des accents d'ailleurs s'échappent du crâne de nelya. des sonoritées qui ne retentissent pas souvent ici, une rareté pour les oreilles, un régal pour son doux système nerveux. un vestige de voyage outre atlantique. et quand bien même ces consonnances semblent normal de ce côté là de la côte maritime, la façon dont les mots claquent sur le support audio est elle-même rare. rarement appréciée, si souvent critiqué.
tac, tac, tac, ... tac. tac, tac, tac...
les lèvres de nelya sont closes, ses doigts dansent contre son téléphone. sa démarche lui semble sortie d'un clip, un bord de mer. le soleil du sud, des accents d'ailleurs de l'ailleurs. une chaleur estivale. les blés dansent. et la bouche de nelya se décrispe. elle ferme les yeux, ses cheveux s'envolent avec le vent, les ondes se propagent. tant de positif. elle voudrait danser, sauter et s'envoler sur ce banc. elle voudrait redonner tant de couleur à cette rue pâle. elle voudrait tellement tout refaire, tout repartir de rien. tout détruire et tout remettre comme il faut.
et elle trébuche. juste devant sa destination.
fauchée par les blés.
la con de sa tante, la con de son père.
elle peste, on rit.

c'est les rayons du soleil qui éclaircissent ton esprit embrumé. toujours aussi fidèle à l'astre de feu, ton esprit s'éveille et tu te sens déjà comme un roi, comme si ton chemin se dessinait automatiquement devant toi. ton cœur se ferme un peu plus, pas question de se laisser prendre dans ce flot d'inspiration inhabituel. tu ne te souviens pas de la soirée de la veille, sûrement sacrifiée aux effluves alcoolisées et à la fumée épaisse au goût d'nature. tes yeux font semblant d'être vraiment alertes, et tu te fies aux mélodies qui découlent de ce ciel parfaitement bleu.
et dans les rues, tu regardes rien d'autre. si tes pensées prennent trop de place, les inconnus qui déambulent ne sont que des poussières que tu souffles sans trop de peine. tu ne comptes que toi. même le bruit de tes pas sur les pavés deviennent un simple éléments du décor, décor soigné, que tu as choisi comme bon te semblait.
et puis c'est cette la maladresse qui te sort de ton ego-trip, tu la connais, la silhouette qui chavire. tu l'as apprise par coeur, tu t'es forcé à la retenir, à te souvenir, de ce visage dans la foule. tu rigoles, parce que c'est elle, parce que t'en as simplement envie, tu t'moques, sans retenue. «princesse!» tu t'exclames, à quelques mètres d'elle, fasciné. ton sourire, dévoilant la blancheur de tes dents, décore ton visage qui s'est comme animé depuis que t'as reconnu nelya. tu l'aides à se redresser, et t'en profites pour glisser ton bras autour de son cou, l'attirant contre toi. ses cheveux qui taquinent ton visage, son odeur qui s'infiltre sous ta peau. rituel inchangé. «c'était magique, ça.» connard. tu prends même pas la peine de s'assurer qu'elle va bien, non, tu l'as déjà fait dans la seconde où tes yeux curieux ont parcouru la totalité de son corps. tu as remarqué sa destination, aussi. «ça te dérange si j't'accompagne? promis, je t'achète ce que tu veux, pour te faire oublier ta splendide chute.» t'en ris encore. qu'elle accepte ou non, tu comptes la coller quoi qu'il arrive.

