t'as toujours baigné dans la lumière dorée de l'opulence, comme bénit par midas lui même. t'as qu'à tendre la main vers un tiroir pour toucher des diamants. mais c'est un circuit fermé, parce que toi tu produit rien, tu déplaces des millions qui appartiennent à ton père d'un point A à un point B. tu jouis des plaisirs de l'oisiveté quotidienne et tu te réinventes chaque matin. confectionnant à coups d'idées tordues ton masque de la journée. et c'est encore mieux si tu peux nuir à césar ou ton père.
dans le taxi qui te ramènes chez toi, t'as la mine déconfite. les sièges sont crades, et tu préfères pas savoir ce qui a bien pu arriver au cuire qui les recouvre pour qu'il prenne cette couleur là.
tout ça parce que t'as viré ton chauffeur, pour un motif qui t'échappe en cet instant. whatever. tu te remet à sourire en pensant au mariage prochain qui changera la douce milton en de clerq. tu n'as pas été surpris de ne pas recevoir de carton d'invitation : chaque fois qu'un événement important se produit au sein du clan, presque tous les membres de ta famille font bloque pour t'en éloigner. souvent en vain, puisque lorsque tu n'arrives pas à faire cracher le morceau à camille tu finis toujours par surprendre une conversation. et quand il s'agit de t'incruster à une fête pour la gâcher, ta ténacité est sans faille.
tu jettes un billet au conducteur sans le regarder, avant de t'extraire de la cabine malodorante. après avoir traversé le hall, tu pénètres chez toi, le loft est bien trop grand pour accueillir seulement deux personnes. mais vous n'êtes pas n'importe qui, et finalement cet appartement malgré sa taille, a parfois bien du mal à contenir vos débordements. tu ne prêtes pas attention à la femme de ménage qui lessive le sol de l'entrée, tu te contentes de pester parce que le sol colle là où elle n'a pas encore nettoyé. si vous n'êtes pas capable de tenir cette maison en ordre,ce n'est pas la peine de revenir, les bonnes c'est pas vraiment ce qui manque vous savez. lorsque tu pénètres dans le salon, tu comprends d'un coup pourquoi tout est si collant. des coupes  s'amoncèlent un peu partout autour de toi, à tes pieds, des débris de verres jonchent le sol, à même le carrelage se triuve des restes de toast au caviar, le goulot d'une bouteille de champagne. tu fronces le nez : il y a même un type qui vomit dans le décolleté d'une blonde. mais finalement peu importe, tu te contentes de pousser un vague soupire avant de te diriger vers l'escalier, tu bondis presque de marche en marche en gueulant. c'est la merde camille ! camille ! tu t'en tapes qu'il dorme, ou qu'il soit sept heure du matin, ce que tu veux, c'est qu'il émerge pour écouter ta nouvelle lubie. oh !réveille-toi, y'a ton père qui débarque ! tu le secoues sans te préoccuper de la brune, ah, non, des brunes qui dorment à ses côtés.