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echoes. (abram) [TERMINÉ]  :: (générique de fin) :: dead end :: v1 :: archives rp
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Dim 2 Avr - 0:25
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babe, elle traîne sa carcasse décharnée dans les rues. dans sa démarche fluette, dans ses prunelles-comètes, y'a des rêves à portée de mains. y'a des souvenirs colorés, des souvenirs jolis, des souvenirs métaphorés. y'a des souvenirs issus d'une autre vie, des voyages qu'elle a entrepris, des voyages qui l'ont changé.
babe, elle lève ses mirettes vers le ciel. il fait pas beau aujourd'hui, il fait pas moche non plus. faut dire, c'est dur à voir... il fait nuit. y'a pleins d'étoiles dans le ciel. babe, elle lève la main et elle a le sentiment de pouvoir les attraper. ça remplit son cœur avec des paillettes de joie.
babe, elle pense au seigneur. ça fait longtemps que babe n'y a pas pensé. babe évite, parce que ça lui rappelle sa famille. maman et sa ceinture en cuir, maman et sa ceinture qu'elle abattait sur ses fesses en leur donnant une jolie couleur rosée.
« tu ressembles à papa. »
elle crache. dans sa voix, c'est une insulte. ça lui fait mal au cœur babe. elle l'aime bien papa, elle l'aime plus parce que papa il la frappe pas. babe elle étudie à l'école, babe elle est sérieuse alors elle comprend pas la haine de maman.
elle accuse.
et papa dit rien. papa est pas là, papa expie ses péchés pour mieux recommencer. et le dimanche, famille parfaite à l'église, en train de remercier le seigneur. et le dimanche, famille parfaite qui rejoint la maison, et l'indifférence retrouvée. le dédain, le mépris, tout ça caché sous les façades.
et babe, elle pense à luka aussi. son petit-frère, trop jeune, trop malade, bientôt guéri il paraît. deux ans qu'elle l'a pas vu, deux ans qu'il lui manque. mais babe elle peut pas y retourner. babe elle a changé, elle se sent mieux... mais elle est pas assez forte pour supporter les oeillades-colères de maman. pour supporter l'amour de luka.
pour supporter tout ça.

mais babe arrête d'y penser parce qu'elle sent son palpitant s'affaisser sous l'poids de la tristesse qui commence à l'noyer. babe respire un grand coup et avance dans les ruelles de liberty, la ville où elle s'est toujours sentie contrit. aujourd'hui c'est différent. y'a pu l'seigneur pour écouter ses complaintes, les poèmes écrits en rêvant d'un bel avenir qu'elle aurait à coup sûr grâce à la famille. elle doit être déshéritée aujourd'hui.
c'est pas grave, babe n'a plus à s'en occuper. babe est libre, enfin. babe peut profiter.
elle passe ses journées à s'tanner la peau au soleil timide d'un début d'mois d'avril en accrochant les regards des passants, en minaudant, en feignant la misère. babe, elle travaille pas mais elle l'a décidé... n'empêche qu'y'a toujours des cons pour donner. et babe, elle leur dérobe quelques économies de plus en racontant des histoires, en cajolant un petit ventre rebondi qu'elle gonfle exprès.
et babe, elle se marre toute seule quand elle y pense. elle le raconte souvent à tito.
mais ce soir, elle a pas envie d'rentrer au hangar. elle a besoin de solitude, elle a besoin de chaleur.
du coin d'l'oeil, elle remarque un vieux pick-up. elle s'approche, curieuse et tâtonne la poignée qui ne tarde pas à céder. alors babe ronronne presque de satisfaction et elle se glisse sur la banquette pour y trouver un sommeil réparateur, dans la chaleur et le confinement, en se sentant un peu en sécurité. elle ramène ses jambes contre sa poitrine et elle redevient l'innocence, quitte la déchéance le temps de protéger ses prunelles derrière le voile de ses paupières.


Dernière édition par Babe Kidd le Lun 24 Avr - 19:00, édité 1 fois
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Dim 2 Avr - 12:43
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"Finis ce que t'as à faire et on s'en va."

Oui,
mais non quoi.

"T'es pas obligé de m'attendre."
et Abram rentrerait seul ce soir. C'est très bien. Le collègue de travail prend la porte -- il est peut-être parti pour aller en boite (le week end justifie les moyens). T'as des jambes, lèves-toi et marche.
(...)

Les nuits de Liberty. Froides. Pas glaciales, froides. Le dehors lui mord gentiment les jambes avec ses crocs faits de brises. "Si tu ne fais pas attention tu pourrais bien te réveiller avec une mauvaise surprise demain matin!" (comme un nez rouge) (ou ne pas te réveiller du tout) (non attends)
Allez, c'est fini? On peut rentrer? Il y a encore des choses à faire à l'atelier.
Sur le trottoir, la voiture (ce vieux pick up rouge) est là. Elle l'a toujours été. Et elle ne le quittera pas pour aller en boite - enfin pas ce genre de boite. Il grimpe dedans après avoir balancé à l'arrière les sacs lourds qu'on détesterait porter trop longtemps en randonnée. Il n'a pas prit la peine de jeter un œil à la remorque. Et l'absence de l'habituel rebond métallique quand on jette des affaires à l'arrière n'a pas semblé faire tilt non plus.

Le feu rouge lui permet d'allumer un autre feu pour nourrir la cigarette coincée entre ses dents. Sucette à cancer. Pas de musique. Pas de Elvis pour faire son show. Rien que le chant de la nuit. Puis c'est le moment d'appuyer sur la pédale. Oui, mais quand du mouvement se fait voir dans le miroir du rétroviseur, la vitesse du véhicule rétrograde. Les sourcils s'arquent.
Du mouvement. Là derrière.
C'est quand même pas les sacs.

Non, ça ne va pas.

Le bord du trottoir rappelle le pick up à l'ordre (désolé gros) pour un nouvel arrêt. Il ne rentrerait donc jamais! Pas pour le moment. Écoute le bruit à l'arrière, ça s'agite sous les couvertures. Abram a une vague idée de ce qui se passe. Le coup de tout à l'heure était une feinte! Sortie du véhicule, claquage de porte, sucette à cancer entre deux doigts, regard suspicieux sur les couvertures. On dirait un enfant là-dessous, qui se débat comme pour chercher une position parfaite pour dormir.
C'est cramé, mais ça lui arrache un demi-sourire. "Il est incorrigible"

"T'es pas sérieux. Suffisait de m'attendre, tu sais."

plutôt que de faire semblant d'aller en boite.
Abram arrache ce drap du corps qui l'agrippe. Fini la blague, fais tomber le masque.

