THE MONSTER WERE NEVER
UNDER MY BED.
BECAUSE THE MONSTERS
WERE INSIDE MY HEAD.

il y a avant.
il y a maintenant.

si t’avais à parler d’avant, tu dirais probablement que c’était mieux. pas parfait. parce que déjà, tu ne crois pas en la perfection, et de tout manière, ce ne l’était pas, parfait. mais dans tous les cas, oui c’était mieux. parce que malgré tout le négatif, toi, à l’heure l’actuelle, c’est du positif que tu te souviens. famille unie, liens du sang plus fort que tout. du moins, toi, et tes sœurs. et pourtant, si bien que t’en as presque oublié que vous étiez ruinés, que vous n’aviez plus rien. que vous étiez au plus bas. mais justement, toi, ça t’a donné un but, une mission à poursuivre. redorer ta famille, redonner de l’éclat à ce nom. brillante étude, en finance, bien que ton cœur n’y était qu’à moitié. toi, passionné de photographie, capturant les portraits, les visages de la beauté qui t’entoure. t’aurais voulu vivre de ça. t’aurais voulu vivre de ta passion. mais tu aspirais à plus, tu aspirais à rendre fier. alors, tu as tout donner. et t’étais même fier. très fier même. pendant un temps. avant que la réalité ne te rattrape. avant que tu n’ais d’autre choix que de réaliser que même si tu étais bon, ce n’était pas pour toi.

et tout est tombé en pièces. à l’instant même où le diagnostic a été posé. leucémie. ça frappe, ça fait mal. d’autant plus quand c’est quelqu’un qu’on aime qui en est atteint. t’as eu du mal à le digérer toi, ce fut un coup dur que tu n’avais tout simplement pas venu venir. pourtant, t’as voulu resté optimiste. t’as voulu être là pour elle, t’as voulu la supporter. si t’aurais pu vivre ce qu’elle a vécu à sa place, tu l’aurais sûrement fait. et elle le savait. impossible pourtant, tu as donc dû la voir sombrer, la voir tomber au plus bas. avant qu’elle ne pousse finalement son dernier soupir. coup de poignard en plein cœur, c’est comme ça que tu t’es senti. puis, faut dire qu’à cet instant, y’a une partie de toi qui est morte avec elle. t’es tombé de haut, et t’aurais bien voulu te relever. seulement, la vie a continué de s’acharner. te tirant vers le bas, bien malgré toi, t’es certainement tombé au plus bas. simple patin, utilisé comme une marionnette par des gens que tu détestes, que tu méprises. tu fais le sale boulot, tu tâches tes mains de sang, et tu sombres peu à peu à ton tour.

maintenant, c’est simple. t’es pris au piège. tu mènes une vie qui te répugnes. t’en viens même à te dégoûté toi-même à certain moment. parce qu’à quelque part, t’es devenu, en tant que laquais, ce que tu détestes le plus au monde. et t’y penses toi. à tout lâcher, à tout abandonner. t’aimerais même. il le faudrait. mais dès que cette pensée effleure ta pensée, tu n’as d’autre choix que de voir la vérité telle qu’elle est. tu ne peux pas faire ça. tu ne peux pas, pour la simple et bonne raison que tout quitter mettrait ta sœur en danger. qu’elle pourrait en souffrir, et ça, tu ne te le pardonnerais jamais. alors tu prends le coup. tu tentes de tenir bon. c’est clairement pas facile. et au final, t’en souffre, et ce, bien plus que tu ne veux bien le laisser paraitre. mais t’en viens toujours à te dire : mieux vaut moi que elle. parce que c’est la seule personne qui te reste, c’est la seule qui ait encore de la valeur à tes yeux. et tu n’es pas prêt de la perdre. pas elle aussi.



I FEAR NO MONSTERS,
FOR NO MONSTERS I SEE.
BECAUSE ALL THIS TIME
THE MONSTER HAS BEEN ME.
(nikita gill)