[a lot on my mind]
svendsen. tu as certainement déjà entendu ce nom, entendu le nombres de billets que le père se claquait tout les mois. svendsen, ce qu'oswald peut détester ce nom de famille. ses parents sont égoïstes et os est délaissé. oublié. brisé. un couple qui ne vit que pour la réputation, disputes qui se répètent et petit blond qui court. qui court sous les rames de métros, qui marche sur les rails de trains en priant pour ne pas se faire percuter. ✰ toujours une cigarette au coin de ses lèvres. toujours ce petit air prétentieux. oswald fume, beaucoup trop même. il fume et s'arrête pas. la fumée qui s'enfuit hors de sa bouche, qui fait disparaître ses lèvres rouges lorsqu'elle apparaît. ✰  ses jambes qui brûlent, ses jambes qu'on ne voit plus dès qu'il commence à courir. rapide. furtif. on le voit, et puis, il disparaît. os fait ses conneries et court ensuite. impossible de le rattraper, il a été conçu ainsi. un éclair, une tornade. ✰ oswald et cette jolie fille. ses yeux bleus dans les siens, sa chevelure similaire à la sienne. os ne peut plus s'en passer, ni d'elle, ni de son obstination à le nier. il en est obsédé. la norvégienne est à oswald. ✰ le blond et ses frères et soeurs. inconnus à ses yeux, papa va voir ailleurs et maman en pleurs chaque soir. papa svendsen dit de se taire, qu'il en a besoin. possible qu'il ait des demis frères et soeurs partout où les svendsen sont déjà allés. de la norvège aux destinations de vacances. au froid du nord jusqu'à la chaleur du sud. ✰  os et sa liberté. il y tient, s'y accroche. un enfant sauvage, un enfant des rues. os, on le provoque pas et os n'abstiendra. os et ses idées farfelues, ses solutions sorties de nulle part. os et sa capacité d'héberger dehors parce que ça gueule trop à la maison.  ✰  le décoloré et la ville, pas une grande histoire d'amour. il connaît les meilleurs recoins, les meilleures planques. mais os aimerait retourné en norvège. il est venu parce qu'il a été obligé. un gamin de cinq ans n'a pas son mot à dire. et pourtant, il aurait voulu crié qu'il aurait aimé rester dans son froid norvégien. ✰ oswald est connu pour son franc parlé. pas de secrets, sauf ceux familiaux, il ment pas et ne cache rien; le karma, il y croit. il dit la vérité, même si celle-ci le fout parfois dans les pires situations possibles. ✰    

t'entends les vieux s'engueuler, encore et encore. t'as les écouteurs dans tes oreilles, t'écoutes les musiques spotify, tu tentes d'oublier qu'en bas, c'est le bordel. tu entends ta mère crier, dévaler les escaliers. et c'est reparti. tu connais la chanson, maman qui cogne contre ta porte quand tu es déjà dehors, papa qui lui crie que ça n'arrivera pas et toi, qui t'accroches à cette branche pour rejoindre l'épicerie où tu passeras la nuit car ils continueraient jusqu'à très tard dans la nuit. et tu n'iras pas au lycée le lendemain, parce que tu auras mal dormi dans ce coin que tu as toi-même revisité. tu descends donc, tu t'écorches les mains sur les branches, mais ce n'est pas grave. tu vois la lumière de ta chambre qui s'allume et tu roules des yeux. maman est arrivé. tu cours, parce que papa criera ton nom dans la rue pour venir te tuer. on ne fuit pas, chez les svendsen. les rues sont sombres, le vent vient cogner ton visage et te décoiffer. tu croises tes bras, t'as froid. l'épicerie. hallelujah. t'as la clé. tu ouvres les lumières, parce que ça te fait flipper. tu vas dans l'arrière boutique, où tu attrapes ton coussin et une couverture très fine. seulement, tu entends la porte s'ouvrir et la petite cloche qui indique que quelqu'un vient de s'inviter. merde. tu n'imagines rien de bon à cette heure-ci. tu lâches tes affaires et attrapes la batte de baseball que tu as déposé sur l'étagère, il y a quelques mois, après un vol. quelques pas et tu es prés à faire rebondir la batte sur le crâne de l'inconnu. un cri strident, tu prends peurs et tu vises à côté. tu rouvres les yeux et tombes sur sa chevelure blonde. tu te demandes ce qu'elle fout à une heure pareille dehors, elle a l'air frigorifié. - sans déconner. que tu lances en arrêtant de serrer la batte. tu rigoles presque, elle est apeurée. - t'es dingue ou quoi? t'as.. t'as faillis me.. ! tu roules des yeux avant de la contourner et fermer la porte derrière elle. - qu'est-ce que tu fais?! elle riposte. elle va te rendre dingue. elle parle trop. qu'elle se taise un peu. - je veux pas utiliser ça. tu montres la batte en même temps avant de retourner lui faire face. - qu'est-ce que princesse fait à cette heure-ci? elle t'observe et va près des frigos. elle attrape deux grosses bouteilles de lait et les dépose près de la caisse, sans t'adresser un mot. tu hausses un sourcil, l'épicerie est censée être fermé. tu squattes juste le calme qui règne. avec ton petit air moqueur, tu te rends derrière le comptoir. - un problème, svendsen? t'aimes bien quand elle prononce ton prénom. elle l'écorche pas et c'est toujours avec cet air menaçant. - aucun. tu lui fais son total, elle vient rajouter des bars de chocolats et plus elle rajoute, plus tu te moques. t'es bête, oswald. et puis, elle disparaît. elle va dans un rayon et revient; elle dépose une boîte de préservatif sur le comptoir et te lance un sourire diabolique. tu arrêtes de sourire avant de souffler. elle veut jouer ainsi. sûrement pour te montrer que tu la saoules, qu'elle est prise, que t'es rien. tu lui donnes son total, t'as rajouté des dollars en plus. elle se plaint. - tu viens me déranger en pleine nuit pour tes conneries. j'ai pas appelé les flics et ta tête n'est pas démolie. j'ai droit à quelques billets de plus. que tu glisseras dans tes poches le plus discrètement possible. - on se voit bientôt, princesse. et elle s'en va, le majeur levé.