n'hésitez pas à privilégier les personnages plus vieux, les pré-définis et à participer au topic en commun I love you

cirrus minor (lola)  :: (générique de fin) :: dead end :: v1 :: archives rp
Invité
Invité
Anonymous
should i stay or should i go ?

cirrus minor (lola) Empty
Ven 28 Avr - 13:47
Invité
Il y avait la forêt de nuages qui prenait le dessus sur l’océan végétal qu’était l’Oregon. Une mer aux eaux troubles et pas toujours bien définies. C’était là-dedans qu’il était, Abram, à tracer son chemin entre les fougères et les morceaux de terre. La terre de l’eau.

Fracas de la cascade sur les rochers, le pont qui trône tout en haut qui fait une arche en demi cercle. C’était un paysage de rêve, le genre d’endroit où on aimerait bien mettre la bague au doigt à sa mariée.
Et aujourd’hui Abram était de sortie avec la sienne. Sa fiancée. Une fiancée de métal, mais une fiancée quand même. Elle n’avait de parole que le rugissement de son moteur -- ses entrailles. C’était elle qui l’avait emmené jusqu’ici. Elle qui avait plus de force que lui. Sa fiancée… L’une de ses nombreuses amoureuses.
Pick up rouge. Un vieux modèle de 1960. Le même qui a déjà accueilli le corps céleste d’une étoile à l’arrière. Il fonctionne toujours bien même si parfois ça donne l’impression du contraire.

L’heure du petit matin, sans doute un peu après que les coureurs de l'aurore aient fait leur tour devant chez lui. Les roues du véhicule slaloment entre les arbres dont on ne voit jamais la cime, trouvent leur route sur le sentier creusé par d’autres monstres avant lui. (Il y a comme un air pensif sur son visage) Pas de musique, juste le bruit du moteur et les rebonds puissants de la voiture quand les racines veulent joueur des tours aux passants.

On ne sait pas pourquoi il est là, ni où il va.
Mais il finit par cesser sa montée infernale près du torrent qui court le long de la forêt. Là ça fait encore plus de bruit que sa fiancée, ça gronde même, et ça éclabousse les types qui comme lui sortent de leur abri de fer pour s’approcher du flux aqueux.

Là, c’est bon. C’est calme. Il l’est. (Son briquet dort dans sa poche; les bâtonnets cancérigènes aussi) S’asseoir ici sur le rocher à peu près plat, sale ou pas c’est pas grave. Ses yeux rencontrent la canopée, disent bonjour puis se taisent à nouveau vers le bas. Le silence.
(…) Et peut-être qu’au delà de la rivière, il y a quelque chose.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
should i stay or should i go ?

cirrus minor (lola) Empty
Sam 29 Avr - 16:05
Invité
ABRAM & LOLA
Et elle disait amour
Mes larmes coulèrent seules ~

On est quel jour aujourd'hui ?
Les calendes grecques. Lola sait pas, elle a perdu la notion du temps ici, tout s'écoule dans une torpeur latente, comme se déroule le corps précieux d'une couleuvre au soleil. Lola ne fait que vivre, rire et respirer, Lola ne fait que danser enfermée dans sa salle aux murs bleus et verts, un peu decrépite. Mais pas aujourd'hui. Le soleil se joue du monde, à dormir dans les nuages gris du ciel, mais ça l'intrigue Lola, alors curieuse la gamine, elle laisse la clé de la porte à son cou et elle sort, grisée par les embruns d'un orage prochain.

