[a lot on my mind] Désastre des Astres, Lola c'est la pluie sur le bitume, cette odeur un peu métallique qui nous rappelle ces vieux dimanches à s'ennuyer jusqu'à chercher le pire film qu'on puisse trouver à la télé. Amour Amer, Lola c'est cette brume insaisissable qui vous emmène danser sur le parquet de bois vermoulu jusqu'au matin. Lola, c'est les matins sans incertitudes, cette mélodie lancinante qui jamais ne la lasse.
Tu dansera. La mère, la grand mère, une tradition qui remonte à l'Atlantide.
Tu dansera. On lui a pas demandé son avis à la gamine, on l'a enchaîné à une barre à faire des pliés toute la journée. Ce monde genré, aseptisé, ça a toujours été son domaine, son unique amour. Poison Violent, Lola c'est la damnation au classique, aux ballets, aux représentations de fins d'années, c'est l'enfance heureuse d'une fillette banale.
One. Two. Three. One. Two. Three. Petit soldat de Casse Noisette, rat de l'opéra rodé aux exercices, grands écarts et grâce du cigne. E = mc2, Lola c'est l'exemple roumain d'une Comăneci, tout est drastique. On rigole pas à la maison, c'est silencieux, on baisse le son. Fille unique, c'est une solitaire Lola.
L.O.L.A Hello Et Là. • Marginale Marginalisée, Lola elle a toujours aimé l'école. Le grand cahier rouge pour les mathématiques, les sourires doux de la maîtresse et les élèves.
Ainsola. Ainsley et Lola. Gravé au compas sur l'écorce d'un vieille arbre de la cours de récréation. C'était pas simple au début, de courir avec les autres en hurlante de joie, de dire bonjour,
parce que c'est poli, d'écrire son prénom pourtant pas si compliqué. Elle a toujours aimé l'école Lola, elle a jamais été douée. Elle s'emmêlait les nerfs dans les tables de multiplications, adulait les mots qui eux, refusaient de s'inscrire sans fautes sur les interlignes bleues.
Mais merde Lola, c'est pas si compliqué. Justement si. Le verdict tombe, elle est dyslexique. Pas idiote, on n'oserait pas, juste un peu diminuée questions capacités. Larmes salées de crocodile métissé, elle en a pleuré la gamine, la honte marquée au fer rouge sur ses joues, à accepter les sales moqueries et les mots durs des autres enfants.
Débile. Stupide. Crétine. Foldingue. Bébé. Elle sait ce que c'est Lola, de passer du paradis à l'enfer en quelques instants précieux. • Ainsley, c'était different, c'était la main tendue au bord du gouffre, le sucre qui rendait le café trop noir moins amer. Ainsley, c'était le roc, le soutien, imperturbable. Une grande soeur de coeur, avec qui discuter prenait toutes la nuit, protégée par la voute céleste qui leur faisait les plus beaux voiles de mariées. C'est les paquets de bonbons partagés en secret pour protéger les oreilles des géniteurs. Lola c'est le dragibus rouge, Ainsley, le m&m's jaune.
De Grandes Enfants. Cette tradition du fond des âges n'a jamais cessé, même adultes et libres de droit, c'était le partage des sucreries cachées sous la couette au cas ou les parents sortirait du néant. • Keep calm and read Millénium. Elle a découvert l'amour à neuf ans Lola, en entrant dans la bibliothèque municipale d'un quartier de New York.
Ils étaient milles et cent à tenir en équilibre sur une bulle d'air qu'on appelle oxygène. Son premier livre c'était Alice in Wonderland. Lola, ça a toujours été le lapin blanc, pressée, anxieuse, désireuse de bien faire. À la danse, elle brillait comme une planète, c'était son exutoire. Puis, le petit frère est né.
Arsène, c'est pas simple à dire, mais c'est beau. Arsène, c'est deux grands yeux noirs qui vous regardent et qui sourient, Arsène, c'est un pyjama bleu maculé de bave, Arsène c'est l'amour avec un grand A. • Danse macabre. Treize ans de bonheur à papillonner dans les nuages de tulle rose ça a un prix, la gamine l'aura comprit.