.......Et là !
Oooh.. ..... Oula... ....... une enfant (une vraie!), une enfant sous les draps (une vraie!) qu'est-ce que qu'est-ce que (quoi), heiiiin (une vraie!)??

Parce que c'était pas du tout la bonne personne. C'était tout l'inverse. Une femme (une fille?), des cheveux longs qui l'enveloppent, lui couvrent le regard à moitié endormi. Un vrai bébé dans un corps de grand. Les sacs ont du lui rebondir dessus.

"Oh bordel... cette découverte des enfers."

Encore un peu,
et sa sucette à cancer va finir par lui brûler les doigts.


Dernière édition par Abram Hyde le Jeu 20 Avr - 21:42, édité 1 fois
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Dim 2 Avr - 23:45
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le sac qui lui tombe sur le coin d’la gueule. sommeil léger dans lequel elle était plongée, réveil difficile et douloureux qui la fait légèrement bouger.
de l’air, réclament les poumons recouverts du sac de toile et de la couverture. alors elle remue sans trop comprendre ce qu’il se passe. elle sait même plus où elle est babe, ce qu’elle fait dans cet endroit clos, tout noir et qui sent le cambouis. ça sent la poussière aussi, l’huile de moteur. ça sent une odeur masculine, une odeur qu’elle retrouve parfois dans le vieux hangar où elle crèche le soir.
la voiture (ça lui revient maintenant) arrête soudainement de bouger. mais babe elle continue de chercher de l’air, de remuer. et soudain, après des palabres que barbra ne comprend pas, y’a la couette qui se soulève.
l’esprit encore embrumé par le demi-sommeil dans lequel elle était plongée, elle croit un instant que c’est d’la télékinésie, un truc magique et mystique et qu’la couette vole toute seule. elle couvre son corps de ses mains pour lutter contre le froid soudain qui mord sa peau trop découverte, trop nue à certains endroits, le bas du ventre visible si on s’y attarde, les cuisses engoncées dans des bas-résilles, mini-short couvrant son popotin et les bras nus. elle a pas l’sens des réalités parfois babe. elle avait pas froid avant.
« oh bordel… cette découverte des enfers. »
elle se redresse et elle le regarde avec une moue boudeuse.
« j’suis si moche que ça ? »
elle demande en passant une main dans ses cheveux roux pour replacer quelques mèches venues se ficher sur son visage, devant ses yeux, pour récupérer un semblant de dignité.
et elle remarque la clope qui fume entre les doigts de l’inconnu, la clope qui se consume alors babe l’attrape du bout des doigts et la glisse à ses lèvres pour en aspirer un peu d’la toxicité. the toxicity of our city, system of a down qui lui revient en mémoire.
« j’m’appelle barbra mais tu peux m’appeler babe. »
elle ronronne en croisant les jambes, totalement redressée et assise pour lui faire face, le flirt couvrant sa voix. babe, elle est prête à beaucoup pour avoir un toit, même le toit de ce pick-up crasseux. et puis l’inconnu, il est pas désagréable à regarder, dans l’genre bad-boy égratigné et un peu vieilli par les années.
« il est sympa ton pick-up. »
elle lâche, déposant ses mirettes sur les quelques bouts qu’elle distingue. babe, elle cherche à se dédouaner, à s’faire pardonner, à faire comme si sa présence dans une voiture qui n’lui appartient pas n’avait rien d’anormal.
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Lun 3 Avr - 11:40
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La gamine, elle se réveille. La gamine dans un corps de grand.
Sa voix est déjà vieille. Éreintée. Mais elle s'accroche autour des oreilles, force l'éveil. Elle est belle, la gamine. Même qu'elle s'appelle Barbra. Babe. D'où est-ce qu'elle vient? Elle a l'air d'être arrivée par un caprice du vent (crocs de brises). Elle mord, elle aussi. À sa manière. Ces illustrations sur les bras, fresque du vécu. La voilà qui s'empare de sa sucette toxique, la coince entre ses lèvres, nonchalance nonchalance quand tu nous tiens. Elle veut se brûler à sa place, fabrique sa chute, dérobe celle d'Abram. Tricherie. Elle le sauve de dix minutes.

On dirait qu'elle ne va pas bouger - ha! t'as cru quoi. Ses jambes croisées font ventouse sur le sol froid de la remorque. Les sacs lui ont fait mal peut-être, mais elle s'en fout. Pick-up sympa, voix de verre. Morceaux de verre qui t'arrachent quelque chose. Quelque chose de beau. Le mécano, il prend appuie sur le bord du véhicule, bras croisés - comme elle, ses jambes -, approche le visage curieux de la petite chose qui ne va pas bouger. Ce n'est pas grave si elle ne bouge pas. Elle est peut-être déjà ailleurs à l'intérieur.

"Tu comptes pas pieuter là-dedans."

Là-dedans, pas le véhicule (lui il s'en fout), la couverture. Ce torchon. Regarde.

"C'est imbibé de graisse de moteur.
Personne ne dort avec l'odeur du plomb dans les naseaux."