C'est beau. Le vert autour d'elle fait briller comme à l'intérieur d'une émeraude. Lola elle danse parmi les pierres. Quelques aiguilles de sapins qui font comme des perles rubis sur sa peau brunée, l'odeur entêtante du chèvrefeuille, les cris incessants des oiseaux amoureux. Elle a pas sa caméra ce matin Lola, elle a rien, à peine de quoi couvrir son corps de gamine longiligne, un vieux pantalon et un pull trop large. Une naïade d'un autre temps venue s'échouer sur les berges du fleuve endormi. Quelques rochers trempés semblent flotter au dessus de l'eau, comme un passage, un appel à l'autre rive. Elle attache ses cheveux vite, enlève ses vieilles chaussures Lola et puis elle passe, douce ballerine à sauter dans les flaques. Elle ose pas glisser, tromper la simple quiétude des poissons nageant dans le lagon, juste un salut de la main, quelques bulles qui lui répondent. Sirène de l'aurore.

Ses pieds se posent enfin sur la terre humide de rosée. La terre colle, sa peau est noire comme le bitume, un peu granuleuse. Ça la gêne pas Lola, elle l'aime cette nature. Alors elle danse pour faire sécher son corps, encore mouillé de la Vie d'à côté. Les sens qui se délient, les bras en couronne, princesse de la forêt, demies pointes, équilibre précaire, elle tombera pas Lola, trop assurée pour cela. Y'a pas d'musique, juste dans sa tête, une patchwork du XIXème siècle. Un peu Brahms, un peu Chopin, quelques notes de Verdi. Lola elle est tour à tour Cigne Blanc, Valkyrie, pantin de bois. C'est ça la danse, c'est un théâtre amélioré, une sorte de rêve mais éveillé.   

Il y a un homme. Elle s'arrête Lola, d'un coup. Non pas qu'elle soit timide, juste un peu intriguée. C'est la première fois qu'elle vient ici, elle ne peut pas être étonnée de sa présence, après tout, vient - il ici à chaque fois que le soleil se lève ? Il est assis, calme, insaisissable. Une douceur un peu brute qui lui réchauffe le coeur à la gamine. Toujours vagabonde, sauvageonne aussi, parfois rebelle, quelques mèches qui cachent son regard doré malicieux d'enfant, elle s'approche Lola, tranquille, sans bruit. Le rocher est assez large pour deux corps solaires. Ses genoux craquent, se plient alors qu'elle s'assoit près de l'inconnu. C'est le seul son concret qui vient troubler cette harmonie. Comme si elle avait jamais douté d'la beauté du monde. Ses lèvres roses s'entrouvrent mais c'est juste pour respirer, parce que ose pas Lola, elle ose pas lui parler. Bonjour. Bonjour. Ils étaient deux, seuls et sans bruit. Mais ils étaient vivants...   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
should i stay or should i go ?

cirrus minor (lola) Empty
Sam 29 Avr - 19:19
Invité
Il se passe un truc. Un arrêt dans le temps, direct. (Le vent porte avec lui le parfum d’une fine bruine) Même la rivière s’est tue. Ce que l’on nomme « solitude brisée »... C’est quand il se passe que deux corps vibrent pour se joindre, comme pour se contacter ou pour se rappeler. Peut-être parce qu’ils se connaissent déjà. Et puis tout le reste s’effondre pour des yeux, une bouche, un nez, une cascade de cheveux... Pour quelqu’un d’autre.
Pour une fille.
Elle est là-bas, en face. (...) Elle sait qu’il est loin, mais elle n'hésite pas : elle enchaîne les foulées agiles comme un faon derrière sa mère, s’élève au-delà des eaux déchaînées sans vraiment prendre le temps de recevoir les gouttelettes de pluie sur ses parures.

Et la voilà déjà.
À nouveau, le torrent reprend ses grondements terribles et apaisants, étouffe les mouvements de la fille qui affole herbes et minéraux sous ses pas. Elle s’approche encore, doucement, avec une curiosité sauvage et calme. Abram pourrait tendre la main, prétendre vouloir attirer l’enfant animal vers lui, mais ça n’arrive pas. Il y a seulement un craquement de jambes pour lui signaler la position assise de son invitée, là, près de lui.

