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no regrets / ruan twins  :: (générique de fin) :: dead end :: v1 :: archives rp :: rps abandonnés
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Jeu 10 Aoû - 21:16
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et c'est le drame. le
d r a m e.
un seul appel et bo est sur la route. il n'a pas pris le temps de faire chauffer le moteur, l'a fait monter à vitesse grand v. nadejda, elle a insisté pour venir avec lui, prétendant le connaître assez pour savoir qu'il risquerait de se tuer sur la route à cause de sa foutue anxiété. et lui, lui, il a lui a répondu de rester à la maison, qu'il fallait qu'elle fasse attention à l'embryon dans son ventre - comme s'il en avait quelque chose à foutre. n'empêche que nadejda, elle n'a pas répondu négativement. elle a dit oui, d'accord chéri. ça lui a donné envie de la claquer. chéri. elle sait qu'il déteste ce surnom mais elle continue à le lui donner. il n'est pas resté plus longtemps, s'est barré sans même lui dire au revoir, sans même regarder en arrière. et là, là, il se dit que c'est peut-être sa porte de sortie. il va voir sa mère à l'hôpital puis.
puis il se barre,
prend la route,
ne s'arrête plus.
il se le dit, bo, mais il n'en fera rien. il restera le bon petit fils ruan, le futur papa de l'enfant qu'ils attendent tous. il termine par arriver à l'hôpital, voit juste son père et kay dans le couloir. – elle est où, maman ? qu'est-ce qu'elle a ? il demande, paniqué - assez paniqué pour que son accent chinois ressorte, éclate à la gueule de tous ceux qui écoutent. et ils lui répondent qu'elle s'est juste cassée un bras. juste. cassée. un. bras. il aurait pu se faire arrêter par les flics pour excès de vitesse ou crever sur la route pour un bras cassé. elle va bien, qu'ils répètent. ils lui font juste passer une radio.
les minutes s'écoulent, longues et chiantes. les deux autres ruan sont repartis - papa pour peu de temps, kay pour la soirée. et maman, elle dort. elle dort mais bo n'a pas envie de la laisser, ni envie de retrouver nadejda. alors il reste là, traîne sa carcasse dans le couloir à la recherche d'une machine à café. finalement, ses yeux se posent sur une silhouette qu'il ne connaît que trop bien. il fronce les sourcils, s'avance vers elle. – fen ? il demande comme si ce n'était pas évident - même après tout ce temps, il est quand même encore capable de reconnaître son jumeau. tu m'expliques c'que tu fous là ?
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Jeu 10 Aoû - 23:17
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☆ ☆ ☆

l'horreur -
l'effroi -
fen il a toujours aimé la couleur. la plus vive qui puisse exister. la plus puissante qu'il ait jamais croisé. fen, il a toujours aimé la couleur. et là, dans tout ce blanc, il se sent pas bien. comme l'envie de dégobiller. mais ça doit être parce qu'il vient de courir comme un forcené, qu'il sent son coeur battre dans sa bouche et ses organes se tordre - il flippe. flippe parce qu'un seul message a été laissé, que ça a pas été très clair, même un peu coupé - réseau à la con incapable de tout retranscrire. et dans le lot, y'a juste le terme mère qu'a été retenu, hôpital, urgence. les trois mêlés ensemble, ça lui a pas plu, à fen. il bouffe sa lèvre inférieure, les cheveux en bataille, des cernes sous les yeux, à peine levé du pieu - d'une sieste plus qu'autre chose. il a - encore quelques - troubles émotionnels pour - elle, pour, eux. des années auparavant, des années à se tirer les cheveux, à partager des rires bienheureux. des années auparavant. être là ça signe aussi - du concret. être là ça veut dire -
les revoir
(tous)
(en larmes)
(ou paisibles)
il avale difficilement sa salive, enfonce ses poings dans les poches de son manteau, plisse le bout du nez en suivant avec attention les flèches au sol indiquant sa destination finale. il a besoin d'un café - bien noir, amer à lui en arracher la gueule. fen il a comme des remontées acides qui viennent lui brûler la trachée, une envie de tout foutre en l'air, de se mettre à ses pieds - supplier pour le pardon. faut pas qu'elle disparaisse, pas comme ça. faut qu'au moins ça ait un peu avancé, au lieu de reculer. faut qu'au moins il ait pu dignement s'expliquer, mettre des mots qu'elle tendait à faire taire,
faut qu'il -
(puis y'a bo)
y'a bo qui s'allonge comme une ombre sous un zénith cramé. y'a bo qui revient le hanter en lui murmurant des paroles oubliées. y'a bo. reflet de miroir brisé, dont il recherche plus à recoller les morceaux coupants. il en saigne fen, du bout des doigts, à essayer de faire comme si ça allait - alors qu'absolument pas. il inspire profondément, ça brûle dans ses poumons.
