les mots sont durs, tranchants. pia, elle garde la tête haute, elle ose même plus respirer. le cœur qui se serre, espérance brisée.  - t'es pas faite pour ça pia. et puis t'es une... fille. la mâchoire qui se contracte, elle écoute. les yeux qui roulent en entendant le mot « fille. » les yeux qui lancent des éclairs. pia, elle est prisonnière. liberty, c'est son paradis et sa guerre à la fois. des fourmis dans les pieds, elle tient plus en place. - très bien. j'suis censée faire quoi alors ?  elle balance ça dans le vide, elle sait qu'il ne l'écoute même plus. pia, fleur entourée d'orties. elle connaît que trop bien la réponse, chaque mot est encré dans sa tête. conservateurs d'idées misogynes. ça lui donne la nausée, les bonezzi n'apprennent pas de leurs erreurs, prévisible tout le monde le sait. sauf eux. au fond, es-ce-que tout ça s'arrêtera un jour ? probablement pas. il est toujours là, il la fixe. sourire carnassier, lèvres carmin comme à son habitude. pia, elle attrape une bouteille de ce liquide amer qu'il aime tant et en boit quelques gorgées. elle sourit singulièrement avant de balancer la bouteille dans un coin. le verre qui se brise, bruit qu'elle préfère la gamine. oh si il savait, oh si ils savaient. pia, démon dans une jolie enveloppe corporelle. l'alcool lui brûle les entrailles, rictus qui se forme, déformant ses lippes. - j'espère que t'as du fric pour en racheter. c'était la dernière bouteille. il pige pas, c'est seulement en voyant la bouteille brisée qu'il comprend. pia, elle quitte la pièce, un homme criant son prénom en bruit de fond.   

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pia, poupée brisée qui erre dans les rues de la ville. elle rentre quelque part, idées brouillées, elle a du mal à s'en rappeler. les os qui subissent le froid de la nuit, pia, elle bouge plus. mauvaise tentation qui lui passe par la tête. elle succombe, tant pis. un verre, deux verres, trois verres. elle s'arrête là la gamine, plus assez d'argent pour le reste. il l'aborde, lui demande son prénom. elle rit, totalement éméchée. - billie. elle ment, ça l'asphyxie, elle est plus pia bonezzi cette nuit. elle est libre, plus de chaînes, plus rien à défendre. elle s'amuse bien, elle oublie tout. elle revient le soir suivant. on lui redemande son nom. dasha cette fois. elle revient encore et encore. rhélya, sasha, aza et kaia suivent. comme une drogue, pia, elle en dépendante de cette fausse liberté. ah si elle savait qu'ils savaient. un soir pia, elle rentre totalement soûle, mauvaise habitude. ils étaient là, ils le savaient. - pia, c'est quoi ce bordel ? il prend la parole en premier, mais elle hausse les épaules la brune. - tu peux pas t'barrer comme ça ! souirire carnassier, amatrice d'âmes écorchées. - oh si, crois moi je peux très bien le faire. elle riposte, vague mortelle. il hurle, elle hurle. ils hurlent. les insultes fusent, l'anglais devient de l'italien. pia, elle savait même plus qu'elle pouvait faire ça en italien. elle sombre, épave d'une jeunesse autrefois parfaite. tout ça n'était qu'un masque, ils comprennent pas. elle-même elle comprend pas. elle était pas comme eux, c'est de leur faute, elle se répète ça en boucle. mais ça passe pas. ça passera pas. sa tête fracassée sur le carrelage de la cuisine, pia, elle est tombée. ses yeux se sont fermés et son âme s'est brisée.

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coma éthylique, coma idyllique, la sentence tombe. pia, elle y croit même pas. elle ne se reconnaît plus, ça l'effraie. elle ose même plus se regarder dans l'miroir, elle voit qu'un fantôme, qu'un corps sans âme, des cernes bleutées à perte d'horizons. le masque est finalement tombé, pia, elle l'a perdu, il a disparu. elle voit bien les regards agressifs à son encontre. tant pis. elle en a du du mal à s'en sortir, mais c'est terminé, c'est fini. pia, elle est sage maintenant. elle se tait, plus d'alcool. plus aucune trace des évènements passées. pia, elle aide les bonezzi maintenant. parfois, ils veulent bien d'elle. - pia, t'en penses quoi ? elle lève les yeux au ciel la brune. - depuis quand on me demande mon avis ? trop réaliste la petite, elle sait bien qu'il se trame quelque chose. on ne lui accorde que trop peu d'importance, alors pourquoi maintenant ? pourquoi aujourd'hui ? des tas et des tas de questions dans la tête. des regards assassins, des chutes violentes. oh oui, pia elle en est sûre, c'est écrit, liberty la mènera à sa perte.