☆ âge elle grimpe assidûment l'escalier d'la vieillesse, s'arrêtant un instant sur les vingt-quatre ans pour prendre une courte pause et retrouver son souffle. ☆ genre les attributs de la femme sur son corps gracieux avec la délicatesse des mots abrupts des hommes, déchirant la sensualité acerbe de poppy en un va te faire foutre gras. ☆ origines en s'approchant un peu, on arrive à croiser dans l'fond de ses pupilles l'aigle américain dansant sur des chants asiatiques, mais bien trop lointain pour entendre. ☆ en ville poppy respire pour la première fois à liberty puis elle a détalé dès que ses jambes le lui ont permis. dégagée de liberty à ses sept ans avec le reste de sa famille pour une raison encore inconnue, ils ont grandit dans le village pas très voisin. là où les vieux richards finissent de consommer leur retraite autour d'une piscine pépouse. sauf que là, y'a plus d'argent dans les poches et les parents lui claquent la porte au nez. elle fuit direction liberty depuis quelques jours, là où les rumeurs se font déjà entendre. ☆ statut veuve sept fois, le dernier divorce s'est finit en bas des escaliers, la gueule de la police collé à sa fenêtre. ☆ orientation sexuelle le compte en banque n'ayant pas de sexe elle divague entre les genres, tant qu'elle aperçoit un billet dépasser de la poche arrière. ☆ emploi on pourrait dire au chômage sans que ça ne rappe la langue, poppy préfère appeler ça une retraite anticipée. ça n'a rien à voir, mais ça sonne cool. vieille arnaqueuse des temps modernes qui attend la mort de son nouveau (mais ancien) maris pour ramasser la fortune et se barrer à Las Vegas au moment opportun. y'a eu le maris en trop qu'à exploser ses rêves en même temps que la rampe d'escalier, alors elle s'est cassé vers Liberty là où y'a d'ancien pote qu'elle n'a revue depuis des siècles qui ne l'attendent pas. Liberty où y'a peut-être un ou deux vieux qui attendent la mort d'un pied ferme et le compte en banque qui cris son prénom. ☆ situation financière c'est la dèche, elle renifle l'odeur des derniers billets arrachés des mains de son défunt maris non regretté. elle fait la manche discrètement en grappillant des sous aux gosses de son voisinage.☆ groupe shining star

petit un ses limites, elle les connait pas encore. un carré qui se distingue dans un flou artistique elle imagine, faut juste savoir si elle va tenter de passer le pas. d'un côté, poppy l'a déjà fait. vendre son corps à des vieux pour quelques centaines de milliard oui mais, pour quelques billets vulgairement jetés sur une table de nuit ? elle hésite, elle se demande parce que les rues de liberty sont trop serrés, les rumeurs courts plus vite qu'un nuage de buée en hiver. la catin, la pute du coin ça colle déjà à son front. alors elle continue à tourner au milieu de sa chambre au matelas étalé au sol. passer le pas ou non. se salir ou non. y'a toujours la douche dans le pire des cas. petit deux poppy aurait pu s'en sortir si elle avait pas tout dépensé dans sa garde robe. poppy aurait pu s'en sortir si elle avait pas tout claqué au premier vieux dans ses bras. poppy aurait pu s'en sortir si elle réfléchissait avant d'agir. elle bossait à la maison de retraite après ses cours et c'est là qu'un regard de travers dans le décolleté à claquer contre son visage. et si, qu'elle s'était dit. un mariage, un majeur levé vers la porte de ses parents, des insultes gueulés à ses profs, des yeux vitreux devant les robes hors de prix qu'elle s'achetait, des larmes faussés aux creux de ses joues. et on recommence dans une autre ville. pas très loin. pas très proche. et on recommence parce que personne pouvait l'arrêter poppy. sauf la justice.petit trois l'âme en miette on aime poppy à cause de ses beaux yeux, de ses belles paroles et de ses beaux mensonges, de ses sourires doués et de ses baisers tendres. alors qu'en vrai, y'a rien à l'intérieur. t'as beau sonner, t'as beau cogner, tu trouveras rien d'autre qu'un cœur, qu'une âme, qu'une personnalité entièrement vide. elle s'adapte aux personnes qui l'entourent. jamais la même, toujours sur un chemin différent, sur des gestes qui divaguent de personne en personne, des compliments et des insultes lancés à trois personnes en même temps où chaque mimique est changeante. comédienne sur patte, elle aurait voulu en faire son métier. ça gagne pas. surtout quand t'es une américaine aux yeux de chinoise, chaque rôle proposé n'est que racisme envers tes yeux amandes. alors poppy elle claque la porte en gueulant bien fort pour faire comprendre qu'elle n'aime pas ça et se range sur le côté pour trouver une autre solution. celle de s'en prendre directement à son public. et vas y que j'te vole ton portefeuille en un sourire, après j'te défoncerais ton hospitalité en pionçant dans ton canapé pendant une semaine, puis j'te proposerais quand même de partir le plus vite possible mais ça te gênerait de m'mettre à la porte. un vrai numéro, poppy. petit quatre propriétaire d'une nouvelle maison à liberty, la première qu'elle pouvait se payer avec le fond de ses économies -qu'elle eut bien fait de ne pas dépenser dans quelques sacs- se fut une bonne boutade. le genre qui la fit tellement rire à s'en décrocher quelques larmes. le premier prix se révèle être une ruine d'ancienne maison. un toit, oui. de l'eau courante, non. princesse de la maison de retraite va devoir remonter ses manches jusqu'au coude. l’arthrite imaginaire lui bousille déjà les os. ou peut-être n'est-ce que la flemme. petit cinq l'amitié, elle connaît pas ça. l'amour, elle connait pas ça. la fidélité, elle connait pas ça. ermite des temps modernes, femmes des cavernes des temps préhistoriques, poppy c'est une bonne blague à elle toute seule. elle a le tact, sans jamais l'avoir eu. pièce de théâtre parfois tirant vers le comique absurde, la tragédie ou bien, la pièce de théâtre trop boring et hasbeen pour les jeunes d'aujourd'hui. elle se découvre en même temps que les autres la découvre. c'est un joli mystère poppy, tellement mystérieuse qu'elle ne se connait pas elle-même perdu dans les profondes personnalités qui cogne la porte de sa boîte crânienne depuis trop longtemps.

il fait pas beau, ah ça non. il fait pas beau dehors.
qu'elle se dit, penchant la tête en arrière dans un soupir robotisé. son corps s'étale de nouveau entre les draps froids et humides par les fuites d'eaux tombants autour d'elle, son regard s'accroche à un trou plus béant que les autres. un faible nuage gris qu'elle intime en le pointant du doigt de partir d'ici.

elle veux un ciel bleu, un ciel plus joli à regarder. un ciel qui en se réveillant, lui susurrera à l'oreille qu'elle n'est pas si conne poppy. que oui, peut-être a t-elle fait des mauvais choix dans sa vie, emprunter les chemins les plus caillouteux ne finissant sa route qu'avec les restes d'un biscuit bouffé, des vêtements déchirés et un visage morne de circonstance. mais qu'elle est encore en vie pop. qu'elle arrive encore à bouger le petit doigt, ses mains sont encore valides, son frigo à moitié pleins et le sourire persistant aux coins des lèvres.

mais elle le veux. ce ciel bleu, elle le demande, elle l'implore, elle le plaint de ne jamais se pointer au bon moment. il se fait désirer, pour qu'on le déteste un bon coup avant de se prélasser sous sa beauté infâme. poppy regarde dehors, à travers ses rideaux de fortunes qui ressemble vaguement à deux manteaux qu'elle a elle-même accroché au dessus de sa fenêtre. qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir foutre, maintenant.

personne ne l'attend derrière, personne ne tente de voir son visage ce matin, personne pour lui prévenir du déluge infernal de ces prochains jours.

y'a juste personne qui l'attend.
y'a juste personne qui voudrait encore l'attendre.
elle a merdé la poppy.
un peu trop, quand même.

faut qu'elle trouve une occupation. faut qu'elle trouve de quoi foutre de ses journées et de quoi remplir son frigo sans voler à la supérette.

va falloir, pop.
là, t'as plus le choix pop.
vendre une partie de son âme à des cv mal rédigés ou,
vendre une partie de son corps à des gamins mal dressés.

ouais, là, elle a bien merdé poppy.