[a lot on my mind]
La force tranquille: Jasim, il est d'un calme olympien, il dit rien, il observe, il se tait. Il fait presque partie du décor. Presque. Tu le remarques pas, tu remarques rien. Il y a que le bruit du briquet qui allume sa clope qui retentit. Il fait ses coups en douce, il doit rien à personne. Il est mystérieux. Presque froid. Mais il y a ses pensées qui fusent. Il cogite.  

Les foudres: L'jour et la nuit. Jas, il peut prendre feu en un rien de temps. Et même s'il s'tait la plupart du temps, quand il parle, c'est pas pour faire semblant. Il s'embrace et tout le monde prend. Les foudres qui frappent de tous les côtés. Il a un caractère de merde, vraiment. Et c'est ses frères et soeurs qui prennent, la plupart du temps.

Sa famille: Il déteste ses parents, Jas. Enfin, c'est ce qu'il dit. Dans le fond, il supporte pas d'être une déception. L'ainé qui a failli à sa tâche, celui qui n'a pas voulu rentrer dans le moule. C'est peut-être aussi pour ça qu'il a une relation conflictuelle avec Nur, parce qu'elle est comme lui, parce qu'elle suit un peu ses traces. Et Jas, il continue de s'occuper des bambins, mais il parle plus aux vieux. Presque plus. Et leur argent, ils peuvent se le garder.

Sa fille: Née d'une union qui partait en fumée, elle est la lumière de ses nuits les plus sombres. Pour elle, il donnerait tout. Absolument tout. Et plus encore. C'est sa plus grande faiblesse et sa plus grande force. Toucher à un cheveu d'sa gamine et il vous fera la peau.

Son ex: La passion. Les parties de jambes en l'air endiablées. Les insultes. C'était bien partie, pourtant, au début. Il l'aimait, cette pute. Mais c'est vite partie en couilles. Et aujourd'hui, elle lui fait la misère, elle tente de faire de sa vie un enfer.

Les red devils: Une seconde famille. Quand il a arrêté les cours à seize ans, c'est eux qui l'ont recueilli quand ses parents l'ont foutu à la porte. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de vendre un peu d'herbe. Toujours un peu plus. Mais il a gagné des frères. Des faux-frères, parfois. Mais il a été aveugle, longtemps, Jas.

La prison: Il a pris à la place d'un autre red devil. Pour le couvrir. Pour protéger sa famille. Deux ans d'enfer, à vivre moins bien qu'un clebs. On pourrait croire que ça lui a mis du plomb dans la tête et pourtant, il continue à chevaucher sa bécane dans les rues de Liberty.

Les excès: Les drogues, les clopes, l'alcool, le café. Jas, il fait tout. Et beaucoup trop. Même s'il s'est beaucoup calmé depuis qu'il a la gamine. Il essaye d'être un petit con responsable, maintenant.

Les femmes: Il a jamais été vraiment le genre à courir les filles, ni même à vouloir plaire. Il respecte plus ou moins les femmes, n'aiment pas tellement celles qui passent de mains en mains. Il a toujours plus ou moins rêvé d'trouver la bonne. Mais les choses ne se sont pas faites dans cet ordre.

Nala: Elle gardait sa gamine, l'ingénue. Il l'a vu grandir. Devenir femme. Et parfois, il se surprend à avoir de vilaines pensées à son égard. Il faut dire qu'elle le cherche, la petite. Et peut-être qu'elle finira par le trouver.

Sa sensibilité: Jasim, c'est pas vraiment un macho comme les autres. Ni un cow-boy en blouson d'cuir comme on en voit dans les films. Il cherche pas à jouer au gros dur. Il accepte ses moments de faiblesse et d'avoir des côtés de "pédale" comme ils disent. Il sent pas sa virilité menacé, jamais. Alors il s'en fout.

L'après prison: Il apprécie pas forcément cette étiquette qu'on lui colle à la peau parce que c'est dur de trouver du boulot et d'être pris comme un bon père quand t'as un boulet à la cheville. Et puis, deux ans, ça lui a laissé le temps de cogiter. Il voit plus vraiment les choses de la même façon maintenant. Il aspire à une vie plus tranquille.

Les doutes: Jasim, il a des doutes quant aux red devils et à son mode de vie. Il a plus de trente ans, une gamine. Des années de prison dans les dents. Il aimerait être plus posé, moins baroudeur. Et puis, sa "famille" lui semble moins glorieuse maintenant. Il ne sait plus vraiment à qui il doit se fier.

Liberty: Il déteste cette ville de merde. Il l'insulte à longueur de journée. Et pourtant, il n'a nulle part d'autre où aller. Comme prisonnier.