Les pieds caressaient le parquet, les paupières se fermaient, embrassant l'obscurité et ses notes de musique volantes. Le vinyle entamait la danse, saisissant ses bras, la faisant tourner, encore, encore, encore, encore...

Gina elle danse, Gina elle vole, Gina elle brille, Gina elle danse.

Petite étoile filante, brisant l'air de ses mouvements utopiques. Ses yeux trahissaient la force de ses pas. Gina se vaporisait dans l'air terrestre, Gina étincelait la pièce, Gina pleurait. Et dans son dernier souffle, le corps de la belle se transformait en supernova. Elle implosait la danseuse, abandonnant ses monts et merveilles. Gina, l'étoile née qui avait fini par s'éteindre dans les bras accueillant du parquet qui s'apparentait à du marbre. Gina s'était perdue au sein du milieu interstellaire.

Gina elle danse, Gina elle pleure, Gina elle rampe, Gina elle danse.

Dans l'implosion de l'utopie, certains rêves avaient pris la fuite. Mais la gamine, elle perdait pas l'envie de vivre. Alors elle continuait de danser, parce que demain, de nouvelles étoiles finiront par s'immiscer dans la voie lactée. Demain c'était une nouvelle chance de briller. Demain Gina danserait comme si sa vie en dépendait.

Gina elle danse, Gina elle rêve, Gina elle tremble, Gina elle danse.

Les talons qui claquaient contre le sol laqué, Gina elle avançait, elle chevauchait les montagnes, puis elle se laissait glisser depuis les hauteurs. Le corps s'ondulait, le regard se perdait, Gina laissait les rêves s'échapper. Le corps se cambrait, la musique trépassait, ils venaient la voir danser. La gamine oubliée, la gamine ensorcelée. Ils la regardaient comme s'ils souhaitaient la baiser, mais Gina, elle, elle était simplement là pour les aguicher. Gina la poupée de son père adoré, elle dansait, comme elle pouvait.

Gina elle danse, Gina elle espère, Gina elle perd, Gina elle danse.
et la musique la fait tourner,
encore,
encore,
encore,
encore,
. . .