- l'hôpital m'a app'lé moi aussi. désolé d'te faire c't'effet-là. content d'te voir aussi bo. acerbe, il frémit sous l'arrêt net de ses jambes, figées. à chercher du regard la chambre dont il se souvient à peine le chiffre. il passe une main fébrile dans ses cheveux, elle tombe jusqu'à sa nuque, la serre. il pourrait s'étouffer, se pendre solo avec les ongles - toujours mieux qu'une corde mal affutée. comment elle - va ? ils ont pas été clairs, et j'ai peur - enfin, tu vois ? lui il a l'air de bien se porter, de pas être détruit alors qu'il serait le premier à chialer. ça lui permet de prendre un peu de recul, de se concentrer sur ses sourcils durement froncés - des accents circonflexes.
- j'ai ma place ici aussi, okay ? alors j'préfère te dire ta gueule avant que tu m'dises de gicler.
(sept ans mon frère)
(c'est bon d'te revoir)
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Ven 11 Aoû - 17:51
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et fen, il arrive comme une fleur, comme une cerise sur le gâteau. fen, après toutes ces années, il sait toujours comment faire son entrée. il lit dans ses yeux, bo, que c'est la panique. la panique, la vraie, celle qui empêcherait presque de respirer. ça lui fait bizarre de le voir là, là, là sept ans plus tard. c'est à peine s'il a changé, fen. à peine. il paraît juste plus fatigué, plus vieux. ils sont plus vieux tous les deux. ils avaient dix-neuf ans. ils en ont vingt-six aujourd'hui. sept ans qui se sont écoulés, sept ans pour consolider le mur et agrandir le fossé entre eux. sept années et il est incapable de faire autre chose que de laisser sa rancune parler. – l'hôpital m'a app'lé moi aussi. désolé d'te faire c't'effet-là. content d'te voir aussi bo. sept foutues années et personne n'a été capable de retirer son numéro des appels d'urgence. parce que fen, il fait toujours parti des ruan. toujours un peu. toujours - même si personne ne l'avouera, personne ne le dira. et au fond, bo, il voudrait lui répondre qu'il est aussi heureux de le voir, qu'il lui a manqué. il en est juste incapable. alors il ne parle pas. il reste muet, les pieds plantés dans le sol et les yeux fixés sur son faux jumeau. comment elle - va ? ils ont pas été clairs, et j'ai peur - enfin, tu vois ? pause.
courte pause.
si courte que fen ne le laisse pas répondre avant d'enchaîner. – j'ai ma place ici aussi, okay ? alors j'préfère te dire ta gueule avant que tu m'dises de gicler. et là. et là, bo, il ne se retient pas. un rire nerveux s'échappe de ses lèvres, pas forcément bruyant, juste un rire qui semble plus poussé par les cheveux qu'autre chose. il arrive à se calmer, souffle à grand coup. – elle va bien, qu'il termine par lui répondre après sa nerveuse interruption. elle a loupé une marche, s'est cassée un bras en tombant. kay était là. heureusement, d'ailleurs, sinon elle aurait pas réussi à s'relever. ses doigts se perdent dans ses cheveux et il soupire. maintenant qu'il lui a répondu, il ne sait plus quoi dire, ni quoi faire. d'un côté, il souhaiterait qu'il s'en aille. de l'autre, il voudrait juste le prendre dans ses bras. désolé qu'tu t'sois déplacé pour ça. pas un sourire, rien. juste ses yeux dans les siens, silencieux.
