[a lot on my mind]
Caractère : Intelligent, débrouillard, observateur, loyal, quelqu'un sur qui compter, courageux, colérique, bagarreur, protecteur, fumeur, sarcastique, franc, taciturne, terre à terre, sportif, aventurier, taquin, opportuniste, libertin, violent, ...

Clyde est né ici, à Liberty, au sein d'une famille riche et sans histoire, il avait tout l'air du gosse de riche par excellence. Coiffure parfaite. Attitude parfaite. Sourire parfait. Haut du panier des résultats scolaires. Avenir tout tracé dans les universités les plus prestigieuses. ○ Il avait 15 ans lorsque sa mère a assassiné son père, et que Clyde les a découvert, elle, les mains maculées d'un carmin tranchant sa peau trop blanche, la lame encore enlacée par ses doigts crispés. Les yeux vitreux du père qui ne fixaient plus rien. C'est lui qui a appelé les flics, entendant sa mère justifier son acte par la demande fumeuse d'extraterrestres, la gérant en attendant que les poulets se pointent. Plaidoirie qu'elle a maintenue au procès... et qui l'a conduite dans un asile. ○ Sa garde a été confiée à son oncle paternel, mais qui n'avait pas l'âme d'un père, et qui ne s'occupait jamais de lui. Clyde a donc plus vécu chez ses potes chez qui il squattait que dans la chambre de la maison où son père avait été tué, et où son oncle avait emménagé. ○ Il a hérité de la moitié de l'argent de la famille, mais n'y touche pas vraiment, vivant sur sa paie et les intérêts. Sinon ça dort sur son compte en banque, c'est là, comme un souvenir de ce qui s'est produit des années plus tôt. ○ Son petit frère, il l'aime à en crever, c'est son sang, une partie de lui, même s'il a conscience de ne pas être le frère qu'il aimerait qu'il soit parfois. ○ Il a eu des vues sur la nouvelle petite copine de son petit frère, Babe. Trop riche, trop lisse, trop parfaite, trop belle. Il ne sait pas pourquoi il fait ça, mais il la cherche, l'emmerde, flirte avec elle, l'effleure, l'enlève presque de son souffle quand il lui glisse un mot ou deux dans le creux de l'oreille. 17 ans, la fleur a craqué, a fini dans un lit avec lui. Elle a tout avoué à sa famille, famille qui l'a foutue à la porte parce qu'elle avait couché avec lui. 17 ans et déjà SDF... le jeu est laid, moche, mais sans remord. Pas même aujourd'hui. Après tout, lui a bien fini en taule dans la foulée. ○ D'ailleurs, oui, il a fait trois ans de taule pour homicide involontaire par imprudence, même si ce n'était pas lui au volant. Il n'aurait jamais accepté qu'il aille en prison, son petit frère -même s'il était loin d'être le frère parfait- alors il a pris pour lui sans une hésitation, lui ordonnant de la fermer. Il a toujours su que son petit frère ne survivrait pas à la prison. ○ Pas con, du genre débrouillard, il s'est imposé, il a fait ami ami avec les bonnes personnes durant son emprisonnement. Ça lui a offert un réseau plus large, des ficelles à tirer en cas de besoin, ça lui a donné de sales habitudes, et en même temps, ça lui a permis de s'en sortir sans trop de mauvais souvenir. ○ Il a toujours griffonné, même quand il était encore le fils prodigue de son père, celui promis à un autre avenir que celui qui est le sien aujourd'hui. Le dessin, il aime ça, il y en a dans chaque recoin de ses cahiers d'école, sur les serviettes des cafés qu'il laissait derrière lui. Alors c'est tout naturellement qu'il a appris à tatouer, capable de reproduire un dessin à main levée, sans avoir à tracer sur la peau d'un client. Il a ce talent ancré dans ses tripes. ○ Les Red Devils ? Il est devenu prospect avant même d'avoir 18 ans, la