Maman est morte. C'était pas simple. Lola elle croyait que cancer, ce n'était qu'un putain de signe astrologique. Le scorpion s'est foutu d'elle en innoculant ce poison létal dans les veines de sa reine. Elle a du faire un discours devant des dizaines d'inconnus, un texte bourré de fautes, trempé par la pluie de ses larmes. Elle a du lui dire adieu en balançant une rose blanche au cercueil impersonnel qui descendait six pieds sous terre. Ensuite, on lui a fichu la paix et elle a pu faire son deuil Lola, à noyer son chagrin dans l'effort physique de la suprématie classique, à renifler sans s'arrêter sur l'épaule d'Ainsley, à regarder son père sombrer tel une épave, à s'occuper d'Arsène qui n'aura rien connu, rien vu, rien entendu.
Tu nous entend l'blizzard, tu nous entend ? Si tu nous entend, va t'faire enculer. C'était la fin et le début, un serpent qui ne cessait d'avaler sa queue. • Roule, roule, roule dans ce
paradis perdu. Lola quand elle a eu l'âge, elle a fuit l'école. C'était finit le sac à dos, les sonneries stridentes et les mauvaises notes qui claquent comme la guillotine sur la nuque d'un condamné à mort. Elle a eu cette chance dont rêvent des centaines de gamines au chignon trop serré à travers le monde, ce coup du sort un peu bienveillant d'être recrutée comme remplaçante dans une petite compagnie de danse classique. Son père à laissé faire, il avait comprit. Elle a prit son envol la gamine, et même si ça payait mal, elle était heureuse. Elle respirait la magnésie qu'on colle sous les chaussons du matin au soir mais c'était son élément, sa drogue, sa poudre blanche à elle. Désormais, elle a ce corps plat, un peu androgyne, un corps de gamine qui attire pas forcément le regard des hommes. À dix sept ans, l'esprit s'égare, s'échauffe, rêve de milles caresses. Lola, elle a découvert ça comme on découvre un vieux grenier ou traîne encore milles surprises. C'était lors d'une tournée, oh pas très loin, un spectacle comme ça dans une vieille salle de New York. Un spectateur. Un ado perdu venu se réfugier dans la chaleur réconfortante qui combattait à force de L'oiseau de Feu le froid du dehors. Ça avait été ce coup de foudre inexplicable, quelques regards langoureux avant de disparaître en coulisse, puis des retrouvailles comme un couple qui s'était perdu de vue dans une foule immense. Il s'appelait Henrik.
You and me againts the World babe. Un coup d'un soir, une première fois, ils ne se sont plus jamais revus, mais ça avait été merveilleux comme expérience. • On sait jamais. Ça été le premier vrai sujet de dispute de ces deux inséparables qu'étaient Lola et Ainsley. Ainsola. La Meredith de Christina, la Veronica de Betty, la Serena de Blair. Les deux étaient siamoises, mais Ainsley avait désapprouvé cette liaison étincelle.
T'as tout gâché sur ce coup, Lola. Non Cliff', c'est juste toi qui comprend pas. Une artiste c'est libre de tout, la brune elle avait prit ça comme un doux moment de plaisir partagé, un rite de passage briement réussis. La première fois c'est sacré, ça l'avait été pour elle, c'était tout ce qui comptais. Ainsley à comprit au vu des étoiles qui brillaient dans les yeux d'or liquide de son inséparable. La colère, la frustration, ont fondu comme neige au soleil, emportées bien loin par les nuages bas et gris d'un cosmos insoumis.
You're the only one. Elles ont scellé ce pacte au coin du feu, toi avant les autres, et pas autrement. • Et vint l'âge des folies. Vingt et un ans, majorité putain. Lola c'était une gamine à la maturité grandissante, perfectionniste, un fil de soie sur pointe d'un rose fané. Son anniversaire elle l'a fêté trois fois. Une fois en famille, avec Arsène et son père. Un beau gâteau, un album photos, une caméra. Trop gâtée, elle en riait de joie. Arsène c'était son contraire mais ça les a rapproché, le frère surdoué, la soeur si fière. Il souffrait le gosse, à pas pouvoir sortir de son carcan, alors maintenant il fait de la danse comme Lola. On le traite de fillette mais il s'en fiche. À en parler toute la nuit en se chuchotant des secrets, c'est décidé, un jour ils fuiront, Lola, Ainsley et lui.
Et viendra le temps des cathédrales. Le second anniversaire, c'était dans un bar, avec la troupe,
le crew, comme ils disaient. L'alcool a coulé à flot, échauffant les esprits, déliant les langues et les corps. Lola elle s'est unie pour la seconde fois ce soir là, avec une fille, une danseuse comme elle. Coralie. Corps à lie. C'était étrange et doux à la fois, une explosion qui termines en questions sans réponses. Le troisième et ultime rappel de son passage à l'âge adulte, Lola elle l'a fêté seule, avec Ainsley, sa Cliff' sa
soulmate. Un véritable feu d'artifice de rires sucrés et de délires imprononçables. Un dernier tour dans le train de l'enfance, cet anniversaire avait été le préféré de la Osborn.
