☆ âge vingt-quatre. merde. merde, arifa, regarde-toi, presque un quart de siècle que t'es là, que tes talons noirs foulent cette terre. vingt-quatre ans et tu cuis trop longtemps tes pâtes, que tu fermes ton livre sans y glisser un marque-page, que tu laisses les gens croire que t'es là mais tu t'en vas. merde, arifa. ☆ genre une femme au rouge à lèvres toujours brillant, aux cheveux lisses, au corps un peu trop épais mais un corps qu'elle a appris avec les années à chérir. ☆ origines un mélange digne d'un film hollywoodien. maman est russe, papa marocain, et toi t'es juste arifa. parfois tu t'demandes comment vous en êtes arrivés là. ☆ en ville depuis dix ans. t'avais quatorze ans quand t'es arrivée, un anglais très approximatif à la bouche et la certitude que tu allais rencontrer brad pitt au coin de la rue. ☆ statut célibataire, inscrite sur tinder plus par ennui que par envie. seule, jamais vraiment accompagnée, si ce n'est par un vieux bouquin. ☆ orientation sexuelle bisexuelle. là aussi tu déconnes, arifa. qu'est-ce qu'ils diraient, tes parents, s'ils apprenaient que celle qui doit élever leur famille dans les plus hautes sphères aime aussi les femmes ? sûrement qu'ils ne seraient pas très contents. sûrement qu'ils ne t'adresseraient plus la parole. alors tu gardes tout ça bien enfoui. un secret de plus dans ton sac à main Gucci. ☆ emploi avocate. t'as commencé il y a quelques semaines. des études de droit payées par tes parents dans une bonne université au nord du pays pour finalement revenir à liberty. mais ton frère a besoin de toi. les gens ont besoin de toi. la ville a besoin de toi. ta gueule d'ange et ton sourire timide cachent une lionne. t'as beau débuter dans l'métier, arifa, tu sais ce que tu fais. tu sais que tu parviendras au sommet. ☆ situation financière extrêmement aisée, les parents sont riches, tes résultats t'ont permis d'avoir les meilleures bourses possible, le métier paye bien. si tu cherches une colocataire, c'est que ton appartement est trop vide. tu n'aimes pas la solitude, arifa. c'est peut-être la seule chose que tu ne contrôles pas. ☆ groupe shining star.

