Tu l'avais trouvé, t'avais mis la main sur Cash, enfin. Il était revenu à Liberty, tu n'sais pas depuis combien de temps il est sorti de taule, mais toi, depuis que t'étais sorti, t'avais eu l'temps de penser à ce que tu allais bien pouvoir faire en sortant. Tu as eu quatre ans pour y réfléchir, autant dire que tout est planifié de A à Z, enfin presque dirais-tu. T'avais pris quatre ans de taule pour sa gueule, à cause de ce connard. Il ne t'a pas épargné, loin de là, il t'a abandonné comme une merde. T'as fait des mauvais choix, tu étais, tu croyais être invulnérable, mais pas du tout. T'en as payé le prix aujourd'hui, pas lui. Lui il a pas payé pour ce qu'il t'a fait et c'est pour ça que tu l'a chercher pendant des mois. Tu es venue t'installer dans cette ville, t'a réussi à te prendre un petit studio en ville avec l'argent qu'il te restait. Mais t'es bientôt à sec niveau tune et Cash, il en a de la tune, caché quelque part, tu n'sais pas où, mais tu veux savoir et tu veux cet argent. Après tout, il te le doit. Tu comptes bien aussi le faire chier, encore plus qu'il y a quatre ans, c'est à lui de s'occuper de toi. Être une vraie plaie pour lui, une sangsue qui le suit partout. Tu sais qu'il vient dans une boîte le soir, tu l'sais parce que ça fait un peu plus d'une semaine que tu le suis pour espionner ses faits & gestes. Jusqu'à maintenant, il n'a rien remarqué. Ce soir, t'as réussi à te faire embaucher dans ce bar en tant que danseuse de nuit. C'est ton domaine ça, toi qui cherchais en plus un petit boulot, peut-être que celui-là, tu le garderas, un moyen d'avoir de la tune en plus. Tu commençais tôt, à 21h précisément, dans la logique des choses, il devrait arriver entre 22h et 23h, il n'avait pas vraiment d'heure fixe pou venir prendre un verre et mater des gonzesses en train de se trémousser devant lui. Pour être dénudée, tu l'étais et la pudeur n'était pas quelque chose dont tu te souciais vraiment, t'aimais ça te balader à poil ou les seins à l'air alors danser devant des mecs en rute ça ne te gênait absolument pas, encore moins devant Cash. La barre en main, tu te déhanches sensuellement contre celle-ci, t'avais jamais vraiment fait ça, mais ça te plaisait et tu te débrouillais plutôt bien, le patron te l'avait gentiment chuchotais à l'oreille il y a quelques jours. Il est 22h40 quand tes yeux se posent sur l'horloge, mais surtout sur une silhouette familière, la sienne. Il est là. Il vient d'entrer dans le bar, tu l'as remarqué, tu guettes discrètement l'entrée du bar depuis à peu près une heure. Il n'a pas changé, toujours la même gueule, sa belle gueule que t'aimais autrefois, aujourd'hui t'es plus sûr de l'aimais, même pas du tout, t'as la haine contre lui. Il passe par le bar et commande un verre, sa boisson habituelle, tu ne le lâches pas du regard, tu le suis du regard. Il fait à moitié noir, lumière tamisée, les clients ne peuvent pas vraiment voir le visage des danseuses et le peu de lumière sont surtout insistantes sur les parties corporelles des nanas. Cash, il n'est pas très loin d'toi, tu ne tournes pas le visage vers lui-même si au fond t'as envie de croiser son regard, de voir son regard se poser sur toi, sur ton corps en train de danser contre cette barre métallique. Tu l'avais vu se lever et allait au bar, tu ne l'avais pas suivi du regard cette fois, tu pensais juste qu'il allait recommander un verre. Continuant de danser devant les autres mecs qui parfois te mettaient des billets entre ta peau et la ficelle de ton string, t'entendais alors le patron t'appelait. Ici, les clients ont le droit de demander une danse privée à une danseuse ou plusieurs même. « B ! Y a un gars pour toi. Salle 3, maintenant, il t'attend. » Ici, on n'appelle pas les danseuses par leur prénom ou même leur nom, mais par la première lettre de leur prénom. Tu es la seule à t'appeler B. Tu te stoppes, descends les marches et tu te diriges alors vers cette fameuse salle 3, une première pour toi ces fameuses salles. Le cœur palpitant par tes danses sensuelles, tu entres dans la pièce. Encore des lumières tamisées, des bougies même avec une musique en fond et un canapé. Un gars assis dessus, pas n'importe quel gars, non. C'était lui, c'était Cash.

Peut-être que tu prenais un risque, le risque de te faire choper, mais le goût du risque, c'est ça aussi qui t'animais Billie. T'avais pas fait tout ce chemin pour rien, des années à attendre ta libération, des mois à chercher ce con partout pour enfin mette la main dessus. Tu l'as, tu le tiens et t'allais pas le lâcher. Cash, il a les bras croisés sur son, tu connais cet air. Ca fait longtemps, mais tu le connais bien. Il t'a reconnu et pas dès l'instant où tu as passé le pas de cette porte, non bien avant, tu le sens et tu le vois dans ce regard et à sa position mais surtout à ses mots. Qu'est-ce que tu foutais là, hein Billie ? Pourquoi t'étais venue ici ? Tu baisses le regard innocent comme si tu venais de faire une connerie, tes lèvres s'étirant sur le coin de tes lèvres. Jamais il aurait pensé te voir ici, dans un bar dans lequel tu te serais retrouvé à moitié à poil et surtout en train de danser pour d'autres mecs que lui. Ca, tu savais que ça l'irritait au fond de lui, de savoir que d'autres mecs pouvaient te regarder, te désirer ou mettre la main sur toi. Cash, il a toujours eu cette emprise sur toi, ce sentiment d'appartenance. La jalousie, la colère se lisait dans son regard, tu aurais pu mettre ta main à couper qu'il était même en train de serrer les dents. Cash, il te pense à des centaines de kilomètres d'ici, il pense sûrement que t'as refait ta vie. Avec un mec et peut-être même des gosses, non, ça ce n'est pas pour toi. Ce n'est pas la vie que tu veux. « Je travaille... Je pense que tu m'as vu... Danser dans la salle... J'étais juste à côté de toi... » Tu le provoques, t'as la provocation dans l'sang, la voix sensuelle et surtout ton plan en tête. Tu es toujours plantée devant cette porte, mais tu finis par t'en décoller avançant d'un pas lent vers lui. Tu portais un string et un soutien-gorge transparent, enfin... Plus maintenant. Tu passais les mains dans ton dos tes doigts s'agitant pour dégrafer ce vêtement et le retirer. Les seins à l'air, la lumière tamisée, mais juste ce qu'il faut pour éclairer ton corps. Ton corps, il est recouvert de plus de tatouage qu'avant, que ce qu'il a connu auparavant. Tu joues avec le feu Billie, t'aimes ça, t'as toujours aimé ça. Tu te trouves plus qu'à quelques centimètres de lui et tu commences alors à danser. Il a demandé une danse en privé et tu vas lui donner. Tu vas lui donner parce que c'est lui et qu'il y a une partie de toi qui ne peut pas vraiment lui résister, c'est même impossible.

« T'es pas content de m'revoir... ? » Tu continues de danser devant lui avant d'afficher un petit sourire salace au coin de tes chaires. Tu te rapproches, de plus en plus, dangereusement, mais ça te fait pas peur. Une table basse. C'est juste la seule chose qui se trouve entre toi et lui, rien d'autre. Tu retires alors les talons hauts que tu portais, les laissant sur le sol avant de finir nus pieds. Tes mains se posent sur la table, sentant la fraîcheur contre les paumes de tes mains. Tu grimpes dessus, les genoux dessus avant de poser ton regard bleu azur sur son visage. Ce visage dont t'es tombée amoureuse autrefois, pour qui t'as ressenti de l'amour avant. Là, c'est plus ça, là, tu ressens autre chose, quelque chose qui te tiraille le bas du ventre. Tu finis par passer tes jambes de chaque côté, posant ton cul sur la table basse froide, te retrouvant alors assise face à lui. Tes mains s'étaient retrouvées à plat entre tes jambes et tu avais rapproché ton visage du sien, tes lèvres frôlant presque les siennes, mordant ta lèvre inférieure. « J'suis venue pour toi... » T'en disais pas plus, cette phrase pouvait sous-entendre plusieurs choses. Que tu étais revenue pour lui par amour, parce qu'il te manquait ou pour autre chose. C'était pour autre chose, tu le savais. Pas lui. Pas encore.

A vrai dire tu ne t'attendais pas à te retrouver dans une pièce privé avec lui. Mais ça ne te déplaisait pas, bien au contraire. De base tu comptais le percuter par innatention ou bien l'attendre à la sortie du bar. C'était un bon début pour exécuter ton plan, tu le commencais tout juste et t'allais pas faire foirer quoique ce soit. Vos retrouvailles ? C'était au programme, tout se déroulait comme tu le voulais et comme tu le pensais. Tu le connais Cash, tu sais qu'après toutes ces années, te revoir allait lui faire quelque chose. Tu aurais mis ta main à couper que te revoir n'allait pas lui faire ni chaud ni froid, non loin de là. Mais à toi aussi. Tu avais beau avoir une haine immense envers lui, le revoir te faisait toujours quelque chose et surtotu ça te ramenait des années en arrière. Des souvenirs. T'avais l'impression que c'était il y a pas si longtemps. Pas si longtemps que tu t'étais retrouvée avec lui dans son lit à s'envoyer en l'air, à sentir sa peau contre la tienne, ses mains sur tes hanches, les empoignant avec fermeté.  Tu te souviens encore cette relation que vous aviez eue il y a quelques années. Une relation énigmatique basée sur la provocation, la jalousie et la possessivité. Le genre de relation qu'on ne voit pas partout. Tu n'aimais pas qu'on s'approche de lui et t'aurais pu être mauvaise si quelqu'un s'en était trop approché, mais c'était pareil dans le sens inverse. Cash, il aimait bien narguer les gars d'la bande mais toi aussi, ça t'amusait et t'aimais ça être provocante et le voir jaloux et possessif, il aimait bien quand tu les provoquais puis ensuite, il te récupérait, mine de rien, t'auras beau dire ce que tu voulais, t'étais à lui. Tu l'connais Cash, tu sais bien que si vraiment, il se foutait de toi, ça fait longtemps qu'il serait parti de cette pièce et il n'aurait très certainement pas demandé à t'avoir avec lui ici. Pourquoi d'ailleurs ? « Je sais. Je sais, tu pensais que j'étais à des milliers de kilomètres d'ici à refaire ma vie paisiblement, c'est ça ? » Lui répondais-tu tandis que tu te trouvais toujours face à lui, ton regard ancré dans le sien, t'arrivais à voir ses yeux malgré la lumière tamisée de la pièce. La chaleur avait envahi la pièce, c'était pas si mal d'être à moitié à poil, d'ailleurs tu ne pouvais pas t'empêcher d'avoir des idées dépravées en le voyant. Tu peux le sentir, ce souffle chaud qui s'échappe d'entre ses lèvres, tu le sens percuter la peau de ton visage. Tu sens même la chaleur envahir ton corps tout entier, attrapant ta lèvre inférieure entre tes dents en la mordant de manière provocante. À ce moment même, t'avais oublier ce pourquoi tu étais ici, t'observais son visage un instant avant de reprendre. « Et pourquoi pas ? Après toutes ces années... T'aurais pu me manquer... » Tu lui laissais le doute, c'est vrai qu'il aurait pu te manquer ce con, mais ce n'est pas le manque qui t'a ramené jusqu'ici, non, c'est le pognon. Au final toi et lui n'êtes pas si différents là-dessus, vous aimez l'argent plus que n'importe quoi. Tu finis par te lever de cette table, tu te trouvais debout devant lui, mais pas pour longtemps. Tu posais tes mains de chaque côté de sa tête, tu ne le quittais pas des yeux, t'asseyant à califourchon sur lui, tes mains glissant alors sur ses épaules. « Pourquoi t'as demandé à m'avoir ici Cash ? Si c'était juste pour me demander ce que je foutais ici, tu me l'aurais demandé là-bas. Alors pourquoi ? » Tu fronçais les sourcils continuant de le regarder, t'as arrêté de danser, là, il n'est plus question de danse, personne ne pouvait voir ou savoir ce qu'il se passait entre toi et lui ici. Ce n'était pas surveillé, mais ils ne rentraient jamais dans la pièce, jamais vous ne seriez dérangés et toi aussi t'avais des questions.