Les poings dans les poches. Son regard n’a pas encore croisé le sien mais il sait. Il sent. L’onde un peu électrique et à la fois tempérée qu’ils émanent ensemble. Ça vous dit que les ingrédients que vous avez choisis de mettre à deux sont incompatibles, pourtant tout le monde a déjà essayé une fois. Un peu comme de l’eau et de l’huile. (Eh, tu crois que c’est bon de mettre ça et ça en même temps?) (Je sais pas, t’as qu’a essayer pour voir) Personne ne dit rien, personne n’ose perturber la taïga chantant le matin.

« J’ai interrompu quelque chose de grand. »

C'est assez pour percer la voix du courant, dragon d'eau qui s'élance au creux des arbres, taillant la roche. Il avait tout vu, Abram. Il avait vu cette fille jouer avec la voûte céleste, inviter une pluie de nuages sur la forêt.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
should i stay or should i go ?

cirrus minor (lola) Empty
Dim 7 Mai - 3:01
Invité
ABRAM & LOLA
We are broken
We just have to fix the rest well ~

Elle s'est arrêtée toute seule de danser la gamine. Habituellement, elle malmène son corps à l'extrême, à s'étirer pour essayer en vain de toucher le ciel pendant des heures dans son antichambre du rêve, avec juste deux trois pauses pour régler la musique. Le pianiste est mort, c'est pas grave, on s'adapte. Elle répétait, elle tombait, chancelant sur ses chevilles trop fragiles d'enfant encore. Mais ici, à se saouler à l'humus des conifères elle avait cessé de virvoleter à en perdre un équilibre précaire pour laisser place à la curiosité. L'inconnu. Des cheveux hirsutes, le menton glabre, quelques tâches grasses sur les doigts. Cette imparfaite perfection est rassurante. « J’ai interrompu quelque chose de grand. » Peut être. Ou peut être que justement il a commencé un nouveau cycle, mais cycle de quoi, on n'en sais rien, armé de son pick-up et de son souffle chaud.

Lola ? Lola ?
Elle dit rien, pour l'instant, elle pense juste. Elle apprécie ce bruit délicat qu'est le silence. À écouter d'une oreille sourde l'eau qui dévale les flancs et qui vient léser leur trône de fortune. « C'est pas toi. » Pause. Elle laisse s'envoler quelques oiseaux, cherche un peu ses mots. Cest qu'elle veut pas trébucher sur une syllabe, parce que les lettres, ça lui fait peur à la danseuse. « Peut être... Peut être que t'as juste tout fait redémarrer. » Elle sait pas qu'il est mécano cet homme la gamine, que réparer pour remettre tout en ordre c'est son domaine de prédilection, comme elle avec sa danse, sa drogue. Elle rit doucement comme pour donner du poids à ses paroles. Le tutoyer paraît logique, parce que... c'est comme si il avait toujours fait partie du décor, de son décor.  

Il pleut. Magie du matin ou tout est encore trop fragile pour qu'on soit sur de quoique ce soit. Ma journée sera belle ? J'aurai une belle soirée ? À l'aube on n'en sait rien. On sait juste que la bruine coule, ininterrompue sur le visage, eau pure, brûlante, cadeau des dieux. Les gouttes semblent grossir à chaques secondes. Oh, c'n'est qu'une averse, mais ça lui plait à Lola, ça l'inspire. Suite de pas pour une naïade, sur un air d'Inondation. La cascade cesse. Déjà. Elle recommencera. Bientôt ? On sait jamais, évidement qu'on n'sait jamais. Alors elle glisse dans l'eau Lola, elle trempe ses pieds à nouveau, sans chercher à l'éviter cette fois. Elle enfonce ses orteils dans la vase douce, lit de Nature. Puis, doucement, de plus en plus vite, elle se met à tourner sur elle même, rejetant des perles d'eau partout. Lola sèche, Lola s'amuse.   

« La pluie m'dit qu'on doit faire ça à deux. » De nouveau statue, tigre en embuscade, elle est immobile la Olson. Ses yeux couleur pomme de pin se perdent dans ceux de l'inconnu. Elle ne connaît même pas son nom, mais c'est pas grave. Elle le sait, elle le sent, ils se sont croisés comme les fils d'une étoffe pour ne plus jamais se défaire, se détacher. Alors comme l'enfant avec le renard, ou ne serait ce le renard avec l'enfant ? la petite roumaine tend sa main basanée vers l'homme, l'invité à entrer dans cette danse aquatique improvisée avec elle. T'as peur ? Non, bien sûr que non, c'n'est qu'une enfant. Cristal, il se remet à pleuvoir. Encore.  
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
should i stay or should i go ?

cirrus minor (lola) Empty
Sam 13 Mai - 17:47
Invité
Les lettres…
Tu vois, c’est pour ça qu’Abram il traîne ses mains dans le cambouis et les métaux,
c’est parce que c’est plus facile.


(...)

Et la pluie continue sa chute sur les peaux encore chaudes ; c’est comme si elle débarrassait la crasse du champ de bataille, qu’elle emportait tout avec les flots.
Puis le torrent poursuit sa course, glisse, accueille la gamine et ses jambes sculptées par les foulées. Gamine qui se fait applaudir par les reflets de l’eau, épouse la matière. Elle se retrouve dans son élément, la biche, avec ses rondes endiablées qui éclaboussent ceux qui ne font pas partie de la danse.
Abram.

«Dieu vit dans la pluie»

La fille arrête subitement de danser. Elle a pris pour acquis la rivière bleue foncée, pourtant elle se relâche, feint la pause alors qu'elle se positionne face à son témoin. Témoin qui écoute, témoin qui regarde mais n'applaudit pas. Elle sait. Il attend. C'est la main tendue, c'est l'invitation. Il doit venir. Le Non n'est pas une excuse, la pluie le pousse à glisser un peu plus de son rocher, lui demander de s'avancer. Allez. De nouveau elle fait tomber le rideau du temps, prépare la scène, lumières toutes dirigées... C'est elle qui va mener la danse. Il sait. Elle attend.

De toute évidence, c'est la rouille qui s'étiole des muscles d'Abram. L'eau de la pluie qui circule, s'incruste, gratte les rouages intérieurs et menace la centrale de se remettre en marche sinon rien ne redémarrera plus jamais. Il observe cette patte tendue vers lui comme si c'était un cadeau, la marche du piédestal qui signifie l'étape à franchir avant autre chose.
Elle est en train de l'englober avec elle, la gamine.
Elle est en train de calmer le feu qui brûle trop et dévore.

C'est hors du temps. Il la regarde droit dans les yeux, soutient son regard ambré. Elle n'a pas peur. Elle ne craint rien. Pas l'inconnu devant elle. Pas son propre geste. Pas la suite. Elle vit. Là, dans sa propre spirale temporelle. Son torrent à elle. Abram n'a que quelques secondes pour percevoir tout ça. Elle est venue à lui et maintenant elle s'apprête à repartir. Avec lui toujours. Cette gamine, elle a fait que quitter son monde un instant pour pouvoir récupérer son invité qui se trouvait au dehors.

(Très bien. Appuie sur tes genoux, fais un effort. Voilà, comme ça. Tu le sens que tes os craquent un peu (eux aussi), qu'ils sont contents de servir à quelque chose. Et là, c'est comme si le rocher sous toi disparaissais. Tu n'as plus la possibilité de retourner à ta position confortable. Épouse sa main. Approche-toi. Jette-toi à l'eau.)

«Montre-moi.»

Maintenant les eaux troubles,
redeviennent claires.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
should i stay or should i go ?

cirrus minor (lola) Empty
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
cirrus minor (lola)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» pacify her. (lola)
» werewolf ☆ kay, lola
» Allo Lola ~
» J'suis qu'un fantôme quand tu vas où j'suis pas, Lola ~

+

Sauter vers: