les étoiles qui clignotent dans l’ciel d’un bleu d’encre. le soleil, il a pleuré jusqu’à la fin d’la journée, et puis il s’est fait avaler par l’encre de chine. y’a la lune toute ronde (enceinte) qui fait coucou. ce soir, tout l’monde est paré. les extraterrestres vont être trouvés. mais c’est un peu compliqué. la forêt, l’point de rencontre, l’endroit où ils vont en trouver. y’a personne qui a de télescope mais ils ont leur tenue, un peu à la ghost buster… sauf qu’eux, ils chassent pas les fantômes : ils chassent les p’tits hommes verts. electra, elle essaie ça même la journée mais y’a sa rétine qui meurt en fixant trop longtemps l’soleil. l’soleil qui s’imprime sur son iris, n’en bouge plus même quand elle ferme fort les yeux. mais electra, elle arrive pas trop trop à s’concentrer sur les extraterrestres. elle a envie pourtant ! y’a rien qui lui ferait plus plaisir. mais pas pour les étudier, pas pour les comprendre, pas pour répondre à des questions (qu’elle a pourtant pas milliers). juste pour se connaître. elle est sûre qu’ils ont pleins de choses à leur apprendre. pleins de choses en commun aussi. electra, elle a les cernes qui embrassent le bord de ses yeux à force d’passer ses journées à dormir et ses soirées un peu partout dans liberty pour guetter. elle a même un plan en papier où elle répertorie les endroits potentiels.
mais electra, elle est pas aussi gaie que d’habitude. electra, elle peut pas s’empêcher d’jeter des œillades vers sasha. sasha, c’est le garçon qu’elle connaît d’puis des années. le garçon qu’elle a toujours p’têtre un peu trop aimé, en secret, dans son journal intime. mais sasha, pendant toutes les années de lycée, il en a jamais rien eu à carrer. electra, elle brillait pas assez pour être une étoile. maint’nant, electra elle fait partie du scooby gang (ça s’est fait un peu tout seul), et electra elle est sûre que c’est parce qu’elle est devenue jolie, avec sa confiance en elle qui la hisse un peu plus haut, danseuse étoile qui se meut dans les airs, sur les nuages, dans son tutu un peu trop bas, un peu trop serré. et electra, elle a d’la rancœur. parce qu’electra, elle a tout fait pour qu’il la remarque… et que sasha, il s’y intéressait pas. maintenant, il a l’air de la regarder un peu plus, les yeux-cœurs roses bonbons. et si electra elle a pas oublié l’palpitant qui bat un peu plus vite et un peu plus fort quand elle pose ses mirettes sur la comète sasha, elle le fait taire. faut qu’il comprenne, le gamin jones, qu’on s’amuse pas d’electra. qu’on peut pas claquer des doigts pour que la diva s’ramène et oublie. alors quand ils ont fini d’écumer la forêt à la recherche d’un p’tit homme vert, trop fatigués et dépités d’avoir rien trouvé, elle prend sasha à part. « je peux te parler ? » elle demande, murmure au creux d’son oreille, en papillonnant légèrement des cils. elle a une sucette en forme de cœur contre sa langue, qu’elle sort régulièrement du gouffre béant d’sa bouche pour mieux la renfourner. et même quand sa sucette s’ra terminée, electra elle jouera avec le bâtonnet. et puis electra, elle attend pas vraiment la réponse et elle tire un peu sasha. mais y’a un des membres du scooby gang qui demande : « vous faîtes quoi les gars ? » alors electra elle s’empresse d’répondre : « vous pouvez y aller, je dois parler à sasha ! » en gueulant un peu trop fort, en réveillant les animaux d’la forêt et p’têtre même des gens aux abords d’la ville. elle sourit, rit un peu (mais moins fort). et puis elle revient à sasha. là, dans la nuit, éclairé par la lune, il est encore plus beau. sasha, il a toujours l’air ailleurs, intouchable… sasha, il la fascine un peu trop. mais maintenant, c’est electra qui a l’pouvoir, n’est-ce pas ? « je voulais savoir… pourquoi tu m’as accepté dans le scooby gang ? » elle attend pas, electra, elle a pas l’temps pour ça. bientôt, elle va devoir rentrer et retrouver maman qui attendra sur son canapé en regardant l’heure, qui dira rien mais qui n’en pensera pas moins. « on se connaissait pas vraiment, et d’un coup… j’te demande… tu dis oui direct. » elle va pas nier electra qu’ça lui a fait plaisir parce qu’elle y tenait vraiment, parce qu’elle avait pas vraiment d’amis avant (même si ça tend à s’améliorer) et parce qu’elle fait rien d’ses journées. et puis elle est avec shiro (c’est encore mieux) et… et avec sasha. l’cœur-guimauve qu’elle tente d’endurcir, pour qu’il devienne un nounours en chocolat tout mou à l’intérieur mais tout dur à l’extérieur. elle s’approche. elle respire la confiance en elle, electra… et elle a envie d’jouer un peu. « tu me trouves jolie sasha ? » elle demande. mais c’est pas vraiment une question… et au fond d’elle, electra elle a un p’tit peu peur de la réponse. electra elle fait l’intouchable (comme sasha) mais s’il lui disait qu’non, qu’elle était qu’une grosse qui s’donne de grands airs, y’a ses yeux qui commenceraient à piquer. à piquer fort. et p’têtre même qu’elle prendrait ses jambes à son cou pour s’en aller. sauf que sasha il dira pas ça. parce que les gens qui ont confiance en eux, ils sont beaux, toujours. même s’ils ont des défauts, ils brillent tellement qu’ça cache tout. et electra elle est devenue douée pour imiter les étoiles.
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should i stay or should i go ?
Dim 28 Mai - 23:08
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SIGN OF THE TIMES
"And a softness came from the starlight and filled me full to the bone."
Il y avait la nuée de la nuit, s’infiltrant dans ses pores, colorant sa peau d’une teinte plus sombre. D’une froideur qui ne lui était pas familière. Trempant ses doigts dans la peinture du nocturne ciel, il maquillait son visage de marques de guerre…de combats invisibles menés avec des êtres célestes évanouis dans l’immensité des drapés d’Artémis. Perdus entre ses jambes opalines, sous ses jupes fleurissantes d’étoiles argentées, de petits baisers scintillants contre les ténèbres de ses robes déchirées par les rayons d’une lune pleine. Au loin son esprit voguait, vers des lieux fantaisistes où des rêves venaient s’abattre, creuser des cratères où ils se développeraient en de multiples vies primaires. Des partiels de ses songes projetant ses visions contre ses iris. Et dans la lumière de sa lampe torche, l’ombre de la réalité. Les bois étaient calmes, contrairement à l’existence qui tirait des balles dans le corps de ces démons innocents. Naïfs enfants, menant une bacchanale sci-fi, pseudo scientifique…Des héritiers de la new-age que Sasha s’amusait à mener dans toutes ses folies sans jamais, un seul instant penser à leur personne. Egoïste et altruiste dans ses gestes trop brusques, ses mots trop nombreux, trop mangés par son énergie pullulante dans les replis de son cerveau. Et puis le lit lavande sur lequel ses yeux reposaient doucement, avec la quiétude d’un serpent se mouvant discrètement. L’ardeur des battements de ses paupières s’espaçant…Morphée fumant ses idées dans une nuée d’opium. Récoltant le vide de leur obsession, le vide rôdant dans une réalité qui le laissait pendu…les pieds se battant pour trouver une terre, une planète à fouler. Montrer que ses croyances ne sont pas que de sordides fantaisies. Une imagination débordante, Pandore la curieuse l’ouvrant pour en laisser échapper l’ingénue démence. Ils décidèrent d’un commun accord d’arrêter leurs recherches infructueuses, la peur de la police prenant leurs tripes…plantant des seringues d’adrénaline dans leur battant. Eux qui tambourinaient à l’unisson pour une même passion. Dans l’ombre de ses cils, des silhouettes se glissant vers le chemin de la sortie. Et cette forme s’approchant de lui, satellite de ses chastes désirs. « Je peux te parler ? » même sa salive avait la lourdeur d’une roche…déchirant sa gorge alors qu’il déglutissait. Le ventre s’agitant, donnant des coups de poings, la fièvre de son corps reprenant ses droits dans ses membres éreintés par leurs courses. Par sa course à lui, contre les fusilles de ses sentiments confus pointés sur lui. Il était la biche traversant la forêt…voyant son clan s’échapper de sa vision. Elle était la louve à l’haleine de fraise, la langue s’amusant avec ses sucettes. Trop tentatrice, trop vilaine pour une âme enfantine comme celle que portait Sasha…comme cette fourrure pâle dans laquelle il s’engouffrait. Et elle venait, avec ses mains sales, s’essuyer dessus. Eclater contre son visage…peindre le rouge sur ses joues, reflétant le gloss qui ornait ses lèvres. Haussant les épaules d’un air détaché, celui « cool » que tous les gars prenaient, il répondit un petit « oui » dépourvu de toute émotion ; délavé de ses couleurs habituellement si psychédéliques. Et puis dans l’écho de son cœur, une porte s’ouvre. « Vous faîtes quoi les gars ? », ayant déjà pris son inspiration pour répondre, pour faire une retraite stratégique, elle lui tira une première fois lorsqu’elle chassa sa seule issue. Et l’impact fissura son organe tremblant…retentissant dans tout son corps. Laissant l’artère imploser…ensanglanter ses souffles rapides. Elle s’approchait la chasseuse. Recouvrant sa proie de ses ténèbres. « Je voulais savoir… pourquoi tu m’as accepté dans le scooby gang ? » Electrique, sa première secousse. Sa réaction fut celle de pointait de sa lumière le visage de la jeune fille, espérant qu’elle fondrait au contact des rayons. L’aveuglant au passage, la lampe torche la couronnant d’une étrange et morne lueur. Elle semblait plus dangereuse ainsi…ses traits blancs se distinguant de la rivière sombre de ses cheveux…des bois. Comme un faciès remontant des flots l’ayant englouti auparavant…comme une ophélia revenue hanter de sa douleur le bouquet s’étant dispersé sur les eaux courantes. Et les poussières ambiantes semblaient être des comètes qu’elle arborait tels des bijoux. « Désolé… » que voulait-elle d’un diable comme lui ? Reportant sa lumière sur le sol, afin de ne pas tomber malencontreusement, dans la maladresse qui lui était propre. « On se connaissait pas vraiment, et d’un coup… j’te demande… tu dis oui direct. » Il la connaissait lui. Cette fille rongée par les monstres de son esprit, trouée de mines qu’ils déposaient tous…attendant, qu’ils lui explosent la chair. Il pensait que ce serait un moyen de lui montrer qu’elle pouvait appartenir. Il l’avait pris d’affection, comme ça pour rien. Pour le petit rien qu’elle était…qu’elle tentait de combler de cotons roses et de grenades. Acidulée était-elle, et elle empoisonnait de ses racines toutes les personnes qu’elle rencontrait. « Tu me trouves jolie sasha ? » Ses mots atterrissaient comme des astéroïdes, assourdissant ses pensées, d’un bruit violent…de ce bruit qui faisait soulever les collines de sa peau. Le frisson parcourant son échine, embrassant de millions de baisers gelés la dépouille qu’elle faisait de lui. Elle était Lilith. Elle était brutale. Trop grossière dans ses mouvements, dans ses paroles. Il laissa échapper un petit rire teinté de nervosité qu’il tentait d’étouffer comme il le faisait pour son chagrin les nuits où il se retrouvait avec les fantômes…le coussin épongeant ses larmes et sa respiration. Oui, il l’avait toujours dit…il ne vivrait pas longtemps le gamin. A jamais assis sur le croissant de la lune, sifflant ses berceuses, balançant des cailloux dans les lacs pour les voir dessiner des ronds grandissant. Il ne voulait pas vivre. Pas écrabouillé de cette horreur qu’il nommait « être adulte ». Prenant mécaniquement de la poche arrière de son jean son paquet de cigarette, il tapota l’arrière sur sa paume. Un geste qu’il avait récolté de Shiro…le regardant réveiller la mort d’un rire cristallin. Ils jouaient à la roulette russe, parce qu’il y avait du miel qui s’amassait à leurs plaies. Du sang qui moussait à leurs sourires déjantés. Des chewing-gums au goût ferreux, au goût de bêtise. D’une fatalité dont il était engorgé lorsqu’elle voguait autour de lui. D’un voile gris et noir… « anthracite », atrocité amère qu’elle représentait. Et dans ses jeux funestes, elle était la petite mort. Attrapant un petit bâtonnet, il le coinça entre ses lèvres gercées par les coups répétés de sa langue et du vent. « Hm, t’as pas du feu par hasard ? » Ca puait la nicotine et la sueur. Ca puait son quotidien qu’il enjolivait de son esprit jovial. Et le voilà qu’il se barbouillait de sa perversité. Jetant un coup d’œil à la moue désabusé de la femme, il reprit la clope entre ses doigts surmontés d’égratignures. « Quoi ?! » Il soupira. « Ben tout le monde te trouve jolie. Tout le monde est joli d’ailleurs. Y a pas de personnes moches sur Terre, moi j’crois comme ça tu vois ? » Et c’était une vérité qui semblait un peu trop illusoire, mais un peu trop réelle dans son gosier. Houdini rendant la magie à la banalité. « J’pense que tout ce qui est de l’univers est beau. Moi jte le dis. Et j’en ai vu des trucs dans ma vie. J’en ai vu beaucoup. Un peu trop parfois, genre comme ce cadavre de chien une fois. » Il parlait avec les mains Sasha, dessinant des croquis de ses idées brouillons. Des coups de crayons dans l’air. « Ouais désolé, c’est un peu déprimant. Ma sœur, elle aurait pleuré toutes les larmes de son corps si elle l’avait vu. La pauvre bête, j’ai dû l’abattre pour arrêter ses peines. Enfin jsuis pas un tueur, penses pas ça attention. » Une roche entaillant la chose haletante, dépecée par des fourmis travailleuses. Une déchirure dans sa conscience…un déni complet du liquide cramoisi luisant contre sa peau. « Jsuis pas un tueur. Promis, juré, craché. » Et il cracha, bien évidemment. Et avec tout le pétrole de ses souvenirs s’amassant dans sa tête. « T’es en sécurité avec moi. » Il rigola quelque-peu gêné par ses subites paroles qui avaient dévalé de sa bouche sans qu’il ne puisse les jauger. « Jsuis pas méchant. » Et la mémoire qui s’engorgeait de ces années lycéennes… « Pas comme les autres. »
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