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Ven 11 Aoû - 22:01
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☆ ☆ ☆

ça tombe d'un coup, ça tombe d'un coup et -
et fen il pourrait s'écrouler. c'est pas bon de jouer avec son coeur comme ça, de le faire monter dans sa bouche puis descendre jusqu'à ses pieds. c'est pas bon de faire croire des choses alors que c'est pas vrai. c'est pas bon d'être humain tout court. il pourrait sans doute en pleurer d'avoir eu des idées saugrenues de scénarios foireux - il serait pas bon à adapter au cinéma. il pousse un profond soupir, sent ses épaules se relâcher progressivement, tout s'épuiser - comme après un marathon avec un départ trop précipité, trop rapide. il perçoit quelques petits grains gâcher sa vision, il s'adosse au mur, serre les dents. il se sent passablement con, passablement idiot - puis il se rend compte que ça fait un moment, il se rend compte que sa place elle a été usurpée, il se rend compte qu'elle a même, cette place, été exterminée.
bo il rit, bo il rit un peu,
assez pour que ce soit contagieux. qu'il commence à son tour, qu'il laisse l'arrière de sa tête buter contre son socle. il croise ses bras sur son torse, atteint d'un froid soudain qui le mettrait presque en arrêt. l'idéal ce serait qu'il se tire, fen, qu'il se fasse la malle, le remercie de sa participation et prenne la poudre d'escampette. l'idéal ce serait qu'il fasse comme ça a été décidé, y'a sept ans, qu'il existerait plus en tant que fils ruan, qu'il serait quelqu'un - mais pas de cette fratrie.
oeillade pour le jumeau
(moitié d'âme à vérifier)
oeillade pour le frère
(connexion cosmique à douter)
- c'est rien. voix plus douce, le ridicule de la situation lui donnerait presque envie de se rouler en boule dans un coin, laisser exploser ce qui a pas pu sortir. il déglutit, fen, serre les poings dans ses poches, se met à tapoter du pied avant de s'arrêter, préférant de loin le silence aux musiques corporelles agacées. j'vais pas - rentrer du coup. j'pense pas qu'elle veuille m'voir... cela dit, même sur un lit d'mort elle voudrait sans doute pas voir ma gueule. ses doigts viennent gratter son front, il se mord la langue - ça le rattrape et ça lui plaît pas. fen c'est la gonzesse dans le film d'horreur qui demande qui est là, qui est là
(avant de se faire trancher la gorge)
(beau spectacle)
(étape ultime de la gorge tranchée)
- je - silence.
et sinon, toi, comment tu vas ?
- t'as l'air plus grand. constat à la volée qui vaut pas grand-chose. il le dévisage franchement, pas dans la dentelle fen qui redécouvre l'esseulé, le tout pareil, le différent à la fois. plus grand. plus beau. plus renfermé aussi. stupide fierté de l'aîné, heureux de voir l'autre se dépatouiller. stupide fierté qu'il enferme dans une boîte en plastique. ouais, t'es plus grand. il zieute la fenêtre, fen, à chercher une sortie au cas où ça se terminerait en bataille décisive - de la honte.
(putain de honte)
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Lun 14 Aoû - 11:29
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il lance un coup d’œil à son frère, à sa moitié d'âme, celle avec laquelle il manque un peu de spiritualité, un peu d'amour aussi. il termine par s'excuser, bo. il s'excuse qu'il se soit déplacé pour un pauvre bras cassé. qu'il se soit ramené, sept ans après avoir été foutu à la porte, pour ne voir que bo dans le couloir, pour ne pas recevoir l'accueil qu'il mériterait. – c'est rien, qu'il dit. c'est rien. pourtant, bo, il n'est pas sûr que ce soit rien. tout ça, c'est ridicule. c'est aussi idiot qu'eux deux réunis. sept foutues années, que bo se répète. sept foutues années et c'est comme ça qu'ils se retrouvent, dans un couloir d'hôpital, à presque se parler comme s'ils étaient des inconnus, des étrangers. j'vais pas - rentrer du coup. j'pense pas qu'elle veuille m'voir... cela dit, même sur un lit d'mort elle voudrait sans doute pas voir ma gueule. et ça, ça fait mal à bo. ça lui fait mal qu'il dise ça, qu'il pense ça. mais au fond, fen n'a pas tord. maman, elle est trop fière, trop bornée pour reconnaître ses erreurs. et pourtant, bo, il sait. il sait qu'elle regrette, qu'elle l'aime toujours, son premier fils. il le lit dans ses yeux, sur son visage. elle n'est plus la même depuis qu'il est parti. – de toute manière, elle s'est endormie après l'départ de papa et kay. il voudrait le réconforter, bo, mais il ne sait pas comment faire, n'a jamais su. c'est encore pire après plusieurs années passées loin de lui.
– je - t'as l'air plus grand. ouais, t'es plus grand. c'est donc comme ça qu'ils vont se parler ? faire des constats inutile pour meubler la conversation ? malgré tout, bo hausse un sourcil, amusé des paroles de son aîné. – tu dois être celui qui a rétréci, fen, qu'il lâche, un léger rictus étiré sur ses lèvres. un mi-sourire parce que bo, il ne peut pas lui en offrir un entier. son dos se colle au mur au côté du sien et son crâne suit, ses iris fixés devant lui. tu deviens quoi ? il demande, bo. il ne prétend pas, il veut savoir. il veut tout savoir sur sa vie, cette vie qu'il a construit loin des ruan. il veut savoir si ça va, s'il vit bien, a réussi à atterrir sur ses pieds après avoir été viré de la maison familiale. ça, ça, c'est son instinct fraternel qui ressort.
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Lun 14 Aoû - 21:49
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☆ ☆ ☆

ça va pas, ça va pas. ça va pas en s'arrangeant. ça ira jamais. bo, il était là ce fameux soir. bo il était là. bo il était pourtant plus là. il voulait pas le regarder, il voulait même pas le croiser, il s'était tiré de la table dans le silence. bo qu'était du genre à faire péter les poings, bo qui prenait sa défense, bo qui laissait son pseudo statut de jeune frère aux oubliettes. bo qu'était inexistant. bo qui voulait plus rien avoir à faire avec lui. bo qui voulait pas d'un - d'un. soupir, ça lui tape dans le tréfonds de ses entrailles, ça lui donne la gerbe, ça lui donne envie de chialer en même temps. mais fen il se retient, fen il se retient parce que c'est tout ce qu'il a bien pu apprendre en se faisant jeter de la baraque familiale. à savoir se retenir. à savoir taire ce qui voudrait trop en dire. à savoir doser les propos. à juste - il continue de le regarder, de haut en bas. devant une véritable oeuvre d'art qu'on aurait abandonné dans un grenier, à prendre la poussière, à attendre qu'on la retrouve pour qu'il finisse sous un gros morceau de verre, admiré de tous. un frisson alors qu'il se met à sourire - putain qu'est-ce qu'il aurait donné fen,
qu'est-ce qu'il aurait donné pour un sourire,
(sa chienne de vie,
un bras, une jambe, un rein)
il demande ce qu'il fout, ce qu'il est, ce qu'il arrive à faire pour au moins avoir une dégaine humaine. fen il pince sa lèvre inférieure, baisse un peu les yeux, laisse tomber les armes par faiblesse intermittente, passagère. épaules qui se haussent, il se permet de se rapprocher, comble la distance - le vide intersidéral obligé, celui qui s'est foutu, la sécurité pour pas que ça devienne un minuteur prêt à basculer sur le zéro en deux-deux.
