toxicity— eve et jahir, ce n'était rien. puis de rien, ils sont passés de frère et sœur, jusqu'à se retrouver amourachés l'un de l'autre. eve et jahir, c'est devenu beau, très beau, trop beau. on disait qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, âmes sœurs qui n'attendaient qu'à être complétées. et eux-mêmes, main dans la main, lèvres contre lèvres, ils y croyaient. leur destin était de terminer ensemble, reliés à jamais - jusqu'à ce que la mort les sépare. eve et jahir, c'était électrique, intense, feu et flammes dans les entrailles. on enviait leur amour sans limites, ni frontières. elle en était fière, eve, pendant un temps. puis après la naissance de leur fils, tout s'est dégradé. tout a éclaté comme un feu d'artifice dans la nuit noire. il n'y avait plus de yeux pétillants, de cœurs à battre à l'unisson, juste la violence des gestes et des paroles jusque dans leurs ébats qui en devenaient sauvages. des mois d'amour transformés en années de haine, de désir et pulsions malsaines. et eve, elle voulait partir - un peu, beaucoup, puis plus du tout. elle s'aimait à se laisser aller dans ses bras, à embras(s)er chaque parcelle de son être, à le blesser de ses ongles qui devenaient griffes. il y avait, au fin fond d'elle-même, une once de peur aussi, celle des répercussions, de la vengeance de jahir et des lawless wolves, fidèles aux salazar jusqu'à la tombe. alors elle est restée. oui, elle est restée à ses côtés jusqu'au jour où on l'enferma derrière les barreaux. et sans réfléchir, elle est partie, eve, avec leur fils. elle a emporté quelques affaires, a volé jahir en lui prenant son argent, son cœur et son âme. il n'a eu le droit qu'à un appel en dix ans, qu'un adieu sur une ligne crachotante et.
et plus rien.
silence radio.
mais aujourd'hui, il est dehors, jahir. il est dehors, prêt à réclamer ce qui est à lui et récupérer sa famille - avec douceur ou violence.