi et affligée par les années et les peines, que tu aurais pu faire mieux que quelques lettres volées, écrites, cachées, pour soulager ta conscience. Pourtant la seule vision de ses yeux clairs, de tout son charisme qui déjà à l’époque, t’a fait chavirer, te fais réaliser que toute cette histoire t’a détruite et que tu ne t’en remettras probablement jamais.  
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Lun 29 Mai - 15:19
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Il a la sensation d'être dans un rêve.
Ou plutôt un cauchemar.
Bruce parvient plus vraiment à faire la différence et lorsque la main d'Ethel vient se poser contre sa joue, tout devient si réel qu'il pourrait en devenir violent. Son poing se serre dans le vide alors qu'il voudrait tuer ses souvenirs, effacer de sa mémoire la femme qu'il a aimé le plus au point de s'en rendre malade et complètement dingue. Si Ethel n'avait pas été là lorsque son entreprise coulait alors peut-être l'aurait-il laissé tomber, sans une once de fierté. Il en sait rien, Bruce, se rend compte de combien il avait pu être égoïste en faisant ses affaires dans son dos, sans penser une seule seconde aux conséquences. Et pourtant, maintenant, le voilà face à sa bêtise. C'est à cause de lui si leur petite famille s'est effondrée et qu'elle n'existe même plus à l'heure actuelle. Des remords, Bruce en a tellement qu'il pourrait les vendre au marché noir pour devenir l'homme le plus riche de la ville.

Partir, ça lui semble être la seule solution viable (pour tous les deux) et pourtant, Ethel l'en empêche. Ses mots sont comme des coups de couteau qu'elle lui donne sans penser un seul instant à lui. Parce qu'il avait souffert de son départ, plus que personne. Pendant toutes ces années, malgré son absence, la brune était la seule chose pour laquelle il n'avait pas sombré dans la folie. Seulement pour le doute. Il rêvait à chaque instant de la voir se dessiner derrière la grande vitre du parloir pour lui adresser un sourire, pleurer un peu aussi et annuler le divorce. Mais ce moment là n'était jamais arrivé et tous ses espoirs s'étaient cassés la figure en sortant de taule. C'est pour cela que Bruce garde ce regard dur ; parce qu'il n'a pas envie de replonger dans un bain d'acide. Parce que l'idée de lui ouvrir à nouveau son coeur le tue par avance. Il voit bien qu'Ethel est aussi retournée que lui, qu'elle subit autant que Bruce la violence des retrouvailles mais il parvient pas à se laisser aller, à faire preuve d'empathie. Rends pas les choses plus difficiles Ethel. Qu'il demande, comme un père demanderait à sa fille d'arrêter de pleurer. Il est froid, tellement qu'on pourrait à peine le reconnaître. Difficile de croire que toute son âme ne rêvait pourtant que de la revoir, elle, la douce femme oubliée au milieu d'une vie foutue.

Bruce lâche son regard, cherche dans ses poches son téléphone alors qu'il continue dans cette optique là : celle de la faire passer pour une simple inconnue. Il l'aime, bien sûr qu'il l'aime, qu'il se sent complètement pitoyable face à elle mais une part de lui le met en garde.
Elle est mariée, Bruce.
Mariée, comme vous l'étiez auparavant.
Comme vous ne le serez plus jamais.
Gorge nouée, il finit par lui demander. Je peux appeler un dépanneur si tu veux. Parce qu'il a jamais été doué pour réparer quoi que ce soit. Même leur relation, Bruce n'a su que la détruire. Au milieu de son numéro de glace, le fantôme parvient à reprendre un peu de sa consistance, à retrouver un semblant de son humanité au milieu de son désespoir. ça va aller ? Tu veux pas t'asseoir ? Qu'il lui demande alors qu'il ouvre la portière de la voiture pour lui proposer de s'installer sur le siège arrière en attendant qu'il trouve le numéro du garagiste du coin et qu'il parvienne à la sortir du bord de la route. Bruce pourrait la prendre dans ses bras pour la réconforter, essayer de lui montrer qu'il est là mais il a plus le droit. Pas après tout ça. Pas alors que leur mariage n'est plus qu'une miette de rien du tout dans leur vie. Les miettes, personne n'en veut, on les laisse traîner sur les tables ou on les donne à bouffer aux oiseaux.
Eux, on les a dévoré depuis bien longtemps.
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Mer 31 Mai - 16:48
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Il te réprimande. Du moins ses mots sonnent comme tel. Alors tu ravales tes larmes, tu déglutis, difficilement. Ca te fait du mal, cette situation. L’avoir là, en chair et en os, en face de toi. Tu y as tellement songé, à ce moment de retrouvailles. À ce que ça donnerait, vos deux âmes abîmées, l’une face à l’autre. Mais il a raison, d’être froid comme ça avec toi. Tu lui as fait plus de mal qu’autre chose, à partir vivre ta vie. Mais tu voulais penser aux enfants. Tu voulais penser à leur futur, plus qu’à leur présent. Tu ne voulais pas être égoïste à te raccrocher à un amour enfermer derrière quatre murs et quelques barreaux. Pourtant en un sens, tu l’as été. Te remarier, refaire ta vie, accepter autre chose que lui. Accepter un autre futur, plus glorieux, mais aussi plus fade. Différent, affectueux, doux, mais loin de la passion dévastatrice que vous aviez. Loin de ce que tu avais connu, expérimenté, avec lui. Avec Bruce.
Tu finis par te racler la gorge un instant, comme pour retrouver un peu de contenance. Tu croises les bras contre ta poitrine, comme pour te protéger. Mais protéger de quoi ? De tes propres sentiments, probablement. Te protéger de la peine, qui veut simplement t’avaler complètement. Trou noir de sentiments.

Tu baisses le regard, toi aussi. Tu te rapproches de ta voiture alors que déjà, Bruce se concentre sur le pourquoi il s’est arrêté, d’abord, sans te reconnaître, surement. « Je… Oui, s’il te plait, mon téléphone est HS » Comme ton cœur. Comme ton esprit, mis hors service par ces retrouvailles. Tu ne dis rien de plus, le regard qui se balade un instant sur sa silhouette pour ensuite s’en détourner. Ça fait trop mal, de le voir là, alors que tu as une vie désormais. Une autre vie, où tu n’as même pas pensé à lui faire une place. Une vraie place. Alors ton regard se perd sur le paysage, sur le coucher de soleil qui termine, alors que la nuit commence à tomber.
Mais il te sort de tes pensées, de nouveau, Bruce. Il est plus doux, d’un coup, plus empathique. Tu tournes ton regard clair vers lui, alors qu’il te propose de t’asseoir, ouvrant la portière de la voiture. Tu le remercies d’un regard, alors que déjà, tu prends place sur le siège, à la perpendiculaire, les pieds sortant de la voiture vers l’extérieur. Tu appuies ton crâne contre l’appuie-tête avant de l’observer de nouveau. Les questions te brulent les lèvres alors que tu constates qu’il n’a pas tellement changé. Il semble plus mur, plus éprouvé, la barbe présente mais le regard aussi perçant, derrière les rides et les marques. Il est beau, Bruce. Il a toujours été beau. Mais Ethel, tu as un homme dans ta vie, déjà. Tu l’as refaite, cette fameuse vie, loin de lui. Tu ne pensais pas que tu pourrais en être autant chambouler, de le revoir se dessiner devant toi. Si proche et en même temps si loin.

« Tu es sorti il y a longtemps ? » Oses-tu enfin demander. Tu aurais dû le savoir. Le noter, même, son jour de sortie. Tu aurais dû t’en souvenir. Pourtant tu t’es efforcé d’oublier. De tout oublier, de vous oublier. Tu as laissé une part de toi avec lui, derrière les barreaux, t’efforçant de refaire ta vie. D’offrir à tes gamins un futur stable et normal. Plus normal que ce que vous aviez et pourtant, moins palpitant. Ton cœur n’a pas vécu comme il a vécu avec lui, emporté par la passion et les rires, par l’amour avec un grand A. Tu redresses un peu la tête pour le regarder, téléphoner au dépanneur, probablement avant de te répondre. « Je ne pensais pas te revoir un jour, par ici. Je croyais que tu partirais, vivre ta vie loin de tout ça » Lâches-tu le regard teinté d’émotions. Ca aurait été plus facile de l’oublier, comme ça. S’il était parti, loin. Si tu n’avais jamais plus eu à le revoir. À te confronter à son regard azur qui transperce ton âme. Tu imagines qu’il va te laisser là, sur le bord de la route, la tête pleine de questions et l’esprit retourné. Tu sais qu’il va partir, peut être sans se retourner. Mais une part de toi espère des réponses, espère quelque chose, sans trop savoir quoi. Rattraper le temps perdu, peut être.
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Lun 5 Juin - 15:35
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S'ils étaient dans un film, l'un sauterait au cou de l'autre pour s'embrasser comme au premier jour. Les excuses quitteraient leurs lèvres comme des lames tranchantes alors qu'ils accepteraient les torts de chacun. Bruce aimerait pouvoir la tenir dans ses bras, être certaine qu'Ethel est bien là, juste en face de lui mais il n'y arrive pas parce que la réalité est bien plus forte que tout ça. La rancœur qui enveloppe son âme est en train de l'assassiner même s'il s'était fait la promesse de ne pas lui en vouloir. Bruce n'avait pas à déconner, pas de cette façon, pas avec autant d'intensité. Se retrouver en taule était la pire chose qu'il pouvait faire à un leur histoire et c'est ce dans quoi l'homme s'était plongé. Et aujourd'hui, il regrette, bien sûr qu'il regrette, à un point que ça lui en est insupportable mais la revoir maintenant ne fait que mettre ses nerfs à vif. Bruce se rend compte de tout qu'il a perdu parce que jusqu'ici tout était comme un rêve dans sa tête. Un espèce de tableau où ses sentiments n'étaient pas directement touchés mais maintenant il s'en veut. Son regard se pose sur Ethel pour vérifier qu'elle ne se casse pas la figure sous le choc des retrouvailles. Il la rattraperait si elle venait à trébucher dans sa surprise mais fait en sorte de ne pas l'effleurer. La bête se recule d'un pas tandis qu'il la fixe ; sans pitié en apparence et pourtant brisé sous ce masque plus épais que la roche.

Le téléphone, c'est l'excuse qu'il trouve pour s'éloigner d'Ethel et passer un coup de fil au garage qui n'est plus très loin d'ici. Bruce se retourne, prend une longue inspiration et cherche à calmer les battements de son coeur. Lorsque la brune n'est pas dans son champs de vision, il a le droit de penser qu'elle n'est pas là, de se convaincre qu'elle ne l'attend pas, là, assise sur le siège de sa voiture, les yeux presque larmoyants et une famille l'attendant à l'autre bout de la ville. Cette idée là lui tranche l'âme en deux : il y a le côté doux, qui tente tant bien que mal de comprendre et l'autre, agressif, douloureux, qui voudrait se venger de cette vie là en la détruisant. Ce serait simple, il suffirait de toquer à la porte de son palais pour faire face au nouveau mari, à une version améliorée d'un Bruce qui n'ira, lui, jamais pen prison. Pourtant, une fois l'appareil raccroché, l'homme se retourne et fronce les sourcils, les paroles d'Ethel ont du sens mais il n'est pas décidé à aller dans son sens. Il a l'art d'être en contradiction avec le monde entier ces derniers temps alors le voilà qui continue à être imbuvable avec cette femme qu'il a aimé ; aujourd'hui ce n'est qu'une inconnue. J'sais plus, trois semaines. En réalité il a compté les jours, a profité de chacun et n'a jamais été aussi heureux que cette fois là. Voir le ciel sans une grille au dessus de sa tête l'a tellement ému qu'il aurait pu en chialer. Mais des larmes, faut-il encore en avoir en stock pour pouvoir les verser. Bruce est un désert, un désert sentimental.