mauvaise pente était trop attirante pour celui qui subissait les regards qu'il détestait. Il en est devenu membre. Une raclure. Une pourriture... trop droit dans ses baskets pourtant. Il a des valeurs à la con. C'est sans doute ce qui lui a permis de pas se faire avoir pour des conneries qu'il n'a pas voulu faire, les jugeant trop risquées. Pourtant, les motards, ils dealent avec eux, et les voit comme une famille. Dégueulasse. Mais meilleure que l'originale. ○ Ex-taulard peut-être, mais il possède un port d'arme en règle... la blague vous me direz ? Peut-être, mais c'est bel et bien le cas puisqu'il n'a pas été condamné à proprement parlé pour crime, mais bien pour un "homicide lié à la conduite automobile". Ce qui  fait qu'il ne fait pas parti des restrictions de la loi Gun Control Act. ○ Il a beau être violent par moment, et porter une arme, il n'a jamais tué personne. C'est pas son truc de buter les autres. Mais se défendre à coup de poing ou d'objets servant d'armes improvisées, il sait faire. ○ Il aime manger un bon hamburger avec des frites, c'est sans doute ce qui lui a le plus manqué quand il était en prison. ○ S'il est bisexuel, il n'affiche pas forcément ses histoires de cul, surtout face aux Red. Pas qu'il doute de sa virilité, mais il n'a pas envie d'emmerdes inutiles. ○ Sportif, Clyde a toujours aimé l'adrénaline, que ce soit sur une moto ou tout simplement dans les sports qui lui demandent des efforts. Amateur de sports de combat, il en fait à ses heures perdues. ○ Sa moto ? Il y tient. Il sait même la réparer. ○ ...

 
  « T'as couché avec Babe ? » L'accusation qui vole, percute, ne provoque pas de dégât, juste un haussement d'épaules. Un connard, voilà ce qu'il était. Un connard. Parce que dès qu'il avait posé les yeux sur elle, il n'avait eu qu'une envie, la souiller de la même manière que la vie l'avait fait avec lui. Pourtant, elle aurait dû rester intouchable, la copine de son petit frère, plus parfait qu'il ne le serait jamais. Ils allaient bien ensemble. Peut-être un peu trop. Alors il avait joué. Il l'avait cherchée, la petite perle trop parfaite. Il avait laissé ses mains glisser, ses doigts se faufiler quand personne ne regardait. Il avait presque brûlé sa peau de ses lèvres, à chaque mot susurré. Il avait flirté avec celle qui n'aurait jamais dû céder. Bousculé sa frêle silhouette entre un mur et lui à quelques reprises. Mais elle n'était pas plus parfaite que lui. Elle n'avait rien de la virginale statue aux traits épurés. Il pouvait le jurer, son bas-ventre se souvenant de la chaleur de ses cuisses, sa peau de ses ongles la griffant. Il ne regrettait rien, pas même lorsque le regard blessé et accusateur de son cadet se braquait dans sa direction. « Comment t'as pu me faire ça ? » vociférait l'ancien adolescent, le gamin qui lui rappelle un peu trop la version de lui avant la mort de papa et la folie de maman. Mais il n'avait rien vu de ces horreurs. Il n'était pas encore rentré, lui. Le sang dans le salon, dans la cuisine, sur le couteau, sur les mains qui rassuraient. « C'est qu'une fille. » répliqua Clyde, menant sa clope à ses lèvres comme si toute cette histoire n'avait pas la moindre importance. Et à ses yeux, c'était bien le cas. Ce n'était qu'une fille. Et si elle avait fini entre ses draps, c'était que leur histoire n'était pas importante, conclusion logique aux déboires de ses pensées. Une fille qu'il avait eu envie de souiller et il y était parvenu, véritablement. Par les tatouages gravés à même sa peau, par ses mains affamées qui avaient dévoré son corps, par ses coups de rein