☆ âge 24 ans qui tape bientôt dans le cinq en plein dans le mille. il a une gueule de poupon, il le sait, au moins il aura pas besoin de crèmes pour faire croire aux autres qu'il a quinze piges de moins. ☆ genre en soi il s'est jamais posé la question, il s'affirme pas spécialement en tant que l'un ou l'autre. il s'en tamponne, même si c'est quand même un homme avec tout le service qui est compris dedans. ☆ origines américo-japonais un sacré mélange qui porte à rire, même si sa mère, ça fait une éternité qu'elle a pas posé les pieds au japon - elle se considère plus aigle que soleil levant. ☆ en ville liberty c'est toujours c'est un peu sa prison, sans les barreaux, mais la sensation elle y est. y doit bien l'aimer quand même quelque part, cass, pour pas se tirer les jambes à son cou. ☆ statut terriblement raide dingue, monstrueusement amoureux sans les piafs qui sifflent à l'aube et les roses sur le pallier. il le dit pas haut, il le pense juste très fort. et sans doute que pour lui, y ferait n'importe quoi - pire que ces collégiennes dont il se moque, impitoyable. ☆ orientation sexuelle à toucher à tout, à aimer tout. bisexuel et pour c'qui est des sentiments c'est pareil. ☆ emploi des années d'études de com, un passage par tokyo pour voir d'autres inspirations - et voir d'autres paysages - pour finir graphiste dans une boîte à liberty. parfois il est plutôt fier de son taff, quand il voit les affiches dans la rue - le reste du temps, whatever ça paie l'appartement. à côté de ça, cass, il est membre de vista temple depuis quatre mois. ☆ situation financière y'a clairement pire que lui, il se plaint pas, il gagne plutôt bien, assez pour se faire plaisir de temps à autres. l'est pas bourgeois, dans la moyenne ça suffit pour ce qu'il fout. ☆ groupe black hole à regretter la lumière salvatrice.

instabilité capillaire décelée depuis l'adolescence. cass il est pas capable de garder une coupe de cheveux très longtemps,  ni une couleur. il change tout le temps, dévie sur le brun, le blond, le violet, puis le rouge, le court, le moins long. il a sans doute tout essayé - mais il en redemande encore. ☆ parfaitement bilingue il sait parler anglais par défaut, mais aussi japonais à cause de et pour sa mère. trouvant l'autre plus jolie que la première, il a encore malgré tout un peu de mal avec l'écriture. ☆ véritable adorateur des années 90 et particulièrement des jeux vidéos qui s'y sont fait, il a chez lui un petit pactole de ceux qu'il a pu ramasser suite à plusieurs années de dur labeur. il saurait pas dire pourquoi cette période, sans doute les couleurs, les ambiances à la fois ridicules et burlesques, les films d'horreurs. c'est un peu à ce moment où tout s'est décidé, joué. ☆ sucre à outrance pas bon pour le sang, mais quand même bon pour lui, il pourrait en bouffer à longueur de journée. sucettes, arlequins et autres délices y passent - c'est à en tuer un diabétique. ☆ cass il fait de l'asthme et il est le premier à en rire - ou à en désespérer. ses cries elles sont vachement moins marrantes en revanche, une l'a déjà envoyé à l'hôpital, s'étant transformée en crise d'angoisse. un rien peut le faire siffler, l'humidité crasse, une course trop violente, un pic d'anxiété, tout est bon pour lui compresser les poumons. ☆ à côté pourtant il s'arrange pas, puisque c'est un fumeur depuis qu'il a touché la vingtaine. s'il est pas à un paquet par jour, il s'en grille au moins une après s'être réveillé - histoire de se donner l'arôme tabac dès que possible. s'ajoute à ceci le combo café qu'arrange pas la pression artérielle - tout pour se foutre en l'air, à croire qu'il est un peu suicidaire mais à petit feu. ☆ c'est malgré tout pas qu'une feignasse. cass il a fait de la danse pendant trois ans, plus précisément de lindy hop de onze à quatorze ans. véritablement fasciné par ces mouvements acrobatiques, il en a gardé les fondamentaux et s'estime heureux d'être assez flexible pour les faire. les raisons de son arrêt sont simples : crise d'adolescence, inconscience, débilité. il a jamais eu l courage de reprendre. ☆ les bouquins c'est pas qu'une vie, c'est aussi sa vie. il en a toujours un dans son sac à finir, et il touche à tout cass, il est pas trop chiant. que ce soit un navet qu'il pourra brûler après ou une véritable pépite d'ordre thriller, il prend ce qu'on lui propose. généralement, il termine rapidement les ouvrages - un mois grand maximum quand il s'emmerde et le prend pour une corvée. ☆ cass c'est celui qu'a du mal à dire les choses concrètement. il détourne quinze fois avant d'y arriver, trouve des subterfuges, quitte à se faire passer pour un poète - mais ça c'est que pour le positif. en revanche quand y'a du négatif, il se donne à coeur joie de déballer un pamphlet fleurit. ☆ il est tatoué cass et il dépense des fortunes pour avoir un corps jonché d'images qui lui parlent. sa plus grosse pièce bouffant absolument tout son bras droit est un capharnaüm de monstres japonais, des yokais aux visages tantôt inquiétants, tantôt étranges. un autre, caché entre ses omoplates, rend honneur à un masque de nô - une pratique de théâtre japonaise - qui se nomme magojiro et représente le visage d'une femme pâle aux lèvres rouges. le dernier - et pas des moindres - s'illustre à l'intérieur de sa cuisse droite et représente un coeur réaliste aux dérives mécaniques et florales - le coeur entre les cuisses y paraît. dans le registre des modifications corporelles, cass il est aussi percé, oreilles à plusieurs anneaux, dont une ayant un écarteur bien que pas très gros, il compte aussi un implant microdermal sur le poignet gauche - par miracle, il a jamais fait de rejet.

allo lola, comme un garçon,
j'ai le cœur qui fait boum et les cheveux longs.
allo lola, comme un garçon,
c'est la première fois pour moi que tes yeux me font
boum boum boum.

- ça fait quoi d'être le plus grand ?
- bah... je les dépasse.
et c'est ce qu'il avait dit cass, quand y'a eu l'arrivage massif à quelques années d'intervalle. comme un ras-de-marée en pleine face qui fait gober la tasse d'un coup, sans prévenir, même si le ventre rond de maman il était révélateur d'un chamboulement, un quelque chose. cass il pensait qu'elle était malade. cass il pensait faux. cass il était trop petit pour piger.
d'abord y'a eu lola,
puis ness,
et arthur.
ils avaient pas fait exprès, c'était juste le sens des choses, la logique qui voulait ça. que cass, il commence à faire les choses comme il faut. que cass il se sente pousser des ailes avec dame responsabilité. c'était pas trop de son ressort, c'était pas facile. pourtant il devait, il devait parce que c'était, comme ça. même si ça gueulait avec papa, même si ça comprenait pas toujours maman. même si c'était le foireux des ackerman, même s'il avait comme de l'acidité à vomir.
- caaaaass !
- CASS !
- casseeeeeeeeee.
pis ça allait dans toutes les intonations possible, l'appelant, le pleurant, le criant, le maudissant. fallait s'y habituer, s'y accommoder. à quatre, se serrer les coudes sans trop se bouffer.
- alors grand frère ?
- ah p'tain c'est chiant. qu'il avait braillé à dix ans, se prenant en retour une tronche dépitée mi-choquée de la part de la tante suzanne. injure entendue grâce à papa qui s'en donnait souvent trop à coeur joie devant le foot, c'était son cri du coeur, son instant de malheur.

(même si ça le faisait sourire de donner un baiser nuage aux bobos)
(même si ça le faisait rire de voir le plus petit se rétamer en apprenant à marcher)

et ç'aurait pu bien se huiler, bien se caler, bien s'automatiser. sauf que cass, c'était cass. à s'gaver d'un rien, s'fatiguer d'un rien, s'donner le mal de vivre d'un rien.
y'a eu l'adolescence ; vide de sens.
y'a eu le fait de grandir ; puis de partir. tokyo, deux ans.
y'a eu un début ; et une fin en étant revenu.

y'a eu l'garçon à l'autre bout des mails envoyés, échanges qui auraient bien pu faire sur un cv - au départ de la pitié. puis y'a eu ses maux, ses mots, ses tournures, ses façons de bavasser sur le clavier, sur le papier - ça variait. y'a eu un an de parlotte, pour finir sur une étrange note.
amour bonjour, sans trop de détours.
y'a eu l'garçon enfin rencontré, ses deux yeux gigantesques qu'auraient pu tout avaler - âmes comprises dans son sillage aux mille paysages. y'a eu.
- salut.
d'cass qui savait pas trop quoi ajouter avant de le prendre dans ses bras, de le serrer. il l'avait voulut, souhaité, désiré à s'en prendre un feu dévastateur dans la cage thoracique. et ç'avait papoté. plus l'un que l'autre. djibril qu'il s'appelait - qu'il s'appelle - plus sur la réserve, à éviter le regard, à s'bouffer la lèvre inférieure comme si c'était sa dernière heure.
- arrête de faire ça.
qu'il avait dit le plus vieux en souriant, un peu trop heureux. puis il l'avait volé ce baiser, il l'avait chopé, prolongé, fait s'éterniser en soupirant un peu contre sa bouche, en calant ses doigts osseux sous sa mâchoire - même si son corps il planait haut sur un perchoir. c'était pas une promesse, juste une maladresse, comme un coeur battant à pas faire tomber avant de le greffer. c'est pas tant que sa chienne de vie avait pris un tournant, juste qu'il le suivait son soleil aveuglant, mettant une paume devant ses iris pour pas se les cramer. un peu trop
naïf,
un peu trop
faible,
laisse autour du cou en guise de corde de pendaison. déjà suspend au-dessus de ses propres pompes, de sa propre existence - un manque d'aisance, d'air. cet air qu'il lui pique à chaque ouverture, cet air qu'il lui pique à chaque coupure.