Ta tête te fait mal, terriblement mal. Mal un peu comme si tu recevais des coups de marteau non cessants sur la tête. Tes yeux s'ouvrent lentement et ton cœur fit un bond. La chambre où tu te trouves t'est totalement inconnue et les seuls souvenirs qui te restent c'est de t'être échouée après avoir hurlé et pleuré toutes les larmes de ton corps sur le sable. Beaucoup d’hypothèses commencent à te bourrer la tête. Et si quelqu'un t'avait kidnappé ? La panique commence à prendre possession en toi et les larmes recommencent à couler.

Ton père est un connard, mais rien que de penser à l'idée que tu ne le reverras peut-être plus jamais te fiche la trouille. "Pourquoi, pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour me retrouver ici ?" te demandes-tu. Les idées les plus malsaines te traversent l'esprit. "Qui me dit que je ne suis pas dans la chambre d'un cannibale ? Il va peut-être me violer, me tuer, me démembrer puis fera de mon corps son appât! Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ?" continues-tu en pleurnichant.

Soudain, tu entends un bruit de pas approcher. Ton cœur commence à battre de plus en plus vite dans ta cage thoracique. Tes mains avec qui tu joues nerveusement deviennent moites, t'es sous l'emprise total du stress. "Je ne me suis pas encore mariée, je n'ai pas d'enfants, je suis encore jeune et je n'ai même pas encore eu mon premier baiser, ne me faites pas de mal je vous en supplie!" cris-tu en fermant machinalement les yeux lorsque la porte s'ouvre. Puis, silence total.

Peu confiante, tu entrouvres légèrement tes paupières, puis tu finis par les ouvrir et tu tombes à ton plus grand choc sur un garçon qui doit faire environ le même âge que toi. "Pas mal que ça le cannibale..." te dis-tu. Tu rejettes aussitôt tes pensées et tu essuies les marques des larmes qui ont coulé sur tes joues.

"Il est peut-être jeune mais ça ne veut pas dire qu'il ne me veut pas de mal..." penses-tu "Qui êtes-vous et qu'est-ce que je fais ici ?" demandes-tu au jeune homme devant toi en joignant tes jambes à ta poitrine d'un air très méfiant.
   

Un soir d'errance, après son dernier client, Credence avait voulu marcher le long du lac, il avait besoin de se détendre, de fumer aussi. Une clope, un joint. C'est ça l'Enfer. C'est accéder à la luxure, tous les pêchés que sa famille condamnerait s'il le voyait. Et alors qu'il fumait, il vit des cheveux roux. Un ange. Un veritable ange tombé du ciel, s'était endormie là. Ce coin n'était pas pour elle, Credence se devait de la sauver. Il jeta son mégot et s'approcha d'elle. Il l'observa un instant. Elle était magnifique, il était ébloui. Credence décida de la sauver. Il pouvait encore la sauver de l'Enfer, il pouvait la protéger de tout et de rien. Mais surtout de tout. Ni une, ni deux, il la prit dans ses bras, délicatement. Il ne pouvait pas abîmer une rose aussi fraîche et aussi pure. Il l'emmena jusqu'à son appartement et il l'installa sur le lit de la chambre d'ami. Il posa délicatement les couvertures sur elle et il la laissa dormir.

Son téléphone sonna, un client voulait un extra. Il payait double. Laissant l'ange endormie, il retourna chez son client. Et Credence laissa sortir Satan, dans ses mouvements, dans ses mots, dans sa violence , le client avait payé pour ça. Payé pour goûter à l'enfer, il avait signé la perdition de son âme. Au début du jour, Credence retourna chez lui, il alla observer l'ange qui s'était réveillé. Ses yeux étaient magnifiques, elle lui faisait penser à une princesse de conte de fée. Une princesse effrayée. Elle lui balance une phrase, qui fit sourire Credence. Il s'approcha d'elle, cigarette dans la bouche et s'assit au bord du lit.

"Je t'ai sauvé de ce monde cruel... Je t'ai sauvé de l'eau qui semblait vouloir t'embarquer en son fond... Je n'attend rien de toi... Considère cette chambre comme la tienne..."

Il se leva et alluma sa cigarette , il commença à sortir de la chambre et il lança:

"Credence... Tu as l'air d'une princesse affamée, tu veux quelque chose à manger? "

Son regard changea, il la fixait. Son regard voulait lire en elle pour tout savoir sur elle. Il se rapprocha d'elle et dit:

"Prend moi pour un monstre ou ce que tu veux.. mais il vaut mieux pour toi et ton âme pure de ne pas quitter cet appartement... Les tentations sont partout dans cette ville et les démons vont t'embrigader pour rejoindre l'Enfer... Tu est une princesse à protéger et je te promet de le faire"
   

Le jeune homme s'approche de toi afin de s'asseoir t et par mesure de sécurité, tu recules jusqu'à ce que ton dos heurte celui du lit. Il a l'air... Intimidant. Tu trembles comme une feuille face à lui. Il te fait un peu peur. "Credence... Tu as l'air d'une princesse affamée, tu veux quelque chose à manger? te propose Credence. Credence... Tu ne peux empêcher ta conscience de te dire que c'est un joli prénom... Credence comme foi, c'est beau, c'est poétique.

"Je ne crois pas que le mot princesse est celui qui me correspond..." penses-tu. "Non... Ça va, merci..." lui réponds-tu avec une voix cassée et tremblante. Loin de son air un peu glauque, Credence est craquant. Quelques mèches de ses cheveux châtain lui tombent un peu sur le front et ses prunelles sont d'une magnifique couleur noisette. Tu plonges tes yeux dans ceux de Credence pendant quelques secondes et tu finis par interrompre le contact en un raclement de gorge.

"Prend moi pour un monstre ou ce que tu veux.. mais il vaut mieux pour toi et ton âme pure de ne pas quitter cet appartement... Les tentations sont partout dans cette ville et les démons vont t'embrigader pour rejoindre l'Enfer... Tu est une princesse à protéger et je te promet de le faire." te dit Credence. Ok, là c'est vraiment glauque. Tu fronces tes sourcils signe d'interrogation. T'es confuse. "D'accord je vois... Ecoute Credence, Merci de m'avoir sauvé, je t'en suis vraiment  très reconnaissante..." commences-tu d'une voix mal assurée.

"Mais... Je suis sûre que mon père est à ma recherche, il doit vraiment s'inquiéter pour moi. Je ne pourrai pas rester ici plus longtemps, je dois vraiment y aller..." lui dis-tu en tremblotant. Gros mensonge. Ton père n'en a sûrement rien à foutre, vers cette heure là, il doit sûrement être dans un bar, à la maison avec l'une de ses nombreuses conquêtes ou tout simplement ivre mort et totalement endormi sur le paillasson de bienvenue de votre maison... Ou sur celle de vos voisins.
   

Sa voix enchante Credence, elle est douce et sonne comme une musique à ses oreilles. Mais elle a peur, Credence le sent. Cette peur, il l'a ressenti plusieurs fois. Et il se blessait lui-même, s'auto mutilait mentalement. Pourquoi avait-il besoin de ressasser le passé sans cesse? Il était le diable à présent. L'ange était mort depuis bien trop longtemps. Si son père le voyait, il voudrait l'exorciser encore et encore comme la dernière fois. Mais c'était trop tard, le mal s'était introduit en lui et il n'allait pas le quitter de sitôt. Credence revint dans le présent et il répliqua plus froidement:

Personne ne te recherche, je rentre du centre ville et il n'y avait aucune voiture de police qui patrouillait, rien. Ne mens pas...

Elle lui resistait, et Credence détestait ça. Il détestait plein de choses, qu'on lui résiste, qu'on le menace et .. il avait besoin de quelque chose de plus fort qu'une clope. Il reprit un joint et l'alluma devant elle. Il reprit alors :

"Tu peux partir, je ne te retiens.. Tu crois vraiment que je suis un monstre? Je t'ai juste hébergé pour la nuit..."

Il sortit de la chambre et alla se faire un café dans la cuisine. Il revint avec deux tasses et il lui en tendit une. Il se plaisait à l'observer dans les moindres détails. Elle semblait une princesse fragile, perdue dans les bas-fond de ce monde. Credence reprit alors:

"Mon offre tient toujours... Tu peux rester ici.. Je vis seul, l'appartement est grand... Il y a deux chambres... Tu es une princesse qui mérite le meilleur...Je peux te l'apporter..."
   

"Personne ne te recherche, je rentre du centre ville et il n'y avait aucune voiture de police qui patrouillait, rien. Ne mens pas..." te répond-t-il d'un ton froid. Aouch... Petit pincement de cœur. Tu savais bien que ton père ne te recherchait pas, mais il y avait quand même une petit lueur d'espoir allumée en toi, qui te disait qu'il était peut-être un tout petit peu inquiet. Naïve, naïve et sotte, voilà ce que tu es Narcissa. Tu ne réponds rien, tu restes silencieuse et tu baisses honteusement ta tête. "Tu peux partir, je ne te retiens.. Tu crois vraiment que je suis un monstre? Je t'ai juste hébergé pour la nuit..." te dit-il.

Il sort de la chambre et tu restes clouée sur le lit, à détailler bêtement la pièce où tu te trouves. Elle est basique, des couleurs comme du beige, du blanc ou du noir y règnent. En tout cas elle beaucoup plus trop grande que ta chambre. Credence revient dans la chambre avec deux tasses de café et il t'en tendit une. "Merci..." lui dis-tu en lui adressant un petit sourire. Tu ne bois pas de café, mais tu n'oses pas rétorquer. La tasse est brûlante, alors tu te précipites pour la poser rapidement sur la table de nuit en affichant une grimace, avant de refaire face à Credence.

"Mon offre tient toujours... Tu peux rester ici.. Je vis seul, l'appartement est grand... Il y a deux chambres... Tu es une princesse qui mérite le meilleur...Je peux te l'apporter..." te dit-il. D'un côté, tu te dis que c'est un inconnu, tu ne le connais pas et tu ne dois en aucun cas prendre le risque de rester ici chez lui, mais d'un autre côté, tu te dis qu'il n'a pas l'air si méchant que ça. Et tu n'as vraiment pas envie de retourner à la maison. Ça te fera passer pour une trouillarde aux yeux de ton père. Et tu n'as pas envie de galérer à le mener vers sa chambre quand il sera bourré.

"Je ne suis pas une princesse, et je ne mérite rien de tout ce que tu m'offres." oses-tu répondre en lâchant un petit rire ironique. "Mais, est-ce que je pourrai rester ici pour une nuit ?" demandes-tu tout doucement à Credence. "Et... Pour répondre à ta question de toute à l'heure, je ne pense pas que t'es un monstre. C'est très aimable de ta part de me laisser dormir ici." continues-tu avant de lui sourire.
   

Le piège se refermait sur elle, irrévocablement. Credence tenait entre ses mains un ange tombé du ciel. Peut être que c'était un signe de Dieu qui voulait lui tendre la main. Mais non, Credence n'y croyait plus. Dieu l'avait abandonné bien des années plus tôt. Le jeune garçon finit de fumer et il continua de la détailler de son regard de braise. Le démon était il en train de succomber pour l'ange? Il ne pouvait pas. Il n'avait pas le droit de perturber un ange. Il avait juste le droit de la protéger de ce monde cruel qui ne voulait pas de lui. Il se rapprocha de nouveau d'elle et à sa question, il répondit alors:

"Bien sûr.. Je travaille le soir, tu ne seras pas embêtée... juste n'ouvre à personne et ne parle à personne, ils ne sont pas très gentils par ici.. Après tout, ils se sont rendus compte de leur médiocrité..."

Il s'assit à ses côtés et il reprit plus doucement:

"A mon tour de te poser une question? Pourquoi tu étais dehors en pleine nuit? Je veux dire, tu m'as dit que tu avais ton père alors pourquoi tu n'étais pas chez toi? "

Il était intrigué par elle. Il était intrigué par sa beauté angélique.. Il était intrigué par cette fille. Ca le rendait fou. Il passa son bras autour de son épaule doucement, pour ne pas l'effrayer.

"Tu m'intrigues... en fait, je n'arrête pas de penser à toi depuis que je t'ai croisé... Un tel ange comme toi ne devrait pas se retrouver dehors dans la nuit parmi la foule de barbares... On devrait te protéger, t'empêcher de succomber aux tentations... t'éviter d'aller en Enfer, tu mérites le Paradis.. tu es mon ange..."
   

