un grincement. tes paupières papillonnent. tu te redresses, et tu te passes une main sur ton visage encore endormi. ta chambre était toujours plongée dans la pénombre nocturne. ton père se tient à l'entrée, la main sur la poignée. ton regard se pose sur ton réveil. trois heures tout pile. tes lèvres tremblent. puis tes mains. tes jambes. tout ton corps frisonne. l'angoisse serre tes tripes. ton regard est figé sur ton père, qui te regarde avec ses yeux de prédateur. ces yeux qui te font cauchemarder chaque nuit. tu sais ce qui t'attends. comme chaque soir. il s'avance vers toi, et retire ta couverture. tu te débats. il te saisit le poignet, et te fait tomber du lit. tu cris. il te frappe au visage. sonné, tu sens le sang couler doucement de l'une de tes narines. tout tourne autour de toi. il te met tant bien que mal sur pieds, et te traîne vers sa salle secrète. tu t'agrippes à tout ce qui te passe sous la main. en passant devant la chambre de ta mère, tu la vois, les yeux rougis par la tristesse, assise sur son lit. elle se lève, et ferma la porte d'un grand coup. elle ferme les yeux. fait comme si de rien n'était. comme chaque soir. ton père t'amène dans son repère. le sous-sol. tu en as peur désormais. tellement peur. il ferme la porte derrière lui, et te balance sur le lit aux draps sales. vêtus d'un simple caleçon, tu grelottes de froid. face à toi, trois inconnus. leurs sourires pervers te font frissonner. tu sais pertinemment ce qui va t'arriver. l'un des inconnus tend une enveloppe remplie de billets à ton père, qui la fourre directement dans sa poche de jean. il te tourne le dos, sans même t'adresser le moindre regard, et quitte la pièce. tu es seul. face à ces prédateurs sexuels qui te battent, te violent et te violent plusieurs fois par semaine. tu es leur objet. la seule chose qui permet à tes parents de terminer leur fin de mois. les larmes coulent, mais tu n'as plus la force de te débattre. ils te sautent dessus. ils te touchent, te caressent, te giflent. ils retirent l'unique vêtement qui te protégeait de ces monstres. ils caressent ton sexe, le palpe, le serre. puis, leurs gestes sont de plus en violents, de plus en plus douloureux. ils te pénètrent, te font des tas de choses. toi, tu te contentes de fermer les yeux, de penser à quelque chose de gai. voilà ta vie. à seulement quatorze ans, ton père te prostituait. c'était ton quotidien. mais tu étais bien déterminé à ce que tout cela cesse. demain, tu le tuerais. tu le poignarderais plusieurs fois. tu veux le voir souffrir sous tes yeux, afin de pouvoir l'achever une bonne fois pour toute. ensuite, tu fuiras cette maison que tu te détestes tant.
désormais tu vivras seul.
à jamais.
enfance détruite, vie ruinée.