Quelle vie, Ethel ? Tu vas m'le dire ? Il rit un peu mais d'un rire si brisé qu'il pourrait casser du verre, trancher des veines. Bruce la regarde tandis qu'il essaie de changer de discussion, d'éloigner le centre de tout vers elle. Et toi ? t'as l'air de bien aller. Il désigne de son menton la belle voiture et toute la vie qui doit suivre derrière un simple engin. J'suis content pour toi. Mais il ment, ou à moitié. parce qu'il ne voulait pas la voir triste, oh non mais la voir dans une nouvelle vie lui fout un coup au moral. Enfin, il ose demander sans savoir s'il a le droit, d'une voix plus basse. Et le môme ... ça va ? Bruce sait plus s'il a le droit de demander ce genre de choses, s'il peut encore espérer avoir des nouvelles d'un enfant qu'il a laissé tomber dans sa connerie. Lui, tout ce qu'il sait, c'est qu'il a conservé une photo d'eux trois alors que leur enfant n'était encore qu'un petit microbe qui ne pouvait pas vivre seul. Il essaie de s'imaginer son visage aujourd'hui mais rien ne lui vient.
Il a tout perdu, même son propre fils.
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Jeu 15 Juin - 14:32
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Tu l’observes, de loin, alors qu’il s’éloigne téléphoner. Il a la même carrure qu’à l’époque, la silhouette juste un peu plus abattue par les années. Il est beau, il est toujours aussi et ça te noue les entrailles de faire cette amère constatation. Tu en es venu à oublier, chasser de ton esprit les souvenirs. Coucher sur papiers les confidences pour les enfermer dans un tiroir. Tu as voulu tirer un trait sur le passé pour te reconstruire, sortir de ta morosité, dirigée l’atrocité de l’échec. De tes enfants, qui ont grandi sans leur véritable père. Tu déglutis, ça te fait mal, un mal de chien. Tu pensais que tu aurais un peu plus d’assurance lorsqu’on son visage se dessinerait sous tes yeux, pour peu qu’une telle chose arrive. Tu pensais que tu tiendrais davantage, plus sure de toi. La vérité est que ton cœur saigne, rien qu’à le voir là, à quelques mètres de toi.
Finalement il se tourne, après ta question, il ose te faire face, probablement pour y répondre. Toi, tu t’es efforcé de lui parler en toute franchise. De lui offrir ce que tu pensais vraiment, qu’il partirait. Qu’il fuirait cette ville, toi, les enfants, la vie à laquelle il n’a pas eu droit à cause de ses fautes. La vie dont tu l’as privé en refaisant la sienne. Égoïstement, incapable de l’attendre. Mais enceinte, perdu, fraichement divorcée, tu as eu peur. Peur de ne pas t’en sortir, face au monde. Seule, désespérée, à devoir élever deux gosses. Plus de famille, pas vraiment de proches. Juste toi et ta légendaire débrouillardise. Mais pour une fois, tu ne t’en sentais presque pas capable. Alors tu t’es laissé charmer, peut être un brin manipulé. Tu as écouté Nolan, qui te poussait à accepter cette belle vie sur un plateau d’argent. Pour toi, pour tes enfants. Pour leurs éducations, qu’ils puissent faire de grandes choses, tout ce que toi, tu n’as jamais pu faire. Exploité trop jeune.

Tu écoutes sa réponse, trois semaines. Trois semaines où tu ne l’as pas croisé. Mais il faut dire que Liberty est une petite ville. Suffisamment grande pour éviter les gens, suffisamment petite pour manquer de certaines choses. Tu ne dis rien, d’abord, cherchant tes mots. À vrai dire, qu’est-ce que tu es censé répondre à ça ? À son cinglant qui te demande quelle vie ? Alors tu baisses la tête, incapable de soutenir son regard accusateur. Oui, quelle vie lui reste-t-il après douze ans de taule, les regards qui jugent et les murmures hautains sur sa personne ? Que lui reste-t-il pour se reconstruire seul, sans toi, sans sa famille, sans ses gosses. Tu te frottes la nuque un instant, relevant le regard pour observer le paysage. Vous enrober d’un silence presque salutaire, histoire que tu évites un peu les bourdes et l’honnêteté maladroite.
Mais il s’adresse à toi, lui, Bruce, un peu curieux, surement. « Oui ça va » Lâches-tu simplement, éludant les détails. Tu n’as pas besoin de lui dire comme tout semble te sourire, en apparence. Comme tu as la sécurité matérielle, à défaut de pouvoir vivre tes rêves et être véritablement heureuse. C’est tout ce qui compte, finalement, que tes gamins réussissent. Même si dans le fond, tu tuerais pour avoir ta chance. Toi aussi, te démarquer, faire tes preuves. Ne pas être juste la femme de quelqu’un, mais bel et bien celle dont on reconnaît le nom grâce à sa réussite. « Merci » Acquiesces-tu lorsqu’il balance qu’il est content. Même si tu sens que la chose n’est pas complètement sincère, après tout, tu as refait ta vie sans lui. Alors que vous vous aimiez, amoureux à en crever. Tu baisses de nouveau les yeux, tritures, un fin bracelet à toi poignet, lorsqu’il parle du gosse. Lucas. Ton ainé, puisqu’il n’a pas connaissance de Gabriel. Tes entrailles se nouent à cette seule pensée. Comment pourras-tu lui avouer ? Lui dire ? Auras-tu un jour la force de tout balancer ? Tu paniques à cette seule pensée. « Oui ça va, Lucas est au collège, ça se passe plutôt bien et il fait du football américain c’est sa grande passion » Tu as un large sourire, véritablement admiratif. Un sourire aimant, parce que tes enfants sont tout pour toi. Ton monde mais aussi ce qu’il te reste de votre famille d’antan.
Tu te dis que Bruce mérite au moins une photo, quelque chose, un souvenir. Savoir ce qu’est devenu son gamin après tout ce temps. Ce bébé dont il s’occupait si bien, avant que tout foire, que votre amour finisse ensevelis sous les problèmes. « Attend je crois que j’ai une photo dans mon sac à main, à défaut d’avoir mon téléphone » Tu as un petit sourire amer qui se dessine au coin des lèvres. Tu sais qu’il a le droit, de voir celui qu’est devenu son fils. Sa bouille de pré-adolescent avec sa tignasse blonde trop longue qu’il refuse de couper. Tu te lèves, ouvres la portière passagère avant pour aller fouiller dans ton sac à main, en sortir ton portefeuille et une photo d’identité de Lucas que tu tends à Bruce après t’être approché de lui. « On l’a prise cette semaine pour quelques papiers, je… Tu peux la garder, si tu veux » Tu as le regard brillant d’intensité. Tu sais qu’il a le droit, d’avoir au moins un peu son fils dans sa vie, comme ça, de façon détournée. Tu as rapidement parlé à Lucas de son père lorsque ce dernier était désireux, mais jamais dans les détails. Trop jeune, trop encore impulsif. Tu lui expliquais seulement qu’il était en voyage, loin, en quelque sorte. Tu déglutis attendant la réaction de Bruce, espérant, dans un élan de sentimentalisme, ne pas en avoir trop fait.
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Ven 23 Juin - 16:23
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Ethel est si proche de lui mais semble aussi un fantôme. Elle est là et pourtant si éloignée, dans un autre monde, le sien, fait de réussite et d'argent qui tombe du ciel même lorsqu'on en veut plus. Lui, il gagne pas des masses, un peu comme en prison, il bossait un peu, gagnait de quoi se payer des clopes et quelques capotes ; aujourd'hui c'est pareil, le yoga et l'escalade en plus. Bruce a passé des heures à faire de la muscu en taule c'est pour ça qu'aujourd'hui il a les épaules plus carrées et qu'il donne l'impression de vouloir te casser la gueule à tout moment.
Ethel lui dit qu'elle va bien.