excessifs qu'il avait précipité entre ses cuisses. A plus d'une reprise. Sans remord. Elle était une opportunité, la jeune femme dont il fallait froisser la perfection. Mais si son cadet lui en parlait à cet instant, c'était sans doute parce qu'elle avait dû vendre la mèche d'une façon ou d'une autre. Lui n'avait jamais été du genre très expressif sur l'endroit où il mettait sa queue, parce que cela ne concernait que lui. « Ses parents l'ont mise dehors. » Parce qu'elle en avait parlé à ses parents aussi ? Ce fut ce que son regard renvoya à son cadet, pas une excuse, pas le moindre remord, non, juste cette interrogation accompagnée d'un éclair de surprise. « C'est con pour elle. »

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L'appel à deux heures du matin, le voix paniquée à l'autre bout du fil. Il n'y avait que quand plus rien n'allait qu'on oublie qu'on en veut à celui qu'on appelle à l'aide, parce qu'il n'y a que lui qui peut venir sans poser de question, qui saura quoi faire... parce que Clyde est son grand frère. Il ne s'était pas trompé, le Red Devils avait enfilé son blouson, grimpé sur sa moto et roulé jusqu'au lieu de l'accident. Il vit le verre brisé, le sang... il eut comme une vision brouillée quand une autre personne de sa famille avait été liée à un crime. Mais c'était différent, il s'en était rendu rapidement compte. Son petit frère n'avait rien prémédité, il avait simplement conduit en état d'ébriété, renversé la bouteille dans la voiture, imprégnant, empestant tout l'habitacle. Et le cadavre à même le sol. Il plaça ses doigts sur sa jugulaire juste pour confirmer le fait que sa poitrine ne se soulevait plus. L'absence de pouls ne laissa planer aucun doute sur la sentence : homicide involontaire. « Il a débouché... nulle part... j'l'ai pas vu... pas fait exprès... je... merde... je... j'vais aller en taule... j'vais... témoins... ont appelé... » Clyde l'entendait, ce discours à moitié dévoré par ses lèvres engourdies par l'alcool. Il leva les yeux, pour le regarder, sa tête prise entre ses mains, les larmes brouillant sa vue, la carrure presque chétive, recroquevillée face à sa propre culpabilité. S'il allait en prison, il n'en ressortirait pas vivant. Clyde le savait, c'était comme une trace indélébile sur ses rétines, dans son esprit, il allait le perdre s'il le laissait assumer la culpabilité de toute cette merde. Il se redressa, s'avançant vers son cadet. « Écoute... » Mais il continuait à déblatérer, alors Clyde l'a saisi par les cheveux pour attirer son attention. « Ta gueule maintenant. Tu vas m'écouter attentivement. T'étais pas là. C'était moi qui conduisais. Emmène la moto et tire-toi. » La décision la plus conne de sa vie... endosser la faute de son frère. Il avait peut-être baisé sa copine à plus d'une reprise, il lui donnait sa liberté pour le sauver. C'était ça la famille à ses yeux. C'était avoir ce courage débile qui le faisait agir comme il le faisait à cet instant, ne pas craindre la prison, se dire qu'il serait plus fort que le système. « Mais... » « Fais ce que je te dis. MAINTENANT. » Il l'avait interrompu, et si son frère hésita encore, Clyde le poussa en direction de sa chère moto, que son cadet n'actionna pas, mais poussa pour aller se mettre à l'abri quelques rues plus loin, là où on ne le verrait pas. Il l'observa fuir, à nouveau sans remord, c'était ce qu'il voulait, ce qu'il fallait faire, puis il s'assit au volant, les jambes dehors, alors que les sirènes commençaient déjà à se faire entendre. La ville n'était pas assez grande pour leur laisser plus de temps.

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« Clyde Charles Andrews, vous êtes condamné pour homicide involontaire lié à la conduite automobile, à purger une peine de prison ferme de trois ans, sans possibilité d'être libéré pour bonne conduite. »

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« Tu sais que t'as un sacré culot. » La menace était là, dans ce type qui le fixait, dans ces deux gorilles qui l'encadraient. Clyde avait déjà été pris pour s'être battu avec un autre détenu, mais là il avait agi délibérément, et le sourire satisfait qui ornait ses lèvres le clamait haut et fort. « En attendant, je suis parvenu à te parler. » Tout ça pour ça, oui. Il s'était arrangé pour vendre de la drogue à l'intérieur même de ces murs, à la barbe de ce type qui était celui qui semblait diriger tous les trafics de cette partie de la prison. Clyde n'était pas assez idiot pour ne pas savoir que seul, forcément, on ne survit pas, ou alors très difficilement, et on finit par servir de pute à une queue qu'on ne désire pas forcément. Alors il avait pris les devants, attiré l'attention de la personne avec qui il voulait faire affaire. Ici, son intérêt n'était pas celui des Red Devils, non, ici, il n'y avait que lui, et son cul valait toutes les manigances qu'il faudrait. « Je veux tremper dans tes magouilles, mettre mes talents à ton service le temps que je purge ma peine. » Pas si con, hein ? L'autre fixait Clyde avec cet éclair de compréhension au fond des yeux, et un sourire a fini par le compléter. Il se mit à rire, amusé par l'attitude de ce gamin déjà tatoué, de ce motard qui semblait là pour trop peu de temps pour le genre de type qu'il était. « T'es là pour quoi ? » La question à laquelle il ne pouvait pas être tout à fait honnête, sans impliquer son frère, alors ce fut sans hésiter qu'il répondit ce dont il avait accepté d'assumer la culpabilité. « Homicide involontaire. » Ce crime juste assez grave pour écoper de trois ans ferme dans une prison, au milieu de taulards plus dangereux, alors autant le paraître tout autant.

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La taule. Il n'en parlait pas vraiment, même s'il assumait d'y avoir fait un tour. Il avait fait parti des salopards, la mauvaise catégorie, les plus forts, ceux qui s'en sortent mais qui s'attirent parfois des ennuis. Forcément. 3 ans c'est long, mais ça passe plus vite qu'on ne le croit, surtout quand on a des choses à faire entre ces murs où on en vient à regretter des choses assez connes. Où on ne baise pas sans capote, si on n'est pas trop con. Où on s'assure de ne pas finir comme la petite pute d'un type plus fort que soit, ou mieux entouré. Alors on s'entoure, on garde la forme, on se fabrique des armes de fortune que l'on planque pour mieux menacer, et quand on n'a plus le choix, s'en servir. La taule, non, il n'en parlera jamais vraiment, parce qu'il n'en a jamais vu l'utilité. Ce qui se passe entre quatre murs, reste entre quatre murs. Il a fini par sortir, par revenir dans cette ville qu'il semble avoir dans la peau. Il aurait pu partir, quitter tout ça, vouloir se refaire une vie là où personne ne connait le crime -qui n'est pourtant pas le sien- et pour lequel on va le fixer, on va murmurer. Mais Clyde s'en moque et s'en moquera sans doute toujours. Il a retrouvé un job dans le salon de tatouage, il a repris sa place parmi les Red Devils, il a retrouvé ce petit frère qu'il a protégé et dans les yeux duquel il sent comme une culpabilité redevable qu'il lui doit, même si Clyde ne demande rien. Il savoure sa liberté, deale à l'occasion, tatoue comme s'il dessinait sur les peaux de ses clients, talent toujours intacte, artiste d'âme. Il baise sans étaler le choix de ses partenaires, conscient que si lui sait ce qu'il a entre les jambes, ça risquerait de pas forcément plaire qu'il se tape des mecs aussi. Enfin, sans doute que certains savent, mais tant qu'il ne s'affiche pas, ça passe, on s'en moque, on le laisse vivre, et puis, c'est pas un enfant de cœur, moins aujourd'hui qu'hier. On est loin des stéréotypes, Clyde il pue la testostérone, la violence, le calme de la mer d'huile avant une lame de fond.