It's been a long day, without you my friend... Et Alice tourna la page. • Dis Maman, pourquoi j'suis pas un garçon ? Lola elle bourdonnait après cette nuit d'amour féminin. Alors quoi, elle était lesbienne la gamine ? Ou simplement curieuse, ouverte à toutes expériences ? Elle avait aimé le faire avec Henrik, elle avait aimé le découvrir avec Coralie. Pansexuelle, Lola, elle s'arrête pas à ça. L'amour c'est une personne avant un genre, c'est une parole avant un sexe, c'est un sourire avant un jugement. Le corps beau putain. Ce débat ça été quelque chose de fort pour Lola, à tel point que pour la première fois de sa vie, elle est allée à l'Église. Elle a jamais été croyante, la gosse, trop occupée pour ce genre de choses, et pour elle ce n'était que sornettes, alors le premier bâtiment religieux qui s'est présenté à elle, elle est rentrée. C'était un de ces petits temples protestant qui pullulaient partout dans la ville. Elle s'est juste assise sur un banc, sans bruit et elle a pensé très fort à tout. A sa mère, à la danse, à Ainsley, à Arsène et aux gens qui travaillaient dehors. Poussière d'étoile Lola.
Never stop dreaming. Elle s'est levée, elle est partie comme ça, sans mots, avec peut être, le coeur plus léger. Elle est partie boire les rayons de soleil qui noyaient la rue dehors. • Promis juré qu'on la vivra, not' putain d'belle histoire. Cliff' est partie, ça fait trois jours. C'est dur, de ne la voir qu'à travers un écran, elle lui manque à Lola. Liberty, c'est quoi ça encore ? C'est bien joli comme nom, ça fait sourire comme une blague de gosse. On est jamais libre, tu savais pas ça ? Cliff' est partie ça fait deux semaines. Ça lui fait l'effet d'un bras en moins à la deuxième pièce du puzzle. D'un sale exema qui partirait pas, c'est insuportable, c'est désagréable. Cliff' est partie ça fait vingt sept jours. Les croix rouge sang badinnnent le calendrier. C'est intolérable putain. Alors, elle a prit sa décision Lola.
Let's go ~ Franklin the Turttle. Elle a tout quitté et sacrifié ses économies pour un billet d'avion allé sans retour. Elle a quitté la compagnie, embrassé frère et père, fait ses adieux à New York pour venir dire bonjour à Liberty, Oregon.
E.T téléphone. Maison. Il y a même une secte de fous. Ça lui a fait du bien les cheveux noirs de Cliff', le retour du Ainsola. C'est que le début, elle est curieuse la gosse. • Un peu bancale, un peu bizzard, et sans sa tete y'a un blizzard. Elle vit dans un appart' pas bien grand désormais, ça change pas trop du Bronx cela dit. Un vieux matelas à ressort, une fenêtre qui donne sur les toits et les gouttes qui tombent en métronome incessant. Le trésor, c'est qu'elle vit en dessous d'une salle de danse, un petit paradis sur terre. Elle s'est remise à respirer quand elle a recommencé à enchaîner les pirouettes. Elle donne des cours aux princesses de Liberty qui la regarde des étoiles dans les yeux quand elle saute les bras en couronne Lola. Elle est belle quand elle veut non ? En dehors de ça, elle fait les courses pour les petits vieux, ramène les enfants après l'école, garde les bébés si tard le soir qu'elle s'endort sur le canapé. C'est pas une grande vie de danses au Metropolitan Opéra mais ça lui plait, ou plutôt ça lui convient. Elle se sent utile même si c'est pas à temps plein.
