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tenue ☆ t"as pas envie d'être là. t'as jamais envie. le couvre feu agite. le couvre feu détruit et c'est pour ça qu'on te sollicite un peu plus encore. pour protéger. pour donner. pour rendre. et pour donner cette impression de sécurité. ouais. -avec ta gueule de blasé. c'est vrai que t'es rassurant. c'est vrai que tu donnes envie aux autres de dire merci. mais t'es pas là pour jouer. t'es pas là pour garder des enfants. ils sont grands, maintenant. et dans cette effluve ton corps balance, ton esprit danse. et vega ? tu ne l'a pas revu -depuis cette fois là. la première. sûrement celle de trop. mais elle sort pas d'ta tête. vega peut-être un peu trop chouette. vega pas trop prête, pour tout ça. un sourire. un soupir. une respiration -trop hâtive, tu manques de suffoquer. elle est là.
tu refuses de bouger. tu refuses de l'aborder.
tu trouves des excuses : elle est trop loin. -non, c'est pas vrai. tu pourrais venir l'approcher. mais tu connais déjà (trop bien) la chanson. oui. au couplet son parfum t'aborderas, te tueras. elle t'enchanteras. au pont elle prendra part de ton être sous son sourire (sous ses teintes) et ses pulpes trop impressionnées. au refrain.
oui le refrain. c'est celui que tu craint. que tu refuses d'accepter. celui où vega elle à le pouvoir. celui où, perdu tu tangues, tangues. et sa main. posée sur ta joue te rappel que tu es encore en vie. du moins, assez pour pouvoir l'admirer. assez pour pouvoir caresser sa chevelure, sa cambrure.

et puis le couplet reviendra. tel un cercle sans fin. c'est vega qui gagnera. chevalier (où il manque le preux) qui ferait n'importe quoi pour intéresser la haute et la divine qui reprendra le trône. chevalier (où il manque l'ardeur) qui espère intéresser ce qui lui ai difficile. ce qui lui ai hors de portée.
mais vega elle est là. oui ginji, réveil toi.
elle est plus si loin. -plus si inaccessible. t'es à la place des pirates. trop enjoués de voir une nymphe posée sur un rocher. trop envoûté, trop adoré. trop malmené pour reculer.
et tu sautes du ponton, nageant avec ardeur. -t'es jambes lourdes mais vivaces. plus rien ne te tracasses, dans tout ce foutoir que t'es pensées t'imposes sans aucune honte. tu quittes ta place par manque de monde à tuer, tu quittes ton palais pour l'aventure de sa chevelure.
tu quittes ton petit monde et ta tranquillité pour vega. bonsoir. simple mot qui pourtant arracherait la lune. et les étoiles, peut-être. pour ses beaux yeux. je pensais t'avoir manqué.  pour son absence. mais tu ironises les choses. parce que t'es pas de ce genre là. à venir quémander. à venir courir après...
mais avoue ginji, que vega. elle t'a manqué.
avoue que pour elle, tu te serais damné, un peu.
mais là tu t'en fou. t'as rien à perdre.
ton âme, elle appartient déjà au démon. vega, c'est juste ta rédemption.

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vega qui revient, vega qui revient après un trop long chemin, un trop long départ caché dans le noir. peut-être par honte, peut-être par dépit. vega jetée au placard, remplacée par un imposteur pourtant si bon joueur, si bien dissimulé parmi les carcasses éparpillées, colorées à outrance. fen qu'on l'appelle fen qu'on dit encore en passant une main sur sa chute de reins, en l'invitant à danser, à prendre à verre ou seulement à discuter - loin de la perversité. fen qui laisse son regard parcourir, fen qui laisse son regard courir, qui dit à peine bonsoir au gardien de la porte qui, imperturbable reste raide - attendant l'autre maquillée, l'autre peu esseulée qui aime se faire zieuter de haut en bas, de bas en haut. et elle est là, vêtue d'une robe claire mi-longue aux manches descendantes. vega qui oublie ces femmes rouges de vieux films en noir et blanc, qui préfère passer en nymphe pour l'instant - danseuse opaline sur la scène qui domine toute l'assemblée, avec ses pointes et ses sauts parfaitement maitrisés. cheveux noirs déroulés sur ses omoplates à peine dénudées, les lèvres ce soir brunes - et dès demain sans doute rouges. vega et son impertinence, vega l'impétueuse qui attend qu'on l'attrape, qui attend qu'on essaie, qui se laisse à désirer - elle veut se croire oeuvre d'art impossible à toucher, derrière une cage en verre qu'on peut seulement admirer. vega qui rit, vega qui sourit, vega qui papillonne des cils, vega qui attire - souhaite le faire venir.
et l'effroi,
et ce petit frisson froid qui vient s'imprimer dans chacune de ses vertèbres, ce petit frisson froid qui vient faire revivre les battements de son coeur, les rendant subitement plus forts - plus puissants - elles les entend, elle les compte sur chaque doigt une fois, deux fois, puis trois. ça palpite au même rythme que la musique, puis coincée dans un couloir entre la salle principale et l'escalier pour la sortie, montant haut, si haut, la voix qu'elle voulait entendre, la voix qu'elle voulait comprendre. la lèvre pincée, presque pudique tant elle semble naturelle.
- bonsoir. oeillade rapide, discerner ce qui a pu changer - un truc dans le regard qui a été dégommé, gâché au feutre indélébile. vega qui veut se sentir un peu aimée, fen qui veut se fondre en elle pour tout apprendre - fen qui joue aussi, fen qui veut tout mettre sur le compte d'elle, mais qui se retrouve quand même face à lui. je pensais t'avoir fait peur, tu m'excuseras. inspiration profonde, ses doigts manucurés qui viennent se glisser sur le menton du taulard pardonné. rictus qui apparaît, l'amusement, le pétillement - des griffes qui viennent triturer ses reins, vega la courtisée qui fait envier celui qui se cache derrière toutes les marques de fausseté.
- tu n'venais pas, alors j'ai cru. ou bien... peut-être que t'as mal regardé.
vega sans ses parures, vega sans ses enjolivures, vega, vega,
vega, celle qui existait pas.