(UN) tu t'rappelles du trajet comme on s'rappelle de son premier baiser. un peu raté, un peu hésitant, mais rempli par cet espoir innocent qu'on n'retrouvera plus jamais. c'était long d'arriver à liberty, encore plus long de quitter l'maroc, de quitter tout ce que t'avais connu, de quitter famille, amis, lycée, cachettes secretes et souvenirs d'enfance. mais t'as rien dit, arifa. c'est pas comme si t'avais le choix. c'est pas comme si on t'aurait écouté. on t'a envoyé à liberty comme on lance un ballon. sans rien dire, sans vraiment te laisser le temps de respirer. (DEUX) toi t'avais de grands rêves dans la tête. tu entrevoyais la promesse d'une société plus moderne, moins rigide, plus tranquille. tu te disais que peut-être que pour une fois, tu ne serais pas juste la fille, que pour une fois tu serais importante. tu es arrivée aux états-unis en te disant que t'allais changer le monde. tu t'es promis qu'un jour, t'arriverais au sommet, que tu rendrais tes parents fiers, qu'il y aurait toi et djibril, pas juste djibril puis toi. (TROIS) va te faire foutre, arifa. et emmène avec toi tes idéaux utopiques. liberty, devant ta religion et ta culture, t'as rejeté, voulait t'envoyer en enfer. ils ont fait de toi et ton frère le diable. des commentaires dans les couloirs, des dessins sur les casiers. est-ce que toi aussi on va t'forcer à te mettre un torchon sur la tête ? tu n'as rien dit. c'est les gens comme toi qui ont fait sauter les tours le 11 septembre. tu as levé la tête. saletés d'immigrés, vous voulez nos travails et en plus, vous intégrez vos gamins avec les nôtres. tu as gardé les larmes pour plus tard. est-ce que t'es soumise à tous les hommes de ta famille ? t'as souffert, arifa. t'as souffert en silence. tu t'es hissée parmi les têtes du lycée. t'as eu des notes inespérées. tes parents se contentaient de hocher la tête, demandant à ton frère comment est-ce que lui, il allait. adolescence solitaire, malmenée, passée à essuyer insultes et larmes dans les toilettes du lycée. (QUATRE) la faq. la délivrance. les heures à bosser. les commentaires islamophobes qui deviennent plus rares. les meilleures années de ta vie. les potes que tu n'oublieras pas, des potes pas de liberty, des potes d'ici et là-bas. les gens plus ouverts d'esprit. ta vie qui change devant une feuille de cours. l'undergrate degree pas loin de liberty, et tu négocies avec tes parents pour partir plus dans l'nord, là où ça fait du bruit en faveur de bernie, pour finir tes études. ils disent oui. tu reviendras toutes les trois semaines au bercail. (CINQ) à la faq, t'entres dans un club féministe. pas les féministes à deux balles que t'as vu sur twitter, toutes blanches, toutes hétéros, toutes perdues dans leur propre combat. non, ce groupe là est un vrai groupe féministe. tu n'dis rien aux darons mais t'affiches posters sur posters dans les rues, tu gueules un peu au bas de l'avenue. quand trump est élu, tu participes à la marche. tu participes aux boycotts dans la ville. ce groupe-là, tu ne l'oublieras pas. il t'a ouvert les yeux. girl power, merde. girl power et on vous emmerde. t'as appris que ta religion n'était pas antonyme d'égalité et d'ouverture. t'as appris sur les autres et sur toi-même. (SIX) y'avait une fille dans c'groupe. elle s'appelait sahra. elle venait du brésil. elle avait un accent portugais dans lequel tu voulais te noyer. sahra, ça a été un déclic. un déclic alimenté par beaucoup d'autres déclics mais un déclic plus gros que tous les autres. sahra, t'en es tombée amoureuse en une seconde. sahra, ça a été deux ans de beauté, deux ans de passion. sans rien dire aux darons, sans rien dire à personne. relation cachée, relation sauvée ? mais non, mais non t'as déconné. tu déconnes toujours quand les sentiments rentrent dans l'équation. (SEPT) puis y'a eu djibril. djibril qui veut plus être ici. djibril rattrapé par les emmerdes qui tente d'en finir. t'étais à la maison, ce jour-là. mais t'as rien remarqué, c'est comme si tu n'existais pas. puis ton coeur, tout à coup, s'est vidé, comme s'il savait ce qu'il venait de se passer. puis ton coeur, tout à coup, s'est arrêté, parce que tu l'as vu. et ça a été le bordel. ta main dans sienne. un vrai bazar. tu ne le lâches pas. papa appelle le 911. du sang trop de sang. lui contre toi. merde. merde djibril, qu'est-ce que t'as fait. j'te quitterai plus jamais, tu lui as soufflé. mais c'était déjà trop tard. à tes yeux, c'est entièrement ta faute. t'aurais du être là pour lui, être là pour le sauver, mais t'as pas pu. t'as rien vu. quelle conne. (HUIT) depuis, t'es là. t'es d'retour. un appartement dans le centre que les parents te payent. ils veulent savoir comment tu vas. ils découvrent ton existence. désormais, c'est comme s'ils n'avaient plus de fils, comme s'il n'y avait que toi sur qui ils pouvaient espérer. c'est ce que t'as voulu toute ta vie mais ça sonne faux. ça sent le truqué. ils font semblant d'être fiers mais ils ne connaissent rien de toi. ils connaissent les notes parfaites, les sourires timides, la fille de bonne famille. ils connaissent le boulot d'avocat qu'on t'a donné avec joie, l'argent qui va couler dans ton compte en banque. mais ils ne connaissent pas arifa. ils n'aiment pas arifa. (NEUF) ils ne savent rien sur les mille bouquins sur le mur de ton salon. une préférence pour les auteurs russes, Dostoïevski en tête de liste, suivi de près par Nabokov et Gogol. ils ne savent pas que tu passes tes soirées devant des films des années 80. ils ne savent rien des théories sur les films de Lynch ou de Kubrick que tu postes en ligne. ils ne savent rien des vers que tu écris dans un carnet noir, que tu envoies parfois à des journaux. ils ne t'ont pas percé à jour. ils ont cette image de toi qui leur convient parfaitement puisqu'elle n'est pas humaine. tu es facile à chérir si tu es une machine. c'est plus facile de t'aimer comme ça, ça leur pose mains de soucis. (DIX) t'es seule dans un grand appart du centre-ville. avant-hier, t'as posté une annonce sur internet. c'est drôle parce que les gens adoreraient vivre là où tu vis avec quelqu'un qu'ils ont choisi. mais pas toi. toi d'toute façon, tu repenses tout le temps à sahra. un fantôme de ton passé, un fantôme que tu ne peux pas oublier. alors demain et le jour d'après, et le jour qui suit, tu feras visiter à qui veut ton petit bout de vie. t'es pas difficile, arifa. tu veux quelqu'un de sympa, quelqu'un de soigné, quelqu'un qui soit là pour toi même si tu as peur de le demander. après tout, c'est le seul truc qui te manque : un peu d'affection.

ce que j'ai pensé de ta fiche: j'ai déjà lu ta fiche, je t'ai déjà dit que c'est parfait mais je vais le répéter j'aime ta plume, tes mots, la façon dont tu t'es appropriée arifa. j'aurais pas pu rêver une meilleure personne pour la jouer   bref, ta fiche est belle, toute douce et je ne parle même pas d'arifa. je te valide avec grand plaisir, j'ai hâte de jouer la relation arifa/djibril avec toi

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Ouais, nous on fout une nounou d'enfer, et plutôt deux fois qu'une   Quoi qu'il en soit, on te souhaite officiellement bienvenue sur le forum bébé ! On espère que tu t'y plairas et que tu kifferas ton aventure avec nous     alors ouais, on sait que ça part dans des délires chelous de martiens et de secte et qu'en plus, on a des gifs smileys un peu étranges... mais t'inquiètes pas, on va te guider et après, tu n'auras plus qu'à t'amuser en notre compagnie  
étape numéro une: t'es validey bebeyyyy maintenant il faut recenser ton métier !
étape numéro deux: pour pas crever en solo, n'oublie pas de poster poster ta fiche de liens et de poster par ici si tu te cherches des gens avec qui rp !
étape numéro trois: si t'as des idées de liens, tu peux bien évidement créer un scénario ou des pré-liens !  
étape numéro quatre: va flooder !! c'est un ordre  
étape numéro cinq: et puis, si tu as des questions, n'hésite surtout pas à poster ici ou à contacter le staff par mp    

Et puis, s'il y a des tcs/events en cours, c'est l'occasion de t'intégrer en t'amusant ! Amusez-toi bien sur le forum