Credence s'approche un peu plus de toi mais cette fois-ci tu ne recules pas. "A mon tour de te poser une question? Pourquoi tu étais dehors en pleine nuit? Je veux dire, tu m'as dit que tu avais ton père alors pourquoi tu n'étais pas chez toi?" te demande-t-il en passant délicatement son bras autour de ton épaule. Ce contact te fait légèrement frissonner. "Je... Nous nous sommes disputés. J'étais très en colère et... J'ai quitté la maison pour partir me réfugier à la plage." lui expliques-tu.

"La plage est mon endroit préféré. J'aime me retrouver là-bas, j'aime sentir l'odeur du sable, ramasser les coquillages, entendre le bruit des vagues. Ça me détend." continues-tu avant de te mordre légèrement ta lèvre inférieure. Tu fais souvent ça quand t'es nerveuse et le jeune homme en face de toi te met en un état total de stress. "Tu m'intrigues... en fait, je n'arrête pas de penser à toi depuis que je t'ai croisé... Un tel ange comme toi ne devrait pas se retrouver dehors dans la nuit parmi la foule de barbares... On devrait te protéger, t'empêcher de succomber aux tentations... t'éviter d'aller en Enfer, tu mérites le Paradis.. tu es mon ange..." te dit-il.

Tes bras frissonnent, tu as la chair de poule et ton cœur bat la chamade. Tes yeux se noient dans les siens et comme toute à l'heure, tu romps le contact en te levant brusquement du lit. "Je... Est-ce que tu pourrais me montrer ta salle de bain s'il te plaît ? Je me sens fiévreuse, est-ce que je pourrai prendre une douche ?" lui demandes-tu en jouant nerveusement avec tes mains.
   

Credence fixa la jeune fille sans rien dire de plus. Bizarrement, il n'avait pas envie de lui faire peur. Il voulait juste être là pour elle et là, il ressentait sa peur. Il avait eu la même peur pendant des années.Il se leva comme s'il s'était brûlé lorsqu'elle s'était éloigné de lui et il alla vers la porte.

La salle de bain est sur ta gauche...

Il s'en voulait. Il s'en voulait de plein de choses. Credence allait devoir changer de comportement avec elle. Il la laissa aller à la salle de bain et il retourna dans le salon. Credence s'assit sur le canapé et regarda par la fenêtre. Son passé lui revenait en flash, des souvenirs qu'il n'aimait pas. Des souvenirs qui lui faisait peur, qui lui donnait envie d'hurler. Mais il s'empêcha d'hurler, il préféra balancer sa tasse au sol et de réciter mentalement deux trois prières pour l'empêcher de faire sortir le diable. Il n'avait pas l'habitude d'avoir quelqu'un à la maison.Il avait toujours été seul. Ses frères et soeurs l'avait abandonné. Il était le diable réincarné pour eux. Il se leva et alla dans la cuisine prendre un balai et la pelle pour ramasser les bouts de verre. Il regardait vers le couloir de temps en temps, en espérant la voir arriver. Elle le rendait plus angélique. Moins démoniaque. Elle avait un pouvoir incroyable sur lui.
   

Bizarrement, tu t'en veux un petit peu. T'as l'impression qu'il se sent coupable et ça te fait mal. Il a cet air mystérieux et secret qui t'intrigue fortement. T'as toujours été quelqu'un de très curieux, et Credence attire très fortement ta curiosité. "La salle de bain est sur ta gauche..." te répond-t-il. Tu chuchotes un petit merci à Credence et tu te diriges vers la salle de bain. Tu laisses tomber tes habits et tu te places en face du miroir. Tu affiches une grimace face à ton reflet. Ton dos est recouvert de cicatrices et de bleus, tes cernes virent vers une couleur violette et tes longs cheveux roux sont très emmêlés.

Tu pénètres la cabine de douche et tu allumes le clipart sur une température très chaude. Tes pensées ne virent que sur Credence. Tu essayes de penser à autre chose mais tu n'y arrives pas. Tu ne connais pas ce gars, mais t'as comme un pressentiment qui te dit que c'est toi qui dois le protéger et non l'inverse. Après une vingtaine de minutes où tu as plus passé ton temps à réfléchir qu'à te doucher, tu quittes la salle de bain avec une serviette enroulée autour de ton corps et c'est là que tu penses enfin à des vêtements de rechange. "Merde..." marmonnes-tu.

Une ampoule s'alluma près de ta tête, tu as une idée. Tu quittes le couloir et tu te mets à la recherche de la chambre de Credence. Tu ne mets pas beaucoup de temps avant de la retrouver. Elle est tout aussi basique que la chambre où tu étais toute à l'heure, mais avec des choses beaucoup plus personnelles. Tu ouvres l'armoire et tu prends un t-shirt blanc au pif que tu enfiles très rapidement. Il a une odeur particulière. Celle de Credence. Tu ne peux t'empêcher de sourire en tombant sur une photo de Credence plus jeune. Il est mignon et a l'air très innocent.

Tu ne t'attardes pas plus sur sa chambre, tu n'as pas envie que Credence te surprenne. Tu descends rapidement les escaliers et tu affiches un large sourire lorsque tes yeux se posent sur Credence. "Je n'avais pas de vêtements de rechange alors j'ai pris ton t-shirt, ce n'est pas grave j'espère ?" lui demandes-tu timidement. Chaque seconde de plus que tu passes avec Credence te rend plus à l'aise.

Guettons le changement, toute à l'heure tu n'arrivais pas à aligner un seul mot devant lui, là ça va, tu te sens étrangement plus assurée et plus confiante. Ton ventre gargouille et tu lâches un petit rire en rougissant. "J'ai un peu faim, qu'est-ce que t'as au réfrigérateur ? On m'a souvent dit que j'étais une très bonne cuisinière!" lui dis-tu en rigolant. En vrai t'es miss catastrophe, mais bon, ça ce n'est pas grave, il ne le saura pas.
   

Credence perdu par son silence et ses pensées. Ses pensées le ramenait au passé, parfois au présent et à la jeune fille qui était chez lui. Le passé le ramenait à sa perte et à la réalité, et le présent l'emmenait dans un autre monde. Ce monde là semblait être hors de portée. Il semblait tellement loin que même Credence n'arrivait pas à le distinguer yeux nus. Seule une lunette astronomique lui permettrait d'apercevoir, ce jardin vert d'Eden. Et Orion s'était encore perdu dans ses pensées. Il sursauta quand il entendit sa voix. Il était surpris. Il se retourna et se força à lui sourire. Mais il n'eut pas à se forcer très longtemps, elle avait encore ce pouvoir sur lui. Ce pouvoir qui le ramenait en haut, vers le Paradis.

Elle était habillée de un de ses tee shirts, et Credence fut surpris mais ravi. Elle lui donnait l'impression qu'elle s'attachait à lui. Peut être était-ce le cas? Il retrouva la parole et répondit:

"Non ce n'est pas grave, tu peux le garder si tu veux, je ne le mets jamais..."

Mensonge. Encore un pêché mais il s'en fichait bien. Elle le méritait bien, cet ange tombé du ciel. Même son rire était angélique. Elle mettait de la joie de vivre dans cet appartement. Il garda son sourire et dit:

"Je dois avoir une pizza à faire réchauffer... en fait, j'en sais rien, je ne fais pas beaucoup la cuisine, je ne mange presque pas... "

Il n'avait jamais faim. Il s'interdisait de manger et maintenant il avait l'habitude de se contenter d'un fruit ou d'un morceau de pain quand il était fatigué.

"Vas y sers toi , fais toi plaisir... J'ai fais les courses y a pas longtemps..."
   

Un sourire se dessine sur tes lèvres lorsque Credence te dit qu'il ne met jamais son t-shirt, t'es sur à cent pour cent qu'il ment. "Pourtant ça a ton odeur, du moins, je suppose vu que tu vis tout seul ici." lui dis-tu en tirant ta langue. Tu commences à te sentir de plus en plus à l'aise en la compagnie de Credence, il n'a pas l'air méchant, il a même l'air d'être quelqu'un de gentil, c'est ce que tu penses de lui en tout cas. C'est connu qu'il ne faut pas juger quelqu'un à son apparence et au premier abord, mais Credence t'a quand même accueilli chez lui, chose que peu de personnes feraient si ils étaient à sa place.

"Je dois avoir une pizza à faire réchauffer... en fait, j'en sais rien, je ne fais pas beaucoup la cuisine, je ne mange presque pas... " te dit-il. Tu fronces les sourcils comme signe d'interrogation. "Comment ça tu ne manges presque pas ?" lui demandes-tu d'un air inquiet. "Je suis désolée jeune homme mais je viens de te dire que je suis une bonne cuisinière, on laisse tomber la pizza, je vais cuisiner quelque chose." annonces-tu d'un ton héroïque en ouvrant le réfrigérateur. "Des pâtes à la carbonara, qu'est-ce que tu en dis ? Je suis sûre que tu vas aimer!" continues-tu en affichant un grand sourire.

"Sinon, tu m'as dit que tu allais travailler ce soir. Quel est ton boulot ? Tu travailles dans un bar ?" demandes-tu à Credence en piochant les aliments dont tu auras besoin du réfrigérateur et des placards. La curiosité est un très mauvais défaut oui, ça tu le sais très bien, mais... Tu ne peux t'empêcher d'être comme "intriguée" par ce jeune homme. En plus, tu ne lui as posé qu'une seule petite question.
   

L'ange roux prenait ses aises enfin et cela rendit heureux Credence qui garda son sourire. Avec elle, elle arrivait à être angélique. Les démons partaient et il revenait à ce Credence qui aimait être à l'école et à être dans la chorale. Elle le faisait revenir dans le passé joyeux, le passé heureux. Pas celui qui fait mal. "Oui je vis seul ici... " Il voulait rajouter que de toute façon, personne ne voudrait vivre avec lui parce qu'il était la réincarnation du diable mais il ne préféra pas en rajouter. Il ne voulait pas l'effrayer, cette princesse tout droit sorti d'un conte de fée.

Maintenant, elle était dans sa cuisine, s'inquiétant d'apprendre qu'il ne mangeait pas. Il s'interdisait de manger. C'était l'une de ses punitions pour tout ce qu'il avait fait enfant. Il dit alors: "Oui, je ... m'interdis de manger quand je fais des choses pas bien, qui va à l'encontre de la Bible... Et comme c'est tous les jours, je suis habitué..." mais la jolie princesse avait déjà passé à autre chose, elle regardait son frigo et Credence se sentit idiot à sourire devant son comportement. Si seulement, elle acceptait de vouloir venir vivre avec lui. Peut être que le diable pourrait s'en aller définitivement de lui. Et en plus, chose rare chez lui, il était en train de tomber amoureux d'elle, de cet ange qui mettait de la lumière dans sa vie. Elle lui proposait des pâtes. Il répondit : " D'accord... je vais mettre mon égo de côté et je vais goûter à ta cuisine..."

Elle finit par demander quel job il faisait et son sourire fondit. Il était un peu nerveux même s'il assumait son métier. Il reprit alors: " Non... je suis escort... C'est par choix que je fais ça... de toute façon, j'étais destiné à faire ce métier... Et puis je peux me payer ce chouette appartement..."
   

Tu souris largement. T'es toujours un peu nerveuse, mais plus comme avant. Tu te sens confiante, il te rend confiante. "Oui, je ... m'interdis de manger quand je fais des choses pas bien, qui va à l'encontre de la Bible... Et comme c'est tous les jours, je suis habitué..." te dit Credence. Tu fronces légèrement tes sourcils mais tu ne dis rien. T'as envie de lui poser des questions mais t'as un peu peur, tu n'as pas envie de t'immiscer dans sa vie privée.

En plus, tu viens de faire sa connaissance, alors ce serait un peu déplacé si tu le harcelais avec des questions personnelles. Bien que tu en as envie, tu ne veux pas le mettre en colère. "D'accord... je vais mettre mon égo de côté et je vais goûter à ta cuisine..." te dit-il. Tu ne peux t'empêcher de sautiller et d’improviser une petite danse de joie. "Yes ! Tu ne regretteras pas je te l'assure!" lui dis-tu en lui souriant à en briser ta mâchoire.

Tu mets les pâtes cuire et tu t'accoudes sur le plan de travail en faisant face à Credence. "Non... je suis escort... C'est par choix que je fais ça... de toute façon, j'étais destiné à faire ce métier... Et puis je peux me payer ce chouette appartement..."  te répond-t-il. "Oh..." lâchas-tu. Tu restes quelques secondes silencieuse avant de répliquer. Tu ne t'attendais vraiment pas à cette réponse, alors ça t'a mis un petit coup de choc. "Mais... Est-ce que c'est légal ?" lui demandes-tu.
   

Son sourire était magique, angélique et hypnotisant à la fois. Credence ne savait plus où se mettre. Il ne savait plus rien. Il voulait qu'elle reste là à côté pour toujours. Il était tombé amoureux d'elle, parce que c'était l'ange qui pourrait le ramener dans le vrai monde. Pas dans son monde cauchemardesque. Mais Credence avait peur. Peur qu'elle ne le juge, peur qu'elle le rejette. D'ailleurs ses questions sur son métier illustraient bien ses peurs. Il sentait son jugement dans ses questions. Credence avait le coeur qui battait vite. Il décida de répondre:

"Officiellement, je ne fais qu'accompagner des gens dans des soirées qui me payent et je suis majeur donc oui.. Mais je n'ai pas le choix de faire ça.... parce qu'on m'a toujours dit que je finirais par faire le trottoir..."

Une pointe de tristesse s'installa en lui, parce qu'il se souvenait des dernières paroles de son parrain avant que Credence dans un acte désespéré, ne le tue. Il alla s'asseoir sur une chaise et il reprit:

"Tu sais comme je le disais, je vis seul ici, mais quand tu es là, cet appartement vit... alors je te propose plus officiellement. Tu ne veux pas venir vivre avec moi? Je ne te demanderais rien en retour, je gagne assez d'argent pour tout payer...mais je me sens horriblement seul... je m'en rend compte en te voyant ici.."
   

L'air triste qui passe vite dans le regard de Credence ne te passe pas inaperçu. Et tu ne peux t'empêcher de te sentir mal pour lui. Il est intriguant, et tu as une folle envie de savoir ce qui le tracasse. "Officiellement, je ne fais qu'accompagner des gens dans des soirées qui me payent et je suis majeur donc oui.. Mais je n'ai pas le choix de faire ça.... parce qu'on m'a toujours dit que je finirais par faire le trottoir..." te dit-il. Tu fronces légèrement tes sourcils et tu t'approches un peu du brun avant de lui répondre.

"Qui t'a dit ça ?" lui demandes-tu d'une voix faible. "Parce que... Je suis sûre et certaine que c'est faux... Tu peux te trouver un autre job comme... Je ne sais pas moi serveur ou caissier..." continues-tu naïve que tu es. Tu baisses légèrement ta tête en parlant à Credence, son regard t'intimide alors tu cherches à l'éviter. "Tu sais comme je le disais, je vis seul ici, mais quand tu es là, cet appartement vit... alors je te propose plus officiellement. Tu ne veux pas venir vivre avec moi? Je ne te demanderais rien en retour, je gagne assez d'argent pour tout payer...mais je me sens horriblement seul... je m'en rend compte en te voyant ici.." te propose-t-il.

Tu vois passer une profonde amertume dans les yeux du brun et ce qu'il te dit te porte une source de confusion. Il est étrange mais bizarrement, ça ne te fait plus peur. Ce qui est un peu drôle, parce que toute à l'heure tu croyais avoir à faire à un cannibale et là, tu te surprends à penser à sa proposition. "Je.. Je ne sais pas... Je vis avec mon père et il a besoin de moi... Puis, on se connait à peine. Si tu me laissais un peu de temps pour y réfléchir et si... On faisait un peu plus connaissance avant, qu'est-ce que tu en dis ?" lui demandes-tu.

Oui, tu détestes ton père, mais il a besoin de toi. Tu es la seule personne qui s'occupe de lui, tu cuisines pour lui, tu payes le loyer... Et bien qu'au fond de toi, tu sais qu'il serait content de te voir partir, tu te vois mal le quitter d'un jour à l'autre pour venir t'installer chez un inconnu. Un bel inconnu qui suscite gravement ta curiosité.