nelya se relève, elle a l'habitude. c'est comme si elle passait sa vie à genoux, les mains sur le sol, le regard dans le vide et le souffle coupé. elle tombe toujours, elle est toujours à côté de là où elle devrait être. une seconde en retard, des fois plus, des fois c'est en plus, en avance. elle n'avait pas prévu qui elle rencontrerait. et c'est tombé sur toi.
un grand garçon, un homme. un beau visage, mais c'est pas c'qu'elle voit en premier. elle voit ses pieds, ses mains et son visage. elle se relève, grâce à lui, à toi.
princesse, le mot résonne. tout d'abord dans ta bouche puis dans sa tête. elle jure en silence, lui lance l'un de ses fameux regards qui en disent long. elle n'aime pas quand il l'appelle comme ça, ou alors elle adore ça mais ne peut se l'avouer. princesse. la princesse dont tu te moques.
ta gueule, onis... elle fait rouler ses yeux, le blanc prend le dessus et ses dents se serrent, ses poings aussi. et en plus tu veux l'accompagner. elle sait un peu comment ça risque de se finir, il l'accompagne ici et la racompagne là-bas. tu comptes finir chez elle, n'est-ce pas ?
et lorsque je dis "chez elle" c'est dans son pieux. dans ses draps, en elle. tu veux rentrer chez elle, encore et encore.
j'ai pas l'choix, non ? de toute manière, alors autant se faire plaisir au frais des années 90.

elle n'attend pas que tu lui dises "bien sur que t'as pas le choix, coeur." elle se faufile derrière toi et rentre dans la magasin. le froid lui claque le visage, comme lorsque l'on rentre dans l'un de ces grands congélateurs, sauf que c'est moins flagrant. assez pour le ressentir, pas assez pour grelotter. elle attrape l'un de ces petits caddies de supérette et commence à se promener.
d'abord les fruits et légumes. elle s'est toujours dis qu'il fallait qu'elle mange mieux.
alors elle se retourne, vers toi, pour te demander ton avis.
tu sais cuisiner ?

petite princesse solitaire. poupée de porcelaine entre tes bras, sûrement un peu trop fissurée. t'es à la fois un peu désespéré et trop sûr de toi. ses regards déguisés en armes en feu t'font rire, c'est plus fort que toi. elle t'ordonne de te taire, et tu le feras probablement jamais. tu sais même pas c'que tu fais, en réalité. tu t'es égaré, t'as tourné, elle était là. t'improvises un peu comment tu vas vivre. tout ce qui est clair, c'est qu'tu va rester avec elle, parce que c'est ton coeur qui le crie à ton esprit. c'est la présence de nelya qui t'fais ça. une filtre rouge sombre, doux et attirant, qui te fais trembler. ça t'amuse. ça t'intrigue. ça te séduis, un peu. y'a dans ses yeux le goût des choses que tu redoutes. sur ses lèvres, des saveurs interdites qui t'interpellent trop bruyamment. «non.» tu lances, de toute évidence. elle aura jamais l'choix avec toi. t'as un peu trop envie (d'elle) d'être avec elle, d'percer ses barrières, d'être l'élément de sa solitude volontaire.
tu rentres dans le magasin, un peu crispé par l'air frais qui enlace ta peau. tu te sens un peu comme un touriste, aux côtés de nelya. y'a pleins de couleurs que tu perçois pas, vu qu'elle les domine toutes. mais ça te paraît d'un naturel brillant, ce moment anodin. tu t'retrouves à te balader dans le rayon fruits et légumes alors que t'aurais pu être en train de te noyer sous des bouffées étouffantes de weed.
«ouais. j'sais tout faire.» petit haussement de sourcils. tout c'que tu sais vraiment faire, c'est réchauffer des pâtes pendant plusieurs jours. tant pis, pour elle, tu t’improviseras des talents. sans lui demander quoi que ce soit, tu glisses un paquet de gâteaux dans son caddie, pas si discrètement que ça - tu t'en fous un peu. «tu comptes te nourrir essentiellement de légumes ou tu vas prendre de la vraie nourriture?» t'es pas du genre à t'arrêter de faire le gamin. t'y es pour rien, elle est bien trop ravissante lorsqu'elle est agacée.

elle s'était arrêtée là, au milieu du rayon avec son pauvre petit caddie. tu avais déjà disparu. faufilé ailleurs comme déjà désintéressé par sa petite personne, pauvre nelya, n'est-ce pas. la pauvre petite princesse si douce et fragile, tellement qu'elle se jette contre les murs pour la moindre étincelle. le moindre bruit et elle sursaute, le moindre coup de vent et elle s'étale de tout son long.
et tu réapparais, glissant quelque chose dans c'qui lui appartient, même si c'est que le temps d'une course, encore.
mais c'est mes courses ou les tiennes ?! elle regarde le vieux paquet de gâteaux que tu viens de poser là, au milieu de ses ingrédients sains. et elle te regarde, à nouveau avec tant d'éclairs. c'est un orage dans ses pupilles.
elle aurait pu être toute seule, avec sa musique, errant entre chaque boite, lentement et surement. être sûre de ne rien oublier, de ne rien louper. et là, elle est si perturbée, par toi.
va-t-en ... qu'elle pense. reste ! qu'un autre hurle. et c'est une cacophonie.
il a parlé, personne n'a écouté. elle le regarde bêtement, elle hausse les épaules.
tais-toi, et ce soir tu me fais la cuisine, vu qu’apparemment j'mange pas de la vrai nourriture.
quelqu'un a écouté, le bruit cesse et son sourcil se lève.

c'est facile de jouer au plus idiot. avec elle, tu peux le faire pendant des heures. elle te donne un peu d'attention, et c'est sûrement ça que tu cherches. capturer la demoiselle seule, garder près de toi celle qui prétend n'avoir besoin de personne. tu laisses traîner tes yeux sur les produits avec un intérêt simulé. elle s'énerve un peu, alors, forcément, ça alimente ton sourire et tu te retiens de répondre quoi que ce soit. t'admires juste son regard-orage, joli concentré de nuages sombres.
elle t'ordonne encore de te taire, tu l'ignore. tu passes devant elle, comme pressé de sortir de cet endroit. «à vos ordres. tu l'regrettera pas.» tu sais pas vraiment. on verra. ce qui compte le plus, ce le "ce soir". ça t'arrache un autre sourire, de savoir que ta place chez elle est déjà réservée. t'es pas venu pour rien.
t'attends presque sagement qu'elle finisse de remplir son caddie, comme un enfant le ferait. arrivés à la caisse, tu pousses un peu nelya, donnant de ton argent à la vendeuse. tu fais un petit clin d'oeil à la princesse de ta bonne humeur, sublimant ton aspect insistant. tu prends la peine de porter ses cours, pour te faire passer pour quelqu'un de galant. (c'est faux, ça te permettra sûrement de l'emmerder plus tard)
tu te tournes vers elle, comme si t'attendais sa prochaine réprimande. «j'te laisse me rappeler le chemin.»

et elle se mord la lèvre inférieure, merde. elle vient de t'inviter. et si elle voulait rester seule ce soir, c'est mort. si elle voulait voir une copine, c'est mort. si elle voulait voir un mec, c'est mort. elle est coincée avec toi, avec ta tête d'idiot, une conne nelya lorsqu'elle réfléchit pas.
elle te regarde partir devant, tu dis qu'elle le regretteras pas. mais c'que tu sais pas c'est qu'elle le regrette déjà. elle se tabasse mentalement de parler sans réfléchir.
mais elle finira ses courses dans le calme. respirant lentement, poussant le caddie à son propre rythme. elle sait où ils finiront alors ça ne sert à rien de se presser.
regarder, prendre, attraper, faire tomber, ramasser, poser, recommencer.
et enfin, finir.
nelya dépose chaque article sur le tapis. et lorsque vient le moment de payer, tu te jettes sur la pauvre dame. alors nelya lève les yeux au ciel. et ton clin d'oeil lui donne envie de te déchirer la peau. mais la vengeance viendra, ne t'en fais pas. elle se contente de serrer les dents et de t'envoyer des éclairs. il fait orage, un bel orage d'été, le genre sous lequel on veut danser et rire avec ses potes en soirée. un bel orage.
tu parles et la pluie s'arrête pour reprendre de plus belle. elle te tire la langue avant de se mettre en marche.
nelya passe devant, tu portes toutes les courses et cela fait sourire la petite, qui se retourne en riant.
alors ça va, la muscu ça te sers un peu ?

c'est comme ça que tu fais. tu t'infiltres dans la vie des gens dès que tu en as l'occasion, histoire de te sentir important le temps d'une journée ou deux. histoire de t'faire croire que tu vis vraiment, que tu finiras pas seul la bouche ouverte. mais tu sais que t'es seul, adonis. tu sais que y'a personne, si ce n'est tes fantasmes fades. tu sais que tout est froid à en pleurer, et t'attends plus grand chose, honnêtement. t'as même plus peur d'avoir les doigts salis et le coeur amoché. tu laisses les choses venir, tu laisse le temps te fracasser, et puis, après, on verra. mais t'aimes bien imaginer, t'aimes bien te donner des chances, parce que tu sais que la vie le fera jamais pour toi. elle l'a jamais fais, d'ailleurs. donc tu n'y crois qu'à moitié.
tu regardes un peu la silhouette de nelya de dos, regrettant la tempête de ses yeux. elle sourit, et ça chasse les nuances grisâtres de ton esprit. ça va. elle rayonne de la même façon. «comme si j'avais besoin d'ça.» ça t'fais un peu sourire, c'est gratuit, et tu t'en fous un peu. tu pourrais être un vrai connard et lui laisser ses affaires, tu l'aurais sûrement fais d'ordinaire.
tu sais pas trop où ça te mène. tu sais pas trop qui t'es, aujourd'hui. tu changes pour la pluie, et quand le soleil se pointera, ça sera un peu différent. mais tu t'comprends pas trop, t'as jamais vraiment essayé. t'es pas du genre à aimer, mais les yeux de nelya te font croire que si. ça n'a pas de sens, tant pis. tu n'as jamais aimé les choses organisées, de toute façon.
«t'es pas obligée d'faire semblant. je suis sûr qu'au fond t'es contente que j'sois là.» tu peux rigoler encore une fois, s'il te plaît? juste pour m'donner un peu de lumière.

ta phrase claque dans l'air, tu essaies de le piquer un peu, tu veux voir un peu d'orage dans ses yeux, tu aimes voir les enfers dans les pupilles des gens autour de toi. tu aimes le chaos, tu veux chambouler, tout détruire pour avoir la possibilité de tout recommencer. c'est ton kiff, ton petit truc qui fait qu'il faut pas toujours être autour de toi, du moins pas à longueur de temps, parce qu'ça fait vite mal que tout s'écroule si facilement, comme un chateau de carte sur lequel tu souffles, nelya.
*bruit du vent, la forteresse s'effondre*
mais pas aujourd'hui. adonis, tu n'es pas un ciel si gris. pas aujourd'hui. et nelya ne l'est pas non plus.
le soleil vient illuminer la face cachée de la lune, une rareté dont il faut profiter. elle sourit, encore.
tu devrais, t'en as bien besoin. ses yeux parcourent tes bras musclés, elle n'aurait jamais pu porter tout cela, elle n'aurait jamais pris autant si ce n'était pas pour toi, parce que tu es là.
elle taquine, nelya, elle a envie de t'embêter, elle veut jouer. c'est un chat qui a était enfermé trop longtemps seul sans son maître, et le voilà rentré. toi ou un autre, un chat des rues n'en a pourtant pas un attitré, ne te sens pas exceptionnel, adonis. ne pense pas que tu es le responsable de son bonheur tu risquerais d'y casser tes jolies ivoires.
alors bien au fond, bien enfouis. elle s'est retournée pour te dire ça, pour que tu vois son visage inexpressif, pour que tu saches qu'elle veut jouer.
et heureusement on arrive bientôt au terrain de jeu, la porte de nelya se profile au bout de la rue.
le calvaire est bientôt fini; à moins qu'il ne fasse que commencer, pour toi.

une part de toi sait parfaitement ce qui se passe. elle sait ce qu'elle veut et sait pourquoi tu es là. elle comprend la situation, clairement. elle sait que ton coeur déraille un peu pour la première chose venue, elle sait que si tu t'y prend comme il faut, tu auras ce que tu désires. l'autre partie est égarée, perdue, et ne parvient pas à déterminer une seule chose du flou qui s'émane de toi et de nelya. elle ne comprend et domine la totalité de ton cerveau. c'est pour ça que tu ne sais pas. tu ne sais pas ce qui te fais autant sourire, ce qui t'as amené jusqu'à elle. mais si tu tendais un peu l'oreille, tu pourrais entendre ton coeur qui te siffle que la solitude n'a jamais rendu qui que ce soit heureux. que si tu allais voir les autres, c'est forcément que tu cherchais à combler quelque chose. c'est toi, le problème principal. et tu refuses encore de l'admettre.
sa petite remarque te fais sourire. d'ordinaire, tu ne lui aurais même pas prêté attention. mais c'est elle, elle te fait encore un petit effet, et tu ne peux le nier. quand tu es à ses côtés, tu veux juste qu'on te laisse tranquille. tu veux juste connaître quelque chose de positif à nouveau. «j'en ferais juste pour toi, alors.» c'est ça. ça rime à rien de dire ça. tu le sais toi-même, que tu vas te lasser de l'attachement maladroit que tu as avec nelya dès le lendemain. et puis, ça reviendra, repartira, un nombre incalculable de fois, juste par que tu n'sais pas. peut-être que c'est le moment qui compte, le temps que vous vous regardiez, le temps d'entendre les voix. le reste n'est que décor, détail. il n'y a pas d'explications compliquées à cela: tu ne sais simplement pas entretenir de bonnes relations. tu en es incapable. «j'le savais. j'ai toujours raison.» en tout cas, tu t'en donnes toujours les moyens.
tu reconnais la porte de chez nelya. comme quelqu'un de subitement docile, tu la laisse l'ouvrir pour t'engouffrer dedans, satisfait d'être encore accepté dans la maison d'une personne qui se détache du monde. ça flatte un peu ton ego. tant mieux.
tu te débarrasse des sacs, et tu t'affales sur le premier siège qui s'offre à toi.
«c'est ennuyant, chez toi. ça se voit que t'invites jamais personne.» tu constates, t'imprégnant du calme des lieux. au fond, ça t'apaise. tu ne l'avoue pas, mais ce silence, que tu ne connais pas assez bien, te rend soudainement calme. tu sais qu'elle va sûrement te proposer (t'ordonner?) de partir, chose que tu ne feras pas. tu veux rester serein, tranquille.

pour elle tu en feras. pour toi il en fera. juste pour toi, que tu es menteur.
pourtant ça la fait sourire, nelya, de savoir que tu la baratines. tu peux dire des conneries à toutes les filles, tous les garçons, n'importe qui. tu peux parler, et mentir, mais tu restes, tu traines autour d'elle. et c'est c'qui la fait sourire, nelya, de savoir que tu lui dis des bêtises. ça l'amuse.
elle marche le coeur léger, elle se sent en sécurité. elle sait être suivie par les bonnes personne et dans sa tête malade, adonis, tu es quelqu'un de bien.
mais c'qui embête un peu la gamine c'est de se faire repérer, que tu puisses reconnaître que ta présence améliore même que d'un seul et petit pour-cent, c'est rien, mais déjà tant. alors elle ne dit rien, elle se contente de continuer d'avancer, t'ignorer comme si ça pouvait te faire oublier que ta présence l'améliore d'1%.
mais la porte est déjà là et tu ne peux pas t'empêcher de te croire chez toi. les sacs, tu les poses n'importe où. tu t'en fiches, tu veux juste continuer de la piquer. tu veux la voir réagir.
tu as l'air de vouloir jouer. ta voix le prouve. et ses yeux se retournent sur eux-même.
elle soupire, feignant l’agacement. c'est pas vraiment le cas. elle veut jouer elle aussi.
alors elle ignore tes mots, te regardent dans son fauteuil.
pourtant t'es confortable dans ma loveuse.
pourtant tu as trouvé sans chercher le meilleur endroit du monde, pas juste de l'appartement, du monde sans rire, sans exagérer. la loveuse est si bien qu'elle est jalouse que tu lui es volé.
et il faut qu'elle récupère son château.
tu portes les courses sans les ranger, donc ?
l'enfant a les mains sur les hanches. elle est au dessus des sacs que tu as jeté sans faire attention. elle essaie d'avoir le regard grave, est-c'que ça marche ? elle verra bien.