[a lot on my mind]Maddox est le rejeton d'un
Red Devil et d'une de ces filles qui les a tous connus, à tour de rôle, une nuit ou l'autre et sous ecsta. C'est celui qui l'aimait le plus, la Delilah, qui a reconnu le môme et qui lui a filé son nom. On ne peut pas dire que le gosse ait été proche de papa pour autre chose que se prendre ses jointures dans la gueule, mais il ne s'est pas barré à l'autre bout de l'État, lui, au moins.
+ À l'âge de quinze ans, on commence à l'appeler
Mad Maddox, puis seulement
Mads. Il cogne comme un dément, il mord dans la chair et les mucles comme un clébard ; il est plein de rage, qu'il ne sait ni dresser ni contenir.
+ Liberty est plus une mère pour lui que celle qui l'a craché de son ventre, alors Mads n'a jamais pensé partir. Les seules fois où il a dépassé les limites du comté, c'était à cause du juge : la prison pour mineurs McLaren, à Woodburn, quand il avait seize ans, puis la prison d'État Deer Ridge à Madras. Il en a fait du car, en Oregon, les
poignets menottés aux chevilles, mais ce n'est pas comme si le paysage changeait vraiment. De toute façon, il n'y avait pas de paysage du tout à Deer Ridge.
+ L'école, c'était fini à douze ans, et il ne sait même pas bien lire. Chez les motards, ça ne servait pas à grand-chose, et en taule encore moins. Tout ce que Mads a appris, c'est la loi des poings, l'alphabet de la violence, le précis de la survie. Quand il en a eu marre de sentir le vide dans son estomac, il ne s'est même pas inventé un métier : il a
rallié les Red Devils et le deal, comme on épouse sa propre famille ou le caniveau dans lequel on a été bercé.
+ On lui beaucoup tapé sur la tête et on l'a très souvent traité d'idiot.
Mads est primitif. Mads est un abruti. T'es fou, Mads. T'es con. Et c'est sûr, ce n'est
pas le plus malin. Pas éduqué, à peine dompté, il ne parle pas beaucoup ou alors pour vomir des torrents d'injures. Pourtant, on n'a pas voulu de lui chez les timbrés, et le psychologue a simplement hoché le crâne avec un petit
tout est normal dans la bouche.
+ Il connaît bien les lacs et les forêts qui entourent Liberty. Il a souvent
fugué dans la montagne, à disparaître pendant des jours, à revenir les rotules pleines de terre, le blouson éventré, les paumes cloquées et lacérées. Mads, il déteste la ville, le béton et l'urbain. Il aime les possibilités infinies des bois, l'incertitude des ombres et surtout - surtout - savoir que personne ne peut le retrouver là-dedans à moins qu'il ne laisse faire.
+ Maman était une traînée et Papa certes pas le prince charmant, alors Maddox a quelques
demi frères et soeurs à travers tout le pays. Un paquet, en vérité, et il n'a jamais voulu les chercher ou encore les compter. Sans savoir ce que c'est, une famille, il s'en fiche pas mal des demi et des quarts de sang qui lui ressemblent par-ci par là.
+ En 2006, on l'accuse d'
agression sexuelle. S'il n'a pas été condamné, la mémoire de Liberty reste coriace, ça notamment à cause des évènements qui ont suivi l'ouverture de la procédure... Le père et le frère de la fille ont ramassé, et Mads a immédiatement intégré un dortoir charmant à McLaren.
+ Son père est mort il y a six ans, dans un règlement de comptes opaque au sein des Red Devils. Les flics ne se sont même pas donnés la peine d'enquêter, et ce n'est pas son gosse qui est allé voir le cercueil descendre six pieds sous terre et jeté une rose sur le pin massif. En même temps qu'il est devenu officiellement
orphelin, Maddox a grimpé dans la pyramide de la drogue et s'est trouvé des frères chez les motards.
+ En 2014, il prend treize ans à Deer Ridge pour
extorsion, contrebande et vente de stupéfiants (dont dix du fait d'une lourde législation sur la drogue). Deux ans plus tard, l'Oregon légalise le cannabis et la cour rabote aimablement sa peine à trois ans. Sorti depuis quelques jours à peine, Mads rapplique dans le seul endroit qu'il appelle
chez-soi et ça qu'importe qu'il soit toujours sous le coup d'une ordonnance restrictive. Ce ne serait pas si grave si ce maudit patelin n'avait un rayon inférieur à l'ordonnance elle-même...
+ Toutes les
femmes sont des garces ou, en tous les cas, plutôt s'ouvrir le ventre avec un hachoir que de leur faire confiance. On dira de Maddox qu'il n'a pas été à l'école du féminisme et qu'on ne lui a pas donné le bon exemple. Foncièrement en rogne contre sa génitrice, ses cuisses ouvertes, sa folie et sa fuite, le gosse de la catin n'a que de la haine et de la défiance pour les femelles.
+ Il ne parle pas de la prison, ni en bien ni en mal, même s'il ne nie jamais y être allé. Pourtant, elle lui fait peur ; la
taule lui fout plus la trouille que la mort elle-même. Alors, par trois fois, il a tenté de se buter là-bas. Certains matons disent qu'il manque d'imagination, d'autres des détenus de volonté. Ce qui est sûr, c'est qu'il préfère crever que d'y retourner, pour dix jours ou dix siècles, comme l'autre fois, quand il a cru qu'il devrait y passer treize ans. Il était tout près de se réussir quand on lui a dit d'
arrêter ses conneries parce qu'il allait sortir.
+ S'il se fait attraper par les flics à Liberty, il passera immédiatement devant un juge à cause de l'ordonnance de protection prononcée contre lui en 2013 au profit de son ancienne petite-amie. Alors, pour le moment,
Mads se planque chez sa demi soeur ; il rase les murs et les trottoirs, pas plus libre qu'un éternel coupable.
+ Il était amoureux, même fou d'elle, fou furieux. Mais, Maddox, il était surtout
fou, instable, infidèle, un fils de pute, un bâtard, un chien, un
salaud. Il a connu plein de filles, trop de filles, quand il était seul ou quand il était avec elle. Mais c'était sa préférée, quand il fallait frapper sur les pommettes, fendre les lèvres et forcer. Elle était ce qu'il avait de mieux, de plus beau, de plus fort, son unique qualité, mais lui ne sait que détruire les jolies choses.
+ L'examen médical qui a précédé sa libération lui a appris qu'il était
séropositif. Pas tellement enchanté à l'idée que ses anciens camarades des Red Devils le traitent de
pédale, Mads garde l'information pour lui et se passe jusque-là de traitement. C'est une solution à court terme s'il ne veut pas crever, il le sait bien, mais sa bêtise l'empêche de se faire soigner au prix de se faire péter la gueule ou à peu près pire, le crâne en sang dans un fossé.
[NIHILOBSTAT / DAMIAN]
[âge] vingt-trois ans. [pays] france. [personnage] inventé. [commentaires] allez, allez, on va rp.