C'est con, ça lui fout les boules, il aurait envie de détruire son bonheur pour lui faire comprendre ce qu'il ressent à cet instant, combien il est ridicule et minuscule face à elle. Heureusement, une part de lui, immensément attentionnée et bonne envers Ethel l'empêche de faire ce genre de conneries, lui met des chaînes, lui enferme le cœur dans un placard pour en faire une boîte de conserve que l'on ouvrira dans cent ans et dont on se rendra compte qu'elle est toujours bonne. Bruce se perd un instant dans l'océan de ses yeux bleus, c'est moche, il a jamais vraiment aimé l'eau. Lui, c'est plus un homme de la terre, de  la pierre qu'il escalade le week end et qui pourrait le tuer à tout moment. Il aime cette adrénaline qui le prend à chaque fois qu'il escalade et à cet instant, Ethel lui donne la sensation d'être une montagne. Son cœur bat la chamade, il est en train de dérailler de l'intérieur mais ses yeux restent les mêmes : froids, limite agressifs. Plus personne sait de quoi il est capable depuis tout ce temps, s'il a changé ou non, s'il serait foutu de lever la main sur une femme. Y a des tas de rumeurs sur lui qui disent qu'il est capable de tout maintenant, qu'il a plus peur de rien, que la prison ne l'a pas calmé alors que tous les cons du coin racontaient que cela lui servirait de leçon à son incarcération. Bande de mauvaises langues incapables de se mettre d'accord sur quoi que ce soit. Bruce aura toujours tort, parce que c'est sa position dans la société qui le veut.
Alors, il fait avec.

Il l'écoute. Parler de son fils, de leur fil, du fruit de leur amour qui est aujourd'hui complètement fripé. Mine de rien, ça lui fait du bien d'entendre de ses nouvelles, de voir qu'il est pas comme son père, qu'il fait autre chose que le voyou dans sa vie. Lucas, il en garde un souvenir de lui tout petit lorsque Bruce et Ethel lui tenaient les mains pour lui apprendre à marcher. Il se souvient des cris de joie qui traversaient l'appartement lorsque le gamin avait fait ses premiers pas. Les deux parents regardaient le petit avec de grands yeux plein d'admiration ; de loin l'un des plus beaux souvenirs de sa vie. Ça lui fout un peu la pression lorsque la brune lui propose de jeter un coup d'oeil sur une photo de Lucas, une toute fraîche, de la semaine. Ses doigts attrapent presque timidement la photo et alors que Bruce pensait ressentir un poids sur ses épaules, tout ce qu'il arrive à faire, c'est se sentir plus léger, plus délicat. Son cœur se crispe de joie sous sa cage thoracique et un sourire se dessine sur ses lèvres. Merde, m'dis pas que je lui ai refilé ce truc de jamais vouloir couper ses cheveux ? Ma mère tombait complètement dingue avec ça. Il rit un peu, se remémore son adolescence à se la jouer rockeur, à garder ses longs cheveux et laisser les filles lui faire des tresses. Il te ressemble. Qu'il finit tout de même par avouer, d'une voix plus tendre, d'une vraie voix de père heureux pour sa famille. Son côté taulard excessif se calme un peu à cet instant alors qu'il rend à Ethel la photo mais celle-ci lui propose de la garder. Oh. Un peu étonné, Bruce ne sait pas pourquoi elle lui autorise cela, si elle essaie de se racheter ou une connerie du genre et ne réfléchit pas. Sa main attrape son porte feuille dans la poche arrière de son pantalon pour la caler dans celui-ci. Le colosse en profite pour en sortir une seconde, plus vieille et toute usée. Tu t'souviens ? Il demande, sourire aux lèvres alors qu'ils sont là, tous les deux, incrustés sur du papier, les traits du visage amoureux et plus détendus. Ethel tient entre ses bras Lucas qui devait avoir tout juste cinq mois. Une môme avec un môme. Et lui, un peu trop insouciant encore. C'est fou ce que le temps peut faire aux gens parfois.
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Dim 25 Juin - 0:22
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Tu souris lorsque tu vois ses traits se détendre. Ses épaules relâcher une pression invisible alors que déjà, il contemple la photo prise entre ses doigts. Tu ris même de ses paroles, parce que tout semble léger d’un coup. Tu préfères que ta poitrine se soulève par les spasmes de rire que ceux des larmes. Tu ne veux plus avoir mal. Tu veux lui offrir un peu du bonheur qui t’a été tendu, sur un plateau d’argent, durant toutes ces années. Même si malgré tout, demeure un arrière-goût d’insatisfaction. « Si, faut croire, parce qu’il refuse catégoriquement, je n’arrive à rien avec lui » Lâches-tu avec ce large sourire sur les lèvres alors qu’en effet tu repenses à Lucas te faire une crise lorsque tu as évoqué le passage élémentaire chez un coiffeur. Ce dernier tien à cette espèce de look rebelle comme il dit, même si bien sur, il n’en a pas l’habitude. Une façon de commencer une pré-crise d’adolescence, voilà ce que tu t’es dit. Mais à voir Bruce, à te rappeler de tout ça, tu songes surtout que c’est de famille. Le côté têtu, les cheveux longs et le caractère bien affirmé. Mais tu ne veux guère parler de ça, de cette notion même de famille qu’il n’a plus, parce que tu as refait sa vie. Tu ne veux pas lui infliger ça, même s’il suffit de regarder l’alliance à ton doigt pour comprendre.
Ses paroles, cette ressemblance frappante entre Lucas et toi, avec ses grands yeux bleus et son air sur de lui, Bruce aussi la souligne. « C’est vrai, on nous le dit souvent, mais il a tes yeux, aussi » Énonces-tu comme une évidence, puisque lorsque tu es avec lui, il n’y a aucun doute sur le fait que tu sois sa mère. Comme pour toi, il n'y a aucun doute que Bruce soit son père, lorsque tu te perds dans le clair des yeux de ton fils. Tu y vois le perçant du regard de Bruce. Le torrent de sentiments et le reflet de l'âme. Tu y vois tout ce que tu as perdu et pourtant, ce visage, qui a toujours demeuré gravé dans ta mémoire. Altéré seulement par le temps et les épreuves et pourtant, le charisme demeurant.

Tu t’approches un peu lorsqu’il te demande si tu te souviens, tenant une vieille photo usée entre ses mains. Tu la contemples, cette image figée dans le temps, témoin silencieux d’un bonheur passé. Tu la contemples avec une nostalgie palpable. Ça te manque ce bonheur-là, sans tâche, ou presque. Ce vrai bonheur, où tu rêvais encore. Où tu te projetais dans des milliers de projets et d’envies, toujours soutenu par Bruce. Par ce grand blond qui n’a jamais douté de toi, ni de tes rêves. « Oui je me souviens bien, c’était quelques jours après ton anniversaire, je crois » Dis-tu un peu hésitante alors qu’un large sourire étire tes traits. Oui tu t’en souviens, de ce jour heureux, où les sourires étaient de mises. Sortie en famille, à afficher votre bonheur au monde. « Oh mais attend » Dis-tu en montrant délicatement du doigt Lucas sur la photo, emmitouflé dans un pyjama coloré. « C’est le pyjama canard que tu lui avais trouvé dans un station-service, mon dieu qu’elle histoire ce jour là aussi ! » Lâches-tu avec une insouciance prononcée, venant caler une main sur le coin de ta bouche, alors que tu ris légèrement à l’évocation de tout ce passé heureux. Vous en avez vu passer des galères. D’argent, de voiture, de maison, des disputes, aussi. Pourtant à chaque fois, vous n’en ressortiez que plus fort. Plus solides et plus amoureux. Vous étiez le pilier de l’autre, dans n’importe qu’elle épreuve. La béquille solide sur laquelle s’appuyer, jusqu’à ce que tout sombre.
Tu ne t’es même pas rendu compte des derniers centimètres entre vous que tu as avalé de quelques pas. Proches comme jamais. Proches comme vous ne l’aviez plus été depuis douze ans. Douze longues années où, parfois, tu as rêvé de ça. D’être de nouveau près de lui. Une présence réconfortante et familière. Tu te perdais, parfois, dans un fantasme ou deux. Dans un élan de nostalgie. Dans un élan tout droit sorti d’une passion oubliée. Tu as eu beau vouloir te concentrer sur l’avenir, ton nouveau mariage, ta situation, tes enfants, le passé ne s’oublient pas comme ça. Incapable d’éluder. Seul Nolan a pu t’apporter un peu de ce réconfort agréable. De ces bras réconfortants. Un peu de ce que vous aviez, Bruce et toi, à l'époque. Un peu de ce passé tant regretté.
Parce que dans le fond, tu le sais.
Ce que vous étiez, tu ne l’oublieras jamais.
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Jeu 3 Aoû - 0:46
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Derrière son regard dur et sa carrure impressionnante on voit bien qu'à cet instant, Bruce se sent plus léger. Léger comme il ne l'a plus été depuis des années. Depuis une éternité même. Les photos, les souvenirs, tout cela lui fait du bien même s'il sait que ce bonheur là risque de s'échouer comme un flan sortant du four. Le taulard va se recevoir les retombées de ses conneries sur la tronche et bien sûr qu'il va en souffrir, qu'il risque encore une fois de vouloir en mourir tout en tenant le coup parce qu'il est fait de force et de courage. Alors, pour une fois, il s'autorise à se perdre dans le passé, accompagné de cette femme qu'il a aimé. Qu'il aime toujours. Qu'il aimera certainement jusqu'à la fin du temps quitte à s'en retrouver complètement à la ramasse. Il est con, Bruce, alors le simple fait de discuter avec elle suffit à alimenter ses fantasmes. Une petite voix dans sa tête est en train de lui dire qu'il finira peut-être par la retrouver comme avant, qu'elle abandonnera tout pour lui.
Pour eux.
Pour leurs souvenirs à deux balles.
Oui à deux balles, parce qu'aujourd'hui, tout ce qu'ils sont en train de raconter ne vaut plus grand chose. Ils se sont brisés. Il les a brisé, foutu en l'air, complètement ruiné. Comment Ethel peut même lui accorder un temps de discussion ? Elle qui avait pourtant tiré un trait sur lui. Et si ces douze années derrière les barreaux, loin d'elle, n'avaient été qu'un mensonge ? Il a envie de l'attraper violemment par le bras pour lui demander. Il a besoin de son amour, Bruce, c'est un grand monstre qui ne se peut se nourrir que de ça. Mais elle ? Elle ne semble plus apte à le satisfaire malgré ses yeux plein de larmes et ses remords. Il sent bien qu'un fossé s'est dessiné entre eux. Que la bourgeoise et le taulard ne pourront certainement plus jamais se retrouver comme avant. Il est partagé. Entre sa raison et sa folie d'y croire encore.
Mais croire à quoi ? Il ne reste plus que des cendres. On ne reconstruit pas quelque chose avec du rien.

C'est vrai, c'est là que tu m'avais offert un nouveau casque de moto dont je rêvais depuis des mois. Je faisais que te le réclamer. On s'arrêtait toujours devant la vitrine pour le regarder et tu me disais à chaque fois ce même truc 'on aura jamais de quoi se le payer' alors que tu économisais dans mon dos. Il lui sourit, parce qu'il y a des gestes comme ça dont on se souviendra jusqu'à la fin des temps. Ce moment de sa vie, aussi inutile soit-il restera gravé en lui. Et ce casque, Bruce l'a même retrouvé en sortant de prison, enfermé dans un carton, perdu dans le garage de sa sœur. C'était une superbe journée. Qu'il ajoute, perdu dans sa nostalgie et ses sentiments encore beaucoup trop intenses. Ethel doit bien se rendre compte que Bruce baigne toujours dans son affection pour elle. Elle doit le trouver bien pathétique. On a vécu de sacrés moments tous les deux. Il souffle doucement, son regard bleuté posé vers elle, le souffle brûlant, le cœur au bord des lèvres. Au loin, c'est à peine s'il entend la dépanneuse arriver pour sauver la belle brune de sa détresse.

Emporté par le moment, les doigts de Bruce effleurent ceux d'Ethel sans oser les attraper réellement. Je suis désolé. Qu'il lui murmure doucement. Désolé pour tout ce que je t'ai fait, désolé d'avoir été si con, désolé d'avoir été un mari atroce, un père absent, un putain de taulard, désolé d'avoir ruiné notre réputation, désolé de ne pas t'avoir offert la vie dont tu rêvais.
Désolé d'être moi.
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