Désillusion des illusions. Sa mansarde est recouverte de post - it ou voguent des paroles de chansons. Lola c'est cette chambre et cette chambre c'est Lola. • Le fantôme d'un Charlie Chaplin un peu moins talentueux. Lola, elle s'est découvert une nouvelle passion avec son petit appareil, sa caméra. Elle filme, elle filme partout, ici et là, tout le temps, jamais. Elle capture un pâle couché de soleil avec ses bras qui frissonnent, ça floutte l'image mais c'est pas grave, c'est joli quand même. Elle imprime sur pellicule des heures et des heures d'entraînement avec Mozart qui ne cesse de lui dicter sa conduite. Elle filme la forêt, l'eau qui coule, elle emprisonne dans sa boîte de fer les oiseaux qui hurlent la beauté du monde et les nuages de buées qui sortent des souffles quand il fait trop froid. C'est pas des grands films, pas de scénarios, pas d'acteurs mais elle aime c'est poétique, un peu morbide parfois. Elle filme même les gens qui viennent chercher leur pain, les enfants qui sortents s'amuser au parc, les amoureux qui flirtent en secret. Lola elle filme la vie pour éloigner la mort. Un beau kaléidoscope de lumière.
On ne comprend les choses que lorsque le filtre de verre qui nous obstruait la vue se casse. Lola, elle préfère rester dans l'ombre, rec, action, ça tourne. • Un dieu vivant. Il est arrivé comme ça d'on ne sait où, se permettant de prendre des aises qu'on avait pas ici. Il était là, un matin comme les autres qui lui a changé la vie à la gamine.
Yasine. Un ange en justaucorps qui parle le langage du pas de deux. Un être immense au sourire doux des clairs de Lune, aux yeux bleus océan, à la peau ambrée de miel. La force et la délicatessequi combattaient un même corps pour en sortir une furie accro au ballet, comme Lola. Il était elle.
Yasine. Elle ne fait que l'observer en secret par la porte entrouverte de la salle de danse, il est mortellement concentré, elle n'ose briser sa quiétude. Il ne sait même pas qu'elle existe Lola. Ils ne se sont jamais parlé, jamais dit bonjour. Elle ne fait que fantasmer, rêver sur lui et sa grâce de prince,
roi du désert. Et en haut dans sa cabane, elle pense, elle pense aux fabuleuses variations qu'ils pourraient faire. Ses mains immenses sur son corps de naine, son souffle brûlant mêlé au sien glacé, leurs courbes mélangée dans le plus divin poison.
Tu dansera. Ce serait un crimes de laisser ces étoiles briller dans le seul cerveau de la gamine. • Et la morue mourru. C'est pas très gentil mais une femme retrouvée noyée ça impressionne toujours, surtout quand le mot prononcé dans les cafés est aussi puissant : meutre. Lola elle est arrivée y'a quelques heures à peine ici, c'est l'Étrangère mais personne n'y fait gaffe, un tueur rode. C'est une habituée de la violence la Olson, le Bronx ça a toujours été ça, mais elle comprend, elle comprend que ça choque ici, dans cette ville fade et pâle. Ça lui fait rien, elle aime toujours autant se promener la nuit, le jour, dans les allées et sans personne. Les gens se jettent des couteaux dans le dos, c'est toujours comme ça.
Traître. Vous la connaissiez au moins, cette femme ? Lola ça l'intrigue, presque un amusement glauque, l'idée qu'elle aussi elle peut être le chasseur et non la proie, elle veut participer à la traque mais en solitaire, juste avec sa Cliff'. Ce genre de faits intéresse toujours les journalistes. Alors elle fouine, munie de sa caméra, elle va visiter la rivière, de loin parce qu'on peut pas vraiment s'approcher. Elle cherche un truc,
un je-ne-sais-quoi, une preuve de plus à accrocher sur le tableau en liège de ses souvenirs...
[story of my life]
Arsène,
Un jour, tu lira cette lettre, tu sourira parce qu'il y à des fotes, mais tu sais que je ne sai pas bien écrir. Cé pas grave, tu me dira, cé l'intension qui conte. Tu me manque bocou. Liberty est très differante de New York ! Il n'y a pas de brui. Les maisons son comme dan les vieux dessains animé qu'on regardé enfants. Caré avec des tois rouges et le soleil qui s'élève o dessu le matin. C'est bo, sa m'inspire pour danser, je ne m'arrête pas, tu en soupirerai d'indiniassion. J'ai progresser, je te montrerai les vidéo que je prand que je m'antraine. J'ai bien ate de te revoir,
Lola.
sorry d'avance à la personne qui lira cette lettre, les fautes me brûlent mes yeux à l'acide aussi mais c'est pour le bien de mon perso, so' je t'aime toi qui lis ça et qui a du courage, luv ya [MØ INSANE/TARA][âge] À peine 18 ans
[pays] France
[personnage] pré-lien de Ainsley
[commentaires] Vous êtes superbes, j'suis choquée (en bien) par la qualité de tout ici :o les plumes, le design... Un grand bravo