Il a déjà essayé. Puis les sacs reviennent à la charge. Ce qu'il avait balancé tantôt, c'était peut-être le salut qu'elle attendait, la gamine. Dedans, il y a ce qu'il faut. Il y a la chaleur, le coton, les choses douces. Et pourtant, ça a fait mal de les lancer comme ça à l'arrière. Elle pourrait regarder dedans, la gamine, Abram lui il s'en ficherait pas mal. Babe a le droit. Elle peut. Cette nuit le ciel est indulgent. Alors Abram, d'un regard inquisiteur, renvoie celui de Babe sur ces vieux sacs qui ne paient pas de mine. Peut-être même qu'il y a de la nourriture dedans. Mais ça, même Abram ne sait pas.
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Mar 4 Avr - 23:22
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babe, elle saurait pas dire quel âge il a l’homme qui lui fait face.
elle est tactile, barbra, alors elle aimerait toucher son visage pour l’examiner ; elle est pas aveugle mais elle a toujours trouvé ça plus simple pour comprendre les contours, pour comprendre comment les années ont marqué les personnes.
barbra, elle a envie d’passer ses mains dans ses cheveux aussi, elle sait pas pourquoi. c’est sans doute la lune pleine qui brille haut dans l’ciel, parce que barbra elle est lunatique parfois. et même si y’a aucun rapport, barbra elle est persuadée qu’c’est lié.
elle tire fort sur la cigarette volée, s’brûle les poumons à plein nez. mais elle tousse pas barbra, elle a l’habitude de fumer des mégots abandonnés par des passants, souvent à peine entamés. elle a pas assez d’thune pour acheter des paquets, ça coûte un bras cette merde cancérigène.
barbra, elle le trouve beau, engoncé dans sa nonchalance. les bras croisés, comme s’il possédait le monde et même plus, comme s’il avait pris possession de tout pour l’éternité. elle aimerait bien l’embrasser babe, parce qu’elle tombe amoureuse en un regard et oublie tout en deux.
elle aime bien les garçons plus âgés, ça lui donne l’impression d’être une grande fille qui craint rien. et puis elle pense toujours qu’ça va emmerder maman, même si maman s’en est totalement désintéressée… comme si elle l’avait un jour aimé.
« tu comptes pas pieuter là-dedans. »
babe elle fait la moue, un peu vexée. quoi, elle a pas le droit de s’incruster, de dormir dans son pick-up ? il est pas gentil, elle pensait qu’il serait d’accord.
(bon ok, elle s’en foutait, elle avait même pas réfléchi à ça.)
puis il montre l’espèce de couverture qui sent fort dans lequel elle s’était roulée.
« c’est imbibé de graisse de moteur. personne ne dort avec l’odeur de plomb dans les naseaux. »
elle remonte le nez, pleine de fierté, avant d’lâcher.
« bah moi j’ai réussi, et j’suis sûre que si tu t’allonges à côté de moi j’y arriverai aussi. »
elle répond sans sourciller.
« tu t’appelles comment ? »
elle demande, les prunelles nimbées d’curiosité.
« si j’sais pas, c’est un coup à laisser aller mon imagination. ça peut aller d’bébé à mon p’tit cachalot, puppy, sugar daddy… »
elle énumère en comptant sur ses doigts, les mirettes maint’nant relevées vers le plafond, vers les étoiles qu’elle voit pas à cause de la taule froissée du pick-up.
« t’as pas envie que j’t’humilie comme ça. même si j’aime bien les surnoms et que j’t’en trouverai un, si tu m’dis ton prénom, j’le garderai que pour moi. »
elle reporte son attention sur lui pour lui adresser un clin d’œil complice. babe, elle est décomplexée, elle s’fout bien de ce qu’on peut penser d’elle et qu’on puisse la détester. d’façon, l’inconnu l’a pas encore jarté, il prend même la peine de discuter…
donc babe elle le range direct dans les personnes sympas à garder.
et la gamine à la crinière de feu, elle va fouiller dans les sacs qui sont tombés à côté. elle s’permet, d’façon il est gentil elle a deviné. elle trouve une banane en fin d’vie et beaucoup de fringues qui sentent la transpiration. elle prend l’fruit jaune et se sert, l’ouvrant pour en déguster quelques bouts qui ont commencé à noircir, à pourrir.
puis elle la tend, à moitié mangée, à son ami pour la nuit, la bouche encore pleine, un sourire candide plaqué sur les lèvres.
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Mer 5 Avr - 16:28
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Fille de l'avenue. Enfant sauvage un peu oubliée par dieu. Le nuage de fumée qui s'échappe d'entre ses lèvres, comme si elle se consumait de l'intérieur. Prends pas le mal d'Abram. Lui il a déjà vécu. (sous les capots mais quand même) Vécu un peu plus.

Elle lance une invitation implicite. Viens. Prends place à côté, on aura moins froid. On pourra regarder les étoiles ensemble... Avec ton toit de merde on voit rien : on aura qu'à imaginer. Viens. Oh Barbra. Babe. Elle s'enfonce un peu plus dans le fond de la benne, elle s'installe, prend place. À son aise, avec la sucette à cancer. Babe, elle lui donne l'impression qu'elle vient de naître à l'instant, qu'elle ne comprend pas la vie et qu'elle n'a pas besoin de comprendre. Babe, elle est l'air hors d'ici, hors du temps. Dans son royaume à elle. Chez elle. Partout c'est chez elle. Enfant de l'avenue.
C'est là qu'il se dit qu'il est sur son terrain.
(Elle est belle Barbra. Sensuelle.)

Le bâtonnet cancérigène fait ses adieux, disparait dans un dernier brasier. De la poussière rouge. Rouge, comme sa crinière à elle. Évaporé, le mal. Envolé, le diable.
Elle compte sur ses doigts les surnoms qu'elle a imaginé dans sa vie. Et peut-être que tous ces noms, c'est tous des gens qu'elle a déjà rencontré. Peut-être que Puppy est quelque part par ici.
Pour une obscure raison, Abram ne décline pas son identité.
Seulement après s'être fendu d'un demi-sourire amusé (mystérieux), il a laissé Babe continuer son énumération. Il en fait déjà partie, quelque part.

Babe, elle creuse dans les sacs, comme un petit animal.
Elle déploie une banane pourrie, noire
(ah bon il y avait ça là-dedans)
puis des affaires qui n'ont pas connu le lave linge depuis trop longtemps. Sa chemise à carreaux (elle retient son odeur de garçon qui traîne dans le cambouis) trop grande pour Babe; un pantalon de bucheron avec des trous qui font coucou; peut-être bien des caleçons aussi,
(pourquoi c'était là)
et je crois que c'est tout.

Babe, y a rien qui l'arrête. Même pas la nourriture qui a l'air de vouloir faire du mal à l'organisme humain si on la mange. Elle a déjà déshabillé le fruit -- croqué dedans, même. Est-ce qu'elle se régale? Elle se tue peut-être plus qu'elle ne s'alimente.
Elle lui propose de goûter
(tu te venges pour mon nom)
mais sa face ingénue ne traduit pas la rancune. C'est plutôt quelque chose comme "on partage?" sans aucune prétention. Une question silencieuse. Enfant sauvage.

Abram, il répond pas tout de suite. Au lieu de ça, il prend appuie sur ses avants-bras, demande à son corps de se bouger et de passer par-dessus le rempart qui le sépare de Babe. Un bruit de métal (encore). C'est pas des sacs. Maintenant il s'assied, relâche ses muscles et se laisse poser à côté de Babe.

"Deux corps agglutinés se réchauffent mutuellement.
Nus ce serait encore mieux, mais je crois pas que le ciel soit prêt à voir ça."


