chevelure métamorphosée, chevelure électrique, bleu ciel, bleu pétrole, bleu nuit… c’est tout nova, ça. rencontrées au hasard d’un vol qui a connu un terme plutôt rapide, deux entités, deux fauves qui ont décidé d’entamer une compétition qui n’obtiendra jamais aucune fin. le challenge et l’adrénaline qui palpitent dans les veines, le goût du risque, le goût du danger qui fait battre le palpitant plus rapidement.
la rousse, elle a rarement l’occasion d’s’amuser. papa et maman auxquels elle évite de penser, les pas qui l’amènent inlassablement devant le pavillon dans lequel elle vivait autrefois pour admirer la frimousse changeante d’un luka grandissant. le petit-frère qu’elle continue de surveiller de ses mirettes sombres, ange déchu sur le bord de son épaule. alors babe, elle a pas résisté à l’envie d’entamer un nouveau jeu avec nova. c’est jamais vraiment méchant entre les deux gamines de toute façon… c’est juste une question de victoire et de défaite. et babe, elle aime pas perdre.
et là, y’a nova qui apparaît alors qu’babe allait commencer à broyer du noir, à entamer les petites peaux autour de ses ongles pour les arracher et rester vivante grâce à cette douleur permanente. tito, il est pas là aujourd’hui : il travaille. quelle idée ! alors elle sourit instantanément en croisant nova dans la rue.
« yoo »
elles s’avancent toutes les deux vers l’autre. choc des comètes.
« salut, »
elle ronronne, babe. y’a déjà la flamme de la provocation et du défi qui font briller ses opales chocolatées.
« j'sais pas si t'en as entendu parler mais y a le vieux roland qui est partie chez sa fille au texas, c'qui veut dire que sa baraque est libre. »
son sourire dévore maintenant ses lippes. pourtant, y’a un vieux frisson (de la peur ? non, jamais.) qui remonte le long d’son échine. le vieux roland, il est effrayant. y’a jamais personne qui a réussi à rentrer chez lui : c’est une forteresse. et instantanément, babe elle s’croit dans bling ring. elle pouffe de rire, trépigne déjà d’impatience.
« j'sais pas si t'es d'humeur suicidaire aujourd'hui mais ça pourrait être un bon plan. »
elle sautille presque sur place maintenant, chevelure solaire et enflammée dansant sur ses frêles épaules.
« carrément que j’suis partante ! »
elle beugle un peu trop fort, baisse le ton.
« ça veut dire qu’on fait équipe aujourd’hui ? »
elle demande en la gratifiant d’un clin d’œil complice. mais au fond, elle sait babe que ce sera temporaire, si elles coopèrent. dès que la porte aura cédé, les fauves seront lâchés. les objets de valeurs pourront être dérobés et ce sera à celle qui aura eu les plus belles trouvailles, les plus cher à revendre sur le marché.
« j’te suis dans c’cas. »
elle lâche.
« j’sais pas où il vit : j’me suis toujours dit que c’était hors de portée. »
elle hausse les épaules. elle a plutôt confiance en elle babe mais pour c’genre de mec qui a une baraque bourrée d’caméras… faut pas être kamikaze non plus. mais à deux, avec nova, babe elle a la foi.
« j’suis sûre qu’y’a des caméras de surveillance. il doit avoir un système relié à son GSM. »
elle commence à émettre des hypothèses alors qu’elles marchent en direction du lieu du crime futur.
« j’espère qu’y’aura pas des lasers comme dans les films d’espions à la mission impossible ou quoi… »
elle réfléchit à voix haute, babe, parle toute seule. mais au final, elles ont jamais vraiment pris l’temps de discuter avec nova, et ça lui déplairait p’têtre pas tant qu’ça.

Vu l'attitude exaltée de Babe, Nova comprend immédiatement qu'elle est prête à flirter avec la mort. Puis elle ne manque pas de confirmer cette idée par une phrase emplie d'excitation. Elle finit même par se calmer elle-même, afin de ne pas attirer l'attention.

- Ouaip, on fait équipe, répond la gamine, un sourire malicieux au coin des lèvres.

Puis elle débute la marche, suivie par la jolie rousse.

- J'ai remarqué que y avait une caméra dans son salon en matant sa baie vitré, un jour.

