should i stay or should i go ?
| Jeu 13 Avr - 12:34 Invité |
Face au miroir, il se contemple. Il ne s'admire pas, il ne voit que les traits du diable inscrit en lui. Il est là, il accompagne un client qui le paye grassement pour jouer le rôle du petit ami. Un vieux, qui croit encore qu'il peut attirer la jeunesse. Credence ne juge pas. Ce vieux lui permet de payer son appartement, il lui permet d'avoir des vêtements de marque. Il sait qu'il plaît, que le client est fier de dire qu'il est son petit ami. Mais Credence revoit les images du passé. Les images qui font mal. Il a mal.
Il ressort des toilettes, le client lui demande de s'asseoir à ses côtés. Une bouteille de champagne sur la table. La soirée se passera comme ça, rien de plus. Il avait été clair dès le début. Credence n'est plus là. Il est parti au loin, dans le territoire des cauchemars. Il hurle. Le diable insensible a pris sa place. Il obéit aux moindres désirs. Il sait qu'il détruit cet âme. La soirée se termine et le diable sort dehors.
Le diable est suivi, il ne sent pas le danger. L'homme l'avait pisté, il était éméché. Le diable veut s'en débarrasser, il le frappe avec un cageot, une fois. L'homme réplique. Un coup sur le nez, un coup dans le ventre. Le diable est à terre. Peut être définitivement.
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should i stay or should i go ?
| Ven 14 Avr - 23:16 Invité |
cette nuit y avait que des silhouettes crantées offertes à sa vue des spectres à croiser des gens comme des fantômes à traverser cette nuit y avait du désert dans le cœur et les soleils cramés pour demain y avait plus de petits soleils dans sa vie à Loen y avait plus de je t’aime, y avait plus de sourires imprimés sur la rétine, y avait plus d’amour à l’encre d’échine y avait que des roses flétries et des rues qui puaient qui puaient la noirceur de son âme y avait l’empyreume dans la brise vespérale l’appétence de chair et de sang, de poings et de corps écrasés contre l’asphalte qui s’élevait dans l’air froid des frissons qui se dessinent sur son corps blanc cadavre les mots-blizzard les mots-connard les mots couteaux et les couteaux de maux l’ombre impétueuse qui dévore la lumière et la lune-vénus qui inonde d’un velours rhapsodique ses gestes désarticulés de la poupée cassée qu’elle est le passé qui se fouille les entrailles de cet amour en décomposions de ses souvenirs aperçues à la volée à la volée des rêves à la nuée du désespoir de loin elle assiste à des coups perdus dans le ventre, dans le nez, des coups en l’air, des coups verticaux pour tout l’monde le myocarde est en hiver ce soir, ça la réconforte quelque part elle s’approche du corps étendu comme la mort elle s’approche du pauvre fangeux qui s’apprêtait à remettre un coup à sa vue il en dit, d’son quarante kilos de plus près il en pleure, d’son quaranre kilos bien placé l’ukrainienne qui manie mieux les coups qu’les pinceaux de maquillage et c’est jonchant le sol que maintenant le vilain monsieur se trouve à la place du diable elle lui tend la main, garde sa bouche mutine
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should i stay or should i go ?
| Lun 17 Avr - 14:24 Invité |
Il a cru qu'il allait mourir. Il faiblit de plus en plus. Le diable n'est plus là. Au final, il n'a peut être jamais été le diable, peut être c'était juste un faux semblant pour se donner du courage. Credence est encore perdu dans son monde, perdu dans l'idée qu'il s'en sortira. Mais il ne s'en sortira jamais, il le sait. Il a été trop abîmé, trop jeune. Parfois, il y pensait et il faiblissait. Parfois, il faisait comme si rien n'était et il abîmait les autres. Trop de violence en lui. Mais Credence n'a que 20 ans. Credence n'est juste qu'un pauvre petit garçon perdu dans un corps d'adulte. En fait il ne sait pas ce qu'il est. Il est juste l'ombre de lui même. Il encaissait les coups, jusqu'à soudainement, ne plus rien sentir. Etait-il mort? Non. Une main se dressa devant lui et il se releva. Une fille, l'avait défendu. Il ne chercha pas à comprendre. Il acceptait son aide. Au moins ce soir. Parce que ce soir, le petit garçon avait pris sa place dans son corps. Ce soir, il avait réussi à rien faire. La violence n'était pas sortie.
Credence observa la fille sans rien dire. Il fallait qu'il retrouve ses esprits. Il essuya le sang qui coulait le long de son nez et de son arcade. Il a l'habitude qu'on le cogne, certains de ses clients avaient des envies étranges. La douleur ne lui faisait rien. Au bout de deux minutes de silence, il lança enfin :
"Merci... pour le coup de main.."
Honteux? Non. Reconnaissant? oui.
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