Et puis le fruit de Babe, il s'en empare. Il goûte (c'est affreux) (pourquoi c'est si mou) (allez ne recrache pas tout de suite), et prend le risque de choper un sale truc demain matin. Mais ça, c'est pas grave, Abram, il saura se réparer. C'est son boulot.
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Jeu 6 Avr - 22:37
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il est beau l’inconnu.
barbra elle est pas aveugle alors elle le voit bien. il a pas ce genre de beauté qui vous fait écarquiller les yeux et la bouche en un « woah » muet mais le genre de beauté un peu fanée par les années, un peu défoncée. barbra, y’a rien qu’elle aime plus que les beautés particulières, les beautés spéciales, les beautés pas si jolies.
l’inconnu, il est beau aussi quand il est baigné par la lune. elle a l’impression qu’il existe pas vraiment, que c’est juste une silhouette fantomatique qui va disparaître en même temps que le soleil. peut-être que c’est un vampire ? qu’il va plonger ses crocs dans son cou pour aspirer sa vie et rallonger la sienne ?
elle sait pas barbra, mais y’a une partie d’elle qui le laisserait volontiers faire tandis que l’autre s’apprête à se battre pour garder la vie sauve. alors barbra divague, elle compte sur ses doigts les surnoms embarrassants qu’elle pourrait lui donner pour le faire réagir. sauf que ça marche pas.
barbra, elle connaît toujours pas son nom, et ça la déprime. l’inconnu, c’est triste comme surnom… c’est pas amusant. pour pallier à la frustration, barbra fouille dans les sacs, fronce le nez quand les odeurs fortes et variées viennent le chatouiller.
elle croque dans une banane trouvée, grimace un peu en sentant sa chair molle contre ses dents, un peu rassie, un peu pourrie. pas très bonne. mais c’est pas pour ça que barbra la propose à l’inconnu : barbra elle pense qu’il doit avoir faim. barbra, elle veut partager parce que c’est comme ça que ça fonctionne dans la rue.
y’a deux types de personnes : les gens comme barbra, qui partagent plutôt que de tout garder égoïstement, quitte à s’priver. et y’a les autres, ces connards que barbra gratifie d’un majeur levé fort haut parce que dès qu’ils trouvent un p’tit bout d’nourriture, ils se goinfrent et gardent tout pour eux.
barbra elle bouge un p’tit peu pour laisser de la place à l’inconnu à côté d’elle, qui s’pose tout doucement.
« deux corps agglutinés se réchauffent mutuellement. nus ce serait encore mieux, mais je crois pas que le ciel soit prêt à voir ça. »
il prend sa banane, et barbra croise les bras.
« je couche pas avec les inconnus. »
elle lâche, boudeuse, comme pour dire que si elle le connaissait elle serait peut-être pas contre. elle décroise un peu ses muscles pour poser la tête contre l’épaule de l’inconnu.
« pourquoi tu veux pas me dire ton prénom ? c’est parce que t’es un vampire ? »
elle demande, fausse ingénue, fausse pureté. parce qu’elle sait que c’est pas ça mais qu’à force qu’il réponde pas vraiment à ses questions, elle a un peu peur que l’homme ne soit pas aussi doux. que l’homme soit loup plutôt qu’agneau. ennemi plutôt qu’ami.
« si je trouve ton pick-up contre le bord de la route encore une fois, demain par exemple, j’pourrai y dormir ? »
qu’elle demande encore par curiosité, repoussant un peu la peur irrationnelle qu’elle ressent maintenant et qui picore ses entrailles à l’idée qu’il soit plus dangereux qu’il en a l’air. barbra, elle a toujours pensé qu’elle finirait empalée à force de s’incruster chez les gens, dans leur vie… alors c’est p’têtre pas si mal si c’est lui qui le fait ? mais pendant qu’elle dort, comme ça elle aura pas mal.
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Ven 7 Avr - 23:55
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Barbra, elle a l'air un peu triste. Triste comme une enfant. La risette a disparu de son visage. Parce qu'elle n'a pas entendu le prénom. Le mot clé. C'est peut-être la chose qu'elle attendait depuis le début pour pouvoir enfin détendre les tendons de son corps. Après tout elle s'est présentée (même si c'est un faux nom) (mais ça n'a aucune espèce d'importance) la première.
L'appropriation du véhicule, c'est encore autre chose.

Et puis elle lui dit qu'elle n'a pas la moindre intention de lui montrer les dessous.

"....ah." Ça aurait pu lui frôler l'esprit, tiens. Faire ça la nuit, sous le regard indiscret du ciel (il aurait rougit) et des riverains qui vivent un peu tout autour d'eux. Et puis rentrer une dernière fois à l'atelier, les cheveux ébouriffés, son haut à demi dans le pantalon, le sourire distrait à la bouche et dire que tout s'est bien passé. Ressembler à ces ado qui découvrent l'acte charnel pour la première fois. Y penser une deuxième fois donnerait presque envie.

Maintenant elle réclame le prénom. Encore. Elle a cessé de compter, de chiffrer la liste de pseudonymes. Elle aimerait bien un vrai nom à inscrire, Babe. Elle aimerait bien savoir le nom de l'épaule que sa tempe emprunte. Elle aimerait se rassurer. Et Babe, elle a pas tout à fait tort. D'accord. Il veut bien capituler cette nuit. Ça lui appartient, il veut bien le reconnaître.
Juste pour cette nuit.

Le comestible du fruit a disparu dans ses entrailles. Ce qu'il en reste. Il reste la peau, preuve d'un vêtement qui a jadis recouvert un corps. Un corps un peu fatigué par le temps certes. Ça pourrait être lui. Et à bien y réfléchir... "Hyde!" La peau flotte mollement dans le vide, secouée comme des tentacules. Elle a l'air vulnérable, comme ça. Mais dans le fond, elle fait mal. Elle fait mal à qui a essayé de la dévorer.

"Si elle avait un nom... je lui donnerais le mien. Elle s'appellerait Abram. Plutôt cool, non? (peau qui flotte encore dans le vide comme pour dire oui) Regarde, je crois qu'elle kiffe."

L'esquisse d'un sourire qui tire ses lèvres. Oh Abram qui ne ment jamais, Abram qui se moque de lui-même.

Mais Babe, elle parle déjà de demain. Babe, elle pose une sacrée question d'enfant. À la hauteur de "tu veux bien laisser la lumière allumée?" Est-ce qu'elle a peur, Babe? Peur que demain, ça soit finit. Que la voiture ne soit plus là, et qu'Abram non plus. Comme s'il ne l'avait jamais été. Illusion d'un soir. La nuit possède un secret que le jour n'a pas. La nuit, ça recouvre un peu les peurs des gens, ça les fait parler. Les confessions sur l'oreiller.

Abram, il la regarde dans les yeux. Vraiment. Peut-être pour la première fois. Ça a l'air sérieux.

"Permets-toi. Je fais qu'emprunter, moi aussi."

