voilà quelques mois. cinq mois précisément qu'elle a commencé à s'éloigner de toi. t'en ignore toujours la raison et putain qu'est-ce que tu te sens con de pas avoir réagis plus tôt. t'a besoin de savoir, besoin d'être sûr du pourquoi elle à commencé à être moins réceptive vis-à-vis de toi. vis-à-vis de vous. oui « vous ». ou plutôt cette relation secrète, interdite, que vous filez depuis presque un an. tu sais qu'elle est mariée et t'as peur de la perdre pour de bon. t'es conscient que son mari pourrait refaire surface un jour et que ça changera beaucoup de choses dans votre relation. parfois t'y pensais ces derniers mois, peut-être que c'était ça la raison de sa réticence. tu doutes, tu te poses des questions et tu finis même par te remettre toi-même en question. pourquoi est-ce que tu t'es autorisé à déraper, à franchir le cap avec elle alors que tu savais qu'elle avait une relation stable, depuis quelques années, avec cet homme. tu te dis que peut-être tu n'aurais pas du. que peut-être t'aurais pas du franchir le pas et te mettre dans cette merde. la mettre dans cette merde. votre relation était belle, parfaite, secrète et tout ça ça a changé du jour au lendemain. tu te surprends toi-même à remarquer qu'elle t'évite, qu'elle sort plus, qu'elle veut plus te voir et te parles peu, plus. ça t'aggace, ça te soûle, et pourtant tu bronches pas. tu veux pas l'affronter, tu veux pas entendre sa vérité, et pourtant t'as craqué. hier soir avant de quitter le poste de police t'as laissé un mot sur son bureau. un mot qui disait qu'elle devait passer te voir quand elle arriverait le lendemain pour commencer la journée. t'y a pensé toute la nuit. t'es quasiment sûr que ça va mal se passer et jusque là, crois moi, t'es pas au bout de tes surprises.

cette nuit tu t'es remémoré toutes vos nuits ensemble, vos journées, et tout ce que vous avez en quelque sorte construit depuis un an. votre relation, la vôtre et pas celle de n'importe qui. celle d'un boss et d'une de ses collègues, une de ses employés. tu souffrais souvent en pensant à l'idée qu'elle appartenait à un autre homme et pourtant tu succombais à chaque fois. sa grace, sa finesse, ses habitudes, ses manies, ses tics. tout ça. max, c'était la femme qu'il te fallait et depuis ton adolescence t'en avais toujours été conscient. tu voulais la posséder. l'avoir rien que pour toi et pourtant, jamais t'en a eu réellement l'occasion. donc t'as profité pendant un an, t'as profité d'elle, de vous, de votre amour, de votre adultère. t'espère qu'un jour tout ça finira, qu'elle sera à toi, que tu pourras imaginer complètement ton futur avec elle. te marier, avoir des enfants. parce que bordel, tu te fais plus très jeune et t'as besoin de te poser, maintenant.

t'es arrivé ce matin au bureau avec la tête dans le cul. t'appréhendais l'instant où t'allais devoir la confronter, rester devant elle et lui balancer au village tout ce que t'avais dans la tête. en arrivant devant tes officiers de police, tu restais de marbre. tu souriais, riais, tu faisais comme si de rien était. cependant tu savais au fond que t'allais passer un sale quart d'heure. tu traînais des pieds jusqu'à ton bureau. à vrai dire t'avais pas envie, tu regrettais de lui avoir donné cette lettre, mais t'avais plus le choix. tu rentre dans ton bureau en fermant la porte derrière toi. elle est déjà là, probablement depuis une poignée de minutes, deux tasses de café à la main, dont une probablement pour toi. tu déposes tes affaires sur l'une des tables de la pièce, tu retires ta veste d'uniforme parce que putain tu commences à avoir chaud. tu t'adosses à moitié contre ton bureau et par anxiété tu te surprends en train de gratter en quelque sorte la bordure de ce dernier. tes doigts tapotent le bois de ton bureau, tu doutes, tu stresse. ton regard reste planté sur max, tu sais pas comment commencer. alors tu laisses le silence se charger d'occuper les premières minutes, et finalement tu te lances. « je pense pas que je vais passer par quatre chemins et on va devoir parler sérieusement, tous les deux.. max. j'ai besoin de savoir ce qui va pas depuis ces derniers temps. t'es distante, t'es bizarre, tu t'éloignes et moi j'suis là comme un con à attendre que tu refasses surface. explique moi les choses, même si elles sont pas belles a entendre. même si elles me feront pas plaisir, mais parles moi. ». tes mots annonçaient qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible. qu'il fallait faire face à la situation, poser ses couilles sur la table et ne pas craquer.

 tu as l'impression de retourner à ton adolescence, lorsque tu as passé ton diplôme. ce stress te rend folle, tu détestes être dans un état pareil. dans cette situation que tu t'es mises, tu es conne et tu mérite d'être là. tu sais que Jackson n'est pas bien, il a le mauvais rôle, tu lui as donné trop de choses, cette relation, votre intimité, l'espoir d'avoir autre chose. plus que ça. au fond tu as crus à tout ça aussi. tu t'es foutus dans la merde, tu savais que Khol sortirais un jour. t'aurais dû arrêter. faire le vide avant le retour de ton mari mais t'as pas réussi. t'es bien avec Jack, tu te sens bien, heureuse, t'adore être avec lui alors tu en as profité. t'as découvert une facette d'une vie qui te plait avec un homme merveilleux et t'as foncé tête baisser. aujourd'hui tu te prend un mur en pleine face et tu le mérite.

il est là. il arrive. tu finis ta tasse après seulement deux gorger, bon dieu. ton coeur explose dans ta poitrine. Jackson dépasse la porte de son bureau et la ferme derrière lui. il te découvre sur le canapé à l'attendre. oui, tu es là depuis de longue minutes. t'as eu le temps de réfléchir même si c'pas vraiment la peine tu connais déjà la raison de ce rendez-vous. il reste silencieux. il enlève sa veste d'uniforme qui lui va si bien, stop, tu es pas là pour sa. tu décroises les jambes et gigote sur le sofa. t'arrive pas à tenir en place, tu voudrais sortir d'ici. tu te sens prise au piège. il s'adosse contre son bureau en face de toi, c'trop étrange. t'aime pas cet instant. le silence pesant. tu sais pas quoi dire, si tu dois briser le silence ou le laisser parler. alors tu l'observes avant de détourner le regard avant de croiser le sien. puis il brise le silence. il est anxieux, tu l'entends dans sa voix. alors t'écoutes, tu baisse le regard sur le sol. ses mots, ses paroles se brises contre ton coeur. tu l'as blessé, c'ta faute. tu te sens coupable.

le silence. c'ton tour. tu peux pas t'échappée. tu dois tout lui dire, il a raison. tu n'es plus une enfant. assume. tu te redresse sur le bord du canapé en lâchant un petit soupir, puis tu te lève, tu peux pas rester assise. tu lui tend sa tasse de café. - c'est encore tiède. lâche-tu en le laissant prendre la tasse, ses doigts effleures les tiens. tu sens la chaleur t'envahir, tu t'éloigne. lui tourne le dos, t'inspires et expire. c'dur. tu passes tes mains dans tes cheveux doucement. - j'suis une lâche jack. je suis désolée. j'aurais du te parler avant.. je t'évite comme une gosse. enfin, c'trop réelle. je voulais pas. ça, cette discutions. c'est réelle. ça veux dire que ce qui se passe ça arrive vraiment et.. et j'veux pas. on est bien, trop bien. ça brise tout. un soupir, triste, lasse. tu fermes les paupières quelques secondes pour reprendre tes esprits, prendre des forces. tu te retourne vers lui, pour le regarder. il mérite de te voir de face, yeux dans les yeux. - il est sortis. il y a cinq mois. c'est difficile. je jongle entre toi, ici et lui à la maison. je sais plus quoi faire. je suis fausse. je joue sur deux tableaux et je déteste ça. il m'aime, il regrette.