- j'ai ma propre affaire. 'fin en collaboration avec virgie. j'sais pas si tu t'souviens. il l'avait présenté, une fois ou plus. il saurait plus dire, fen, de toute façon y'a tout qui se mélange. y'a plus d'idées fixes. y'a que des sentiments mortifères qui viennent lui ronger les nerfs. inspiration profonde, il a besoin d'air. il jette une oeillade vers l'extérieur avant de basculer sur son frère. c'est vrai que c'est son frère bo. c'est pas n'importe qui,
un
(frère)
- j'suis à la tête d'un bar, avec elle. il est sous-terrain. rire de façade pour faire bien, pour avoir confiance en ses propos - bo il a toujours eu le chic de lui faire perdre toute contenance. c'est vrai que c'était la honte. il marche bien. donc j'ai pas à me plaindre. il passe une main derrière sa tête, se gratte la nuque avant de relâcher. le sourire qui se repointe, presque lumineux si y'avait pas tant de lourdeur dans l'air - du genre qui assassine en écrasant les organes. j'crois que j'ai réussi à rebondir. avec vega dans les pattes qui voudrait faire sa grande entrée, mais qui reste derrière les rideaux. ça pourrait l'achever sur place, laisser des traces façon sang qui dégueulasse le canapé blanc.
- toi ?
fidèle au poste,
(espoir des ruan)
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Lun 14 Aoû - 22:44
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et bo, il en a souffert du départ de fen. il en a souffert en silence, n'a rien laissé paraître. il lisait dans les yeux de ses frères et sœurs qu'ils ne comprenaient pas son comportement, sa réaction face à l'absence permanent de son propre jumeau. ça fait sept ans et bo, il ne l'a jamais mentionné dans aucune de ses phrases, s'est contenté de parler de lui pour demander à nadejda de fermer sa gueule à son sujet. tout le monde y a cru, à cette indifférence. tout le monde n'y a vu que du feu. dans le secret, bo, c'est à peine s'il arrive à se regarder dans une glace depuis son départ. il est conscient de ses erreurs, conscient qu'il aurait dû faire quelque chose parce qu'en face de lui, ce n'était pas un inconnu. en face de lui, c'était son frère, son frère qui avait besoin de son soutien, de son amour. il regrette de l'avoir rejeté, loin,
toujours plus loin,
alors qu'il venait de s'ouvrir, d'offrir une partie de lui à sa famille - famille supposée aimante. et dans ces moments où il broyait du noir, il s'inquiétait pour lui. il s'inquiétait de ce qu'il devenait, d'où il vivait, avec quoi. là, à ses côtés, il se doit de lui demander, de l'inviter à répondre à ses craintes. – j'ai ma propre affaire. 'fin en collaboration avec virgie. j'sais pas si tu t'souviens. il se souvient de virgie, bo. il se souvient de son extravagance, de sa gentillesse, de ses bavardages à table. elle n'est pas venue souvent, virgie, mais elle avait réussi à conquérir les ruan - heureux de voir que fen fréquentait une fille, possiblement sa petite amie. j'suis à la tête d'un bar, avec elle. il est sous-terrain. un haussement de sourcil comme réponse à son rire. ses yeux fixés sur le mur en face se détournent vers lui, se posent sur ce visage qui n'a pas changé, toujours le même après toutes ces années. il marche bien. donc j'ai pas à me plaindre. j'crois que j'ai réussi à rebondir. et il sourit. il sourit à presque en étirer un nouveau rictus sur les lèvres de bo. il est beau, le sourire de fen. il l'a toujours été, là, à illuminer son visage. et tout ça, ses mots, ses paroles, ça le rassure. il sent un poids se retirer de ses épaules, s'envoler dans les airs.
– toi ? qu'il demande. et lui ? lui, lui, il a tout qui se fout en l'air. mais ça, il ne le dira pas. – moi ? moi, tout va bien. bien sûr que tout va bien. j'bosse au restaurant. comme avant. pause. comme avant. comme quand il était encore là, fen. comme quand ils se foutaient des coups de coudes dans les côtes parce que l'un faisait chier l'autre pendant le service. comme avant. comment quand ils étaient encore heureux, famille soudée. et, hm, j'vais être papa. et m'marier aussi. il dit ça sans enthousiasme. sans foutu enthousiasme. parce que tout ça, il n'en veut pas. avec nadejda, il rajoute avant que fen ne demande. et il sait, bo. il sait qu'il va y avoir de la raillerie. s'il était à sa place, il rirait aussi.
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Jeu 17 Aoû - 16:43
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☆ ☆ ☆

c'est sur une bonne lignée, c'est même tellement stable que ça pousse fen à sentir son coeur se gonfler d'une énergie nouvelle, plus positive et sans doute moins naïve qu'avant. ça pousse fen à se dire que tout est pas perdu, qu'il a peut-être joué au con à faire le silence radio pendant sept ans. c'est qu'il ressent le même bordel émotionnel qui se faisait quand tout se jouait autour d'un plat de nouilles pendant la petite pause, serveurs du samedi qui se faisaient des paris idiots pour alimenter leurs débats à l'arrière, dans la cuisine. pour rire. pour voir quel jumeau avait gagné plus au change que l'autre - ce qui faisait leurs différences. il continue de sourire parce qu'il a pas trop le choix, parce que ça vient malgré lui même si c'est digne d'une tristesse typique de la pitié. c'est comme un premier jour d'école à demander comment le voisin de table s'appelle, à essayer de percuter comment on peut s'apprivoiser, comment c'est possible qu'entre eux deux ça pourrait marcher - ou au contraire s'empirer. fen et bo, bo et fen, c'était les deux. jamais dans une bonne dynamique, toujours dans la mauvaise qui pouvait pas leur foutre la paix. fallait que ça déconne - que ça surchauffe puis que ça fonde, sans former une belle épée à forger en fin de course. puis le sourire se dissimule, se lasse,
(s'efface)
dans la chair pour laisser place à deux pupilles qui se dilatent, des sourcils qui se haussent, une surprise qui lui arracherait un éclat de rire mauvais si c'était pas aussi dramatique. nadejda l'ancienne dont il a retenu que la bouche en forme d'oiseau, nadejda l'idiote dont il a jamais pu supporter les mimiques, les paroles, l'unique présence. nadejda qui aurait pu être si
facilement
évincée.
- ah. unique réaction à chaud qui fait papillonner des cils, sentir que tout d'un coup le blanc du couloir est pas agréable, sentir que l'environnement est pas propice à une telle discussion. il aurait préféré lui servir un verre dans son bar, s'accouder à celui-ci et l'écouter façon psychologue attitré. pas comme ça alors que la panique continue de disposer spasmes ici ou là. merde putain bo - il se pince la lèvre inférieure, arrive pas à se retenir. parce que ça lui fait mal à fen, d'entendre ça. d'entendre que le bonheur continue à se faire arracher, molester si violemment qu'il en restera même pas des cendres. inspiration profonde, il se rapproche encore, il pourrait sentir son souffle. puis y'a sa main qui se lève, qui glisse sur l'épaule du frère pour la tenir, pour la serrer.
- j'suis désolé. mais bordel de - mes condoléances. parce que bo il a pas cette joie prenante qu'ont les papas. bo il a pas ce petit truc qui fait qu'il est béat ou pressé à l'idée de tenir un marmot dans ses bras. bo il ment. bo il ment tellement mal que ça lui file des frissons. il le relâche - voudrait pas faire tache ou lui laisser une marque de brûlure informe qui modifiera encore son regard. nan mais genre - nadejda ? 'fin - bah. soupir.
- si t'es content alors j'suis content pour toi. si tu l'es pas... je vais pas feindre de la joie, j'préfère que tu le sache.
(chacun sa croix)
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Mar 29 Aoû - 18:43
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ça s'échange des banalités, des nouvelles qui, en sept ans, n'ont jamais été demandé par aucun des deux partis. c'est comme une redécouverte de l'autre, du jumeau, de la moitié d'âme. ils apprennent à l'autre leur quotidien, les deux différents chemins qu'ils ont empruntés, drastiquement opposés. et bo, il lâche la bombe avec autant de normalité et de simplicité dont il est capable. il annonce la grossesse de nadejda, leur mariage qui ne devrait pas tarder et de le dire, ça lui donne envie de vomir. il voudrait bien parler de swan à la place, de son rire qui lui fait oublier les malheurs du monde, de ses lèvres sur les siennes et de ses mains sur sa peau qui le font vriller, de leurs conversations qui n'ont aucun sens comme de celles qui sont trop sérieuses pour venir d'eux deux. mais bo, il ne dit rien, garde caché cette partie de lui. il se contente de mentionner sa fiancée et son futur enfant qui finira par arriver à son grand désespoir. la réaction de fen lui donne à la fois envie de rire et de pleurer. à cet instant, il comprend qu'il est pris au piège, enfermé dans une pièce dont les murs n'arrêtent pas de se rapprocher jusqu'à venir l'écraser. – merde putain bo. il ne sait pas quoi répondre, bo, se contente de fixer le mur blanc en face de lui, les mains dans son dos. il ne pensait pas que l'annoncer à son jumeau le rendrait aussi mal, le blesserait à ce point.
et quand sa main se glisse sur son épaule, il pourrait se détacher et s'éloigner le plus loin possible mais il n'en fait rien, accepte ce geste qui, autrefois, arrivait à le calmer et l'apaiser quand rien d'autre le pouvait. – j'suis désolé. mais bordel de - mes condoléances. il laisse un bref ricanement s'échapper de ses lèvres, remplaçant un sanglot qui remonte à sa gorge, prêt à s'y évader à son tour. tout ça, c'est encore pire lorsque fen se détache de lui. il aimerait, bo, qu'il ne le lâche jamais mais ce serait idiot et à la fois égoïste de le lui dire - lui qui l'a lâché, abandonné à son triste sort alors qu'il aurait pu empêcher ses parents de le foutre à la porte, le défendre devant leurs accusations à en faire pâlir les vieilles nones. nan mais genre - nadejda ? 'fin - bah. si t'es content alors j'suis content pour toi. si tu l'es pas... je vais pas feindre de la joie, j'préfère que tu le sache. il soupire à son tour, se mord l'intérieur de la joue avec toute la force qui lui a été donnée jusqu'à sentir le goût métallique se répandre dans sa bouche. – j'suis content, qu'il répond sans grand enthousiasme. il ne tente pas de convaincre fen mais de se convaincre lui - d'essayer de se rentrer dans la tête qu'un enfant, un enfant, c'est la plus belle chose qui puisse lui arriver et que nadejda, c'est un cadeau de Dieu, un miracle pour le faire rentrer dans le droit chemin, le dévier du mal et des pêchés qui le conduiront en Enfer. t'as toujours été dur avec nad. ça s'ajoute, rappelle les injures échangées devant et derrière le dos de la belle blonde. elle est douce, tu sais. elle fera une bonne mère. il ne sait pas comment il fait pour sortir ses syllabes sans vomir sur le sol du couloir. il a mal au ventre, sent une boule qui ne cesse de s'agrandir et de se serrer dans son estomac. et elle plaît aux parents. et ça, ça, c'est le plus important. il comprendra, fen. il est obligé de comprendre.
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