Pick-up qui ne lui a jamais appartenu.
Machinalement, ses yeux se plantent sur les couvertures sales et abimées, les fringues tâchées et les trous pitoyables.
Le lave linge va avoir du boulot demain matin.
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Mer 12 Avr - 23:04
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abram.
y’a fallu du temps, mais babe sait enfin.
abram.
babe elle pense au pokémon couleur moutarde avec ses cuillères, alakazam, un truc comme ça. ça la fait sourire. abram, ça lui va bien de jouer avec des cuillères… babe, elle pouvait jamais regarder pokémon parce que c’est pour les garçons, qu’elle était censée avoir mieux à faire.
c’est ce que disait maman en tout cas.
qu’est-ce qu’elle dirait maman si elle la voyait maintenant…
fille du péché, blasphématrice, gamine impie. elle fait rien comme il faut babe. et même si elle fait genre elle coucherait pas avec abram le premier soir, c’est juste parce qu’elle sait pas son prénom.
babe, elle donne son corps à tout va, toujours en faisant attention. parce que babe, elle a b’soin de se sentir aimée. de sentir la chaleur d’un corps contre le sien, d’être remplie. parce qu’elle est toute vide à l’intérieur quand elle regarde dans son cœur. c’est le néant, elle plonge dedans et elle en ressort plus jamais.
babe, elle l’aime bien abram, il est drôle quand il parle de la peau d’la banane comme si c’était une personne. et il est beau quand il sourit. il a l’air apaisé. et il apaise babe aussi. il a une nonchalance, un peu cette façon d’voir la vie et d’agir qu’ont les hippies. ça lui allège le cœur à barbra pécheresse.
« elle kiffe à fond même. »
barbra tend la main, le doigt, l’aplatit contre la peau de banane en lévitation dans la main d’abram alors qu’elle a toujours la tempe contre son épaule, qu’elle respire son odeur de mâle, de grand, d’adulte. barbra, elle se sent pas adulte. elle le sera p’têtre jamais, même quand elle aura quarante ans… si elle les atteint un jour.
« là, y’a un sourire un peu. tu vois ? il débute là. et il finit juste là. et avec les tâches ici et ici, ça fait des yeux. »
elle sourit tout doucement. elle a l’impression qu’y’a le poids du monde qui quitte ses frêles épaules alors elle respire fort et elle se laisse un peu plus aller contre abram. elle a plus peur maintenant qu’elle sait son prénom…
c’est comme si ça allait la protéger. qu’elle peut dire « abram ! » et il arrêtera s’il commence à avoir des gestes qui plaisent pas. comme si c’était une formule magique que babe seule connaît. elle se sent privilégiée sans raisons.
babe, elle pose des questions, elle veut s’incruster dans la vie d’abram parce qu’elle l’aime bien. elle le connaît pas, pas du tout même mais elle se sent toute légère. elle se sent pas babe, elle se sent une autre sous la lumière des étoiles. c’est dingue l’effet que la nuit peut avoir…

elle a un léger mouvement de recul quand abram la regarde dans les yeux. elle est surprise, y’a son cœur qui a un raté. il a un air de vilain garçon mais il est tellement gentil depuis qu’ils ont commencé à discuter… y’a les minutes qui s’effritent entre leurs doigts, y’a les minutes qui meurent entre leurs lèvres.
« tu fais qu’emprunter ? »
elle souffle, hypnotisée par les mirettes qui la fixent avec sérieux. elle perd un peu ses mots, un peu ses moyens. parce qu’abram il est mystérieux, il est brumeux, il est flou dans ses réponses. qu’elle s’attendait pas à être regardée comme ça, à être considérée. elle a l’impression qu’il fouille dans les tréfonds d’son âme, elle a presque envie de se cacher la poitrine en disant « faut pas regarder, c’est noir, c’est pas joli, j’veux pas que tu vois comment je suis laide en vrai » mais elle résiste de peu.
quand il quitte ses yeux pour fixer les étoffes usées qui traînent dans le pick-up, elle se sent un peu soulagée. un peu seule aussi. elle a envie de parler, elle a l’impression qu’abram va s’échapper, s’en aller… et ça lui fait mal au cœur, sans qu’elle sache pourquoi.
« tu fais quoi dans la vie ? »
elle demande comme une gosse. comme si elle pouvait encore rêvasser les yeux ouverts en disant « quand j’serai grande, je serai vétérinaire ». mais elle peut pas babe, son destin il a l’air scellé. elle a pas fait d’études, elle sert à rien babe, c’est juste un cafard de plus à écraser sur l’bitume, entre les pavés. ça aussi c’est triste.
babe, elle veut pas être triste.
alors elle lance avec un p’tit sourire énigmatique :
« maintenant que j’connais ton prénom, on peut faire rougir les étoiles si tu veux. »
il saura sans doute pas si elle est sérieuse. et honnêtement ? même elle elle sait pas. elle aime bien quand il la regarde, parce qu’il a pas l’air de voir une clodo de merde qui traîne sa carcasse décharnée, qui profite de la société. non, abram, il voit juste babe.
et ça fait du bien d’exister.
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Ven 14 Avr - 10:48
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Elle dessine un sourire de part et d’autre de la peau vide. Exactement, comme ça.
Son arc du bonheur.

Oui...

Mais
quelque chose d’autre n’allait pas.

(Définitivement pas)

Ça avait le goût de ce moment où tout le monde autour de vous fait de son mieux pour vous faire oublier, pour vous amuser, pour vous transporter autre part... Mais la pensée permanente que le pire est à venir vous mord continuellement la peau, vous rappelle à l’ordre de la réalité. Et ces sourires blancs comme les anges ne sont alors plus que du coton.

Babe ressemblait à ce sentiment. Ce doux-amer. C’est comme quelqu’un qui a rendez-vous avec la potence : Il sait ce qui l’attend, et c’est justement parce qu’il le sait que ses lèvres continuent de s’étirer en une éternelle provocation. Paradoxal, le bien-être dissimulé derrière un désespoir sous-jacent. Le temps qui se dilate, emprisonne le corps puis l’esprit. Peut-être Babe aussi.
Et déjà, on ne peut plus grandir.
Il pouvait le ressentir, Abram et ses trente-six années d’existence derrière-lui; Abram qui avait déjà labouré une partie du temps et l’avait fait sien. Sa vie on aurait pu en faire un road-movie, la fin s’achève ici. Mais voilà. Babe, on aurait dit qu’elle venait de poser le pied hors de chez elle pour la première fois. Alors que non, sans doute. Ça doit faire moins d’une heure entre le moment où il l’a dénichée sous les draps sales et le moment où il la regarde comme quelqu’un de précieux. Et pourtant. Peut-être qu’elle avait vu les choses les plus horribles du monde et les faces les plus abjectes de l’homme. On sait pas ce que ça cache, des beaux yeux comme ça et des doigts aériens qui font des sourires aux choses dépourvues de sentiments.

Maintenant, elle reprend ses mots, questionne l’emprunt. Ça a l’air de l’avoir surprise, ce qu’il a dit. Mais sa seule réponse demeurera le sourire discret d’Abram. Le sourire d’un voleur qui sait qu’il n’a rien volé. Il aurait pu lui répondre avec intégrité tout de suite en lui disant que le véhicule appartenait simplement au garage, et qu’au besoin de ses déplacements quelqu’un lui avait filé les clés.
Mais ça, Abram ne le dit pas. Il ne dit rien pour que Babe elle ait pas peur de revenir,
de revenir chez elle.