Parce que Nova, ce coup, elle en rêvait depuis pas mal de temps. Alors elle s'y était préparée comme elle le pouvait, en faisant du repérage comme un agent secret dans un film d'action.

- T'sais, ça m'étonnerait même pas que y en ait [des lasers], rien que quand on voit la façon dont il a protégé sa maison, jeez, une vraie forteresse.

Système de sécurité, caméras, portes blindées ne pouvant être ouvertes qu'à l'aide d'une seule et unique carte... Une vraie banque. Les deux voleuses en herbe finissent par arriver devant ladite battisse- une maison assez moderne, protégée par des murs blancs et une porte coulissante. Nova se retourne alors vers Babe afin de partager son plan.

- Voilà l'idée : tout système de sécurité a ses failles, ce dernier (elle pointe la forteresse derrière elle avec son pousse) ne manque pas à l'appel.

Elle retire son sac à dos de ses épaules et le pose à terre avant de l'ouvrir pour y extraire une sorte de bidule technologique.

- J'ai un pote, Aiden, il est malin quand il le veut. il a monté ça, c'est sensé brouiller tout le système informatique de la baraque, que ce soit l'alarme ou les caméras, pendant dix minutes elles seront hors-service. Dix minutes, le temps que prendra le système avant de redémarrer. J'pourrais te parler de ça (elle secoue l'objet qu'elle a en main) pendant des heures, mais on est pas là pour ça.

Elle ferme son sac et le remet sur son dos.

- Dix minutes, qu'elle répète en regardant babe dans les yeux.

Elle prend une grande inspiration en regardant longuement la grande porte qui les sépare de la maison.

- Une fois qu'on aura escaladé la porte, faudra foncer vers la porte d'entrée. Grâce au brouillage la maison sera entièrement unlocked, donc on pourra accéder à toutes les pièces. J'ai un chronomètre sur moi, j'l'ai piqué au trentenaire qui voue sa vie au sport, t'sais celui qui fait toujours le tour de la ville en courant ? Bref. Quand j'te dis qu'on dégage, on dégage, même si t'as repéré les vinyls collectors de Michael Jackson. Okay ?

La gamine dévoile alors le chronomètre qui était caché derrière sa veste en jean et le saisit dans sa main gauche tandis que la droite tiens toujours le brouilleur.

- On dirait un putain de film.

Elle rigole légèrement, dû à la nervosité.

- Bon... un... deux... trois !

Immédiatement, elle met le brouilleur en marche ainsi que le chrono et abandonne le brouilleur en face de la porte pour l'escalader. Il lui suffit d'un saut pour se hisser et passer de l'autre côté. Elle sprinte jusqu'à la maison et ouvre la porte. Une fois à l'intérieur, elle s'exclame joyeusement avant de vérifier que Babe la suit bien. Un boost d'adrénaline la prend soudainement ; elle fonce vers la première porte qu'elle voit et atterrit dans la cuisine. jackpot elle remplit son sac (qu'elle a vidé au préalable dans un endroit safe) pour le remplir de biscuits et autres confiseries sur lesquelles elle a la chance de tomber.

babe et nova, les james bond girls… ou les charlie’s angels. babe et nova, deux gamines qui s’connaissent presque pas et qui partagent pourtant un amour du vol, un amour de l’adrénaline qui serpente dans les veines. elles ont jamais vraiment discuté, préférant se lancer dans des défis ridicules et vains pour estimer qui est la meilleure.
la réponse, babe, elle la connaît déjà : c’est nova. parce que babe, elle fait ça qu’pour s’amuser, et puis des fois elle mange pas pendant tellement de temps qu’elle est à deux doigts de s’évanouir. babe, la princesse déchue, famille pleine aux as forcée de quitter par le bon vouloir de la sainte-maman toute puissante. mais elle s’en fiche babe, surtout ce soir.
et même si elle mange pas parfois pendant des journées entières, elle s’habitue aux gargouillements et aux vertiges de son ventre sous l’emprise de la famine, son ventre à l’agonie.
elle écoute tout l’discours de nova avec un intérêt de plus en plus grandissant.
« wah ! je savais pas qu’y’avait tout ça ! »
elle s’exclame, mirettes agrandies par la surprise. parce que babe, elle le connaît de nom, babe elle a jamais envisagé de s’y frotter. elle a un peu peur, la rousse, mais elle apprécie ça en même temps… parce qu’elle a pas l’habitude d’avoir peur. parce qu’elle a peur de rien… mais qu’elle a peur tous les jours, en fait. parce qu’elle a peur qu’la nuit froide qu’elle accueille soit la dernière, que la journée de demain n’soit pas vécue parce qu’elle serait morte de faim…
mais jamais la peur d’être chopée. d’façon, un jour (peut-être bientôt), elle va crever. alors c’est pas vraiment grave d’être prise la main dans le sac. les gamines comme babe, on les engueule un gros coup et on appelle les flics, et on oublie. mais ça va pas très loin.
« il est mignon, aiden ? »
elle demande avec un sourire complice. oh, babe elle est pas intéressée : l’amour et tout l’reste, ça la saoule un peu. babe, elle veut pas aimer, c’est quelque chose qui l’effraie. mais elle s’demande surtout si nova vit quelque chose avec lui. elle a envie d’la taquiner.
« tu pourrais me parler de ça (l’objet) pendant des heures ou de ça (aiden) ? »
elle continue de la taquiner, petit coup de coude entre les côtes, complices. mais faut redevenir sérieuses, surtout quand nova insiste sur les dix minutes de temps autorisé. elle hoche la tête en écoutant nova, perd son sourire.
« mais un vinyl collector de michael jackson… tu penses qu’on va y arriver, nova ? »
elle demande avec une voix un peu chevrotante. elle attrape le bras d’nova, serre un peu fort ses doigts autour du muscle.
« si jamais ça s’passe mal, laisse-moi. j’veux pas être un poids. »
elle lâche. mais d’un côté, elle se sent un peu conne de dire ça : nova et babe, elles sont même pas amies. alors c’est certain que nova l’attendrait pas, et puis on s’croirait dans un film.
« on dirait un putain de film. »
elle hoche fort la tête, et vite aussi. et elle sourit tout doucement, même si elle a l’ventre tordu sous l’effet d’la peur. elle se sent pas très bien aujourd’hui babe, elle compte rapidement les jours sans manger dans sa tête. trois ? deux et demi ? et quelques miettes, ça compte ? elle y arrivera babe, parce qu’elle a pas peur. non. jamais.
« bon... un... deux... trois ! »
elle loupe le coche, essaie d’suivre nova pour escalader mais se heurte à… bah, un mur. elle y arrive pas babe, elle se sent faible et puis elle a jamais été fortiche en escalade. mais elle soupire de soulagement quand nova apparaît d’l’autre côté de la porte (contre laquelle babe attendait, un peu naïvement…) et elle entre rapidement.
« merci ! »
elle murmure en levant l’pouce en l’air pour la remercier d’une nouvelle manière. et si babe elle a envie d’découvrir davantage les trésors enfouis dans cette maisonnée gardée comme une forteresse, elle suit néanmoins la gamine à la crinière d’un bleu électrique dans la cuisine. son ventre gargouille et elle s’jette sur la nourriture, pas pour la mettre dans un sac quelconque mais pour enfourner le plus de trucs possibles dans sa bouche. un peu comme dans mulan.
« ché pas manché depuis… des chours. »
elle explique en haussant les épaules, et emporte quelques provisions supplémentaires dans ses petits mains. et puis elle monte les escaliers, va fouiner dans les tiroirs à sous-vêtements. elle trouve un collier superbe, qu’elle enfourne dans sa poche. babe, elle cherche rien de spécial dans cette baraque parce qu’elle a besoin de tellement d’choses qu’elle sait pas quoi choisir.
« ça fait combien d’temps nova ? »
elle beugle pour être mieux entendue, en espérant n’pas avoir activé un autre système de sécurité que nova n’aurait pas pu désactiver. babe elle monte à l’étage en s’goinfrant toujours, quitte à être malade. elle a b’soin de se remplumer. et elle fouine pour trouver des couvertures chaudes, des vêtements, des trucs dont elle et tito pourraient avoir besoin.
la survie, c’est l’principal.

Voir Babe déballer comme ça pour dévorer tout ce qui lui tombe sous la main ça la surprend, faut dire que la gamine aurait jamais pensé qu'elle était affamée au point de tout engloutir sous son passage. Au contraire, elle l'imaginait avoir une vie de luxe, aux côtés d'hommes dont elle ignorait le patronyme. Mais apparemment Babe et Nova n'étaient pas si différentes. La jouvencelle aux cheveux azure finit par délaisser la cuisine pour s'attarder dans une autre pièce. Alors que Babe opte pour l'étage, elle décide de rester en bas et rejoint ce qui semble être un bureau. Dedans siège une tonne de trésors, en passant du mac en parfait été à une sculpture en or, Nova ignore où donner de la tête. C'est alors qu'elle entend la voix de Babe résonner dans toute la maison.

- Il nous reste six minutes !

Qu'elle répond après avoir jeté un coup d’œil au chronomètre. Six minutes, assez pour remplir le sac de la gamine de babioles. Elle commence à fouiner dans les tiroirs du bureau quand elle tombe sur un tiroir qui demande une clef pour être ouvert. Évidemment, elle ne trouve pas la clef dans les autres tiroirs et décide d'abandonner les recherches dans ce coin-là. Elle est en train d'essayer de caser une statuette en or dans son sac quand elle entend un bruit qui ne lui est pas étranger. Quelqu'un vient de se garer devant la maison. Elle a envie de crier pour alerter Babe, mais elle sait que ça ne ferait que les mettre en danger. Pour se garer ainsi la personne devait avoir passé le portail, ce qui signifiait que ça ne pouvait être que Roland. Elle délaisse la statuette pour laisser son sac regagner son dos et s'approche doucement de la porte pour voir si elle aperçoit Roland. En effet, elle le voit longer l'allée avant de s'arrêter surpris devant la porte ouverte de sa maison.

- Merde !

La gamine regarde l'escalier tout en tentant de calculer le temps qu'il lui faudrait pour l'atteindre. Heureusement pour elle Roland décide de rester à l'extérieur tandis qu'il contacte quelqu'un par téléphone (certainement la police). Alors Nova se dirige discrètement vers l'escalier et le prend afin de rejoindre Babe. Elle la retrouve dans une des chambres de la maison quand elle entend des bruits de pas en bas. Elle fait signe à Babe de se taire et de la suivre tandis qu'elle se dirige vers une fenêtre. Elle l'ouvre et regarde en bas, la chute est trop dangereuse. C'est alors qu'elle remarque un tuyau en métal vertical au mur et attaché à ce dernier.

- C'est notre seule chance, qu'elle murmure à babe en lui laissant voir le tuyau.

babe, elle a l’impression d’être dans un film d’action à la mission impossible. babe, elle se sent pas trop dans son élément, et elle espère que le propriétaire de la maison d’luxe reviendra pas de sitôt. parce qu’elle saurait pas comment réagir babe. elle a dit à nova qu’elle pouvait partir sans elle parce que babe c’est un peu un boulet dans ces cas-là, elle en est persuadée… mais si nova elle part sans elle, babe, elle sera toute seule. et babe, elle tardera pas à s’retrouver derrière les barreaux… encore toute seule.
mais c’est mieux pour nova. et puis on en est pas là, alors babe repousse ses idées noires en continuant d’enfouir ses mains dans les tiroirs. elle prend tout et n’importe quoi, même des vêtements. sa femme à roland, elle s’habille pas super bien mais ça tient chaud paraît. et même des fringues de roland, elle en prend aussi. pour tito. pour les froides nuits d’hiver à s’réchauffer comme on peut dans le hangar… ou dans les bras de stig.
la voix de nova qui retentit. six minutes. elles sont larges ! elle continue d’manger un peu en farfouillant. mais babe, elle a d’moins en moins de mains libres ou d’endroits où planquer les trouvailles et les trésors d’la nuit. mais y’a quelque chose qui va pas. y’a un bruit (tout léger, à peine perceptible) qui retentit jusqu’à ses oreilles. et les pas dans l’escalier. babe se fige, elle a peur qu’ce soit pas nova…. mais heureusement, crinière d’un bleu électrique qui apparaît. elle ouvre la bouche pour demander c’qu’elle fait là (c’est son territoire) mais nova s’approche de la fenêtre alors babe elle s’doute que quelque chose cloche. elle s’approche, regarde aussi.
- C'est notre seule chance
qu’elle dit nova en montrant le tuyau. babe tourne la tête de droite à gauche, les cheveux roux qui fouettent son visage.
« j’vais pas y arriver nova, j’suis pas du tout souple et… et j’ai le vertige. »
elle couine un peu. c’est qu’le premier étage, elle devrait pas s’faire mal si jamais elle s’casse la gueule mais quand même…
et puis roland r’garde vers le haut, et babe a juste le temps de passer le bras devant l’torse de nova pour les forcer à longer le mur, pour les rendre presque invisibles. il se retourne, se désintéresse, déjà en train de prévoir la succession ou c’genre de trucs que babe comprend pas concernant la maison.
« passe la première alors. »
elle ordonne un peu sèchement.
« j’te ralentirai trop si j’y vais d’abord, j’risque d’être longue à descendre et si roland remonte d’ici-là… »
elle veut pas être un poids babe.
« et en même temps, c’est plus dangereux d’passer en première. » pause. « on fait quoi nova ? »
elle demande finalement. si elle pensait qu’elle allait s’reposer sur nova un jour… non, clairement, elle ne l’pensait pas. nova, c’était censé être l’ennemie… mais là maintenant, elle lui fait confiance, et elle lui offre sa vie.

- On fait quoi nova ?

La gamine se fige, pense, retourne son cerveau dans tous les sens. Elles sont pas lourdes, y a aucune raison pour que le tuyau rende l'âme, mais le vertige, ça c'est un problème.

- Il nous faut une diversion.

Ça sort presque instinctivement. La police ne va pas tarder, le temps n'est plus à la songerie mais à l'action et Nova elle est prête à tout pour les tirer de là. Puis si elle doit se sacrifier pour la cause elle le f'ra ! C'est elle qui a traîné Babe dans tout ça et elle refuse de faire retomber tout ça sur elle.
Allez, Roland est pas le plus malin de tous les hommes, il sera facile à duper. Elle analyse la pièce vite-fait et saisit brusquement le poignet de Babe pour l'amener jusqu'à la penderie.

- Cache toi dedans ! qu'elle ordonne à la jolie rousse.

Puis elle saisit une statuette et rejoint Babe dans l'armoire.

- Quand Roland partira vers le fond de la pièce, on courra comme si nos vies en dépendaient. Direction l'escalier et la liberté.

Elle prend une grande inspiration, puis elle siffle. Roland regarde naturellement vers le plafond avant que son cerveau finisse par lui indiquer que le bruit venait d'en haut. Quand Nova l'entend monter les escaliers, elle s'empresse de jeter la statuette le plus loin possible. Roland se laisse bêtement avoir et Nova elle déboule comme une furie du placard et courre. Elle manque de dévaler les escaliers mais fait preuve d'adresse et s'en sort indemne. Puis elle sprint jusqu'au portail et l'escalade comme elle peut malgré le poids de son sac-à-dos. Puis des que ses pieds touchent le sol, elle reprend sa course effrénée sans se retourner.

- Il nous faut une diversion.
babe, elle a de plus en plus le sentiment d’être dans un film de sciences fiction… ou dans un film à tendance surréaliste en tout cas. elle a jamais pensé qu’elle entendrait ce genre de choses. elle sait pas quoi faire dans ce genre de cas. babe, elle a jamais vraiment croisé les flics… parce que les flics de liberty, ils s’en foutent d’une sdf de merde insignifiante. elle bosse pas, elle a pas d’appartement… elle sert à rien pour la société. elle paie rien, elle a pas d’thune. et puis elle a peur babe parce que babe elle s’en fiche d’avoir des soucis…
mais elle a peur pour nova. babe, elle commence p’têtre à s’attacher à cette jolie énergumène à la tignasse d’un bleu électricité. même si c’était l’idée d’nova, babe elle était d’accord pour ça… et au final, babe c’est qu’un poids. elle a l’vertige, elle pense qu’à manger, elle sait pas quoi faire dans c’genre de situations… parce que babe, elle faisait que des p’tits vols sans prétentions. babe, elle préfère fouiller des poches plutôt que d’aller dans les maisons. les maisons c’est dangereux parce que souvent, y’a des gens dedans.
- Cache toi dedans !
qu’elle dit nova. alors babe elle hoche la tête et elle réfléchit pas plus avant de s’engouffrer dans le placard rempli de vêtements. babe elle a que la peau sur les os alors elle prend pas beaucoup de place. et puis y’a nova qui la rejoint, et elle écoute les ordres avec attention.
« on va devoir être rapides. »
elle chuchote babe. c’est une constatation, c’est tout. babe, elle a l’cœur qui bat fort. elle attend que les choses se passent comme c’est prévu, mais elle a peur que ce soit pas l’cas. mais babe, elle veut pas non plus avoir peur, alors elle dit « tais-toi le cœur » et voilà, la peur s’en va.
y’a tout qui se passe très vite. roland monte, nova jette la statuette. c’est le signal ! babe s’élance à la poursuite de nova dans les escaliers. elle a le cœur qui bat trop vite, le souffle trop court, pas habituée à se dépenser. elle a pas assez de forces pour ça, à force de pas trop manger… mais elle arrive jusqu’au portail. et elle regarde comment nova l’escalade.
c’est son tour. faut qu’elle y arrive. babe respire un grand coup et se lance. elle entend déjà roland qui s’rapproche, ses chaussures qui appuient sur les graviers de l’allée. elle se dépêche, parvient à trouver des prises et à s’retrouver de l’autre côté. tout ce que roland voit, c’est une chevelure enflammée et une paire de fesses.
elle reprend sa course babe et une fois qu’elles sont assez loin, elle s’arrête pour reprendre son souffle. babe elle est livide. heureusement qu’elle a picoré des trucs chez roland et qu’elle a d’autres paquets de gâteaux dans les poches.
« putain c’était fou ! »
elle s’exclame, un sourire jusqu’aux oreilles se dessinant sur son minois. elle rit même un peu, un rire un peu saccadé à cause de la course effrénée.
« je sais pas si je le referais… j’avais tellement l’impression d’être dans un film ! »
elle ajoute, toujours entre deux respirations laborieuses. et puis elle s’approche de nova, pose ses mains sur les bras de la gamine, la fixe dans les yeux solennellement.
« merci. »
elle dit avant de laisser retomber ses bras.
« t’aurais pu me laisser me débrouiller et t’en aller… et tu l’as pas fait. c’est super gentil. »
elle ajoute, en mâchant un peu ses mots parce que remercier quelqu’un dans l’esprit de babe c’est pas naturel. alors elle la regarde plus vraiment, préférant fixer le sol et ses vieilles bottines usées.
« j’ai eu mon lot d’émotions pour six mois au moins. »
elle dit encore, en riant à moitié. elle dit ça babe mais si nova devait lui reproposer un truc du genre d’ici quelques jours ou quelques semaines, elle est persuadée qu’elle recommencerait sans hésiter. en dehors de l’argent facile, babe… p’têtre qu’elle aime bien nova en fait.

HS:

Nova est en train de reprendre son souffle quand la voix de Babe gagne ses oreilles. Qu'est-ce qu'elle est heureuse de l'entendre ! Elle avait peur de l'avoir perdue alors l'entendre comme ça, ça la rassure grandement.

- Putain c’était fou ! (...) Je sais pas si je le referais… J’avais tellement l’impression d’être dans un film !
- Tu l'as dit, c'était génial !

Nova s'apprête à rajouter quelque chose quand les mains de la jolie rousse gagne ses bras.

- Merci. (...) T’aurais pu me laisser me débrouiller et t’en aller… et tu l’as pas fait. C’est super gentil.

Ça lui fait bizarre d'entendre ces mots quitter les lèvres de Babe, Nova n'est pas habituée à avoir ce genre de conversation avec elle. Un sourire sincère ravit alors son visage pâle, puis elle se met à espérer que Babe devienne sa partenaire de crime au lieu d'être sa rivale. Car à deux, elles sont invincibles.

- C'est normal voyons. Partenaire ?

Elle présente alors sa main à la jolie rousse, espérant clore ce coup par un high five, signe d'une nouvelle amitié.

Spoiler: