☆ âge vingt-trois soupirs, vingt-trois prières murmurées au bout des lèvres, les genoux écorchés sur le sol froid et les mirettes levées vers le plafond où séjourne le seigneur. vingt-trois baisers, vingt-trois cœurs écorchés, vingt-trois faux semblants cachés. ☆ genre féminin. les courbes qui se perdent derrière les mains calleuses, les lèvres pulpeuses qu’elle peint en vermeil si souvent. la femme que l’on sacrifierait si aisément pour une dot conséquente, pour obtenir un peu plus de pouvoir dans les mains d’un homme influent. ☆ origines nadejda, elle susurre qu’elle a du sang polaire venu tout droit de russie. suffit de s’écorcher la langue à prononcer nom et prénom à la suite pour deviner qu’il n’y a pas qu’un cruor américain qui ruissèle dans le corps frêle. pourtant, les origines sont incroyablement diluées et nadejda n’a aucun accent qui lui déchire les cordes vocales malgré les quelques mots fragiles qui s’évadent parfois de ses lèvres entrouvertes dans la langue de ses ancêtres. ☆ en ville depuis toujours, depuis trop longtemps, pas assez. elle se lasse pas la gamine, pourtant liberty ne rime plus tant avec liberté. mais nadejda serait incapable de la quitter… du moins, pas sans bo. mais les envies d’ailleurs commencent à la tirailler alors même que sa vie ne cesse de s’ancrer davantage dans cette ville où elle est née. ☆ statut fiancée à bo ruan, les décades qui se fanent, le ventre qui essaie de décrocher la lune alors qu’un petit être étire toujours plus son nombril. la vie qui se crée de cette union si désirée, l’amour aveuglé incapable de distinguer la lassitude dans les prunelles foncées de son fiancé tant aimé. ☆ orientation sexuelle nadejda, elle s’est jamais vraiment posé la question. faut dire que ça plairait ni aux parents ni au seigneur si elle se perdait à s’amouracher des courbes féminines d’une gamine. alors nadejda elle se dit hétérosexuelle, elle regarde que les mâles alors que le mariage tarde. et puis faut dire aussi que nadejda elle aime vraiment trop d’être serrée dans des bras forts jusqu’à en étouffer. ☆ emploi écrire ici. ☆ situation financière la jolie blonde, elle se plaint pas. c’est pas la panacée, y’a des fins de mois qui font un peu grimacer mais elle est dans une situation suffisamment confortable pour que le fruit de leur amour grandissant derrière l’épiderme étiré ne soit pas un problème financier. ☆ groupe shining star.

(please god) les genoux écorchés sur le sol calcaire de l’église délétère. le bâtiment qui gratte le ventre des nuages en une caresse qui manquerait de les faire ronronner, et nadejda qui a le regard relevé vers le ciel en une prière silencieuse. les mains jointes, le souvenir dilué de cette religion imposée qui la faisait grimacer… et la sensation impérieuse qui l’a remplacée qu’un seigneur veille sur chaque être vivant. il le faut. le monde n’a pas pu être construit tout seul. et nadejda qui est peut-être un peu trop faible (un peu plus que ce qu’elle croit) pour envisager un monde sans règles préétablies, sans quelqu’un pour prendre les décisions importantes qui donneront un sens à sa vie. besoin vital de savoir qu’une vie après la mort l’accueillera dans tous les cas. (fear of death) phobie maladive. nausées, tremblements, sueurs froides. la mort avec un grand « m », la faucheuse dans ses vêtements noirs et son corps rachitique qui l’approche de trop près. nadejda qui tient à sa beauté impérissable, qui craint de se ratatiner, de se recroqueviller, de faner. nadejda tête brûlée qui ne peut réfréner ses pulsions dues à l’amour de l’adrénaline malgré le cœur qui s’affaiblit à l’idée de passer les portes du paradis… ou pire. de mourir, de s’éteindre, d’errer dans le néant ou dans les limbes. (unloved parents) elle a espéré longtemps, la jolie blonde, d’avoir un frère ou une sœur dont elle pourrait s’occuper. elle a prié le seigneur encore et encore, jusqu’à en avoir les genoux en sang et jusqu’à s’endormir de fatigue excessive entre le sol et le lit. mais papa et maman ne s’aiment pas. papa et maman se sont mariés par devoir familial. par pression. alors nadejda a perdu espoir de voir un bébé resserrer les liens qui se sont distendus, papa et maman trop occupés à se balancer assiettes et insultes à la figure pour s’occuper de leur princesse. ils ne s’aiment pas, certes… mais ils n’aiment pas non plus leur progéniture, se reprochent à demi-mots et à coups d’œillades d’avoir engendré cette engeance mi-ange mi-démon qu’ils ont eux même créé à force de persifler leur haine. cette abomination dont ils devinent les travers sans les voir réellement, nadejda maîtresse des sans visages.