"tu fais quoi dans la vie?"

Le dos d’Abram s’affaisse un peu plus contre la paroi froide,
oblige peut-être Babe à repenser sa position.

C’est une bonne question.

"Je guéris les corps rouillés. Ceux qui en peuvent plus du temps. Les boulons, les vis; c’est ça leurs points de sutures. Ça saigne pas." (Temps d’arrêt. Il regarde à nouveau Babe droit dans les yeux, comme si c’était un détail absolument important.) "Tu vois, j’ai pas les mains assez délicates pour la chair et les os."

Lui aussi, il fait partie de ces gens capables de donner la vie à des choses sans sentiments. Elle comprendra un peu mieux l’odeur des couvertures, preuves qu’il y a eut des blessés dont l’huile a giclé. (…) Abram qui manque parfois de douceur, à trop confondre vaisseaux sanguins et câbles électriques. Mais ça, c’est pas grave. Son haussement d’épaules léger, comme une résignation, traduit que ce n’est plus vraiment quelque chose qui importe aujourd’hui. Il met son humanité ailleurs. Dans sa manière de voir les choses.
Son sourire coule lentement de ses lèvres,
quand Babe lui sort une réplique choc.

"maintenant que j’connais ton prénom, on peut faire rougir les étoiles si tu veux."

Les dessous révélés!! (...ah!) Il se décharge de ce qu’il a entre les mains,
ça glisse presque tout seul. Peau qui s'échoue.
Ciel qui intervient à nouveau dans la discussion. C’est à propos de rougir, de se cacher derrière le manteau de la nuit devant un spectacle interdit, pourtant joli. Babe, elle a l’air aussi sérieuse qu’elle a l’air de dire ça pour amuser les enfants. Elle-même. Et Abram, il veut bien se laisser faire, il veut bien jouer le jeu. Lui qui est devenu assagi par les années, qui a plus grand-chose à craindre – pas même le virus qu’est Liberty. Abram immunisé.
Son nom est devenu la commande magique de ce soir. Le mot de passe, le code secret au début du jeu – et en cours aussi, quand on a envie de tricher. Babe princesse de la nuit.

(…) Mélodie d’un rire spontané (Le sien) Un peu rauque; les échos de jeunesse se dispersent comme des éclats.
(C’est le ciel qui s’agite, c’est Babe qui renverse les étoiles)
Et là, Abram il se dit qu’il faudrait jamais qu’il lui arrive malheur à cette enfant.

Maintenant il ne la quitte plus des yeux. "Elles ont l’air prêtes." Et puis il s’approche, le visage d’Abram s’approche. Le coin des lèvres de Babe, voilà. Comme ça. Juste un contact solide, bref. Les épidermes reçoivent chacune une décharge pendant une kyrielle de secondes. C’est juste assez pour renvoyer au ciel ce qu’il faut.
Un silence; des éclairs de conscience.

Enfin, il s'éloigne. Contemple.

"Ça y est, te voilà enceinte."
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Sam 15 Avr - 23:27
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abram, il a une drôle de façon de s’exprimer. comme s’il avait tout vu, tout fait… c’est un peu un sage en fait. babe, elle est un peu impressionnée… elle s’dit qu’elle a pas son intelligence. elle a peur de pas être à la hauteur.
qu’il la trouve ennuyante.
parce que babe, elle a pas fini ses études. elle a été jusqu’au lycée et puis c’est tout. c’est déjà pas mal qu’il dit tito quand ils en parlent… mais c’est pas assez. pas assez pour parler avec un adulte. pour parler avec abram et ses tournures compliquées.
pour lui… plaire ?
Je guéris les corps rouillés. Ceux qui en peuvent plus du temps. Les boulons, les vis; c’est ça leurs points de sutures. Ça saigne pas. Tu vois, j’ai pas les mains assez délicates pour la chair et les os.
babe elle sait pas quoi dire. elle aimerait bien être rouillée, si ça veut dire qu’il fait attention à elle, qu’il la touche. d’habitude, elle a besoin de rien faire pour qu’on s’intéresse à elle. elle montre un peu sa peau tatouée et les mecs s’affolent… mais abram, c’est pas tout le monde.
abram, c’est un peu comme stig… mais pas pareil. en plus adulte. un peu un stig plus âgé. différent mais intéressant. et puis barbra elle est un peu vexée aussi parce qu’elle a l’impression qu’il veut pas d’elle justement. il a pas les mains assez délicates pour sa chair à elle et ses os à elle ?
ou elle réfléchit trop. trop c’est mieux que pas assez, hein ? et puis si elle comprend bien barbra, il travaille dans un garage… comme stig. donc ça prouve bien que abram c’est un peu stig mais pas pareil. c’est rigolo ça. elle a envie de lui parler de stig, et en même temps… elle veut pas qu’il en sache trop sur sa vie. c’est drôle cet instant entre deux mondes qu’ils partagent, couverts par le ciel noir, couverts par les étoiles. est-ce qu’ils vont rester deux inconnus ?
elle a pas envie.
et puis il sait qu’elle s’appelle babe. et puis elle sait qu’il s’appelle abram.
alors elle le provoque.
elle le titille.
elle aime pas forcément devoir donner son corps contre un endroit chaud où dormir, où prendre une douche… mais n’empêche que ça aide. et qu’elle s’est habituée à devoir avoir cette attitude. alors ça lui déplaît à babe qu’abram il reste tout froid. qu’il s’en… fiche ?
il a pas le droit de s’en ficher. est-ce que ça se dit s’en ficher en plus ?
elle a les joues qui rougissent en l’entendant rire. c’est un rire d’homme, un vrai. un rire un peu comme papa… mais papa c’est un connard, elle le sait aujourd’hui. et puis papa il est plus vieux… et papa… on s’en fiche de papa ! abram, c’est pas papa… et heureusement.
elle cligne des yeux, et d’un coup, elle sent les lèvres d’abram contre la commissure de ses lèvres. elle préfère ça, babe. elle préfère ça mais ça l’intimide d’un coup. et puis il s’éloigne, et babe a de nouveau envie de bouder.
« c’est déjà fini ? »
qu’elle demande.
et elle manque de s’étouffer en entendant la dernière remarque.
ça y est, te voilà enceinte.
elle le dévisage avec un air con.
« enceinte ? »
elle répète, demande.
« ça marche pas comme ça les bébés. »
elle argue, sans vraiment être sûre. pourtant elle l’est, mais il lui met le doute.
« j’peux te montrer comment on fait. »
elle lui adresse un clin d’œil, pose sa main contre sa joue et dépose un baiser tout doux sur son nez, sur le bout. elle trouve ça mignon. elle rit tout doucement, elle a l’impression de le choquer… et il la rend un peu plus innocente aussi, parce qu’elle en oublie de réfléchir.
et puis elle pose ses lèvres tout doucement sur celles d’abram aussi.
« c’est comme ça qu’on fait les bébés. »
elle sourit, le visage toujours proche du sien, regard complice en plus. elle sait que c’est pas comme ça, mais elle a l’cœur qui fait des bonds (elle sait pas des bonds comment mais des bonds quand même) quand elle imagine qu’ils pourraient enlever leurs vêtements.
c’est comme si elle trompait stig.
c’est comme si elle s’intéressait à un grand-frère imaginaire.
pourtant elle a envie un peu. mais elle a peur aussi.
elle sait pas comment on fait, babe, quand ça se passe pas comme d’habitude.
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Lun 17 Avr - 13:58
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Il observait la situation d’un œil bon enfant.
C’était ça pour Abram. Quelque chose de doux et d’instantané. Comme du sucre. Avec le temps, on apprend à reconnaître quand ces moments précieux apparaissent. C’est justement parce que c’est bon, secret, et que ça ne dure qu’un instant.
Il y a peut-être quelque chose qu’on pourrait furieusement reprocher à Abram: c’est son caractère trop paisible qui ne laisse pas d’attaches derrière lui. Pas de souvenirs matériels. Il est comme ça, à éveiller l’attention mais à ne jamais entretenir la flamme qu’il a amorcée. On se dit qu’il ne se rend pas compte, qu’il a autre chose à faire. On se dit que ce serait un miracle de le revoir le lendemain. Mais jamais on ne se dit qu’il s’en fiche, on ne peut pas. (On le verrait)
Au fond personne ne sait.
Et c’était peut-être ce que Babe ressentait. Un détachement second, comme l’impression qu’il est impossible de garder Abram tout près parce qu’il est déjà trop loin. Pourtant tout y est: le corps, l’esprit, le regard, le cœur même! Tout est là.
Il est là.
Mais... sans doute pas le retour qu’elle attendait.

Elle dépose un baiser fugace sur le bout de son nez, puis sur ses lèvres. Ça surprend un peu Abram qui se dit que ça aurait pu être une attention délivrée par sa propre mère. Des baisers doux sans prétention. Babe, elle lui répondait sur le même ton que lui, le ton authentique et innocent de deux gamins dans une cour de récréation.

Un nouveau sourire,
(elle devient douée pour lui soutirer)
et ses doigts viennent écarter quelques mèches rousses, s’enfoncent dans la chevelure de feu pour encadrer le visage de Barbra.
C’était le geste le plus doux qu’il ait fait (il avait essayé que ça le soit) avec ses mains taillées par la manipulation des cœurs mécaniques et du métal. Abram approcha un peu Babe de lui, puis lui-même. Son front contre le sien. C’est agréable, c’est chaud, mais pas trop. Le réconfort avant d’aller dormir, le contact qui promet de faire des rêves. Une communion des esprits. Il a le sourire tout contre elle; l’arête de son nez qui repose sur le sien. Comme ça c’est drôle, il voit le regard plein de Barbra en super près et en tout déformé. Mais même comme ça, elle est jolie Babe.

"J’en ai jamais fait."

Il rit,
fait trembler Babe avec lui dans son émoi.

"J’essaierai, un jour."

Et pendant une demi-seconde, sa pensée soulève une phrase-cadenas. Est-ce qu'elle voulait vraiment ? Est-ce qu’elle avait envie ?
Ou bien voyait-t-elle les choses de la même manière qu’Abram : sans promesses, seulement le moment passé ensemble ?
Abram donnait ces morceaux de chaleur à Barbra, il le faisait sans qu’elle le demande. Il lui donnait ce qu’il avait de mieux à offrir, sans faux-semblants. Mais, quelque part, il espérait aussi ne pas avoir à lui donner la chose qui allait garantir à Babe un toit pour cette nuit. Ou pour toutes les autres. Parce que ce n’était pas un compromis, ce n’était pas un échange pour obtenir quelque chose en retour. Lui, il voyait juste Babe. Babe et ses étoiles dans les yeux. Un trésor trouvé à l'arrière de sa voiture.
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Mer 19 Avr - 22:34
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babe, c’est pas son genre de raconter des conneries, de s’inventer une vie… elle le fait des fois, parce qu’elle aime bien s’amuser. parce qu’il faut bien être quelqu’un quand on n’est personne, juste quelqu’un dans la rue qui meurt de froid sous une couverture molletonnée qui sent mauvais.
juste quelqu’un qui vit dans un hangar avec son meilleur ami. juste une gamine de plus dans la vie si palpitante d’abram, de ce magicien d’oz improvisé, qui claque des doigts et fait tomber une pluie de comètes, une pluie d’étoiles filantes. mais babe elle a envie de faire plus que d’être un passage, de marquer un peu son cœur tout mou et tout rose, d’y tatouer son nom pour qu’il l’oublie jamais.
et pourtant, ce qui est si magique dans ces quelques minutes déjà qui se sont perdues entre eux, c’est que ça se passe sous les étoiles, à agacer la lune de leurs palabres échangées, des baisers innocents volés. babe, elle est quelqu’un d’autre quand elle est avec abram.
mais c’est jamais vraiment comme avec stig. et elle sait pas babe si c’est bien d’être quelqu’un d’autre… est-ce que c’est pas mieux d’être babe, avec tous ses défauts, toutes ces imperfections ?
son grain de beauté là sur l’épaule, celui au niveau de l’aine. les taches de rousseur qui picorent son nez et le haut de sa bouche. sa beauté un peu moche, sa façon d’être un peu conne, sa façon de jamais vraiment rien savoir, d’aimer beaucoup et d’aimer trop.
et abram qui sourit. babe qu’a le cœur qui s’arrête quand ses lèvres se relèvent, atteignent ses yeux. abram on dirait que c’est un homme qui sourit jamais, qui accuse la vie. il fait tout pour être heureux le hippie mais on dirait qu’il y arrive pas vraiment… que sourire, c’est un effort. alors elle se demande s’il se force pour elle ou si c’est elle qui cause ses sourires ?
et au fond, qu’est-ce que ça change ?
elle le laisse faire, enfoncer ses doigts dans les reflets orangés, rousseur naturelle, Irlande éternelle. elle a l’impression de vivre pour lui, juste là, pendant quelques secondes. d’être à lui, d’être sa babe, comme si c’était son frère… son père… son amant… un autre. un bout d’elle, une parcelle d’une comète qui s’est détachée en s’écrasant sur le continent. les fronts qui se touchent, les souffles qui se mêlent, les nez qui ne font plus qu’un. c’est doux, c’est joli, ça fait battre le cœur plus fort tellement c’est inattendu, tellement elle se sent bien.
babe, elle est pas avec abram comme elle est avec stig (elle voudrait pourtant… ça voudrait dire qu’il a pas d’emprises sur elle, qu’elle l’aime pas comme elle l’aime). elle est avec abram comme avec un être à part, une relation qu’on définit pas mais où y’a pas de sentiments ambiguës, ambivalents. y’a des sentiments qui se comprennent pas, des baisers légers échangés mais pas le désir brute qui lèche les veines, qui endort la tête.
« J’en ai jamais fait. »
elle trouve ça dommage babe mais elle voit rien à répondre.
« j’essaierai, un jour. »
ça lui fait un peu mal au cœur à babe. elle est presque sûre qu’elle peut pas faire d’enfants. elle a jamais fait de tests mais ça l’étonnerait pas… et puis de toute façon, même si le mécanisme fonctionne, elle veut pas. elle pourra jamais. parce qu’elle a rien à offrir, que le monde est moche, qu’il tombe en décadence et qu’elle est pas faite pour s’occuper de quelqu’un. même quand elle sera plus vieille, babe c’est la solitude éternelle.
« on peut réessayer si tu veux, vu que les bébés ça se fait avec des bisous. »
elle sourit, pose sa main droite sur la joue un peu piquante de l’homme. c’est naturel avec abram.
et puis babe s’écarte un peu pour bailler, pour pas lui bailler dans le nez. elle est fatiguée. elle se frotte un peu les yeux de sa main libre (elle veut pas le lâcher, il va s’en aller sinon) et puis elle se laisse un peu tomber contre son torse, pour qu’il pose son menton sur le haut de son crâne. et elle ferme les yeux.
« je peux dormir contre toi comme ça ? »
elle demande par politesse mais elle sent déjà ses membres s’engourdir, morphée l’attirer à lui.
« tu me racontes une histoire avec tes monstres de métal ? »
elle demande encore, enfant capricieuse aimant se faire bercer par les jolis mots du magicien.
« tu seras encore là demain, hein ? tu vas pas disparaître quand la nuit s’arrêtera, hein ? »
elle demande, l’ingénue, la candide. elle relève juste un peu la tête pour croiser son regard, l’espoir qui brille fort alors qu’elle sait qu’abram c’est un éphémère, quelqu’un qu’elle reverra sans doute mais qui survit pas aux rayons du soleil. que la relation, aussi indéfinissable soit-elle, aussi jolie et aussi forte soit-elle aussi (malgré quelques brèves minutes passées ensemble, le lien est créé), c’est que sous le regard austère de la lune qu’elle peut prospérer.
mais elle a envie d’y croire babe.
que l’ange gardien il disparaîtra pas.
qu’entre eux ça continuera.
les deux enfants dans le cœur qui s’amourachent, rêvent d’attraper les étoiles, la lune, la voie lactée, les nuages… et tout ce qui est trop grand pour eux.
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Dim 23 Avr - 3:01
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Elle se laisse apprivoiser un peu, Babe. Elle ferme les yeux, pose son front sur le torse d’Abram comme pour baisser les armes une bonne fois pour toutes. Puis le silence qui revient déposer son voile de soie, endort peut-être les esprits puis le corps. Elle murmure pour relancer une invitation, une autre tentative de procréer par la pensée ; ça le fait doucement sourire une nouvelle fois, les paroles candides qu’il entend, qu’il reçoit.
Et une cascade de questions, complaintes enfantines qui sont gourmandes en réponses. Elle veut encore des histoires, des jolies choses à entendre, des souvenirs à dessiner plus tard. De savoir qu’il sera encore là demain ou un autre jour peut-être, mais qu’il sera là.
Et elle, est-ce qu’elle sera là ?

"J’en connais une, de créature. Elle est magnifique, tu sais. Mais en ce moment elle dort." Babe va faire pareil. "C’est avec elle que j’suis arrivé en ville." Et peut-être avec elle qu’il repartirait. "Quand elle se réveillera j’te la présenterai."

(Ils se reverront) (prédiction implicite)
Encore une fois -- une dernière fois, la croisade des regards, des comètes. C’est comme ça que naissent les étoiles. Elle dit bonne nuit sans élever la voix, sans utiliser les mots. Et Abram comprend.

...C’est drôle, ce sentiment qui naît un peu secrètement au fond de lui. Ce sentiment qui ressemble à celui que quelqu’un a quand il se découvre quelque chose à protéger des choses affreuses. Que ça pourrait casser si on ne garde pas les yeux dessus constamment. Abram connaît ! et porte généralement ce sentiment pour ses chimères d’acier. Mais là... il y a quelque chose de fondamentalement différent. Là, il y a de la chaleur et des muscles qui lui répondent, qui réagissent. Là, il y a du sang qui peut couler s’il ne fait pas attention. Et puis là, il y a aussi une voix qui, au-delà de rugir, sait chanter et crier "Abram !" si ça fait mal.
Ça… même sa belle qui dort depuis deux mois ne peut pas le faire. Et c’est peut-être pour ça qu’elle ne s’est toujours pas réveillée.

La chair et les os qu’il croit briser s’il l’enlace trop fort… Et s’il s’était trompé sur ce qu’il avait dit à Babe il y a quelques minutes ? La question lui mord soudain la peau, lorsqu'il sent un poids peser un peu plus contre lui : C’est Babe qui est partie. Babe qui a rejoint les étoiles, qui a choisit une planète ou un morceau de comète pour dormir le temps d’une nuit. Et d’autres.

Maintenant il regarde. Observe. Les yeux clos, elle ne fait pas de bruit. Sa poitrine continue de se lever dans une mélodie douce et régulière. (...) S'il avait bien voulu faire des bébés, est-ce que ça aurait ressemblé à ça? Est-ce qu'il aurait eu ce sentiment aussi? L'envie de défendre ses petits, un peu comme les parents animaux. Barbra, peut-être qu'elle pourrait répondre...
Mais Barbra elle dort. Il faut la laisser faire. Le feu de ses cheveux ne s’est pas éteint et continue de crépiter dans les iris d’Abram. Alors Abram la dépose, il fait ça avec la même quiétude que quand il a embrassé des doigts sa chevelure ensoleillée.

Il l'enveloppe avec les couvertures les moins abimées, celles qui ne grattent pas. Là-haut dans le ciel ça brille toujours (c'est Babe?), ça envoie des signes comme pour dire que tout le monde va bien, et qu'elle peut dormir parce que maintenant,

Babe elle a le manteau de la nuit pour elle.
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