Into the woods

feat. stig & orion

Orion marchait comme une âme en peine aux abords des bois, il y avait trop de réflexions en lui. Sa famille, son travail, ses doutes. Le jeune garçon doutait de plus en plus. Il n'y arrivait plus. Ni au travail, ni même dans sa vie privée. Ses terreurs nocturnes le rendait vulnérable. Tout semblait lui dire qu'il n'avait vraiment pas sa place ici, que ce soit à Liberty ou même ailleurs. Il n'avait même plus le courage d'affronter sa famille et expliquer pourquoi il était parti. Seul Astra semblait le comprendre, ils avaient des histoires assez familières et ils se soutenaient l'un envers l'autre. Pourtant Orion semblait devenir de plus en plus fragile, de plus en plus vulnérable et il parlait de moins en moins. Orion ne voyait pas d'intêret à parler parce qu'il savait qu'il pourrait dire un mot sur ce qu'il s'était passé il y a dix ans.

Orion arriva dans les bois, il regardait autour de lui, s'il se perdait, il s'en ficherait bien mais il était policier maintenant, ça aurait été idiot. Au moins les bois, il pourrait être seul. Et c'est qu'il recherchait depuis quelques jours. Être seul et pouvoir réfléchir à ce qu'il devait faire. Il voulait fuir encore une fois mais il n'avait pas le droit de le faire. De toute façon, même s'il partait, le tueur du Texas le suivrait, il le traquerait pour surveiller s'il ne parlait pas. Orion n'avait jamais parlé en dix ans. Mais encore une fois le regard était devenu de plus en plus flou et le tueur avait perdu tout visage. Il ne serait même plus capable de l'identifier. Orion soupira et il s'assit contre un tronc d'arbre, jouant avec un bâton, nerveusement. Il était de nouveau nerveux et angoissé.

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MACFLY

c’est son truc, se perdre dans ces bois, qu’il connait comme le dessus de sa main. déambuler entre les arbres, s’extirper de liberty. il entendra toujours ses chaînes tinter derrière lui, quoi qu’il fasse il sera toujours le prisonnier de cette ville qui a espionné chaque moment de sa vie, mais là, dans ces bois. il se sent libre. il se sent seul, et cette sensation est la plus douce qu’il puisse ressentir. se détacher de tout. sentir des odeurs différentes. marcher pieds nus dans la mousse humide. plonger dans le lac. il traîne un boulet sans poids, aujourd’hui, comme toutes les fois où il s’enfonce dans mère nature.
il ne déambule pas vraiment. il erre vers un endroit bien particulier. il vadrouille entre les cimes vers ce coin qu’il a découvert. ou du moins, qu’il se plait à croire avoir découvert. c’est toujours le même rite. il se pose sur cette souche, attend le crépuscule, écoute dans le silence les sons sylvestres avant de se déplumer pour piquer une tête dans le lac. quelque fois c’est le lac en premier. comme aujourd’hui.
il s’avance vers son coin de forêt, enlève sa veste, son pull. et se fige. il fronce les sourcils. il ne connaît pas ce visage. il l’a peut-être déjà croisé, en fait. ses traits fins lui disent quelque chose. il en voit des dizaines, des mecs, qui se la jouent durs mais qui ne savent pas vidanger une caisse. peut-être qu’il l’a vu au garage. ça lui revient. c’est le nouveau flic. encore un.
that's my trunk.
c’est idiot de dire ça, mais il se trouve drôle pendant quelques instants.

Into the woods

feat. stig & orion

Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas grand chose de toute façon, en ce moment. Il se posait trop de questions qui le faisait réfléchir sur sa place ici à Liberty. Mais deux visages apparaissaient devant lui. Ces deux visages l'apaisaient. Deux crinières rousses. Un garçon et une fille. Un ami et sa colocataire. Non, ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas tomber amoureux de deux personnes à la fois. Il ne pouvait pas aimé tout court. Personne ne pouvait l'aimer lui, le gars à l'âme abîmée et noircie. Une voix le tira de ses pensées, ce qui le fit sursauter. Il pensait être seul. Il pensait ne pas croiser une âme vivante. Mais si, un homme se trouvait en face de lui, sans tee-shirt. Orion fronça les sourcils, et il ne dit pas un mot. Il ne parlerait pas à un inconnu. Il leva le regard vers lui et son regard s'adoucit mais son coeur battait très fort.

Il ne comprenait vraiment plus rien. Une crise de panique allait l'envahir parce qu'il était seul dans une forêt avec un inconnu. Et si l'inconnu allait le tuer? Et si c'était le tueur qui le poursuivait sans cesse? Orion n'était pas vraiment fier de lui, il ne dirait aucun mot. Même pas un bonjour. Tant qu'il n'était pas sûr. Il ne bougea pas de sa place, mais son regard trahissait de la peur. Et il détestait ça.

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MACFLY

il le dévisage. y a tellement de choses qui se passent dans ses yeux qu’il n’a pas le temps de tout suivre. l’inconnu a une gueule de jeune premier, un regard indéchiffrable. il l’a peut-être surpris. il l’a sûrement surpris. il va sûrement continuer à le surprendre. stig continue à se déshabiller en regardant le nouveau en ville. il fait glisser son pantalon sur ses chevilles, enlève une jambe après l’autre et le lance à côté de la souche. sa souche. il retire ses sous-vêtements. ça va le surprendre davantage. un mec, seul, dans les bois, nu comme un fauve chassant les nymphes de la forêt.
i’m going for a swim.
il se retourne et descend le talus sur lequel ils se trouvent. y’a un lac en contrebas. le lac. celui où on a retrouvé le corps de l’étrangère. ça le dérange pas. y’en a sûrement d’autres, des cadavres, qui dorment dans le lit du lac. il y en aura d’autres. il lance un regarde derrière lui avant de plonger dans l’eau. l’eau glacé. son corps est mordu de toute part, mais ça non plus, ça ne le dérange pas. il y nage depuis des années, dans ce lac, il a l’habitude du traitement que ses eaux lui réservent.
il y reste dix minutes. peut-être plus. y’a toujours ce flic sur le tronc, en haut du talus. il a piqué sa curiosité. il sort de l’eau, attrape son torse dans ses bras et remonte à petites foulées la pente herbeuse. you’re just gonna sit here ? don’t you wanna swim ?

Into the woods

feat. stig & orion

Orion regardait son interlocuteur se dévêtir et partir se baigner dans le lac. Grand bien lui fasse! Ce n'était pas pour lui. Il avait juste besoin de décompresser et de penser à autre chose. Ses retrouvailles avec sa soeur Beth s'étaient passées bizarrement. Orion ressentait de la colère, de la peur aussi. Le temps lui semblait passer trop lentement. Peut être qu'il devait rentrer? Peut être qu'il devait faire demi tour et laisser le coin à l'inconnu? Pourtant Orion ne bougeait pas. Il était gêné de voir l'inconnu dans le plus simple appareil. C'était limite indécent pour lui. Le jeune policier ne disait toujours pas un mot et son visage resté fermé. L'inconnu revint alors vers lui et Orion détendit son visage un minimum. Ses pensées les plus noires étaient éparpillées au loin dans son esprit. Il se détendait un peu. Après tout, si l'inconnu aurait voulu le tuer, il l'aurait fait. Orion était toujours une étoile vivante.

Orion qui pensait à Astra et Dana. Orion l'amoureux de deux roux, amoureux, il n'en était pas sûr mais il avait de réel sentiments pour l'un et l'autre. L'inconnu revint vers lui et il lui demanda s'il voulait nager. Pas vraiment son truc, la natation. Il leva son regard vers le visage de l'inconnu, faisant abstraction de sa tenue et il répondit:

" No thanks... I don't like the water..."

Le lac ne lui inspirait pas confiance. Rien ne lui inspirait confiance ici. Parano.. Orion soupira et il reprit:

"Or maybe yes... Yeah let's go swimming.."

Il n'avait pas envie de passer pour un fou paranoïaque, une pâle copie d'Alastor Maugrey. Il avait quand même plus de courage que ça. Il devait simplement se retrouver. 

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MACFLY

Into the woods

feat. stig & orion

Orion était parti pour se baigner, c'était idiot mais il n'avait pas le choix, il se devait de le faire sinon il serait passé pour un idiot devant le garçon. Mais ses démons le rattrapèrent. Orion partait en crise d'angoisse. Moins violente et moins visible. Il paniquait. Plein de choses le faisait paniquer. Il devait se contrôler, ne rien montrer. Après tout l'inconnu savait qu'il était policier. Il allait bientôt passer pour l'idiot s'il continuait ses crises d'angoisse qui le mettait dans tous ses états. Orion soupira et il enleva finalement son tee shirt et le posa délicatement sur sa veste. Hors de question de laisser ses affaires traîner en vrac. Il enleva son pantalon mais il garda son caleçon. Il avait confiance en rien, ni en personne. Même pas en lui-même. Perdu, perplexe, il marcha jusqu'au lac, prenant soin de regarder autour de lui. Hors de question qu'il soit aussi vulnérable. Il se sentait déjà vulnérable en présence de l'inconnu.  

Orion rentra dans l'eau, l'eau était glacée et il en frissonna. Il savait qu'un corps avait été trouvé et il pensait que le prochain serait le sien. Il en était même persuadé. Mais il se re-concentra sur le garçon et il répliqua:

"I don't share any confidential informations with a perfect stranger..."

Le ton était un peu officiel, il essayait de prendre de l'assurance, montrer qu'il n'était pas un idiot apeuré qui venait de débarquer dans la ville du crime. Orion ferma son visage et il reprit:

"It will maybe start with you...I thought this place was secret... and I see you know it..."

Orion jouait peut le flic soupçonneux mais en fait, il s'en fichait pas mal si cette partie du lac était connue ou non. Il avait tellement de choses en tête qu'il avait l'impression que son crâne allait exploser.

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MACFLY

stig le regarde s’avancer. il a l’air maladroit, ou mal à l’aise. ce n’est pas commun, croiser un homme, nu, dans les bois. ces temps-ci la psychose conquiert tout le monde. il a remarqué, lorsqu’il sort de son nid, lorsqu’il s’aventure loin de la zone, il a remarqué ces yeux suspects qui le suivent. stig hørek, l’âme solitaire qui mène une vie d’ermite, mais une vie dissolue. stig hørek, le frère du gérant du undressed, cette boîte où coule la corruption, où se trame les embrouilles, où le sexe enivre les esprits. le flic avance toujours jusqu’à ce que l’eau lui lèche le menton. stig sourit, et il se met à nager, en cercle, ne lâchant pas l’inconnu du regard.
you don’ t look like a cop, but you talk like one. that’s what they do, right, when they don't know shit ? they all say the same thing, ʽi can’t share any informationsʼ.
il se met à rire lorsque le flic commence à faire son job. lancer des insinuations. distiller le doute, la confusion. stig ça l’amuse. lui ? un suspect ? lui, un tueur ? il ne sait pas s’il en serait capable. ôter la vie. sentir le dernier souffle glisser entre des lèvres. il comprend que ça peut exciter certain. lui court après le plaisir d’une autre façon. le plaisir de la chair qui frisonne, qui se frotte, et non qui se déchire, qui s’effrite. stig il se fait assez de mal à lui-même, il n’a pas la force de s’attaquer à d’autres du moins, sans raison.
you thought ? you read it somewhere ? you heard it somewhere ? il sourit, toujours. sa voix est calme et posée, comme à son habitude. everyone knows this place, they just like to pretend they’re the only one. i ? i’ve been swiming here since i’m a kid. this place is sacred to me. il prend une grande respiration, et plonge dans les eaux noires du lac.
il reste immobile sous l’eau et observe le flic.
sa voix, ses yeux, son allure.
il y a quelque chose, en lui.
quelque chose qui ne va pas.
il rejoint la surface, à un mètre de l’inconnu.
do you have more questions ? wanna know what i’ve been doing the night of the murder ? il sourit. le plaisir, il court après, il ne vit que pour ça. il est peut-être égoïste. égocentrique. sûrement un peu narcissique. want to come to my place, start a search ?

Into the woods

feat. stig & orion

Le jeune policier se retrouvait dans une situation compliquée, une situation qui le mettait mal à l'aise. Il avait envie de fuir, ne pas répondre à ses questions, tout plaquer.  Mais Orion n'en pouvait plus . Il était fatigué,
il n'arrivait plus à dormir et plus ça allait plus il ne ressemblait à rien.
Il voulait juste dormir. Dormir et ne penser qu'à des choses positives mais les seules choses positives auxquelles Orion pourraient croire c'était qu'il allait mourir de manière douce. Il se sentait de plus en plus sûr qu'il allait être tué même s'il n'avait pas parlé depuis dix ans.  Même s'il avait perdu dix ans  de temps avec sa famille A cause de ça, il était parti, sans rien dire,
il avait fugué comme un adolescent qu'il n'était pas. Il commençait à regretter plein de choses avec eux. Maintenant qu'il savait qu'ils habitaient aussi à Liberty, Orion devait prendre son courage à deux mains et aller les voir, demander pardon et trouver de l'aide auprès d'eux. Mais il avait honte de lui, de cette folie qui le prenait.  Orion revient dans le présent, l'inconnu  lui parlait. Orion se mettait de mauvaise humeur à cause de ses questions, de sa provocation. Il fronça les sourcils et il répliqua:

"I don't need to prove I am a cop... But it's fine, I don't need to tell you my reason why I'm asking you all these questions... Anyway... I don't need to know more...

Il était sarcastique et furieux en même temps. Il voulait rentrer, peut être qu'il était trop fatigué et qu'il mélangeait tout. Pourtant de nouveau, il avait l'impression qu'il allait perdre le contrôle de lui même. Il sortit de l'eau, se sécha rapidement et il s'installa au bord. Ce n'était pas bon d'être dans l'eau et dans l'angoisse en même temps. Il avait de nouveau cette sensation d'étouffer.  

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MACFLY

il se laisse submerger par l’eau qui l’efface de la surface du lac. c’est merveilleux, ces eaux obscures et ténébreuses où la lumière n’arrive pas à percer. les cimes des arbres aident à recouvrir le lac d’un voile de mystères. l’eau est traitresse, calme puis assassine, belle puis terrible. c’est ce qu’il voit dans les yeux de l’inconnu. il émerge et prend une grande respiration. cœur immobile. yeux fixés vers ceux du flic, prêt à exploser. son visage est tendu à la folie, il peut voir que des démons se massent derrière les rétines de l’homme. c’est une drôle de situation. une drôle de scène, eux deux, dans l’eau, à se toiser, à se jauger, à tester qui est qui, qui est quoi.
stig il n’a aucune raison de l’aider. aucune raison de se sentir impliqué. mais l’homme est un mystère qu’il veut soulever, rien qu’un peu, pour savoir ce qui se trame en lui. il veut s’y intéresser. parce que l’inconnu est magnétique. sombre. dangereux peut-être. un aimant implacable.
i’m stig qu’il glisse en nageant lentement vers lui. ils ont commencé de la mauvaise façon. il recommence à zéro. il est à quelques centimètres de lui, et il plonge son regard dans le sien pour essayer de le sonder, mais il ne voit que le noir de ses pupilles qui vibrent, et peut-être qu’elles reflètent la noirceur de son âme, la noirceur de son être. peut-être que c’est une aventure dangereuse, se retrouver seul avec lui. peut-être que c’est futile. et inutile. mais l’inconnu est apparu tout d’un coup dans son quotidien, assis sur son tronc, son trône sur lequel il contemple si souvent son royaume sauvage.
we met once, or twice. at the workshop, jerry’s auto repair. what’s your name ? when did you arrive here ? et pourquoi, il aurait pu continuer.